Promenade de santé dans la montagne

Voilà qui piquait son intérêt. C'était la première fois qu'il entendait un chasseur proposer spontanément de s'occuper d'un problème dont la Bibliothèque n'avait même pas encore entendu parler. Avec le recul, il en déduisit que c'était la première fois qu'il rencontrait un chasseur qui prenne son métier au sérieux, plutôt que la collection hétéroclite d'aventuriers qui ne passaient par la Bibliothèque qu'à défaut d'un "vrai" métier. Et force lui fut-il d'admettre qu'il se classait lui-même dans la seconde catégorie.

C'est cette prise de conscience, doublée du respect grandissant que lui inspirait Wergeld, qui lui fit dire :

"Je t'accompagnerai volontiers, si je suis réparé avant ton départ. Je devrais être sur pied en un rien de temps, ce n'est jamais qu'une fourche tordue."

Mais pourquoi Wergeld voudrait-il de son aide ? Il avait dû le repêcher dans un ravin et avait assisté pendant une bonne demi-heure à tous les efforts qu'il devait fournir pour avancer sur un terrain accidenté sans finir à nouveau les quatre fers en l'air. Ses suspensions se dégonflèrent, laissant toute sa carcasse s'affaisser comme les épaules d'un humain embarrassé.

"Je suis beaucoup plus mobile en temps normal, promis..."

D'abord dépité par les doutes de Wergeld, Xénon se réjouit quand il accepta malgré tout de le laisser venir. Il eut un rire penaud, acceptant volontiers la plaisanterie. C'était sa faute, après tout, on ne roulait pas sur une route de montagne comme sur un circuit de courses de Tern. Il l'observa assurer les alentours de leur campement de fortune et se dit qu'il avait décidément beaucoup de choses à apprendre.

Wergeld s'installa derrière lui, dans la grotte sèche dont Xénon fermait à moitié l'accès. Il le regarda s'assoupir. Il ne se mit pas tout de suite en veille. Il réfléchissait.

Il avait en effet beaucoup de choses à apprendre pour devenir un chasseur un minimum compétent. Comment cracher sur ses coéquipiers d'un jour quand il agissait autant en touriste qu'eux ? Il avait plus de jugeote, c'était bien la seule chose qu'on pouvait dire en sa faveur. Chasseur n'était pas exactement la carrière rêvée de Xénon, pas plus qu'aventurier. Mais quitte à se lancer dans le métier, il avait assez de conscience professionnelle pour vouloir devenir bon. Or on n'apprenait jamais aussi vite qu'auprès d'un expert.

Il se demanda si Wergeld objecterait à un apprenti. Probablement. Il n'était pas venu s'enterrer tout seul en pleine montagne pour le plaisir de former la jeunesse.

Laissant de côté des plans nébuleux pour convaincre le chasseur de le laisser le suivre à la trace un mois ou deux, Xénon bascula en mode repos.

Il reprit connaissance quelques heures plus tard. Un jour pâle tentait de filtrer sous les frondaisons, trahissant l'approche de l'aube. Quelque chose avait déclenché ses routines de réveil. Il crut d'abord que c'était la pluie : une petite bruine crépitait sur les feuilles au-dessus de lui, et de temps en temps, celles-ci déversaient une goutte sur sa selle ou son rétroviseur. Mais il n'avait pas réglé ses routines pour être aussi sensibles.

Non. C'était un oiseau.

Oh, pensa Xénon. Perché sur son guidon, le volatile d'espèce inconnue le détaillait avec curiosité, penchant la tête d'un côté et de l'autre. Il s'en amusa. Le visiteur dut le juger inoffensif, car il leva la queue.

Le processeur de Xénon eut moins d'une seconde pour :

• réaliser qu'il s'apprêtait à lui déféquer dessus
  
• effacer toute trace d'attendrissement de son système et le remplacer par une lente horreur
  
• décider et mettre en œuvre une réaction appropriée

Il ne pouvait pas utiliser ses haut-parleurs sans réveiller Wergeld. Il bondit donc en avant. Secoué, l'oiseau eut l'air outragé, mais cela ne le fit pas fuir. Il leva à nouveau la queue. Xénon recommença.

Mais cette fois, il roula sur l'une des brindilles de Wergeld qui cassa sous son poids. Il s'immobilisa, coupable. L'oiseau se figea avec lui.

Les yeux des oiseaux sont sur les côtés de leur tête. C’est pourquoi ils la tournent pour mieux voir, fixant d’un seul œil la direction d’un danger potentiel. Hors, l’oiseau était par trop inquiet d’avoir alerté un prédateur pour vérifier derrière lui et voir une chasseur s’éveiller. Pétrifié, l’animal se tenait sur une patte la queue toujours en l’air. L’intention de se soulager s’était envolée.
Souple et leste, d’un bond Wergeld attrapa le petit animal. Son bec ouvert trahissait sa peur et sa résignation, ille regardait d’un seul œil terrifié, cessant de bouger pour ne plus s’épuiser en vain.

-Tu n’as pas choisi le bon perchoir.

Pieds nus dans les brindilles, Wergeld s’éloigna avec sa prise. S’il avait eu l’intention d’en faire son petit déjeuner, elle s’était elle aussi envolée car il libéra l’oiseau quelques mètres plus loin. La créature s’enfuit à tire-d’aile jusqu’aux branches les plus hautes.

Au réveil, Wergeld était taciturne, il parlait peu et économisait ses forces autant que son esprit. Il se contenta d’un hochement de tête pour saluer Xénon et entreprit de nettoyer le camp. Avec une attention particulière il se chargea du feu dont quelques braises rougeoyaient encore. Pour les éteindre, il déversa le contenu de sa gourde et d’une branche retourna les cendres. Une fois fait, les os calcinés de son dîner disparurent et la fumée blanche se dissipa.

Il estimait qu’aucune créature vivante en forêt ne pouvait assurer sans aucun doute d’être le chasseur et non la proie. Alors, le camp fut nettoyé et piétiné afin de limiter les informations pouvant en être tirées.

Son sourire réapparut quand enfin son corps fut éveillé par l’activité. Il s’étira souplement avant de se rééquiper de ses quelques affaires.

-Je ne savais pas que tu pouvais te faire aimer des animaux. J’aurais su, j’aurais attendu le matin pour manger. Tu caches bien tes talents !

D’un rire simple et rauque, il reprit la marche. Sans même douter de la direction à prendre, il s’enfonça dans les bois.

-Comment tu te portes aujourd’hui ? On a bien cinq ou six heures de marche si tout se passe bien, tu penses pouvoir tenir jusque-là ?

Penaud, Xénon laissa Wergeld vaquer à ses occupations en silence. Il n'avait pas l'air offensé d'avoir été réveillé, mais il ne disait rien non plus. Était-ce normal ? L'incertitude ne l'empêcha pas d'analyser le moindre des faits et gestes du chasseur, enregistrant avidement tout le savoir-faire qu'il lui offrait sans même le réaliser.

Enfin Wergeld redevint souriant et loquace. Soulagé, il se détendit.

"C'est que je ne le savais pas non plus. Mais je ne suis pas convaincu qu'une proie plus grosse trouverait le moindre attrait dans un tas de ferraille, même un tas de ferraille aussi élégant que moi. Je peux peut-être imiter le cri d'un animal en rut, ceci dit."

Saisi par cette idée, il parcourut son encyclopédie. Il y avait bien un ou deux fichiers prometteurs, mais il ne possédait pas tant d'enregistrements audio que ça. Pour la première fois, il réalisa que c'était bien dommage. L'incident de la veille avait prouvé à quel point ils pouvaient être utiles, et ce à plus d'un titre. Un chasseur capable de reproduire n'importe quel cri animal, ce serait utile, non ?

"Il faut que je renforce mon encyclopédie," marmonna-t-il, se parlant plus à lui-même qu'autre chose.

Il allait devoir sacrifier de la place utilisée par d'autres informations, mais sa vaste base de données sur les véhicules à deux roues de son monde d'origine pouvait être entreposée sur un disque de stockage. Ce n'était guère plus qu'un souvenir agréable, mais encombrant, à présent.

Il emboîta la roue à Wergeld, heureux d'avoir retrouvé la visibilité nécessaire pour éviter les obstacles.

"Si tout va bien, oui. J'ai encore de la marge." Il hésita un court instant. "Une fois en terrain dégagé, je pourrai même te porter si jamais nous avons besoin de fuir quelque chose."

Comme lorsqu'il portait des passagers pour gagner sa vie, se persuada-t-il. Mieux même, car il ne doutait pas que Wergeld se montrerait plus courtois qu'un certain nombre de ses anciens clients.

-Un animal en rut… Ce n’est peut-être pas une bonne idée. Tu risques d’attirer un congénère mécontent dont il nous faudra ensuite nous débarrasser...

Il écouta vaguement Xénon continuer à parler. En forêt, les sons étaient plus nombreux, plus fouillis. Le chasseur mis un certain temps avant de comprendre qu’il s’adressait directement à lui pour une proposition dont il avait du mal à définir la nature. Une moto, pourquoi pas ! Ce ne serait que son premier tour de piste. Heureusement qu’il n’aurait pas besoin de conduire lui-même l’engin. Puis, il le frappa que Xénon lui apparaissait plutôt comme un être vivant, un être pensant, que comme une simple machine. Il sourit, embarrassé sans vraiment savoir pourquoi.

-C’est gentil.

Il allait accepter lorsqu’il se ravisa.

-Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. J’aime bien marcher.

Il était partiellement convaincu par cette idée. En réalité, il ne doutait pas que Xénon et lui iraient beaucoup plus vite en allant à moto plutôt qu’à pied jusqu’en ville.

-Enfin, sauf si on a besoin de fuir quelque chose. Je crois que je suis assez affâmé pour tenter de découper le premier truc qui essayera de me manger le premier…

Cet argument ressemblait à de la triche, il était littéralement un ventre sur pattes. Il en rit un peu, par habitude, puis il redevint silencieux. Le bruyant concert de la forêt gagnait en intensité et les oiseaux levés au petit jour ne lui rendaient pas l’écoute aisée. Plus ils s’enfonçaient dans les bois et moins il réussissait à dissocier les sons d’un potentiel chasseur à leur trousse et le reste de la faune locale.

Les griffures de la veille le démangeaient à présent. C’était bon signe, elles n’étaient que faiblement douloureuses. Ce n’était donc pas infecté. Mais les croûtes tiraient avec ses joues travaillant et plus il y pensait et plus il avait envie de gratter tout ça dignement. Une très mauvaise idée…

-Mon ancien campement n’était pas très éloigné de notre position actuelle. Ça te dérange si on y va pour ramasser les dégâts ?

Wergeld s’était mis en route aussitôt qu’il avait compris que les lions ne descendaient pas pour rien. Laissant ses possessions emballée pour être recyclée un autre jour. Il ne pouvait s’empêcher de le lui proposer sur le ton de celui qui s’excuse.
Même si la moto lui semblait être un être pensant, il le reliait trop facilement aux moeurs citadines. Malgré lui, il sous-estimait sa résistance à la vie sauvage. Un réflexe vite acquis lorsqu’on secoure un aventurier perdu dans un coin tout aussi perdu après une tentative avortée de mission plus ou moins facile.

-On perdra une heure, tout au plus.

La lumière croissante rendait la forêt plus agréable à traverser. Il prit le temps d’ouvrir le chemin devant eux afin de débarrasser Xénon des branches basses et des gourmands pouvant se coincer dans ses roues. 

Xénon fut tout autant soulagé que confus de ce refus. Il aurait cru qu'un bipède sauterait sur l'occasion de reposer ses jambes un petit moment. Wergeld avait-il senti sa réticence ? Ou bien son premier instinct se confirmait et Wergeld n'était vraiment pas à l'aise avec la technologie. Il en portait beaucoup moins que certains aventuriers qu'il avait croisés à la bibliothèque, et il ne passait de toute évidence que peu de temps en ville.

"L'offre reste ouverte," se contenta-t-il de dire.

Mais ça n'avait guère d'importance pour l'instant, où il avait plus besoin de l'aide de Wergeld que l'inverse pour avancer dans les sous-bois denses.

La demande de son compagnon l'inquiéta un peu. Une heure de plus ? Il avait déclaré avoir de la marge, certes, mais Xénon était un androïde prudent. Il aimait avoir de la marge. Il lui restait en effet assez d'énergie pour sept heures de marche, mais le moindre contretemps supplémentaire le rapprocherait dangereusement de sa zone rouge. Néanmoins, il acquiesça. C'était pour lui que Wergeld retournait en ville, il pouvait bien mettre en veille sa paranoïa le temps de lui rendre ce service. Surtout que Wergeld avait lui aussi besoin de se recharger — de manger.

Ce n'est qu'après un long moment de marche silencieuse qu'il réalisa que quoi que Wergeld veuille récupérer à son campement, ce n'était sûrement pas de la nourriture. Les lions auraient tout dévalisé. Malgré lui, il se remit à s'inquiéter. Wergeld était un adulte débrouillard, il ne l'avait pas attendu pour apprendre à prendre soin de lui-même. Mais il n'avait rien mangé depuis la veille et il n'avait même pas fait mine de s'arrêter pour chasser. Un humain moyen pouvait survivre plusieurs jours sans manger, mais s'il était affaibli et qu'on les attaquait, pourrait-il se défendre ?

Devait-il dire quelque chose ? Ou est-ce qu'il exagérait ? Nom d'un circuit imprimé, il ne passait vraiment pas assez de temps avec les espèces de chair et de sang.

Tous les deux, ils n’étaient vraiment pas très bavards. Ils traversèrent la forêt au son de la moto et à la cadence des pas du jeune chasseur. Arrivé à ce qu’il restait de son campement, Wergeld fit une pause. Le vent était en leur faveur depuis plus d’une heure, malgré tout il dressa l’oreille avant de se révéler dans la clairière.
Il écouta, patiemment, parmi le roulis des oiseaux du petit jour, et il chercha un signe que ce retour n’était pas une bonne idée.
Il n’y avait rien sinon quelques oiseaux charognards et des mouches. Les corbeaux les ignorèrent, ils étaient grands et biens nourris. De quoi faire sourire le chasseur devant l’ironie de la situation. De son repas de la veille, il ne restait que quelques os, les cornes et des traces nauséabondes dans la boue. Les lions s’étaient relayés pour ronger l’animal jusqu’à la moelle.

-Restons sur nos gardes, dit-il en s’engageant dans la clairière.

Il avança avec précaution, contournant soigneusement l’espace du festin des lions. Il avait laissé, en vrac dans les lambeaux de sa tente les quelques effets qu’il n’avait pris le temps de conserver ou d’emballer. Les fauves avaient tout détruits sur leur passage sinon quelques menus objets. De ceux qui survivent à tout. Son paquetage fut rapidement emballé. Il le stabilisa au-dessus de son sac de voyage et remis les sangles à ses épaules.

Un son nouveau fit s’envoler une horde d’oiseau. Les corbeaux levèrent leurs becs vers la cime des arbres. Ils n’hésitèrent pas à s’envoler une fois le murmure du danger confirmé. Wergeld s’était figé. Il écoutait, en plus des battements de son cœur, le bruit ayant convaincue les charognards d’abandonner leur repas.
Décidant qu’il ne pouvait se permettre de douter de leur instinct. Il laissa tomber son sac au sol, empoigna son épée et fit signe à Xénon de se rabattre dans les fourrés. Les hautes fougères dissimuleraient leur présence, pour peu qu’ils ne bougent pas trop.
Mais de quoi ou de qui, c’était une bonne question…

-Si ce truc nous repère, files vers la ville, Nord-Ouest, tu ne pourras pas la louper dès que tu te seras élevé sur le plateau. C'est au cas où il se révèle trop gros pour un chasseur seul...

Lorgnant vers la clairière, Wergeld désespérait de savoir la cause du calme soudain de la forêt.

Xénon recula sans discuter, sensible au soudain changement d'atmosphère. Mais les consignes que Wergeld lui donna ensuite lui restèrent en travers de la gorge. Lui ne risquait pas de se faire dévorer, contrairement à son compagnon. Pourquoi l'abandonnerait-il ? Il avait plus à craindre du terrain que des prédateurs locaux. Il aurait voulu argumenter, mais ravala les mots à contrecoeur. Pour l'heure, le silence était primordial.

Ils attendirent, figés comme une vidéo mise sur pause. Le vent fit frémir la cime des arbres. La respiration de Wergeld lui semblait trop bruyante.

Enfin la végétation remua de l'autre côté de la clairière. Les buissons s'écartèrent, laissant passer une forme massive. Xénon crut d'abord à un énorme lion des montagnes, mais lorsqu'elle s'avança dans la lumière, la fourrure de la bête prit une teinte bleutée. Par endroits, des écailles brillaient entre les poils. Un Jinouga !

Les caméras de Xénon revinrent à Wergeld, immobile à côté de lui. D'après son humble avis, on entrait dans la catégorie "trop gros pour un chasseur seul". Il scruta la bête qui s'approchait du campement, espérant de tout cœur la voir s'éloigner bientôt. Elle bougeait avec indolence. Sans doute avait-elle déjà mangé. Évidemment, les Jinougas n'avaient pas besoin de l'excuse de la chasse pour s'en prendre à une créature sur leur territoire.

Le prédateur examina les os récents, renifla ce qu'il restait de la tente de Wergeld.

Un Jinouga. Les feuillages denses ne faisaient pas honneur à sa musculature puissante, le cuir faisant écrin à des rangées de griffes et sa taille phénoménale. Un mâle "féroce et solitaire" et l'incarnation des rencontres qui nous font veiller des nuits durant dans cette partie du monde connu. Wergeld perdit quelques couleurs, le battement de son coeur à ses oreilles martelait un tambour rapide. Après les lions, la présence d'un tel prédateur était une malchance dont il aurait préféré se passer.

Le jeune chasseur était conscient du danger que représentait cette créature, très loin des risques qu'il s'autorisait à prendre même en équipe. Il lui faudrait un autre chasseur expérimenté pour espérer tuer une bête de cette taille ou bien seulement la faire fuir.
A choisir, il préférait les lions, même une wyvern ! Les Jinouga n'étaient pas raisonnables. Un combat difficile ne les retenaient jamais, ils ne reculaient sous aucun prétexte.

-Il faut fuir, murmura-t-il.

Mais la moto ferait du bruit en écrasant la mousse et les débris de bois éparpillés à tout va dans cette zone dévastée par une horde de lions affamés.
Limitant ses mouvements au plus strict nécessaire, il apaisa sa respiration. Le jinouga devait être saturé d'effluves, lui-même sentait l'urine des lions mâles lui irriter le nez. Ce n'est pas ses quelques restes qui mettrait la puce à l'oreille de l'animal.
La chance n'était pas leur alliée. Il ne se sentait pas de courir droit devant au risque de voir Xénon se faire démanteler par une bête électrique furieuse.

Le seul atout, la rivière. L'animal n'irait en aucun cas se plonger dans l'eau glacée. Une bête à écailles et électrique ne s'approche pas souvent des rivières et de tous les grands conducteurs naturels.

-Vers la rivière, dit-il en montrant une direction droit devant lui.

Un gué non loin, moins d'un kilomètre, c'était faisable pour lui mais sans son sac ni son épée.