Vers à soie au déjeuner, vers à soie au goûter, aventuriers au dîner !

Il allume la mèche et me rend la dynamite... Il est fou ! Je la balance sans regard où droit dans le cratère ça fait boum et voilà que les vers s'excitent pendant que monsieur tire dedans au fusil... Un vrai carnage, avec ça on va nous traiter d'assassins... L'anglais se ramène avec le fusil que j'avais abandonné et tire lui aussi dans tout ce qui bouge. Moi ? Je récupère un bâton de dynamite dans ma poche et le tend à Helin.

-On va en allumer plein et les balancer là dedans, plus vite on aura fini, plus vite on peut s'en aller.

Je sais pas pour lui, mais moi les vers à soie ne me disent rien qui vaille, sachant qu'on pu les fleurs de tulipier macérées pour qu'elles sentent encore plus fort dans je ne sais quelle substance. L'anglais lui même refoule de tous les pores de la peau et je n'ose pas imaginer ma propre odeur. [je me permets d'imaginer que tu m'as allumé mes bâtons de tnt] Je laissais choir dans le trou les derniers bâtons que j'avais pris sur moi. Et en quelques minutes la dizaine de gros vers que nous avions pris au piège était un gros tas de trucs gluant et bien mort. Reste à savoir s'il y en a encore beaucoup à tuer ou si nous avions déjà fini le stock possible.
Je calculais notre butin avec l'aide de mes doigts tapotant mon menton.
On en a tué deux pendant la course poursuite, Helin en a tué trois avant que je ne les fasse sauter. Donc on doit atteindre les douze, ou treize vers en morceaux ou troué. À deux pims par tête ça nous fait chacun un bonus de vingt six pims sur la prime de soixante. Que j'aime la chasse aux vers à soie !

L'anglais avait filé une fois encore et il revint nous trouver avec des pelles aux manches courts. Deux pelles rien que pour moi et Helin. Je le regardais de travers. Il espérait que je fasse quoi avec cette pelle ? Et puis, on ne demande pas à une fille de creuser, c'est un homme qu'il creuse tout seul !

-Il faut reboucher le trou maintenant !

Et il souriait. Une envie subite de lui casser les dents me prit...

-Rebouchez-le tout seul.

Je pris la pelle et lui frappait sur la tête avec. Il se sera fait assommé par tout et n'importe quoi ce pauvre bonhomme -et s'il porte plainte je suis bonne pour un aller sans retour à la caserne moi- j'ôtais la sangle du fusil qu'il portait et lui vidais les poches de ses balles pour remplir les miennes.

-On y va !

Quoi, on allait quand même pas reboucher cet énorme trou à la seule force de nos bras on en aurait pour des siècles ! Je préférais l'option on se carapate en vitesse... Et puis avec nos fusils nous pouvions chasser les vers à soie en paix... Même si les armes faisaient vraiment une drôle de tête tant ils étaient vieux. Si on arrive encore à tirer longtemps avec ce serait miraculeux.
Je filais vers la jeep pour récupérer mon planeur et chiper un ou deux bâton de dynamite. Ça peut toujours servir !

Je sentais l'adrénaline affluer et j'affichais un sourire amusé. A la base cette mission ne paraissait pas si difficile que ça et voila que tout s'enchainait au point d'être poursuivit par plusieurs vers géants. Enfin était poursuivit, vu le carnage que fit les bâtons de tnt en explosant, on pouvait enfin s'avouer sain et sauf pour cette mésaventure. Avec cette demoiselle qu'était Dité on ne s'ennuyait apparemment jamais et je me demandais furtivement si il restait encore beaucoup de vers encore à abattre.

-Il faut reboucher le trou maintenant !

C'était humoristique où il était vraiment sérieux ? Sérieusement qui serait assez débile pour avoir la volonté de boucher un trou dans un endroit perdu comme celui où nous nous situions ? Il fallait croire que notre ami anglais l'était, mais je n'eus même pas le temps de faire une remarque déplaisante que Dité venait de l'assommer à coup de pelle. Sa réaction me surprit mais je ne pu réprimer un sourire sincère, cette fille me plaisait de plus en plus.

- Je vous suis mademoiselle. Je vois que tu n'as pas peur d'être accusé de vol ou d'agression, mais bon il fallait avouer que ce gars était plutôt chiant.

Après tout le sort de ce pauvre bougre m'importait peu et voler quelques babioles n'était pas dérangeant. Ce n'était pas la première fois que je m'adonnais à ce types d'activités et ne plus avoir cet imbécile dans nos pattes nous rendrait surement la tâche plus facile. Pour ce qui était de la jeep, je n'étais pas sûr que la prendre soit une idée lumineuse, autant chercher les autres vers à pieds. Puis visiblement Dité était du même avis puisqu'elle récupérait du matériel et son planeur.

- Bon finissons le travail avant que notre ami soit réveillé, plus loin nous serons quand il aura reprit ses esprits mieux ça sera.

Spoiler:

Finir le travail ? Oh c'est vrai, chasse aux vers.

-Première étape filer loin d'ici avant que les vers ne rappl...

Rappl... ? rapplique ! Mais non, au contraire, nous devrions rester dans le coin. Les vers à soie n'ont pas l'instinct de se protéger quand ils voient leurs congénères explosés au fond d'un trou, au mieux les plus intelligent contourneront la crevasse. Au pire ils tomberont dedans.

-On se poste pas loin d'ici. Dis tu les sens les fleurs ? Moi oui, fis-je sans lui laisser une seconde de répit. Je suis de la race des fées, je reconnais l'odeur des fleurs et l'odeur qui s'accroche à nous c'est celle des fleurs de tulipier dans les caisses. Les vers ont faim, t'as vu l'état du baobab tout à l'heure ? Alors ils vont rappliquer et vite, parce que leur odorat et beaucoup plus développé que le miens. Si on attend, suffit de les cueillir à l'arrivée. On pourra les dénombrer et faire sauter les individus en trop.

Nous arrivions sur une bute de terre, sur laquelle je m'arrêtais. L'odeur restait sur nous, elle s'était incrustée dans notre peau et nos vêtements. Il nous fallait nous en débarrasser avant d'attirer les vers sur nous. Et la question "les vers mangent-ils des fées ?" n'est pas rassurante en l'absence de réponse et en présence de cette forte probabilité que les vers nous mange sans s'en rendre compte. Me tournant vers Helin, je lui tendis une poignée de balles et les bâtons de dynamite que j'avais emporté.

-On a juste à attendre qu'ils se pointent.

Je m'allongeais sur la bute de terre et me dissimulais à la vue de n'importe quel observateur qui se serait tenu au niveau de la Jeep. Tirant brusquement sur le pantalon d'Helin, je l'incitais à faire comme moi alors que l'anglais au loin -et vachement robuste en plus- se réveillait lentement de mon coup de pelle que je trouvais soudain trop léger. J'aurais dû frapper plus fort histoire qu'il se fasse manger par les vers...

Nerveuse la demoiselle, elle ne me laissait pas en placer une, débitant ses idées sans interruption avec juste le temps de prendre une inspiration salvatrice par moment. Avisant que sa stratégie n'était pas mauvaise du tout j'avais décidé de me taire et de la suivre jusqu'à la bute. Puis faisant de nouveau tourner ses paroles dans ma tête un mot me surprit, une fée ? C'était donc un de ces êtres venant des contes ? Enfin en la voyant elle ne ressemblait pas vraiment à ces créatures magiques frêles et chétives qui œuvraient pour le bonheur des humains. Soit on ne parlait pas de la même race de fée, soit ce qui était écrit dans les bouquins étaient vraiment des conneries, mais finalement je préférais une Dité comme maintenant plutôt qu'en fée de contes.

Je restais sagement derrière ma bute regardant la scène passer quand l'anglais décida d'émerger de son second évanouissement, c'est qu'il avait la tête dur le bonhomme. Visiblement dans le pâté, il lui fallut plusieurs secondes avant de se rendre compte de la situation en voyant les vers géants se ruer sur sa jeep. Encore mal réveillé, il tituba maladroitement jusqu'au volant en faisant férocement tourner la clé pour démarrer l'engin. Une fois, deux fois ... Cette épave ne voulait plus redémarrer ... Rien de bien étonnant. C'est donc prit de panique en voyant les premiers vers se jeter à l'arrière de son véhicule qu'il se sauta par dessus bord avant de réatterir lourdement dans la terre. C'est pas vrai comment on pouvait trouver pareil débile dans une étendu désertique comme celle-ci ?

- Attend ici, j'ai une petite idée. Je te laisse les balles, je te demande juste de me couvrir le temps que je fasse mon petit footing.

Affichant un sourire amusé, je faisais rouler les balles vers ma partenaire tout en gardant un bâton de dynamite dans ma main. Puis émergeant de la bute je courrais à grande vitesse en direction de la jeep. Il ne devait y avoir qu'une vingtaine de mètres à parcourir mais pourtant cette distance me paraissait infini. Les vers étaient bien trop occupés à dévaster la jeep mais ils pouvaient très bien en avoir finit plus vite que je ne le pensais. Bon c'est vrai, en dernier recours il y avait toujours l'anglais rampant lamentablement dans le sable qui essayait de se relever.

Enfin à bonne distance, j'incendiais aussitôt la mèche de mon bâton de TNT avec un arc électrique avant de le lancer ... Sous la jeep, yes ! Plus précis tu pouvais pas faire. Petit moment de flottement puis une soudaine constatation me traversant l'esprit, je me jette à plat ventre une immense déflagration suivant peu de temps après.
Les vers présents sur le véhicule explosent ou finissent définitivement brulés par cette explosion amplifiée quand leur autres congénères ne se font tout simplement pas charcuter par les débris qui volent. D'ailleurs l'anglais n'a pas eu l'air très rassuré quand un morceau de portière se ficha à quelques centimètres de son entre-jambe ...

- Ma jeep .... Ma jeep ...

Ce gars est plus atteint que je ne le pensais ou il est vraiment sérieusement limité surtout pour appeler son épave une jeep. Me relevant rapidement, je jetais un furtif coup d'œil en arrière. En comptant bien sept nouveaux vers venaient de quitter ce monde et un nouveau cratère enflammé était apparu. La mauvaise nouvelle c'était qu'il restait encore une poignée de ces insectes et vu que j'avais incendié la nourriture qui restaient, ben, il restait plus que nous.

- Je ... Vous avez.

- Je vous ai sauvez la vie et si vous y tenez encore je vous conseille de courir !

Me foutant pas mal de la vie de ce pseudo-aventurier je détallais déjà comme un lapin en direction de Dité, je n'avais pas besoin de regarder en arrière pour deviner que les vers se ruaient vers nous. J'espérais intérieurement que l'anglais les retarderait et que Dité saurait s'occuper des derniers vers, après notre mission serrait surement finit.

Spoiler:

Mais... Coures pas par là, va de l'autre côté ! Je veux pas qu'ils viennent sur moi, ils ont l'air super furax !
J'admire tout de même la jeep voler en éclat dans un magnifique spectacle de sons et lumières on se croirait un soir de 14 juillet, l'explosion est si lumineuse que le ciel s'est comme assombrit et bientôt les fumées noires viennent obscurcir ma vision. La chaleur sur la pleine sèche est infernale, on voit les ondes de l'air brûlant s'échapper du véhicule et déformer les axes lumineux... Avec un peu de malchance on nous collera l'incendie sur le dos. *C'est pas un incendie, c'est de l'aide aux agriculteurs du coin, on a préparé le brûlis avec du matériel de pro !* Bizarrement, je doute qu'on me croit.
Et Hélin revient vers moi en courant. Il était censé tous les tuer, pas tous nous tuer ! J'avais même un peu de pitié pour l'anglais qui était vraiment tomber sur deux grands malades. Et le pire dans tout ça ? Il a osé me laisser les balles... Je vise comme un pied, et même si mes cibles sont assez énormes pour être immanquable, je serais fichue de tirer dans le pied du blondinet.

J'arme le fusil sur mon épaule. Et j'appuie sur la gâchette. J'entends un déclic, et rien ne sort. Prise d'un soudain accès de panique et de colère, je casse le canon du fusil pour regarder dedans. Pas de balle. En d'autres temps j'aurais hurler de rire, en ce moment, j'ai envie de taper sur tout ce qui bouge.
Vous n'avez jamais remarqué qu'on est jamais coupable ? Même dans les pires moments ridicules c'est toujours la faute des autres, et ce sont toujours eux qui doivent trinquer. J'enfile deux balles dans le vieux chargeur et le fusil résiste avant d'accepter que je l'arme. De retour contre mon épaule, je bande et je tire.

Le "Pan" magnifiquement insonorisant qui éclate à côté de mon oreille m'indique que cette fois ci le fusil a bien tiré. Quelque chose de jaunâtre s'écoule d'une tête d'un vers toujours en pleine course. Je ré-arme et je re-tire. La deuxième balle a fait un carton et l'animal chute sur le sol, les suivant glissent sur lui sans le voir. Au moins je les ai ralentis.Il nous reste... à vue de poche (parce qu'elles y sont) 5 balles. Et il y a trop de vers derrière eux. Il est temps de se carapater en vitesse !

-Sauve qui peut !

Ce qui serait bien, ce serait de trouver un point d'eau. Et vite. Pour le moment ? On coure. Ça nous occupe, non ?

Alors que je cours à en perdre haleine, je maudis intérieurement ce soleil de plomb. Ayant souvent l'habitude de courir pour fuir mes détracteurs, j'ai acquis une certaine endurance pour la course mais je me demandais vaguement si cela servirait dans une contrée désertique poursuivit par des vers géants. J'étais vaguement tenté de me retourner pour voir si l'anglais n'avait pas finit en sandwich, mais j'avais un peu peur de me retrouver plutôt en face d'un des monstres et puis cela aurait ralentit ma course.

Relevant la tête vers Dité, je soufflais bruyamment sous l'effort en montant la bute en sa direction. Elle s'acharnait à tuer les vers nous poursuivant mais au vu des balles qui restaient il était impossible qu'elle puisse se débarrasser de tous ces insectes, le sauve qui peut en témoignant fortement d'ailleurs. Une fois à son niveau, je forçais légèrement ma course pour me mettre à son niveau de cette demoiselle qui courait maintenant à son tour.

- Une petite ... course d'endurance ... ça te dit ? Les mots sortirent saccader par le rythme de la course.

Cette phrase se voulait plus rassurante que voulant vraiment faire preuve d'humour, après tout ce n'était pas tous les jours qu'on se faisait chasser par des vers géants. Maintenant le problème était de savoir de comment se débarrasser de ces bestioles collantes. J'appréciais moyennement de finir en casse croûte et il ne nous restait plus grand chose pour les tuer. Peut être que si nous arrivions à trouver un point d'eau nous serions sauvé, les vers ne savent pas nager non ? Dire que ça doit être les derniers spécimens à tuer pour s'acquitter de notre tâche ...

Le souffle court je commençais à fatiguer, si un point d'eau devait se présenter c'était maintenant parce que sinon la petite fée devrait rentrer toute seule. Puis comme répondant à mon souhait, un miroir argenté reflétant les rayons ardents du soleil se refléta au loin. J'espérais sincèrement que ce ne soit pas un mirage et la vision de l'eau au loin aidant je me mis à accélérer ma foulée, peu importe si je devais vider mes boyaux à l'arrivée.

- Le dernier à l'eau à perdu.

Un jour il faudrait que j'apprenne à arrêter de dire des conneries dans les situations désespérées, ça devait surement énerver mes collègues dans ce genre de moment. Mais je m'en moquais pas mal, enfin à proximité du petit oasis je me jetais dedans (sans saut périlleux avant, j'étais un peu trop fatigué pour ça) et m'enfonçais dans le liquide rafraichissant dans une gerbe d'eau. Je ne savais pas si cela suffirait à éloigner les vers mais au moins je me sentais revivre et si ils osaient s'aventurer dans l'eau, l'électricité se ferait une joie de les dissuader.

Je ne suis pas la dernière dans la flotte, le chasseur typé anglais dépaysé est le dernier... Donc c'est lui qui a perdu ! Pas moi, hein ?
Fonçant droit vers le lac, je plongeais sans même une once de dégoût pour l'eau rouge de terre. Il y en a peu, mais cette vase liquide aura le bon goût de nous décoller cette odeur qui nous poursuit et qui entraine les vers dans notre direction. à trois sous l'eau, et couverts d'eau rougeâtre, les vers semblent désorientés, c'est s'ils ne savaient plus où aller ni où ils sont.

-Ils sont vraiment aveugles...

Tilt, firent mes neurones en se connectant miraculeusement. Les fusils sont foutus, m'en fous ils ne nous auraient plus servit à rien. Près de l'eau il y a toujours des buissons coriace qui trainent leurs feuillages rèches sur la terre en saison sèche. En sortant de l'eau mes vêtements et mes bottes surtout firent des flop, flop-flap, flock à la limite de ma tolérance, et en me dirigeant vers un petit buisson, je m'écorchais les mains à en arracher une petite branche au travers des épines du petit acacia.
Et le frottant sur une balle abîmée que j'avais gardée en main, les feuilles se déchirèrent et la sève commençait à peine à s'extraire de sous la fine écorce que les vers se figèrent. Leur énorme tête dressée vers le vide, leurs orbites inutiles pour on ne sait quelle raison grandes ouvertes et totalement voilée exactement sur nous. Les vers, comme une seule créatures aux multiples bras s'avancèrent de plusieurs mètres avant que je ne plonge le bout de bois sous l'eau.

-Ils ont un odorat impressionnant, on devrait en garder un pour chercher des truffes !

L'anglais sortait de l'eau au même instant.

-Avec des manières pareilles, qui penserait que la furie aime aussi les bonnes choses !

-Tu veux un autre coup de pelle ?

Il m'observe l'air de dire qu'avec mon petit mètre soixante je ne peux rien lui faire. Sauf qu'il a oublié mon planeur qui en ce moment est léger comme une plume, son poids divisé par sept. Et si je lui étale sur la tête en multiplié par 7 il risque de ne pas se relever de si tôt !
Et synchro comme jamais, nous tournâmes notre regard sur Helin.

-Tu connais la légende du joueur de flûte ?

Un grand sourire sur mon visage. S'il connait, j'aurais un peu plus d'estime pour lui, sinon et bien je lui expliquerai mon plan.

Un second bruit de plongeon m'indique que Dité vient de me rejoindre dans ce lac à la couleur plus que douteuse et j'aurais presque pu être heureux si un troisième ne nous avait pas rejoint. Finalement l'anglais avait survécu, il fallait croire que les vers ne devait pas franchement apprécier de le manger et je les comprenais.

Tournant ma tête en direction des bestioles géantes j'avise que celles-ci sont, comme le dit Dité, aveugles ou plutôt désorientées. Puis portant mon regard vers ma partenaire de chasse, je me rends compte que l'eau bien que boueuse et rouge de terre c'est faite un plaisir de mouiller jusqu'aux os la fée et pire encore plaquer ses habits sur son corps. Bon en tant que gentleman que je suis, je détourne discrètement les yeux. L'anglais toujours à se disputer avec la fée ne s'était rendu compte de rien tout comme Dité pour le moment, heureusement pour lui sinon il allait se recevoir un énième coup de pelle.

Mais bon en y repensant ce n'était que des habits mouillés après tout et connaissant le caractère de la demoiselle mieux valait faire comme si de rien n'était. D'ailleurs en parlant d'habits mouillés j'avais piètre allure, mais comme on disait avec le noir toutes les couleurs allaient. Ha oui tant que j'y étais, note à moi même, éviter de porter des habits noirs dans les contrées désertiques et\ou chaudes, je n'avais pas arrêté de griller durant cette partie de chasse. Finalement cette allure boueuse était un bien faible tracas pour le rafraichissement que m'avait apporté le lac.

Puis me sentant soudainement visé du regard, je fixe à mon tour Dité et l'anglais. Si je connaissais la légende du joueur de flûte ? Bien sûr, tout du moins vaguement mais qu'allait-elle faire avec les vers je ne comprenais pas.

- Oui je la connais, en tous cas les détails. Mais explique moi ton idée, où comptes-tu guider ces vers ? Je suppose que tu penses à un lieu précis pour pouvoir s'en débarrasser non ?

Les deux pieds toujours enfoncés jusqu'aux chevilles dans la vase, j'attendais la réponse de Dité car son idée me paraissait intéressante, mais méritait d'être développée.

Spoiler:

-Pour notre odorat à nous, l'acacia n'a quasiment pas d'odeur par contre il a des épines grosses comme le poing.

Pour étayer mes dire je tirais sur une branche pour lui montrer une jolie pointe aussi longue que mon petit doigt et à peine moins épaisse.

-Mais pour eux, l'acacia doit avoir l'odeur d'un garde manger. Dois-je te rappeler que nous ne savons pas si nous avons terminé la mission ou non ? Attirons les tous au même endroit. On aura plus qu'à compter s'il y en a de trop et bien on les shoot les uns derrière les autres.

Mais avant de shooter dans le tas, j'allais devoir nettoyer le fusil à moitié immergé dans l'eau, et j'aimerai que cette mission se termine rapidement, j'étais couverte d'eau boueuse, le rouge ne s'accorde pas avec mon teint et je sentais déjà suffisamment mauvais en arrivant dans cette savane pour ne pas en plus puer les choses mortes macérées dans un bassin qui s'assèche.

-Contraire à l'autre sombre crétin, et je désignais sans scrupule notre chasseur invité, on aura pas l'odeur collé à la peau, donc logiquement les vers nous poursuivront pas si on utilise cette plante. Après, je sais pas trop, déjà on se doute qu'on peut les diriger où on veut assez facilement suffit de leur trouver de quoi faire fonctionner leurs broyeurs. À voir si ça peut nous servir.

Je finis par sortir de l'eau et laissais tomber mon planeur sur le sol. Il était couvert de boue et lui non plus ne sera pas utilisable avant d'avoir eu droit à un bon nettoyage. Le harnais dégoulinait de cochonnerie et le métal argenté était aujourd'hui plus rouge qu'autre chose. C'est triste, j'aime pas les couleurs.

Émergeant à mon tour du lac boueux, je regrettais sincèrement à ce moment là de ne pas pouvoir prendre une douche ou tout du moins avoir une serviette pour m'essuyer. Maculé d'eau boueuse rougeâtre, mes habits me collaient à la peau et à chaque pas que je faisais un bruit désagréable de chaussure noyé m'accompagnait.

- Va pour le joueur de flûte, nous verrons bien si nous nous sommes acquitté de notre cotât.

Aidant Dité à ramasser plusieurs branches d'acacia, je faisais bien attention de na pas m'écorcher aux épines de celles-ci. Les vers avaient arrêté leur poursuite à proximité de l'étang mais dès que nous nous éloignerons de ce point d'eau, il était sûr que ces insectes allaient de nouveau nous suivre. Jugeant la quantité de nourriture suffisante ma collègue se mit à mettre en action son plan. Un boisseau d'acacia chacun, nous commencions à revenir sur nos pas en direction de la horde de vers qui nous avait poursuivit il y a peu.

L'anglais était toujours à proximité, mais bizarrement je me moquais pas mal de son devenir. Maintenant que nous avions réussi à survivre l'important était de vérifier que notre mission était bien finis. Nous n'avions plus besoin de cet idiot enfin si il nous avait été vraiment utile un jour.

Laissant donc en plan notre pitoyable explorateur, je me dirigeais alors avec Dité vers notre point de départ où était apparu les premiers vers. Il nous fallut bien une trentaine de minutes pour rassembler tous les vers qui restaient à proximité. Je fus surpris de voir que l'eau boueuse dissimulait à la perfection notre odeur et que ceux-ci suivaient docilement nos branches. Ils étaient bien loin de cette horde qui avait faillit nous tuer il y avait encore peu mais je ne m'en plaignais pas, ainsi il serait plus facile de les compter. C'est donc après un temps qui me parut interminable que nous pûmes enfin nous mettre au comptage, la (quasi?)totalité de ces insectes géants rassemblés.

- Si je ne me suis pas trompé nous avons décimé assez de vers pour considérer que cette mission est accomplie. Mon chez moi me tarde, enfin surtout une douche.

Si je ne m'étais pas retenu, j'aurais presque émit un soupir de soulagement, nous avions enfin finis avec ces bestioles énervantes.

- Je suppose que de ton côté tu vas rentrer avec ton planeur et que nos chemins vont se séparer. Je te souhaite donc une bonne route, je me suis beaucoup amusé avec toi sur cette mission je dois avouer. Je te rejoindrais sur place pour la récompense.

Affichant un sourire sincère, je lâchais déjà les dernières branches d'acacia que je portais encore aux derniers vers. Il était maintenant temps de rentrer et contrairement à Dité j'allais devoir faire beaucoup de chemin pour y être.