Errance à travers les champs [libre, tout le monde est bienvenu !]

Argh ! J'ai faim... Dieux de l'Entre-Monde, bande de couillons cruels et sans scrupule ! J'ai faim ! faites pleuvoir des gigots, des pommes, des tartes aux myrtilles, des Paris-Brest ! Tiens d'ailleurs, pourquoi on appelle ces trucs des paris-brest ? C'est quoi Paris ? Et c'est quoi Brest ? Paris ça ressemble à un nom de pâtisserie, c'est peut-être un mélange de gâteaux.
Crotte... J'ai la dalle !

J'avançais heureux sur le sentier solitaire de mon errance sans autorité pour m'enquiquiner et sans l'autorité qui me nourrit habituellement. Rhys avait tout bonnement disparu, je pensais qu'en fouillant les tavernes de la ville je l'aurais trouvé fissa. Après tout, ce dragueur passe son temps à aller se faire offrir des verres et parfois par des créatures on se demande comment ils vont faire une fois dans le plumard ! Donc, Rhys totalement disparu, sans nouvelle depuis un bon bout de temps, j'avais pensé profiter de son absence pour faire toutes les conneries possibles et dire que c'est d'sa faute, c'est lui qui m'éduque de traviole. Mais raté, je l'ai pas trouvé, j'ai même pas eu le temps de faire beaucoup de conneries. Au mieux j'ai kidnappé un fonctionnaire de la caserne, et j'ai fais casquer le prétorien pour un repas, un short neuf qui pue déjà, un sac et un énorme bloc de papier ...

Ce bloc de papier c'est l'amour de ma vie, je le câline dès que je peux et quand une nouvelle idée me passe par la tête, je dessine. L'autre jour, après avoir chipé des pommes dans le verger d'il y a deux jours de marche (beh je sais plus où j'suis tu sais - enfin, d'ici on voit encore les remparts de loin alors je dois pas être si perdu que ça), j'ai créé un chien gros comme moi sauf qu'il avait plein d'oeils partout comme une araignée transgénique. Oh et c'était trop drôle il avait huit pattes aussi. 'fin voilà, je m'occupe un peu parce que bon, on s'emmerde royalement quand on a personne à qui parler.

Tiens, le son d'une voix... Je m'apprête à courir et mon estomac gronde comme une vieille caverne glougloutante. Et je m'étale sur le sol dans un "j'ai faiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiim"...(oui, il faut bien allongé le "i" aussi longtemps qu'il en faut pour finir le nez dans la terre sèche).
Qui est l'irresponsable qui a oublié de nourrir le môme qui mûte en carpette là ? Et qui est l'irresponsable qui va nourrir le plus grand chieur de toute la zone du dehors ? Une fille p't-être bien !

*Aller madame, dis pas que tu m'as pas entendu me vautrer allègrement ? Hein ? Tu vas venir et m'aider, hein ? Tu vas m'offrir à manger aussi, hein ? Surtout à manger, par contre si tu chantes, j'me casse et vite fais.*

Avenka entendit un bruit mat, comme un cageot de pommes de terres qui serait tombé. Cessant de chanter, et se levant, elle vit en travers du chemin quelqu'un qui venait de crier. Elle accourut et s'accroupit près de lui. Un jeune garçon ! Plus jeune qu'elle, et avec une tête à ennuis... Mais tête à claques ou pas, c'était de la compagnie quand même.

- Ca va ? Tu t'es pas fait mal ?

Elle l'aida à se relever.

- Et... qui est-tu ?

-Si j'me suis fais mal !

*T'es déjà tombé sans te faire mal, toi... Qui m'a foutue une nana pareille ? Elle est où la bouffe ?*

Et mon estomac gargouille atrocement quand je fais mine de me relever... Poussant sur mes coudes pour me redresser je me laisse retomber sur le sol, ventre à plat et la joue dans la poussière je lui indique avec toute l'intelligence de la situation.

-Qui je suis ? Un môme affâmé qui n'est pas payé pour faire le paillasson n'importe où...

Quoi, c'est vrai ! Qui je suis ! Elle en a de bonne, j'ai faim moi, je m'en fiche de qui je suis là maintenant tout de suite. Je veux de la viande ! Des gâteaux, du sucres et un gros plat de spaghettis avec une sauce aussi lourde que les pâtes elles-mêmes.
Y parait que je peux ingurgiter mon propre poids, ce serait le moment d'essayer, là, non ?

-M'dame... Tu vas pas me laisser mourir de faim, hein ?

Et hop, j'enfile mon masque de "petite tête mignonne de morveux agonisant".

Je m'asseyais en tailleur au beau milieu du sentier. Le dos rond je la fixais l'oeil méfiant... Pourquoi elle se tire avec son sac, et le chocolat ? Et le pain ?

-Bien sûr que j'ai un pouvoir, le meilleur du monde même !

Je posais mes mains sur mes genoux et mon airs serieux disparu subitement derrière un grand sourire dévoilant mes dents biens blanches. Je me les brosse au moins, même si la douche c'est pas toujours ça.

-Pourquoi tu me demandes ça ? Tu vas pas m'aider, hein ?

Radine ! J'ai faim pas le temps de jouer ! Aller, donne moi ton pain et le choco, en échange j'te donne un beau dessin, je dessine super bien (bien obligé avec mon pouvoir de la mort qui tue !).

-Dis moi comment tu t'appelles et je te donnerai mon nom., ronchonnais-je plein de mauvaise foi et d'insolence.

Rapidement, hein... Elle va détaler plus vite qu'un lapin. Je dégainais mon bloc de papier tout neuf et mon crayon fraichement taillé. Un truc assez gros pour avoir une probabilité de 9/10 de le faire apparaitre. Un rhys version panthère ce serait le pied mais c'est fatiguant quand on a rien dans l'estomac. Bon va pour un 7/10 alors, je laissais le crayon glisser sur le papier et dans le dos de m'dame la radine qui se prend pour une sauterelle, un kappa de la taille d'un petit ours apparaissait. Sa longue queue giflant l'air et des ventouses aux bouts des doigts il s'élança sur le sac en mugissant des cris à faire fuir un éléphant.

Je laissais tomber mon crayon pour me boucher les oreilles. Et je hurlais pour me faire entendre au dessus du boucan intenable.

-Lâche le sac, il va te ventouser les ch'veux sinon !

Quoi, qui a dit sale gosse ? Ouai et alors ? Je suis le meilleur sale gosse de cette ville... J'aurais Souen un jour, j'attends qu'elle file au bagne, j'deviendrais calife à la place du calife.

Les mugissements surprirent Avenka qui se retourna, et avant d'avoir analysé la situation, se catapulta près de Kaïl. Elle eut juste le temps de lui crier :

- M'appelle Avenka !!

Avant d'esquiver à nouveau la bestiole pour se retrouver sur une autre branche. Mais c'est qu'elle gardait le rythme, saleté ! Avenka filait de plus en plus vite, on ne voyait plus que ses cheveux. Jusqu'à ce qu'elle les attache en chignon, à l'aide d'une lanière de cuir et qu'elle rabatte son capuchon. Na ! Bien fait ! Soudain elle eut une idée. Alors qu'elle courait autour du garçon, poursuivie par la bête qui ne la voyait presque plus, elle arracha des mains du Moire le crayon et le bloc, se fit attraper par le Kappa et lui donna des coups de pieds en tantant de gommer le dessin. Est-ce qu'elle pouvait le gommer ? Est-ce que ça fait disparaître la chose ? On verra bien.

- Lâche-moi, toi !!

Elle s'approcha, de Kaïl, lui demanda comment il s'appelait et lui fourra le morceau de pain et le chocolat dans la bouche alors qu'il était en train de hurler pour qu'on l'entende.

Spoiler:

Je suis plié de rire ! Ha c'est trop drôle de la voir échapper à mon kappa (un étrange et drôle de Kappa mais j'avais pas d'autres noms à lui donner) la bête continue de hurler comme une dingue et la m'dame elle fait des bonds partout on dirait un Kangourou avec des cheveux longs !
Je me bidonne jusqu'à ce qu'elle me pique mon bloc-note et mon crayon !

-Hey ! Pas mon papier !

*Rend moi mon papier ! Voleuse ! S'pas du jeu !*

-Maiiii humpf !

Souffle coupé j'avais du pain et du chocolat fourré dans la bouche... Je l'ôtais et avisant qu'il s'agissait bien du quatre-heure je me réinstallais sans mot dire pour le manger. Le Kappa ? Bah il peut attendre lui.
Le cri s'estompa en même temps qu'elle gommait mon dessin, cette fourbe ! Bah moi je mangeais tranquillement : c'est bien le seul moment où on m'entend pas.