Une rencontre pas comme les autres... [Adhara]

Alors qu’après bien des années de vagabondages, j'avais décidée d'enfin me poser et commençait à vivre une vie de sédentaire. Je décidai de m'offrir une dernière ballade dans les plaines, la ou le vent jouait dans mon pelage et ou l'herbe était douce à mes petits coussinets.

Au fil de ma ballade j e découvris un nouveau coin que je ne connaissais pas encore. M'y sentant bien je décidais donc d'y faire une sieste.

Je ne dormais pas depuis vingt minutes que quelque chose dans l'air changea et cela me réveilla, je me relevai à l'affut prête a bondir sur tout ennemis potentiels.

L'air était doux, les parfums enivrants. C'était une belle journée de printemps, peuplée par les petits animaux de la forêt et des alentours.
Ce jour-là, je galopai avec mon troupeau, en tête comme d'habitude. Ensuite, après avoir fait plusieurs tours, je m'arrêtai sur mon promontoire, un simple relief qui me permettait de surveiller la plaine du regard pendant que mon troupeau continuait jusqu'en bas pour finalement s'arrêter. L'air me faisait un bien immense, et le bonheur de galoper en liberté me faisait un bien immense.
Le vent m'apportait divers odeurs ; celles, éloignés, de la forêt, celles de la rivière, de mon troupeau et de bien d'autres encore. Un hennissement attira mon attention ; Balmir, l'étalon qui nous sauva tous en tuant le sorcier qui nous avait maudits, m'appelait.
Je descendis au trot de mon promontoire et le rejoignis en quelques secondes.

-Adhara, hennit-il, je sens une drôle d'odeur...

Immédiatement, je fus sur mes gardes. A mon tour, j'humai l'air. En effet, une odeur inhabituelle flottait dans l'air. Et toute nouvelle chose signifiait pour moi un nouveau danger.

-Balmir, surveille les petits, fis-je en désignant les poulains qui se chamaillaient amicalement quelques pas plus loin.

Il se contenta de hocher la tête. Mon regard devait en dire long sur ma détermination et ma curiosité, car l'étalon me recommanda la prudence. Avec ironie, je lui répondis que j'étais toujours prudente. Ce qui, je le savais, était faux.
Je me dressai sur mes pattes arrière, fis un petit bond en avant et partis au galop vers le nord, là d'où venait ce nouveau parfum. Sur mes gardes, je fis halte pour vérifier que j'étais dans la bonne direction. Je repartis au trot, faisant le moins de bruit possible, ce qui était assez facile ; l'herbe sous mes sabots brumeux étouffait le bruit de mes pas. Je sentais que je me rapprochais rapidement, et je brûlai de savoir ce qui était au bout de mon court voyage.
J'eus ma réponse quelques minutes plus tard. Je n'avais jamais vu un animal aussi bizarre. Il ressemblait un peu aux félins des plaines que l'on croisait parfois, mais son pelage était bien différent ; blanc, strié de rayures noires. Il avait l'air très grand et son museau était rosé. Ses pattes musclées avaient l'air prêtes à l'attaque. Les félins n'étaient pas nos amis. Il s'attaquaient toujours aux poulains, profitant du fait que les adultes broutent et que leurs proies s'éloignaient en jouant.
Je hennis avec colère, me dressai sur mes pattes arrières, sabots pointés vers ma cible, fis un grand bond en avant et fonçai au triple galop. Quadruple, peut-être...

Mon oreille bougea, mes muscles tressaillirent, quelque choses fonçait sur moi. Je me retournais toute griffes dehors, feulant et montrant les crocs prête à attaquer à la gorge mon assaillant. Mais au moment où je vis qui m'attaquais je rangeais mes griffes et me contenta de l'esquiver, d'un bond sur le coté, juste avant l'impact. Je cru aux premier abord qu'il s'agissait d'un simple cheval mais en réalité il s'agissait d'un esprit. Je le reconnus car j'en avais déjà croisé lors de mon vagabondages.

Je n'avais rien contre les animaux, vivant ou esprit, je ne pouvais les attaquer ma nature profonde m'en empêchait. Cela m'avait couté plus d'une fois des ennuis... même pour me nourrir, je préférais demander la permission de suivre le troupeau en attendant le décès de l'un d'entre eux, ou encore je m'attaquais seul devenus fou.

Je débarrasse la terre des méchants, bien que parfois il n'y en ai pas assez pour mon appétit, je me rabattais alors sur les fruits. Chose étrange n'est ce pas pour un carnivore, mais au fil du dents ma dentitions c'est un peu arrangé a ce mode de vie.

Et encore une fois ma répugnance à attaquer un animal failli me couter la vie, mais je devais tenter de lui parler et tant pis si je devais me blesser en essayant. J'inspirais une bonne bouffée d'air frais puis entrepris de me faire entendre

- Attends !!! Je ne te veux pas de mal. Ne rue pas comme ça je n’ai pas envie de riposter et risquer de te faire mal. Tu ne m'intéresse pas, la seule chose que je désire c'est de me reposer dans l'herbe et profiter de cette belle journée.

Je ne savais pas si il (ou elle) m'avait entendue, mais quoi qu'il en soit je le saurais bien assez tôt. Si je me faisais piétiner c'est que je n’ai pas réussi a me faire comprendre, sinon j'aurais peut-être une chance de pouvoir continuer a profiter de cet journée qui avais si bien commencer.

Surprise, je faillis perdre l'équilibre devant l'animal qui venait de parler. Je me repris bien vite et retombai sur mes quatre membres, mes pattes avant s'arrêtant à un chouilla de l'animal. Je soufflai bruyamment, et ce souffla souleva quelques poils dans la fourrure du félin.
Nous restâmes un moment à nous contempler, sans mot dire. Je me décidai finalement à lui parler, et ma voix fut d'une extrême agressivité dans sa tête.

Pars de notre territoire, et si tu t'avises d'y revenir, mes sabots ne se rateront pas.

Avant que le félin ne puisse protester, même si j'avais compris ses paroles, je me dressai à nouveau sur mes pattes arrières et hennis de toute la force de mes poumons. L'animal ne fit qu'esquiver le coup.

J'ai dit pars ! fit ma voix dans sa tête, et cette fois-ci j'espérai qu'il avait compris.

Car m'attaquer à un animal qui ne veut même pas se défendre était contre ma nature. Mais pour mon troupeau, j'étais prête à tout. Une voix féminine, aux accents doux mais agressifs dans sa tête, ce n'était pas tous les jours. L'animal dut être surpris, car il en perdit tous ses moyens.
Son discours pour sa seul défense m'avait semblé au début pitoyable, mais les mots finirent par percer la barrière de ma rage. Je m'arrêtai et inclinai la tête, puis la relevai aussi vite en signe d'excuse et de respect.

Tu n'as pas l'air de comprendre, lui dis-je d'une voix résonnante de culpabilité. Tu ne peux pas rester ici, je suis la seule à comprendre le langage des humains que tu emploies, et à pouvoir communiquer avec toi. Si tu croises un cheval de mon troupeau, il te tuera sans rien vouloir savoir.

Je penchai la tête de côté et lui posai des questions ;

Qui es-tu ? De quelle race es-tu ? Et pourquoi parles-tu ?

Enfin, l'animal se décida à parler, de son accent félin.

Pars de notre territoire, et si tu t'avises d'y revenir, mes sabots ne te rateront pas.

Sa voix résonnait dans ma tête, j'en fus abasourdie c'était la première fois qu'un animal me parlait par télépathie. Mais cela ne m’empêcha tout de même pas d’éviter son coup de sabot.
Ses congénères ne me comprendrais pas ? J'étais sur LEURS territoires ? Eh ben j'en avais entendu de belle mais celle la... J'étais une pacifiste dans l’âme mais là il ne fallait quand même pas pousser mémères dans les orties ! Que je sache il n'y avait rien d'inscrit et puis, même leurs odeurs n'étais presque pas marqués. Elle était à peine perceptible plutôt comme des animaux qui n'avaient fais que passer.

Il est vrai que dans sa voix je cru percevoir une once de culpabilité, mais malgré cela quand je lui répondis je ne put m’empêcher de le faire avec ma voix de prédateur.

- Tu en poses des questions, toi. Mais moi non plus je ne sais pas qui tu es et je ne vois pas pourquoi je devrais te répondre.

#Calme toi, pensais-je, voila ce qui arrive quand on me menace ou que je perds mon sang-froid. allez respire et compte jusqu'à dix.
Un, deux trois, ce n'est qu'un esprit qui a peur.
Quatre, cinq, six, elle ne veut que protéger les siens comme toi avant.
Sept, huit, neuf, tu n'est pas un prédateur, tu es un animal intelligent et tu sais faire la part des choses.
Dix, expire, voila c'est bien comme ça tu t'es calmer#

Je m'éclaircis la voix et repris la parole, mais cet fois-ci sans accent.

- Bon avant toute choses tu vas te calmer, je te l'ais déjà dis je ne veux aucun mal à toi ou à ton troupeau. Ensuite pour répondre à ta question je me nomme Shiro Tora et je suis un tigre blanc.
Quand à toi même si je vois bien que tu es l'esprit d'un cheval, je voudrais savoir comment tu te prénomme et es-tu un esprit terrien - c'est-à-dire qui es semi-matérielle, donc qui peut toucher les choses et les gens (et être touché en retour)- ou bien céleste -c'est-à-dire immatérielle - comme j'en ai déjà vue.

J'en avais peut-être un peu trop dis, mais bon je devais savoir si je risquais vraiment quelque chose ou pas. Et tant que je ne serais fixé ni sur ces intentions ni sur sa nature je resterais sur mes gardes et je ne rajouterais rien à propos de mon langage. Tout dépendais d'elle à présent la balle était dans son camp, je n'avais plus qu'à attendre qu'elle me réponde pour savoir comment agir.

[HS : Je pense que c'est plutôt ''terrestre'', et non terrien^^]

- Bon avant toutes choses tu vas te calmer, je te l'ai déjà dit je ne veux aucun mal à toi ou à ton troupeau. Ensuite pour répondre à ta question je me nomme Shiro Tora et je suis un tigre blanc.
Quand à toi même si je vois bien que tu es l'esprit d'un cheval, je voudrais savoir comment tu te prénommes et es-tu un esprit terrien - c'est-à-dire qui es semi-matérielle, donc qui peut toucher les choses et les gens (et être touchée en retour)- ou bien céleste -c'est-à-dire immatérielle - comme j'en ai déjà vu.

Ouf, ce tigre donnait vraiment mal à la tête ! Avait-elle besoin d'être aussi bavarde ?
Ses paroles, quoique neutres, me blessèrent un peu et mon regard passa de culpabilisé à glacial.

Pourquoi répondrais-je à tes questions si idiotes ?

Je regrettai immédiatement ces paroles, mais tant pis.

Pour information, si je t'attaque et si tu sens mon souffle sur ton pelage, continuai-je dans sa tête en enfonçant le bouchon encore plus loin, c'est que je suis un esprit terrestre. Mais par malédiction. Ainsi donc, autrefois j'étais céleste, comme tu as l'air de penser stupidement.

Je justifiai ce dernier mot :

Il n'existe qu'une sorte d'esprit : immatériel. Ma voix se radoucit devant son ignorance ; On a appelé esprits ceux qui perdirent leur corps ou qui restèrent bloqués dans leur monde. Mais en aucun cas, ils ne peuvent être solides. Seul un magicien d'une extrême puissance peut nous tuer, par deux moyens : nous solidifier puis nous tuer ensuite, ce qui est plus à portée que de nous anéantir, car sans corps sont sommes presque invincibles, sans pouvoir attaquer ni toucher.

Je me sentis curieusement mieux après avoir dit tout cela d'une traite et je ne regrettai plus mes paroles blessantes, quoique justes pour la partie la plus sombre de moi-même. Je n'étais pas très en forme, ces derniers jours, et il y a quelques temps, la fière m'avait prise : heureusement, ce n'était qu'une maladie passagère qui eut vite fait de guérir, quoiqu'en laissant quelques séquelles.

(HS non je voulais bien dire terrien tu vas comprendre:))

Pour information, si je t'attaque et si tu sens mon souffle sur ton pelage, continuai-je dans sa tête en enfonçant le bouchon encore plus loin, c'est que je suis un esprit terrestre. Mais par malédiction. Ainsi donc, autrefois j'étais céleste, comme tu as l'air de penser stupidement.

Il n'existe qu'une sorte d'esprit : immatériel. Ma voix se radoucit devant son ignorance ; On a appelé esprits ceux qui perdirent leur corps ou qui restèrent bloqués dans leur monde. Mais en aucun cas, ils ne peuvent être solides. Seul un magicien d'une extrême puissance peut nous tuer, par deux moyens : nous solidifier puis nous tuer ensuite, ce qui est plus à portée que de nous anéantir, car sans corps sont sommes presque invincibles, sans pouvoir attaquer ni toucher.

Me prenait-elle pour une imbécile ou pour une ignorante? J'en avais bien l'impression, croyais t'elle que ses mots me blessaient? il n'en était rien, j'en avais connu bien d'autre avant de la rencontrer. La seule chose qui m'insupportais c'étais le ton qu'elle utilisait, comme si j'étais un enfant. Je n'avais qu'une envie c'étais de lui rabattre son clapais. Je me fis donc violence pour garder mon calme quand je lui répondis.

Pour ta gouverne tous les mondes ne sont pas identiques, que ce soit au niveau de ses habitants, de ses croyances, ou de son vocabulaire. Dans mon monde par exemple nos ancêtres morts reviennent parfois, et ce de deux manières différentes : soit en tant que ce que nous appelons esprit Céleste, Soit en tant qu'esprit Terrien quand ils reviennent afin de nous aider physiquement. Alors ne me prend pas pour une ignorante la seule différence entre nous est bel et bien l'enseignement que nous avons reçu et le vocabulaire qu'on nous a appris.

Voila, je l'avais dit! Cela faisait un bien fou. Il ne faillait surtout pas que je recommence à m'énerver sinon jamais je ne trouverai le courage de me sédentariser.

Puis après quelque secondes d'un silence pesant, je me rendis compte de ce que j'avais vraiment dit, j'avais parlé des miens. Les larmes commencèrent alors à couler sur mon pelage blanc, cela faisait dix ans que j'étais séparée de ma famille et de mon monde. Et même si je m'étais a peu près faite à ma vie sur Entre-Monde je n'avais toujours pas de vrais amis au final .

Ne fais pas attention, tu ne pourrais pas comprendre, toi tu l'as dis toi-même tu as ton troupeau avec toi, moi je suis seule au monde...

Sur ces derniers mots ma voix se brisa...

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