IA en détresse

Scccchhhhhhhhh BOOM !

Kiyiya s’écrase aux milieux d’un énorme tas d’ordures. Le choc fait explosé bon nombreux d’objets qui s’éparpille alentour, soulevant un épais nuage de poussière. Noyé sous les immondices elle s’extirpe difficilement. Elle inspecte son corps pour voir si aucune plaie n’est à dénombrer. Rien.

- grrr toi pas m’échapper gros machin !

Elle repart à l’assaut, ses pattes arrière transformées pour optimiser ses sauts. La louve bondit de tas d’ordures en tas d’ordures jusqu’à s’agripper au dos de la créature. S’accrochant à ses poils drues elle escalade son dos pour y planter son tomahawk. La créature pousse un râle ultime, déjà épuisé par un combat qui dure depuis des heures, avant de s’écouler, entrainant la louve sous son poids.

La louve se redresse et récupère sa hache, qu’elle essuie sur ses vêtements avant de la ranger à sa ceinture. Reprenant son souffle, elle fait le bilan de ses contusions avant de prendre un baladeur qu’on lui a prêté pour la mission.
Lorsqu’elle parvient enfin à faire marcher l’engin, une voix fluette lui répond.

- ouiiii ?
- grosse bestiole morte, vous pouvoir faire sortir habitants maintenant.

Elle raccrocha aussi sec, elle était venue pour une mission de commissaire, faire un repérage. Finalement la créature qu’elle devait observer nécessitait d’être abattus et plutôt que de remonter l’info, elle avait agit.

Elle s’apprêtait à rebrousser chemin quand elle entendit un chuintement métallique. Elle tendit l’oreille. Une voix synthétiques se faisait entendre, c’était ténu, presque inaudible. La louve se demandait ce que c’était. Elle se dirigea vers un tas de déchet. Il y avait une faible lumière provenant d’en dessous, comme un néon en fin de vie.

- scchrrrr.. schrrrr …

Kiyiya se mit à balancer tous les objets posés au dessus, jusqu’à découvrira la carcasse d’un robot grésillant. Une tête allongée en forme de grille-pain lui donnait l’air idiot.

- Scchrrrr… ingé…. Ingénieur…. Besoin ingénieur…

Les lumières s’éteignirent. La louve frappa le crâne de la machine délicatement.

- Hé oh, y avoir quelqu’un là dedans ?

Un dernier « schrrr » et un soubresaut puis plus rien. La louve se gratte le menton pensive au milieu son tas de déchet. Que faire ?

La louve avait tourné un moment pour comprendre ce qu’elle devait faire, heureusement le robot l’avait mit sur la voix. Elle avait ramassé tout les morceaux qu’elle avait pu avant de rejoindre la civilisation trainant derrière elle une odeur nauséabonde de déchet. Après avoir demandé conseils a quelques citadins apeuré, elle avait donc prit la direction du laboratoire. Une fois arrivé elle se dirigea vers l’ingénieur et lui tendis le sac sans plus de cérémonie.

- Vous pouvoir sauver lui ? fit elle en le regardant avec de gros yeux.

Spoiler:

Encore un fois, le robot travaillait sur l'un de ses nombreux projets. Cette fois, il s'était lancé sur des modifications de son bras, mais beaucoup de problèmes ralentissaient sa progression. Comment intégrer un maximum d'objets dans le système? Comment le rendre compatible avec ses fonctions de base? Comment s'assurer que le bras ne se démantèle pas? Beaucoup de questions dont il espérait trouver les réponses dans les livres de la bibliothèque.

Il revint à son comptoir lorsqu'il entendit la sonnette signalant une entrée dans le laboratoire. Il usa de son zoom pour regarder de plus près la client, et reconnu la femme sauvage avec qui il avait partagé une mission des plus coriaces. Elle tenait en ses bras la carcasse d'un robot assez peu évolué, du moins au coup d'oeil.

Le sauver? C'est en général plutôt aisé avec des êtres entièrement mécaniques. Ce travail lui changerait les idées pour ce soir.
Il sortit du comptoir et saisit le robot cassé, examinant plus précisément la structure externe. Il n'avais pas l'air d'avoir grand chose, si ce n'est un manque d'énergie et quelques pièces à changer... Les précisions se présenteront d'elles-même à l'intérieur du caisson.

- Bien, je peux faire quelque chose. Vous me laissez quelques minutes? Je vais voir comment c'est là-dedans.

Le robot disparu dans sa pièce de travail et s'infiltra dans le corps du petit robot. L'intérieur semblait en très bon état... Il changea rapidement la batterie par une nouvelle, et remplaça quelques plaques rouillées ou abîmées. Il ressouda aussi les fils qui avaient fondu, puis tenta d'allumer la machine. Parfait!
Il ajouta encore un peu d'huile là où il le fallait, puis ce fut bon.

Pat' ramena le robot réparé à Kiyiya, et ajouta quelques conseils.

- Et voilà! Je te donne de l'huile aussi. Il faudra continuer de l'huiler correctement, au moins deux semaines, et s'il retombe en panne, ramène-le moi, au cas où il y a un plus gros problème interne dans son I.A. J'ai remplacé toutes les pièces abîmées, il devrait très bien fonctionner. Ça fera 80 pims, s'il te plaît.

Le robot ingénieur parti avec l’autre robot en pièce détaché pour… faire des trucs de robots.
Pendant qu’il s’affairait la louve arpenta l’atelier, c’était la caverne d’Ali-baba avec tous ces objets qui faisaient Zwing quand on les touchait. Heureusement pour l’ingénieur, il ne laissa pas seule très longtemps. Le petit robot était flambons neuf sur son chariot.

- euh… huiler ? toi pouvoir montrer moi ? et euh… comment allumer lui ?

Une fois les explications reçues, la louve paya l’ingénieur et remit le robot en marche. Kiyiya approcha sa tête tout prés, attirée par la lumière de ses orbites, si bien que les premières images qu’il vit furent le visage de la louve en très gros plan.

- Beuheuheu ! S’exclama t’il de sa voix synthétique en bondissant sur ses jambes. Diantre vous m’avez fait peur, on ne vous a jamais dit que c’était impoli d’être aussi proche de quelqu’un ?

Le robot épousseta des vêtements imaginaires comme pour se donner un peu de prestance, tandis que la louve le dévisager avec un mélange de curiosité et de méfiance. Il porta la main à son coup cherchant un objet qui n’y était pas non plus.

- OÙ ES MON NŒUD PAPILLON ! Fichtre ! Je ne peux pas me montrer ainsi. Oooh mais… Maintenant que j’y pense, je n’étais pas en train de dépérir au milieu d’une décharge aux dernières nouvelles ? C’est à vous que je dois ma vie monsieur ?

Il dévisage l’ingénieur, quand la mémoire lui revient.

- Ah mais non c’est vous ! Ma sauveuse ! fit-il en tournant la tête vers la sauvageonne. Si vous saviez ! J’ai vu d’incalculable levé et couché de soleils depuis mon monticule de déchet, avant que vous n’arriviez. Merci ! Mille mercis ! Je vous en suis à jamais reconnaissant.

Le robot s’approcha pour la prendre dans ses bras mais la louve le repoussa d’un bras.

- Toi pas toucher moi. Moi sauver toi nous quitte maintenant, compris ?
- Nom d’un petit bonhomme ! N’êtes vous jamais allé à l’école ? Où sont passés votre grammaire et votre sens de la syntaxe ? Aucun des enfants qu’on m’a confié ne parlait si mal ! C’est stupéfiant ! Vraiment stupéfiant.
- Grrr.. Qui ça ? synthé ? Je aurais du laisser toi là où moi trouver toi.
- Oh madame ne le prenez pas ainsi. D’ailleurs en gage de ma gratitude laissait moi devenir votre professeur je pourrais vous enseigner l’art de parler de lire et d’écrire ! Vous le voulez bien ? Je peux même vous enseigner la bienséance si tel est votre souhait.
- Grrr…
- Ah oui pardon j’adapte mon langage. Je pouvoir enseigner toi comment parler lire et écrire.

La louve frappa le dessus de la tête du robot qui se mit à tituber. Ses mécaniques encore fragiles, dansaient des castagnettes.
Kiyiya s’assit par terre, elle aimait se mettre ainsi pour faire marcher sa matière grise. Bon, après tout, elle allait devoir passer du temps avec lui puisque l’ingénieur lui avait expliqué qu’il aurait besoin d’entretien les jours à venir. Elle pesa le pour et le contre. C’est vrai qu’elle avait envie d’apprendre, surtout pour avoir le loisir d’impressionner sa belle Hiryu en faisant de jolies phrases alors… Elle se releva d’un bond

- Marché conclu, fit elle en agitant la main métalliques du robot. Je Kiyiya.
- Magnifique ! Je serai donc votre précepteur, j’accomplirais cette tâche avec grande joie. Je me nomme Charlemagne, comme l’illustre conquérant ! Souhaitez vous que je vous compte son histoire ?
- Non.
- Oh…. Vous êtes certaine ?
- Oui. Toi sortir d’ici maintenant.

Se faisant la louve entraîna le robot à l’extérieur.