Re: [Pv R'tas Vadumee] Brume empoisonnée

Cixi finit par suivre Rtas dans l'escalier, elle n'avait pas trop de mal à marcher dans la mesure où c'était sa patte avant qui était blessée, elle sautillait un peu, mais elle se débrouillait bien. Elle avait plus ou moins compris le principe de "dette", et elle avait couché les oreilles de honte à l'idée qu'elle ait cherché à l'attaquer.

Je suis désolée...

Il n'avait probablement pas compris de quoi elle était désolée, est-ce qu'il connaissait au moins ce mot? Tout en descendant, alors qu'elle se trouvait derrière lui, il lui demanda son nom complet, elle dut attendre de finir de descendre les escaliers pour se remettre devant lui et lever le museau pour lui répondre

Cixi Elbereth... Elbereth est le nom de la maman de ma mère, chez nous, on baptise les mâles avec les deux prénoms des grands-pères, et les femelles des deux prénoms des grands-mères... vous aurez donc compris que Cixi est le nom de la mère de mon père... lorsque nous devenons adultes, nous décidons quel prénom nous préférons et choisissons ainsi le nom par lequel on veut qu'on nous appelle!

Elle eut un petit mouvement de fierté à l'idée de porter le nom d'un loup... même s'il était vrai qu'elle ressemblait bien plus à un renard qu'à un loup, elle avait préféré garder Cixi plutôt qu'Elbereth, d'une part parce que c'était plus court et plus pratique, mais surtout parce qu'elle espérait avoir le même courage que son père...

Ne sachant pas trop si Vadum avait tout compris elle se mit à avancer un peu plus prudemment dans les couloirs, l'odeur n'était vraiment pas agréable, un horrible mélange de sang, de viscères et probablement des différents sérum expérimentés ici. Elle tourna dans une première pièce qui sentait horriblement mauvais, des éclaboussures bleues s'étaient étalées partout alors que des loups semblaient agoniser...

Les pauvres... ils ont eux aussi été malades à cause du serum... dit-elle pour elle-même. Elle s'approcha des verrous qui étaient assez simples du moment que l'on était de ce côté de la cage, elle souleva le crochet avec son museau et le verrou tomba tout seul, la porte grinça en s'ouvrant, elle recula en boitillant toujours, se tenant prête malgré tout au cas où les loups se montrent encore agressifs, mais ils avaient tous le regard vitreux et les oreilles couchées, visiblement, encore barbouillés après avoir rejeté leurs drogues.

Ils sortirent en titubant, leur instinct les guidant naturellement vers la sortie... un mâle la regarda alors pendant de longues secondes, ses yeux jaune-vert reprenant peu à peu vie. Il finit par baisser doucement la tête et sortit à la suite de ses compagnons. Elle leva les oreilles de surprise, l'avait-il remercié?

Elle retourna dans le couloir et chercha Rtas, vu sa taille et sa dextérité, il était probable qu'il avait libéré déjà plusieurs créatures... elle se mit alors à gémir, elle n'osait pas aboyer pour le cas où il y aurait un quelconque danger, elle espérait qu'il pouvait l'entendre et qu'il manifesterait sa présence...

Monsieur Vadoumé? dit-elle plus pour elle-même... marchant sans faire de bruit pour le retrouver dans ces couloirs sombres...

Le guerrier Sangheili avait écouté ce que la louve renarde avait à dire sans l'interrompre ni réagir. Il devait admettre la respecter un peu : son nom avait une histoire, ce n'était pas simplement quelque chose d'inventé et transmit sans aucune raison autre que celle que cela pouvait plaire aux parents. Après, il ne savait pas si cela était chargé de quelque chose de profond, mais cela ne le concernait pas de toute manière. Puis peut-être en apprendrait-il plus en temps voulu… ?

Pour l'heure, Rtas 'Vadumee avait encore quelque chose à faire, aussi il remettrait sans doute cette discussion à plus tard. Et alors que Cixi avait tourné dans une salle un peu plus loin, lui avait continuait tout droit pour attérir de nouveau dans la grande pièce pleine de sang et de cadavres d'humains. Là, la première chose qu'il fît fût de récupérer un fusil à fléchette près d'une des dépouilles, puis il s'approcha d'une cage où se trouvait une créature tapis dans l'ombre des lumières de la pièce. A l'approche de l'Elite, la bête se trouvant dans la cage huma l'air, sentant visiblement la chair fraîche du guerrier ainsi que le sang qui commençait à s'imprégner sur son armure. Et lorsque l'alien approcha la main pour ouvrir la cage, la créature se trouvant à l'intérieur sortie de l'ombre pour essayer de gober la main du Sangheili, ce qui se solda par un échec au vue de la vivacité dont pouvait faire preuve le guerrier, le canon du fusil à fléchette se pointant juste devant la tête de la bestiole qui s'avérait finalement être un jeune Gueta. Là dessus, 'Vadumee leva la tête d'un air noble avant de déclarer le plus froidement du monde :

« Pour qui me prends-tu, créature ? Je ne suis pas un pitoyable Humain incapable de se soucier du danger. Je suis un prédateur. Mais je ferais toutefois preuve de clémence cette fois-ci. » L'Elite effleura la gâchette de l'arme balistique, la flechette venant se loger entre les deux yeux de la créature indigène qui recula en couinant. « Tu n'auras peut-être pas autant de chance la prochaine fois. »

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Le jeune Gueta recula jusqu'à toucher le fond de sa cage, le bruit du métal frappé résonnant quelques instants dans le laboratoire entre les sacades essoufflées de l'animal qui commençait lentement à vasciller. Il tomba alors lourdement sur le sol dans un cri plaintif, tentant une dernière fois de se redresser, en vain.

Rtas 'Vadumee avait regardé la scène avec une indifférence des plus totales. En temps normal il n'aurait même pas fait preuve de pitié envers cette créature, mais étant donné que celle-ci ne se trouvait pas dans son habitat naturelle et qui plus est c'était retrouvée être l'un des acteurs d'un spectacle assez macabre, il pouvait bien faire preuve d'un peu de clémence à son égard. Mais si un jour il devait la revoir et qu'elle était toujours si agressive… elle mourait.
L'Elite saisit alors le cadenas qui bloquait la porte de la cage, puis tira dessus d'un coup sec, laissant ensuite celui-ci tomber sur le sol sans y porter plus d'intérêt. Là, 'Vadumee plongea son bras à l'intérieur de la cage et attrapa le jeune Gueta par le cou pour ensuite le tirer à l'extérieur, commençant alors à le trainer vers la sortie de cette caverne quand son regard se porta sur des vivariums pleins de serpents. Le guerrier brisa leur paroie une à une et laissa les bêtes à sang froid sortir d'elles même, le Sangheili continuant alors de trainer le corps inanimé de la bête qu'il avait prit en pitié, cela jusqu'en haut des marches au dehors. Il laissa le Gueta à son sort et retourna à l'intérieur, sans doute Cixi avait pût secourir certaines créatures elle aussi.

L'alien déambula donc à l'intérieur de la grotte pendant quelques instants encore. Dès qu'il trouvait une cage il s'assurait de l'état de l'animal se trouvant à l'intérieur, mais soit les bêtes étaient mortes, soit encore trop agressives pour être libérées. Les plus petits organismes ne devaient pas tous pouvoir survivre au sérum…

Finalement il croisa de nouveau la louve renarde, la regarda quelques instants et cru percevoir qu'elle n'était pas très rassurée. Il ne se fît pas prier pour l'interpeler et manifesta directement sa présence d'un air un peu sombre, le regard invisible à cause du manque de lumière de la cavité artificielle.

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« J'ai fais ce que j'ai pût pour sauver ce qu'il y avait à sauver. Mais ces humains ne semblaient pas donner une valeur aux vies qu'ils manipulaient… » Etonnament, la voix du Sangheili semblait presque… triste ? Visiblement son peuple pouvait faire preuve de compassion, et il semblait garder la tête incliné par respect pour ces créatures.

Malgré qu'il gardait la tête baisée en guise de respect, Rtas 'Vadumee en profitait pour réfléchir. Devaient-ils réellement détruire cette installation ? Ne devaient-ils pas plutôt la laisser libre d'accès et aller en référer à une autorité responsable dans la ville d'Entre-Monde ? Est-ce que cela les intéresserait seulement ? Puis… rien ne disait non plus qu'il ne s'agissait pas de leur oeuvre. L'esprit de l'Elite était un peu embruné par tant de questions, il n'avait encore jamais eu de contact avec les autres peuples de ce monde exilé, ces dix années n'avaient été que survie depuis la fermeture des miroirs et si aujourd'hui il cherchait à rejoindre la ville ce n'était pas par quête de gloire ou de grandeur, mais par espoir qu'un jour il puisse revoir Sanghelios, même si il devait passer des années à recréer un vaisseau capable de quitter cette planète… du moins si elle existait bien quelque part…

L'Elite sembla émettre un soupir mélangé avec quelques grognements typiques de sa race, puis il redressa un peu la tête, semblant déja regagner toute la fierté dû à ses origines.

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« Que peux-tu me dire sur l'Entre-Monde ? Aussi bien la ville que cette planète. » Il regarda la louve renarde avec attention, ne détachant pas un seul instant son regard du sien afin qu'elle puisse communiquer correctement. Il n'était pas certain de comprendre le fonctionnement de sa méthode de communication, mais il semblait avoir compris certaines choses à ce sujet…

Cixi avait les oreilles toujours couchées tout en regardant l'étrange bipède... c'est alors qu'il lui posa des questions sur l'Entre-Monde...

Houla... concernant la ville, je ne peux malheureusement pas vous dire grand chose, je me suis généralement baladée que dans les remparts, pour aller à la Tour du Savoir lorsqu'il fallait que je me fasse quelques pims en accomplissant une quête... sinon, je crois que j'ai du aller une seule fois au Sanctuaire des Sages qui se trouve dans les souterrains de Fumerolles, je serais incapable de te donner des renseignements là dessus...

Elle dressa les oreilles en ayant entendu un bruit suspect, ce n'était qu'une mangouste qui s'agitait encore furieusement sur les barreaux de sa cage.. elle était probablement encore trop sous l'influence du sérum pour la libérer...

En revanche, pour ce qui est du monde extérieur, j'avoue que j'ai pas mal vadrouillé... je vis principalement à l'Est d'Entre-Monde, dans la forêt qui entoure l'Antre... mais depuis que ma mère a décidé qu'il fallait que je vole de mes propres ailes, ben je suis un peu partout. J'ai vadrouillé vers l'Ouest au niveau des villes portuaires d'Aberlaas, au Nord vers Termer... et je peux t'assurer qu'il fait très froid là bas, mais les lapins sont bien gros et dodus!!

Elle se lécha les babines rien qu'en repensant aux fameux lapins du Nord... puis finalement elle secoua la tête pour reprendre ses esprits puis finalement pencha la tête sur le côté

Vous... vous n'avez jamais visité l'Entre-Monde? Autant la ville euh... ben je connais pas trop, il faut reconnaître que Cerclon et Fumerolles ne sont pas vraiment de "beaux quartiers"... mais les alentours, vraiment connaître les larges steppes enneigées du nord, ça vaut le coups!

Elle se demandait comment il était possible qu'il ne connaisse pas mieux ce monde, les miroirs étaient fermés depuis un moment maintenant, donc il était là depuis au moins une dizaine d'années...

C'est dans un mélange de soupir et de grognement que Rtas 'Vadumee laissa quelques instants ses pensées vagabonder : il était vrai que sa question avait dûe paraître étrange, surtout pour quelqu'un venant du sud de l'Entre-Monde. L'Elite ferma quelques instants les yeux en inclinant un peu plus la tête, cela faisait déjà dix ans… La dernière guerre à laquelle il avait participé avait été bien plus longue que ça, mais comme il avait passé le plus clair de son temps à combattre aussi bien sur terre que dans l'espace, alors ces quelques décennies lui était parue bien courte à dépecer ses adversaires.
Ce genre de songe le rendait un peu nostalgique, mais il ne devait plus penser à cette époque révolue mais au présent. Aujourd'hui il était coincé dans un monde qui n'était pas le sien, qui ne connaissait même pas son existence alors qu'il était présent depuis dix années, et son unique préoccupation devait être de rentrer chez lui par n'importe quel moyen. Et pour cela, il devrait sans doute coopérer avec les autres habitants de cet univers si différent du sien.

Le Sangheili releva enfin la tête afin de faire face à la louve renarde pour s'adresser à elle. Quel que soit la situation, son honneur lui ordonnait toujours de paraître fier, la faiblesse n'étant même pas quelque chose d'imaginable pour un guerrier comme lui.

« J'ai parcourus ce monde il y a dix années de cela. A l'époque il n'y avait pas grand chose à voir, et je n'ai toujours fais que me rendre vers le sud, recherchant les terres désertiques me rappellant mon monde. » La voix du Sangheili était sereine et calme. A cet instant, aucun de ses gênes de guerrier n'était perceptible tellement il paraissait… différent. « Vois-tu, mon monde est entouré par trois étoiles ce qui lui donne donc une atmosphère brulante en comparaison de l'Entre-Monde. »

Pendant un bref instant, l'alien craignit que tout cela ne parle pas vraiment au quadripède. Après tout, il ne savait pas grand chose d'elle, et il n'avait donc pas nécessairement prit conscience qu'elle n'était pas d'une tribu scientifique. Pendant un court instant, il faillit presque se maudir de sa propre incompétence à la réflexion, mais il se ravisa rapidement : il devait exister tellement de race différente que toutes les possibilités étaient envisageables, aussi il ne pouvait donc pas nécessairement tout deviner à ce sujet. De plus, rien ne lui disait vraiment que le peuple de cet animal hybride n'avait aucune connaissance savante. Quoi que… en la regardant, elle semblait plutôt du genre à s'extasier devant un papillon que devant une formation d'atomes.

En fin de compte, 'Vadumee opta pour une méthode compréhensible de communication.

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« Pour faire simple, Sanghelios, mon monde natal, est presque entièrement désertique. L'Entre-Monde est donc pour moi assez froid, presque glacial. » L'Elite sembla réfléchir un instant avant de tendre la paume de sa main droite en direction de la louve renarde. De son autre main il toucha son avant-bras jusqu'à ce qu'une sphère holographique apparaisse, flottant légèrement au dessus du creux de sa main ouverte. L'objet semblait grésiller un peu, mais restait néanmoins perceptible. « Voici Sanghelios, ou du moins une image de ce qu'elle était il y a dix ans. »

Cixi pouvait percevoir une lueur étrange dans le regard de l'Elite. Il ne détachait pas ses yeux de l'hologramme de son monde et resta bien quelques secondes sans bouger, ne semblant même plus respirer. Si elle écoutait bien, elle pouvait même entendre les battements des deux coeurs du guerrier s'affolait, comme si la vue de son monde provoquait en lui un surplus d'émotion, et c'est à ce moment là que Rtas 'Vadumee referma le poing, faisant ainsi disparaître la sphère alors qu'il détournait le regard, jetant un oeil en direction des cages où se trouvaient les créatures infectées. Mais peut-être fuyait-il simplement le regard de la louve ? Après tout, après dix ans passés seul, l'Elite avait lentement commencé à changer. Certes ses gênes étaient toujours les même et il se sentait toujours obligé de combattre, mais ce qu'il aurait accepté de perdre autrefois lui manquait aujourd'hui : son monde, son peuple, ses hommes, sa famille…

Finalement, il accorda de nouveau son regard à l'attention de la louve. Elle devait bien remarquer que quelque chose n'allait pas, mais il était pour l'instant inutile de préciser la raison de son mal du monde. Il ne savait même pas si il pouvait lui faire confiance, il était certes vrai qu'elle n'était pas agressive et ses gênes canins devaient en faire une créature fidèle, mais dotée d'intelligence, il ne savait pas comment pouvait fonctionner un tel être.

Il n'en avait cependant pas terminé avec l'explication sommaire de son passé. Pour l'instant, il n'avait fait que vaguement parler des terres désertiques, rien d'autre, et cela ne répondait donc pas correctement à la question qu'elle lui avait posée.
L'Elite releva donc la tête et reprit un air humble et digne, fierté et preuve de la race de guerrier à laquelle il appartenait.

« Je suis donc resté près de dix années dans le désert. Etant habitué à un climat comme celui-ci, je n'ai pas vraiment besoin d'un apport en eau aussi conséquent que la plupart des organismes vivants, je n'avais donc qu'à chasser pour me nourrir. Et si aujourd'hui je refais surface après temps d'années, c'est dans l'espoir de quitter l'Entre-Monde : je suis resté trop longtemps passif. » Toujours à l'affût du moindre mouvement suspect, il se hasarda à retourner la question, et cela un peu différement afin d'enrichir ses informations. « Et vous ? Que pouvez-vous me dire sur votre monde ; votre peuple ? Quelles sont vos buts ? »

L'ancien commandant Elite savait bien que cela n'était pas très juste : les questions qu'il posait nécessitées des réponses assez conséquentes alors que lui ne c'était contenté que de répondre avec des phrases et des descriptions brêves. D'un autre côté, avoir pût montrer une image de sa planète natale faisait gagner un temps précieux en évitant de détailler l'apparence de sa planète.
A cette pensée, 'Vadumee se rendit compte que la louve ne savait peut-être même pas à quoi pouvait ressembler son monde vu de l'espace. Après tout il ne devait pas y avoir vraiment de civilisation aussi avancée permettant de quitter l'orbite ? Enfin, là encore ce n'était qu'une supposition, et peut-être pourrait-elle le surprendre.

Enfin, le Sangheili remarqua qu'il alternait régulièrement entre le tutoiement et le vouvoiement, il ne savait pas vraiment comment s'adresser à elle…

Cixi avait écouté avec le plus d'attention possible le discours du grand bipède, elle avait éprouvé une vive curiosité en voyant sa planète, il n'y avait, effectivement apparemment pas beaucoup d'eau...

Elle avait bien des questions à lui poser, elle suivit son regard lorsqu'il se tourna vers les créatures encore agitées dans leurs cages, ils ne pouvaient pas encore les libérer... il lui posa des questions sur son propre monde, elle eut alors un regard qui semblait doux et heureux, comme si elle souriait

Mon monde est composé de deux planètes très proches l'une de l'autre... elles sont jumelles et reliées par une sorte de colonne de lumière... ma mère m'a dit que c'étaient des bipèdes à une époque lointaine qui avaient construit ce tunnel, il ne bouge jamais alors que les planètes tournent sur elle-même, ce qui fait qu'on ne sait jamais où il se trouve lorsque l'on veut l'emprunter! On doit attendre de tomber dessus...

Elle finit par s'assoir et se lécha la patte quelques secondes avant de reprendre

Si les deux planètes sont jumelles, les espèces qui y vivent sont très différentes! Evidemment, comme on peut passer de l'une à l'autre sans trop de problème, il y a quand même des mélanges, mais ma planète, Feirth est surtout composée d'animaux terrestres, des canidés, des félins, des reptiles.. des croisements de toute sorte existent, mais jamais interespèces! Les canidés peuvent se croiser entre canidés, les félins entre félins... mais jamais des reptiles avec des équidés par exemple...

Ce qui expliquait donc son propre métissage entre un loup et un renard...

L'autre planète, Freith, est principalement habitée par les volatiles et les aquatiques! et pourtant, il y a la même quantité de terre et d'eau sur chaque planète... je n'ai jamais su pourquoi les oiseaux n'aimaient pas vivre chez nous... les aquatiques, je peux comprendre, ils ne peuvent pas traverser le tunnel puisqu'ils ne peuvent sortir de l'océan, mais les oiseaux... c'est pour ça que j'aime tant les papillons! Ils vivent principalement sur Freith, je n'en vois donc presque jamais... alors qu'il y en a beaucoup ici!

Elle se lécha un instant les babines, se demandant si elle avait contenté le Sangheili... il devait probablement se poser des questions sur l'étrange tunnel de lumière qui reliait les deux planètes, malheureusement, elle n'en savait pas plus à ce sujet... il avait toujours été un mystère, il était là depuis bien avant la naissance des plus anciens de son peuple et au final, on se demandait parfois s'il n'était pas là depuis la création des planètes elles-mêmes...

En revanche, je ne sais pas trop ce que vous appelez nos "buts"... nous vivons... c'est tout. Nous ne sommes pas des guerriers, nous ne sommes pas des scientifiques... lorsque nous utilisions les miroirs pour passer d'un monde à un autre, c'était uniquement dans un but de voyage et de découverte éventuellement, parce que nous sommes curieux, mais jamais dans un but de conquête...

Ses oreilles se couchèrent alors, elle eut le regard dans le vague et ses pensées se turent un instant dans la tête de Vadum... lorsqu'elles étaient venues dans l'Entre-Monde avec sa mère, elles ne devaient rester qu'une semaine à peine, le temps de trouver un cadeau pour l'anniversaire de son père... il y avait un village près de l'Antre qui faisait apparemment de belles armures de cuir qui pouvaient être portées par un animal, et elles se disaient que ça pouvait lui plaire et le renforcer lorsqu'il allait chasser... il avait été blessé une fois par un sanglier et c'est pourquoi elles avaient eu cette idée. Mais le temps de confection de la pièce de cuir qui aurait pu lui protéger l'épaule avait été un peu plus long que prévu, et les miroirs s'étaient fermés... Liliana avait conservé l'épaulette de cuir, pour la remettre à son compagnon lorsqu'ils pourraient enfin regagner leur monde...

Elle se rendit compte alors qu'elle ne regardait plus le sangheili et qu'il n'avait donc pas entendu cette histoire, elle secoua la tête et le regarda dans les yeux

Mon père est resté là bas... c'est un grand renard de couleur bleu nuit avec des yeux vert émeraude... il... il me manque parfois... et j'avoue que j'espère que les miroirs se réouvriront bientôt pour que je puisse le revoir...

Elle baissa de nouveau la tête, elle préférait ne pas parler de son père, malgré les dix années qui s'étaient écoulées, il lui manquait toujours autant... elle s'approcha de la cage, les créatures à l'intérieur semblaient se calmer un peu... d'ici quelques minutes, ils pourraient les libérer... elle se tourna vers Vadum, attendant qu'il baisse à nouveau les yeux vers elle

Tu... tu as de la famille toi?

L'histoire qu'avait conté Cixi avait semble t-il captivé l'Elite. Il avait toujours trouvé un intérêt particulier à tout ce qui touchait les autres créatures de l'univers, et bien qu'il n'aurait jamais la chance de pouvoir tous les rencontrer, que certaines étaient hostiles et qu'il serait contraint d'en annihiler d'autres, il trouvait toujours cela intéressant de voir les diffèrentes cultures, bien qu'il ne cautionnait pas toujours leurs méthodes car trop indigne selon lui. Mais au moins, avec la louve renarde qui ne semblait pas être hostile et plutôt pacifique, il n'aurait sans doute aucun différent vis-à-vis de ce genre de chose : si elle tuait, ce n'était pas dans un but de conquête, de gloire ou quoi que ce soit d'autre, mais uniquement pour survivre. De ce point de vue là, cela pouvait paraître assez primitif mais en fin de compte, toutes les races étaient un peu pareil, elles utilisaient juste des méthodes dissemblables pour y parvenir.

Toutefois, lors de sa tirade, la quadrupède avait dit ne pas comprendre pourquoi les créatures volantes ne traversaient pas le pont du lumière reliant les deux mondes. Immédiatement dans la tête de l'Elite était venu une explication possible, qu'il jugea bon de partager, espérant que la louve pourrait comprendre.

« Si les volatiles ne traversent pas ce tunnel, c'est peut-être car ils n'y trouvent aucun avantage : si je m'en tiens à ce que tu as dis, il y a aussi des insectes, et avec les créatures aquatiques, ils ont de quoi se nourrir. Sur votre monde, vous êtes des prédateurs pour eux, et il serait sans doute trop dangereux que de s'y aventurer sur le long terme. » Le guerrier détourna légèrement la tête pour méditer, regardant au passage les créatures dans leur entrave de fer. « De plus, contrairement aux créatures terrestres, les oiseaux ne manqueront sans doute jamais d'espace avec les cieux pour eux. »

Bien entendu, tout cela n'était que des hypothèses qui paraissaient plausibles pour le soldat Elite, mais après tout si il s'agissait de créature dotée d'intelligence, les raisons pouvaient très bien être autres…

Mais la question qui suivit déstabilisa intérieurement le Sangheili. En ces dix longues années, il c'était éfforcé de ne pas y penser afin de préserver son intégrité, alors une sorte de voile noir se dessina sur son visage pendant qu'il abaissé doucement la tête, son souffle devenant un peu plus fort et rauque alors que régnait désormais le silence.
A plusieurs moment, 'Vadumee avait faillit faire bouger ses mandibules pour répondre à la question qui lui avait été posée, mais à chaque fois il ne savait pas vraiment comment formuler ses pensées par un son. Si elle avait pût lire dans son esprit, tout aurait été plus simple, mais là, il devait trouver les mots justes, et il n'était pas sûr d'y parvenir…
Mais finalement, il lui suffisait de commencer par décrire un peu les traditions Elites, tout prendrait alors son sens et il serait nettement plus simple de comprendre.

« Comme tout Elite, dès la naissance nous sommes intégrés à l'armée afin d'y être formé. De ce fait, nous ne connaissans pas nos parents avant d'atteindre un certain âge, et si nous ne réussissons pas le test d'admission, il est même possible d'être renié par nos géniteurs, en particulier le père qui voue beaucoup d'espoir en nous de part notre caractère de guerrier. » Rtas 'Vadumee regarda brièvement la renarde, il espérait qu'elle réussissait à suivre, puis il reprit. « Je suis donc parvenu à m'attirer le respect de mon père, bien que je ne l'ai pas plus connu pour autant. Et pour ce qui est de ma mère, il m'est arrivé de la revoir quelques fois lorsque je me rendais sur ma planète natal, mais l'époque dans laquelle je suis né ne permettait pas une grande situation familiale : c'était la guerre. »

L'Elite disait vrai : lors de sa naissance, la coatlion à laquelle faisait parti sa race avait déjà mis en place le mouvement de guerre depuis plusieurs années, et il n'avait donc toujours pût connaitre que ce genre de procédé pour renforcer les armées. Mais maintenant que la campagne était terminée et que les Sangheilis avaient retrouvés leur indépendance, les temps commençaient à changer, du moins avant que le commandant ne traverse le miroir menant à l'Entre-Monde. Il devait admettre que pour un premier contact dans cette dimension, cela se soldait par un échec : rester enfermé pendant dix années sans même savoir quand est-ce qu'il pourrait en sortir était pour le coup assez… ironique, surtout pour un conquérent comme lui.

« Mais après les conflits les choses sont peu à peu rentrées dans l'ordre. J'ai donc pût avoir une compagne, et la dernière transmission radio avant de passer le miroir disait que j'avais un fils… que je n'ai donc jamais vu… »

Le côté sombre de l'Elite ressortait encore plus : il ne releva pas tout de suite la tête et gardait son regard caché de la louve, comme si il ne voulait pas qu'elle puisse percevoir quoi que ce soit dans ses prunelles reptiliennes. Non pas qu'il avait honte, mais plutôt qu'il ne se sentait pas capable de garder un air digne dans de telle circonstance, et que déclarer cela avec fierté serait étrange et surtout cruel.

Mais finalement il releva enfin la tête après plusieurs longues secondes, regardant Cixi en ne sachant pas trop ce qu'elle pouvait penser de tout ça. Elle devait pouvoir comprendre, elle qui avait perdue de vue son père à cause de la fermeture des miroirs, bien que cela était légèrement différent.

« Mais notre peuple est un peu comme une immense famille. Lorsque nous combattons, nous sommes tous des frères d'armes, des frères de sang. Nous ne sommes qu'un seul homme et ne faisons aucune distinction entre nous. Et il en va de même avec tous mes compagnons de champ de bataille. » Il avait cette fois-ci parlé avec plus de dignité et plus de voix, la douceur dont il pouvait faire preuve refaisant de nouveau surface. Mais il disait surtout cela à l'attention de Cixi : étant donné qu'ils c'étaient battus ensemble, le lien qu'il considérait avoir avec elle était déjà batit sur quelque chose, pas comme si ils n'avaient fait que discuter. Et cette fois-ci, la lueur dans ses yeux montrait bel et bien ce qu'il ressentait, c'était sa manière à lui de montrer ses expressions et sentiments…

Cixi avait baissé les oreilles à l'histoire du Sangheili, ainsi donc il avait un petit? Enfin apparemment sa race appelait sa aussi "un fils" comme les bipèdes humains... elle baissa un peu plus les oreilles et un voile triste passa également sur le visage de la renarde, si elle restait coincée sur Entre-Monde, il était probable qu'elle n'ait jamais de petits, il y avait vraiment peu de chance qu'un canidé convenable venant de Feirth soit coincé quelque part dans ce monde. C'était également l'une des raisons qui lui faisait espérer qu'un jour, elle rentrerait chez elle et se trouverait un compagnon.

Elle ne "dit" pas un mot, laissant l'Elite terminer son histoire, elle la trouvait bien triste, mais il semblait refuser de le montrer, chose normale pour les guerriers en général, ou peut être simplement pour les bipèdes, la fierté apparemment... enfin peut être plutôt pour les mâles car son père aussi n'aimait pas montrer lorsqu'il souffrait.

Elle ne comprit pas trop le principe de "frères d'armes" "frères de sang", et elle préférait ne pas trop savoir car elle se disait qu'en parler devait être triste pour le Sangheili aussi puisqu'il les avait perdus aussi ceux là... décidément, la fermeture des miroirs n'a vraiment pas été une bonne chose pour grand nombre de personnes ici...

Les créatures dans les cages semblaient enfin se calmer, il était temps de leur ouvrir...

Je vois... effectivement, tes compagnons doivent te manquer...

Elle regarda de nouveau la cage, puis le Sangheili

Je pense que nous pouvons les libérer maintenant...

Elle le laissa faire, il était plus doué qu'elle pour les verrous... les créatures partirent en courant sans demander leur reste, il semblait que désormais, le laboratoire était vide. Cixi se lécha de nouveau la patte puis observa l'Elite

Vous devriez peut être vous rendre au Sanctuaire des Braves pour votre blessure à la tête... et euh... vous m'avez dit votre nom, mais euh, vu votre rang, je ne sais pas comment vous appeler... Rtas, cela suffit? Ou faut-il que j'emploie votre nom entier?

Elle se leva et regarda vers l'escalier, elle ne sentait plus rien d'autre que le sang séché et l'odeur putride des cadavres qui lui donnait un peu la nausée, mais elle ne semblait plus sentir d'âme qui vive en ces lieux... était-il nécessaire de rester encore?

Après avoir libéré les créatures enfermés dans les cages, Rtas 'Vadumee les regarda s'échapper pendant un long moment, toutes semblant suivre l'unique aération pour trouver la sortie. A ce moment là, plusieurs questions traversèrent l'esprit de l'Elite, comme les origines de certains de ses animaux, ou encore si ils étaient dotés d'intelligence comme la louve renarde. En soit cela n'était pas à exclure, après tout la dénommée Cixi était bien capable de communiquer, et cela clairement même, alors pourquoi les humains n'avaient-ils pas simplement capturés uniquement des espèces capable de penser ? Après tout, ils avaient aussi essayé de faire de lui une marionnette… Cette simple pensée répugna l'alien, savoir qu'il pourrait, d'une manière ou d'une autre, se retrouver sous le commandement d'un vil humain était pour lui inconcevable, surtout si ils utilisaient des procédés aussi lâche que de la drogue pour parvenir à leurs fins.

Son sang ne faillit faire qu'un tour lorsqu'il entendit de nouveau la voix douce et calme du quadrupède dans sa tête. Etrangement, une telle créature innocente avait le mérite de l'apaiser, sans doute car elle ne dégageait aucune animosité. Il plongea donc à son tour ses yeux dans son regard, comme si il pensait que cela l'aidait à mieux communiquer, puis agita ses mandibules en prenant un air humble et fier.

« Vois-tu, chaque partie de notre nom possède une signification particulière pour nous, Elites. » Comme à chaque fois que le Sangheili parlait de ses origines ou de quoi que ce soit concernant son peuple, l'alien dégageait quelque chose de spécial, de presque fascinant. « Le prénom Rtas est habituellement employé par la famille proche, et donc le nom 'Vadumee est employé par toute personne extérieur, comme les compagnons d'armes, rencontres, subordonnés… etc. Mais là encore, le "-ee" à la fin n'est assigné qu'au valeureux guerrier ayant prouvé leur foi au combat. Toutefois, comme je ne suis plus sur mon monde et que je t'apprécie, appelles moi comme tu l'entends. »

Le guerrier disait cela d'une voix calme et amical au possible, bien qu'elle restait relativement grave, il était nettement perceptible qu'en comparaison du ton qu'il employait tout à l'heure, il faisait preuve du plus de douceur dont il était capable. Etrangement, il était incapable d'expliquer pourquoi, mais il appréciait cet être. Aussi, il n'avait pas eu de contact avec une créature intelligente depuis… presque dix ans, alors peut-être pouvait-il plus aisément apprécier une autre espèce sans vraiment sans méfier, comme si il cherchait à pouvoir faire confiance à quelqu'un dans ce monde où il était désespérement seul.

Il releva alors la tête, sentant alors le goût de son propre sang dans sa bouche après que le filin d'hémoglobine est coulait. Cixi avait peut-être raison, il devait peut-être voir quelqu'un pour se faire examiner, juste au cas où, car même si il restait un combattant résistant, le coup qu'il avait reçu aurait très bien pût lui être fatal. A ce moment là, il remercia son casque d'être présent sur sa tête, plus d'une fois celui-ci semblait lui sauver la vie…

« Le Sanctuaire des Braves ? Où cela se situe t-il ? »L'Elite avait à cet instant l'impression d'être réellement ignard, il ne connaissait bel et bien rien de ce monde malgré les dix longues années où il y était resté enfermé. Il était enfin temps pour lui de découvrir un peu l'Entre-Monde et de s'y faire une place…!

Cixi avait écouté avec une grande attention le discours de l'Elite, ainsi donc, Rtas, c'était pour la famille.. même s'il disait qu'elle pouvait l'appeler comme elle le souhaitait, elle, elle voulait l'appeler comme il se devait par rapport à son histoire. Il lui demanda alors où se trouvait le Sanctuaire des Braves, profitant qu'il la regarde dans les yeux, elle répondit

Le Sanctuaire des Braves se trouve à Entre-Monde... dans les souterrains de Fumerolles... on ne peut pas trop le louper! Par contre, il va nous falloir plusieurs jours de marche pour nous y rendre...

Elle pencha la tête sur le côté et ses yeux montrèrent une certaine malice

Et j'ai choisi de t'appeler Vadum! Ca te va bien je trouve!

Elle se dirigea alors vers la sortie, remontant les escaliers avec un peu de difficulté, mais elle semblait quand même bien s'en sortir sur trois pattes... Une fois de retour dans la forêt, elle remarqua que la brume était complètement partie, il ne restait même plus l'étrange odeur qui était là plus tôt... elle leva le museau pour chercher le Nord, elle finit par le repérer et commença à marcher dans cette direction, puis elle finit par s'arrêter pour se tourner vers l'Elite et attendre qu'il la regarde

Je dois obligatoirement voir tes yeux pour pouvoir te parler Vadum... alors, si j'ai besoin de te dire quelque chose, j'aboierai d'accord? elle remua la queue, son visage exprimait une certaine gaité ou de l'excitation peut être à l'idée de s'être fait un nouvel ami bipède...

Ils commencèrent donc à se diriger vers l'orée de la forêt, déjà de là, ils apercevraient les lumières d'Entre-Monde et n'auraient plus qu'à suivre la bonne direction. Ils marchèrent relativement en silence, il n'était pas évident pour Cixi de communiquer en marchant car ça l'obligeait à se tordre littéralement le cou pour parvenir à voir les yeux du géant.

C'est ainsi qu'ils arrivèrent à la sorte de la Forêt d'Ing, la louve n'avait pas vraiment cerné le chemin qu'ils avaient pris et elle se rendait compte au final qu'ils n'avaient pas beaucoup marché. Elle ne connaissait pas du tout cette forêt, et ce n'était, visiblement pas aujourd'hui qu'elle la découvrirait mieux. Les lumières pâles d'Entre-Monde apparaissaient à l'horizon alors même que les remparts étaient invisibles d'ici, la louve leva le museau au ciel et montra alors les miroirs à Rtas avant d'aboyer doucement pour qu'il la regarde

Les différents miroirs sont là haut, je suppose qu'un être comme toi doit pouvoir voir les îles qui se trouvent devant? Chaque île est gouvernée par un Maître, mais je n'ai jamais rencontré celui du miroir de Li... Et... je dois avouer que je n'aime pas l'altitude, alors en fait, j'ai pris une seule fois une montgolfière, c'était pour aller du miroir à ici et c'est tout! Je n'y suis plus jamais remontée!

Elle coucha un peu les oreilles un peu honteuse, Rtas était un guerrier, il ne devait probablement pas craindre l'altitude... elle regarda de nouveau les lumières, puis lui...

Tu connais le maître de ton miroir? lui demanda t'elle d'un air intrigué

Lors de leur marche silencieuse, Rtas 'Vadumee avançait prudement, gardant sa main droite dans son dos, sur la poignée de son arme : il avait toujours était du genre vigilant, préférant dégainer inutilement au moindre danger que de sentir la douleur d'un quelconque assaut. Alors comme en plus il ne connaissait pas ce monde et encore moins cette région, il devait admettre que pour lui sentir le contact de son fusil à plasma était rassurant… bien que cela n'enlevait en rien l'insécurité qu'il ressentait.

Une fois qu'ils arrivèrent dans une zone dégagée permettant d'apercevoir au loin ce qui était, aux dires de la renarde, Entre-Monde, le guerrier sembla quelques instants dans un autre monde, comme si ses pensées étaient ailleurs. D'ici, il ne voyait pas grand chose, mais c'était là la destination qu'il allait devoir prendre pour se faire une place dans cette planète, cet univers où tout se croisait pour suivre un destin commun.
Il regarda un instant les miroirs au dessus : si il voulait quitter cet endroit, c'était par là qu'il faudrait sans doute passer, mais pas tant qu'ils resteront fermés. Il posa ensuite ses yeux sur les prunelles rouges de l'animal afin de lui répondre.

« Tu trouves cela haut ? » Dit-il un peu surpris. « Tu serais sans doute bien mal à l'aise si tu voyais ce monde depuis l'orbite. » L'alien plaisantait légèrement, il se doutait bien qu'une telle créature n'avait que peu de chance de se trouver un jour dans un vaisseau spatial, sans compter que cela ne serait pas d'une réelle utilité. Mais d'un autre côté, avec la gravité artificielle, elle pourrait très bien passer outre le problème.

D'une manière ou d'une autre, le Sangheili avait toujours le même genre de pensée en tête : quitter ce monde. Quoi qu'il fasse, quoi qu'il dise, intérieurement il rapportait toujours tout à cet objectif. Cette fois-ci, parler de l'altitude lui donnait l'envie de se trouver au dessus de cette dimension, à l'intérieur de son Destroyer, et bien qu'il savait que cela n'était pour l'instant qu'un rêve éveillé, un simple espoir qui lui permettait de continuer de se tenir droit à l'heure actuelle, il se sentait toujours un peu mélancolique à cause de tout ça.

Mais d'une autre manière, si il était ici cela n'était sans doute pas sans raison. Les Dieux avaient semble t-il décider qu'il devait traverser cette épreuve, et l'unique raison qu'il c'était éloigné du chemin n'était pas possible : bien qu'il ne faisait plus que commander, ses semblables du même rang n'avaient jamais eût à traverser une telle crise, aussi peut-être trouverait-il autre chose durant cette quête qui pour l'instant paraissait encore interminable. Peut-être qu'il mourrait aussi ici, mais cette fois-ci ce serait à cause de sa propre incompétence et non pas selon le jugement des Dieux.

Un bref soupir s'empara du combattant Elite avant qu'il ne secoue légèrement la tête. Cixi avait bien du voir qu'il était préoccupé, notamment car il n'avait pas encore répondu à sa question, aussi il corrigea cette erreur pour éviter qu'elle ne lui fasse remarquer, non pas car cela le dérangeait d'en parler, mais plutôt car il n'était pas très habile dans ce domaine.

« Je ne l'ai jamais rencontré, donc je ne le connais pas personnellement. Jusque là j'ai toujours été plus ou moins seul : tu es la seule présence que je côtoie depuis des années tu sais… » Une fois de plus, il paraissait un peu triste en disant cela, mais poursuivit tout de même. « Je dois donc avouer que son nom m'échappe donc, mais que je n'y accorde pas plus d'importance que cela. Qu'est-ce vraiment qu'un maître ? Un simple titre ? Ou bien possède t-il quelque chose de plus ? »

Ce qu'il disait était un peu contradictoire : lui même était autrefois un commandant respecté, et il savait que cela n'était pas uniquement un titre, mais bel et bien quelque chose de vraiment représentatif de ce qu'il était. Mais ce n'était pas lui qui s'était octroyé cela, mais bel et bien car on le lui avait donné. Pour ce qui était donc de ce maître du miroir, il restait sans doute tout aussi impuissant qu'eux : incapable de rouvrir ceux par quoi tous étaient venus. Enfin… il ne connaissait pas non plus la tâche qu'avait cet homme, et posa donc la question à la demoiselle sur pattes.

« Sais-tu à quoi servent les maîtres des miroirs ? »