une prime de mission taup...issime...

- Bon maintenant que tu ressemble plus trop a un zombi, si on allait récupérer la récompense de la mission ?

Lilou affichait un large sourire en prononçant ces mots, mais en vérité, elle avait un léger pincement au cœur. Durant la semaine écoulée, elle avait prit grand plaisir à être au petit soin pour son patient préféré. Elle lui avait cuisiné des pâtisseries, des cookies entre-autre, fait de bonne petites soupes avec les légumes de la serre, mais surtout elle avait passé beaucoup de temps à son chevet, d’ailleurs, c’était plutôt elle qui ressemblait à un zombie actuellement. Le manque de sommeille avait fait naître sous ses yeux deux petites cernes.

Elle passa tout le trajet jusqu’à Cerclon à bailler et à s’étirer…

- J’espère que tu restera un peu avec nous a Norhtrives avant de repartir, fit elle les yeux plein d’espoirs.

Ils passèrent la porte de la bibliothèque

- tu crois qu’Eva va nous passer un savon si ça se trouve, elle sait pas ce qui c’est passé hein.

Lilou n’y croyais pas elle-même mais bon l’espoir fait vivre…..

-C’est toi le zombie, moi, même pâle comme un mort je reste beau. Comme les vampires. C’est mon côté moire.

Mais qu’est-ce que je raconte ?! Je n’avais pas mon bonnet. Sale comme une serpillère il parait, mon fétiche était en plein séchage à la tour de l’alchimiste. Comme le reste de mes fringues trop grandes. Pour le coup, j’avais eu l’occasion d’acheter, enfin, des fringues à ma taille. C’est nul de rajeunir, faut dépenser à nouveau de l’argent pour des trucs que j’ai jeté il y a des lustres…

-T’inquiète, je gère. Elle n’aura pas le temps de penser à ce que tu as fait, promis !

Sourire carnassier et regard malicieux, je réfléchissais à une blague de mauvais goût à faire à cette bibliothécaire qui a, clairement, besoin d’aller voir son forgeron de petit ami.

Oui, je sais tout. Surtout quand le forgeron en question est, de fait, l’oncle de Lilou. Heureusement pour moi, elle ne s’était pas fait des amis chez les sanctuaris. Je trouvais déjà limite que son formateur soit un triton pas capable de mettre un pied devant l’autre sans manquer de se faire tuer ou pire, qu’il soigne avec sa bave. C’est encore plus crade que mes blobs marrons. Et je ne sais vraiment pas de quoi ils sont constitués ceux-là...

-Je resterais un jour ou deux, ensuite, faudra que je file avant qu’on me repère. Tu pourras me mettre quelques trucs dans mon sac pour que je guérisse plus vite ?

A mon tour de lui demander tout ça avec un regard penaud puis, avisant qu’elle pourrait mal interpréter ma demande, j’ajoutais à moitié scandalisé :

-Mais pas de cookies, hein !

On est trop vite devant le bureau d’Eva, je pique une fiche de mission d’un groupe déjà parti et un crayon et je commence à gribouiller dessus.

Ce sourire effronté.... dans le fond c'était surement ça qui la faisait littéralement fondre pour lui. Elle se liquéfiait dés que ce sourire était dans les parages, il était plein de promesse, d'aventure.... de complicité.

- Pas de probléme ! ton sac sera tellement lourd que tu pourras plus partir, tu seras obligé de rester avec moi !

Elle s’imaginait déjà le bagage de Kaïl plein à craqué de cookies aux multiples parfums exotiques dans lesquels elle aurait dissimulé des fortifiants de sa concoction. Mais le moire interrompis instantanément sa réflexion, a croire que c’était lui qui lisait dans son esprit et pas l’inverse.

- Oh t'es sure ? pourquoi y sont pas bons mes cookies c'est ça ?

Le bureau d'Eva se profila. La fillette oublia que le pouvoir de son comparse était de donner vie à ses dessins, la fatigue n'y était surement pas étrangères. Lilou l'imita donc et pris une fiche d’inscription vierge et commença à dessiner, elle trouvait que c'était une façon amusante de passer le temps. Elle dessina une version rose et fleurie du petit robot cubique qu'était Kip. Sur son dessin, le robot c'était transformé en distributeur à volonté de glaces à l'italienne, Derrière le robot une grande silhouette de femme blonde avec des bras immense chargé de livre, présentait un sourire complétement déformé par d'innombrables dents pointue, elle tenait la main d'un homme a la musculature développé qui faisait des flammes aux bouts de ses doigts. A côté d'eux un immense brasiers consumaient des livres. Lilou signa "pour Eva et Kip, de la part de Lilou" et à la place du point sur le "i", elle dessina une fleur. Elle posa le dessin sur la pile des fiches, puis elle se pencha sur l'épaule de Kaïl pour voir ce qu'il dessinait.

" tu fais quoi dit ? tu me montres ?"

L'impair ! Le rouge grimpa jusqu'à mes oreilles plus vite que dans un thermomètre plongé dans l'eau bouillante. L'adorable sale gosse que j'étais bégayais tout ce qu'il pouvait. Mais non, ils sont délicieux tes cookies, je disais. Je les adore, ils sont sucrés et plein de bon chocolat, continuais-je en appuyant mes dires de grands mouvements de la tête pour effacer ma bourde. Je me rendais bien compte que ça ne marcherait pas. Je préfère la viande. Les plats chauds et en sauce en général. Mais devant son air désemparé, c'est Kaïl au complet qui se transforme en nounours.
Je me déteste dans ces moments-là ! Elle est terrifiante parfois. Un regard humide, une moue, sa frimousse se décomposait et mon coeur tombait dans mes chaussettes.
Ces tentatives étaient inutiles, ma maladresse ne se rattraperait pas si facilement. J'étais cuit. Comme un cookie.

Renfrogné et concentré sur mon dessin j'essayais de n'en rien paraitre. Il me démangeait de dessiner quelques chose de gros et de bien portant. Une louve. Une belle louve semi-humanoïde, avec des pouces préhensibles et la possibilité de se ternir presque debout. Elle avait la fourrure parme et des yeux dorés. J'étais si concentré dans mon dessin que ma louve gagnait la vie et des détails supplémentaires. Une queue touffues se terminant d'une touffe de poils blancs. Des arabesques sombres se dessinaient sur sa fourrure, une crête dorsale épineuse apparue bientôt sur son dos, d'un noir luisant comme l'obsidienne...

-Héhé. Qui d'Eva et de Guertrude va gagner ? Je te laisse deviner...

Pas besoin de lui expliquer ce que je dessinais, elle était littéralement apparue sous nos yeux. Malgré mon récent repos, des cernes violacées apparurent sous mes yeux et mon teint pâlit à vu d'oeil. Ce fichu Higor continuait de pomper dans mes réserves. Une bête d'un mètre vingt de haut ne m'aurait jamais épuisé auparavant.
Pour la peine, j'espère qu'elle a un caractère à mordre de la bibliothécaire celle-là !

Après une observation minutieuse de ma création, qui se trouvait être au centre de l'attention des aventuriers et curieux réunis à la bibliothèque, je dus me rendre à l'évidence. Ma création était un raté intégral. La louve répondait aux sollicitations par des jappements mielleux et des demandes de caresses que les aventuriers s'empressèrent de lui donner.

-Je rêve ! Elle devait être féroce ! FEROCE ! Les louves... C'est plus ce que c'était !

-Guertrude, hein...

J'étais derrière les deux garnements et j'observais avec un amusement certain la déconfiture du gamin le plus détesté de tout l'Entre-Monde.

-Mon cher Kaïl, Carine n'aime pas trop le violet. Quant à moi, regarde un peu.

Kip juste à mes côtés portait sur son cube un chargement d'emplettes alimentaires pour notre coin caféterie. Je déposais dans ses bras articulés mes propres paquets, provonquant une perte inexorable d'altitude sous son corps robotique.
J'approchais de la louve qui me regarda avec les yeux d'une gentille chienne de compagnie. Sans un mot échangé, je tendais la main et la louve vint se placer automatiquement dessous.

-Les loups reconnaissent les alpha, dis-je. Tu veux retenter ou nous pouvons passer au paiement de votre prime de mission ?

Je leur fit signe de passer devant la file d'attente et malgré quelques remarques sur mon passage, personne ne s'opposa à ce que Kaïl et Lilou reçoivent rapidement le discours le plus aimé des aventuriers :

-Lilou, tu noteras que l'homme que tu as mordu s'en remettra et ne conservera aucune cicatrice. Essaye de ne plus prendre de substance dangereuse pendant tes missions, tu n'as pas encore l'âge pour risquer ta santé comme ça (et encore moins celle des autres).

Je lançais à Kip sur le même ton :

-Elle a bien mérité un chocolat chaud, n'est-ce pas Kip ?

-Kip ! Oui ! Kip !

Le robot fila vers les paquets pour retirer les denrées nécessaires à la préparation d'un chocolat.

-Le temps que vous alliez vous faire servir votre chocolat chaud, vos pims seront crédités.

Je les pressais de filer avec Kip pour me laisser m'occuper des autres aventuriers. Non sans proposer à Kaïl de lui faire rencontrer Carine dans la seconde s'il ne faisait pas disparaitre Guertrude rapidement.