Re: Un Sangheili au travail…

C'est tout ? Il pouvait rejoindre les rangs des Sanctuaris après un si bref entretien ? Il s'attendait à une réponse rapide dans la mesure où ils cherchaient du monde, mais de là à ce que celle-ci soit presque instantanée, cela le surprenait légèrement, le faisant légèrement relever la tête en claquant des mandibules. Mais il allait sans doute y avoir quelques complications, et rapidement il s'empressa de signaler ces dernières.

« Je ne possède pas d'adresse, je n'étais qu'un vagabond depuis tout ce temps. » Il aurait pût préciser qu'il avait vécu dans le désert, mais une telle information devait être totalement inutile. « Et j'aurais effectivement quelques questions. »

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Rapidement, il baissa de nouveau le regard sur ce Prétorien. Il ne lui avait même pas encore demandé son nom, cet homme se désintéressait-il tant que ça de lui ? A ce moment là pourquoi l'avoir reçu et questionné ? Pourquoi l'accepter ici alors que son nom ne l'intéressait même pas ? C'était le genre de question qu'il aurait pût lui poser, mais c'était aussi le genre de question qui pouvait faire revenir cet individu sur sa décision, et Rtas 'Vadumee n'avait pas spécialement besoin de ça alors qu'enfin il avait l'impression de voir la chance lui sourire…

Non. Ce n'était pas de la chance. C'était ses propres pas qui l'avait guidé ici, tout comme ses propres pas lui avaient permis de survivre durant toutes ces années. La foi lui aurait sûrement dit que cela était la volonté des Dieux dans l'expiation de ses pêchés, mais le Sangheili commençait lentement à douter de ce genre de Dieu qui n'apparaissait jamais, laissant les guerres se propager les unes après les autres. Si un quelconque être supérieur existait vraiment, pourquoi ne lui venait-il pas en aide aujourd'hui ? Au final, ce que tout le monde appellait comme Dieu n'était peut-être qu'une race parmis tant d'autres, car même eux avaient des défauts…
Cette divagation s'interrompit toutefois lorsque l'Elite retira l'arme qu'il avait dans le dos. Au premier coup d'œil, il était sans doute impossible que cet homme est pût reconnaître une telle chose étant donné que 'Vadumee était le seul à posséder une arme de cette catégorie, celle-ci venant directement de son monde.

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« Ceci est une arme de mon monde, et je pensais utiliser celle-ci pour manier à bien la tâche qui me sera confiée. » Il présentait celle-ci en la tenant par dessous, pouvant ainsi même laisser ce Prétorien la saisir à l'analyser. « Toutefois, j'ai appris qu'il me fallait un permis pour être un régle. C'est la seule chose que j'aurais à demander, le reste, je le découvrirais sur le terrain. »

S'adapter… C'était ce qu'il avait toujours fait, aussi lointain que remontait ses souvenirs. Si il avait pût survivre dans le désert de l'Entre-Monde, c'était car il avait réussi à s'adapter, et cette fois-ci même si il ne connaissait pas les codes Humains qui permettait une vie en société, il pouvait facilement les comprendre. Mais cette adaptation avait un coup, et comme partout il fallait de l'argent. Pour l'instant, il n'avait pas la somme nécessaire à se fournir le permis d'arme adapté au modèle qu'il ramenait de Sanghelios, et ainsi, si il voulait s'adapter à son nouveau travail, il lui fallait l'argent nécessaire pour s'acheter ce document qui lui permettrait d'être pleinement opérationnel. Et en tant qu'ordre de justice de l'Entre-Monde, il se doutait bien qu'il était possible d'avoir accès à certains avantages…

Pas... Pas d'adresse?
Il se fout de moi?
Ses sourcils finement arqués au dessus de ses yeux pâles, la surprise se lisant dans son regard. Un vagabond, manquait plus que ça... La caserne ne faisait pas resto du coeur, il était au courant le lézard géant? Apparemment non, sans quoi il ne serait pas venu. Un soupire fatigué plus tard...
Stern, il n'est domicilié nul part...
C'est une caserne ici.

Ez ferma les yeux, passa une main dans ses cheveux.
M'en occupe.

Il ne remercia même pas le dieu multifonction, son attention se reportant sur l'autre. Quelques questions, ça promettait... Enfin au pire, Stern y répondrait très bien.

A peine l'inconnu avait-il levé une main pour prendre quelque chose dans son dos, que le prétorien avant reculé d'un pas, se mettant naturellement en position défensive, sans rien laisser paraitre. Une arme, une arme de son monde... Un fusil. Carrément hésitant, ses yeux clairs grands ouverts, comme ceux d'un enfant, Ez tendit la main vers l'arme, l'effleura du bout des doigts. Émerveillé, il en suivit les détails sans la prendre, répondant d'une voix un peu lointaine à la demande de l'autre.

" Les sanctuaris possèdent un miroir. Tu devras le porter sur toi en évidence. Il te permettra de revenir ici, où l'on va t'assigner des quartiers, et fera office de permis pour... "

... cette arme...
Sans rien ajouter, il se décida à refermer ses doigts sur l'arrière de l'arme, adapté à la main de la créature, trop grande pour lui. Sa main libre se glissa sous le canon, alors qu'il la soulevait, soupesait, observait. Son regard filant d'un détail à un autre, en proie à une étrange frénésie... Jusqu'à ce qu'il ramène ce qu'on aurait pu qualifier de cross contre sa hanche, se retournant de trois quart en pressant la détente. La décharge plasmique traversa le couloir en un rien de temps dans un halo bleuté, jusqu'à finir sa course dans un mur, y laissant un large cratère fumant.
La même image, sous un ciel nocturne sans étoile, artificiel. La même sensation.
Et à la place du mur, cet être...

Comme si son geste était des plus naturel, le prétorien se retourna vers l'autre, lui lança son arme.

" Autre question?"

Inébranlable, calme, posé.
Pourtant, eux avaient toujours utilisé des balles, alors... D'où il connaissait cette arme... Il ne le saurait jamais, il s'en fichait. Il songea à nouveau à...
Je ne te croyais pas lâche.
Un grognement furieux passa ses lèvres.
Serais-tu lâche?
Il ferma les yeux, secoua la tête.
Moi, je suis lâche.
J't'apprendrais le courage.
Pourquoi? Tant que tu es là...

Un rire comme un grelot de cristal.
Ses yeux bleu pastel se rouvrirent sur l'inconnu. Stern parla, mais il ne comprit pas le sens de ses paroles. Doucement, son cerveau se réadapta au monde qu'il avait sous les yeux, chassant les vestiges de souvenirs qui tentaient de brouiller la réalité. Il aurait voulu se souvenir, quitte à en perdre la tête. Au moins, sa folie aurait eu une raison d'être...

Le Sangheili c'était tout simplement contenté d'observer sans rien dire. Il avait déjà vu des humains apprendre à ce service d'armes de son peuple à l'instinct, comme si cela avait toujours était une part intégrante d'eux, aussi il n'était pas surpris que ce Prétorien puisse s'en servir, sans compter qu'elle semblait, d'une certaine manière, lui plaire. Ce qui lui permettait d'affirmer une telle chose ? L'expression qui se trouvait sur son visage était parfaitement suffisante pour justifier cela, et il était bien inutile d'en dire plus à ce propos.
Lorsqu'il la récupéra, il la ramena dans son dos, l'outil de destruction s'aimantant à son armure ce qui évitait qu'il puisse la perdre d'une quelconque manière, car il fallait malgré tout une certaine force pour pouvoir la décrocher, chose que ne pouvait faire un humain sans qualification. Mais au moins celui qu'il avait en face de lui le satisfaisait comme supérieur, à tel point que 'Vadumee sentait déjà une certaine fierté à devoir travailler sous ses ordres : il avait beau avoir un côté désagréable, il semblait expérimenté, et c'était ce qu'il y avait de plus important à ses yeux, car jamais il n'aurait pût travailler sous les ordres de quelqu'un n'ayant aucune connaissance du combat sur le terrain.

Mais il lui demanda alors si il avait une autre question, et en effet l'Elite en avait vu naître une autre dans son esprit lorsqu'il lui avait parlé il y a un instant, quelque chose qu'il n'arrivait pas à comprendre. Il garda toutefois la tête haute pour répondre.

« Pourquoi mettre à ma disposition des quartiers ? Je n'en ai pas demandé. » Bien entendu, il allait répondre lui même à sa question. « Je suis conscient qu'il sera plus aisé de m'assigner une tâche si je me trouve directement ici, mais je n'aime pas dépendre des autres. Je sais aussi que cela est contradictoire avec ma dernière requête, mais celle-ci était formulée uniquement dans le but d'être pleinement opérationnel, et je n'ai besoin que de ceci pour me trouver de moi-même un logement. »

Bien entendu, Rtas 'Vadumee savait que cela n'était peut-être uniquement que de la vanité mal placée, mais il disait vrai : il n'avait pas besoin d'un logement, et il en avait pour preuve qu'il s'en était parfaitement bien sorti jusque là au milieu du désert. Après, si il s'agissait d'un ordre il n'y verrait aucune objection, mais il n'avait pas vraiment besoin d'une chambre où il ne serait presque jamais car constamment en vadrouille, soit pour les Sanctuaris, soit pour son propre compte, et parfois même les deux en même temps. Enfin, il devait bien avouer que le confort était plus agréable pour récupérer de ses blessures et afin de reposer parfaitement son esprit, mais là encore, il savait s'adapter quelque soit l'endroit, quelque soit le monde, et quelque soit la situation. Il n'y a rien qu'il ne pouvait vraiment faire, c'était là une des choses que l'on lui avait enseigné, et si il était toujours en vie c'était car il n'avait jamais fait attention à tout ce superflux, qu'il n'avait jamais été difficile dans les tâches que l'on lui donnait et dans le mode de vie que l'on lui imposait de suivre.

ll baissa de nouveau le regard, avec une suggestion en tête cette fois-ci. Il repensait à un détail que les soldats humains avaient lorsqu'ils combattaient, et que eux aussi naturellement, même si il s'agissait là d'une évidence pour lui.

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« N'avez-vous donc pas de communicateur radio ? Ou bien est-ce une technologie qui n'a pas encore était découverte sur ce monde ? » Bien entendu, il savait que dit comme cela tout pouvait paraître tellement simple, mais à la fois tellement utopiste. Et pourtant, c'était quelque chose qui permettait de gagner une guerre avec plus de facilité, comme quoi même les petits gadjets avaient leurs utilités…

Au prix d'un petit effort de concentration, il aurait pu comprendre les questions de l'autre. Mais bon, se concentrer, il ne le faisait que quand il le voulait, et là... Si, il le voulait. Mais il ne voulait pas comprendre ce que racontait l'autre nouvelle recrue. Stern voulut lui répéter les paroles de l'autre, mais cette fois, Ez l'envoya balader. Se tirant à contre coeur de ces dialogues lointains qui résonnaient à ses oreilles, il bascula sa mémoire sur le mode instantané.
Pourquoi des quartiers, à sa disposition... Je n'en ai pas demandé.
Ca s'appelait se faire envoyer chier en beauté.
Ce type n'avait pas deux sous de tact.
Mais il n'avait pas tord... Ils auraient pu le laisser dans la nature, et le contacter au besoin.
Une technologie qui... Non mais il les prenait pour des blaireaux ou quoi? Ils avaient dépassé l'âge de pierre quand même! Il l'enverrait faire un tour à Cerclon celui-là, et il verrait s'ils connaissaient les communicateurs radio...
T'es d'un susceptible...

Le prétorien pinça les lèvres, serra les dents. Pourquoi des quartiers ici?

" Pour garder un oeil sur toi."

Stern, d'étonnement, ne l'engueula même pas de sortir un truc pareil à un type tout juste recruté. Le prétorien croisa les bras sur la poitrine, ses yeux pâles fixés approximativement là où il estimait être les yeux de l'autre. C'était stupide de répondre un truc pareil, mais faire et dire des trucs stupides, ça... Il avait l'habitude. Quand Stern le prenait de vitesse, ça limitait les dégâts. Mais Stern ne le connaissait pas aussi bien qu'il le prétendait, et pour peu qu'il soit d'humeur joueuse...
Pourquoi!
Il sursauta, baissa les yeux vers le sol en portant une main à l'arrière de sa tête. Il ne criait jamais ainsi dans sa tête, mais là... Sa voix? Oui, non... Sa voix, mais la question...
Nié? Pourquoi quoi?
Son regard translucide hésita entre la droite et la gauche, sans qu'il ne trouve quoique ce soit à dire à Stern. Pourquoi, c'était lui qui posait la question, mais...
Pour garder un oeil sur toi.
Ez, ça va?

Mais si c'était sa voix, ça n'était pas le lui d'aujourd'hui.
D'un geste vague de la main, il écarta sa dernière phrase, espérant que l'autre ne s'y attarderait pas. Sa voix trahissant soudainement sa fatigue, il reprit à l'intention de l'autre.

" On a besoin que tu aies une adresse, c'est tout. Si tu n'y es jamais, ça c'est secondaire. On se débrouille pour te contacter."

A l'arrière de son crâne, ses doigts cherchèrent la trace laissée par... Puis avant même de trouver, il retira sa main. "Ils" étaient des génies dans le domaine, "ils" n'avaient laissé quasiment aucune marque. Il ne voyait rien, par contre, il le sentait... Il ferma les yeux, les rouvrit, détailla de haut en bas l'autre. Vraiment, ça n'allait pas mieux... C'était même plutôt l'inverse. La voix de Stern chercha à le ramener dans le vif de sujet, mais encore une fois, il l'ignora. Il ouvrit la bouche, aucun mot n'en sortit. Il hésita, puis enfin parvint à se lancer...

" Si t'as plus besoin de moi, j'vais te laisser attendre ici..."

Heureusement qu'il avait la réputation d'être spécial, sans quoi là, il aurait vraiment eu l'air à côté de ses pompes. En même temps il n'en avait pas que l'air: il l'était.

Garder un œil sur lui, c'était ce qu'avait dit le Prétorien. D'une certaine manière c'était assez normal dans la mesure où l'Élite était une véritable arme de guerre intelligente : une force sans pareille mariée à une agilité et une expérience du combat hors-norme ; une technologie dépassant de loin la plupart de celle que l'on pouvait croiser sur l'Entre-Monde, sans compter qu'il était capable de la reproduire si il avait l'énergie et les matériaux nécessaires, ainsi que le temps ; et enfin une mentalité telle que la défaite était exclue d'office, et qui donc permettait un acharnement à la victoire jusqu'à la mort de l'un des protagonistes. Il n'y avait donc pas à dire, les Sangheilis étaient nés pour se battre, et mieux valait-il les avoir avec soit que contre nous. Aussi, et heureusement pour les Sanctuaris, Rtas 'Vadumee avait décidé de rejoindre de lui même la caserne, car malgré ses airs destructeurs il n'en restait pas moins quelqu'un de juste, bien qu'il savait lui même que la notion de justice était de toute évidence quelque chose d'assez abstraite par les temps actuels.

L'alien inspira légèrement, le bruit de l'air qui raclait avec douceur sa gorge de faisant entendre dans tout le couloir pendant que sa cage thoracique se soulevée lentement. Puis une fois qu'il eut semblé avoir rempli entièrement ses poumons il soupira avec plus d'agressivité, hochant simplement la tête pour signaler au Prétorien qu'il pouvait mettre fin à cette entrevue. Le guerrier tourna alors les talons pour regarder dehors, les rayons du soleil venant lécher le visage du combattant là où il était visible, son armure pâle reflétant la lumière de telle manière que l'on aurait pût prendre l'ancien officier Élite pour un héros. D'un certain point de vue c'était sans doute le cas : de l'époque d'où il venait il avait participé à empêcher l'extinction de toute forme de vie dans l'univers. Mais d'un autre point de vue il avait anéantis des centaines de mondes, exterminé des milliards de vie, et même si c'était la guerre, lui ne considérait pas que le héros pouvait se permettre d'ôter la vie aussi facilement.

On lui avait dit d'attendre que l'on lui apporte un miroir qui lui permettrait de se rendre à la caserne où qu'il soit, et bien qu'il n'avait pas encore cerné la manière dont cela était possible, il comptait bien chercher à comprendre le fonctionnement d'une telle technologie. On allait sans doute aussi lui apporter sa titularisation de Sanctuari ainsi que le permit de port d'armes qu'il avait demandé, et peut-être aussi les papiers qui officialisés son lieu de résidence à la caserne. Il souffla alors doucement, d'une manière calme et impassible, sa voix pleine de noblesse résonnant enfin au travers du couloir.

« Je ne vous retiens pas. » Il n'avait de toute manière plus rien d'autre à déclarer, et d'ailleurs il n'avait jamais rien eut à dire, c'était l'individu qui lui posait des questions. Le Sangheili notait d'ailleurs qu'il ne lui avait même pas demandé son nom… Tant mieux.

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