Re: Douces papillonneries au palais de K'ien

Le propriétaire des lieux la fit entrer dans l'une des chambres, commençant officiellement la visite. Ébahie devant tant d'espace et un luxe notable, la nymphe sourit à pleine dent une fois entrée.

Le lit était grande et la couverture semblait douce est chaude. Elle n'avait que l'envie de sauter dedans et de s’emmitoufler dans la couette. Mais elle eut un peu de tenue pour éviter de le faire.

La salle de bain était du même acabit, Nabi s'imaginait presque dedans. Ça changeait drastiquement de sa maison qui est faite essentiellement de bois vernis et autres pierres lissées. Mais elle l'aimait, sa maison rigolote.

Sur le point de sortir, le dieu remit sur le tapis sa chambre. Que pouvait t-elle cacher de si spectaculaire pour qu'il y fasse tant référence ? La nymphe l'ignorait. Elle accueillit tout de même ses derniers propos avec beaucoup d'étonnement, traduit par deux grands yeux ambrés ouverts.

Dans l'intention de le rassurer, la lépidoptère se rapprocha de lui et balbutia quelques mots, secouant les mains devant elle.

- Ah non non ! Ne t'inquiète pas ! Pas du tout ! Je …

Rougissante à nouveau, elle ne sut quoi dire. Le pauvre voulait visiblement montrer sa bonne foie mais n'arrivait pas à trouver les mots pour l'expliquer. Désormais face à lui, Nabi le regarda droit dans les yeux et posa naturellement une main bienveillante sur le bras de K'ien.

- Meliel, je … - Elle pesa bien les termes qu'elle allait employer. - Je ne t'ai jamais vu comme quelqu'un qui me voulait du mal. Saches le.

Elle lui adressa un dernier sourire. Attendrie, elle découvrit peu à peu l'innocence de son hôte qui paraissait similaire à la sienne. Sa main glissa le long du bras de Meliel. Le bout de ses doigts effleura de peu sa main, prête à la glisser dedans, mais elle se retint à la dernière minute, écartant son bras, poing fermé.

- Si tu es si fier de ta décoration, j'accepte à ce que tu me montres.

Sa voix était douce et posée. Si cela pouvait calmer la tension de K'ien, elle n'hésita pas à y mettre les moyens.

Elle avait bien compris les intentions de Meliel et avait même jugé bon de le lui dire clairement et cela lui fit réellement plaisir. Un sourire rassuré sur ses lèvres il trouva bon d'en rajouter un peu.

- Jamais je ne te voudrai du mal Nabi, bien au contraire ... Je ne sais même pas si j'ai déjà voulu du mal à quelqu'un de toutes les années que j'ai pu vivre jusqu'à présent. Même après ce que j'ai été obligé de faire dans mon ancien monde finalement.

Suite au contact de la main de la nymphe sur son bras, Meliel eut un frisson qui parcouru tout son corps et profita de l'occasion pour se saisir délicatement de la main de sa camarade et la tirer doucement avec lui vers sa chambre, tout sourire, jusqu'à y entrer.

- Alors là du coup comme je disais c'est mon lit ! Entouré de rideaux un peu transparents roses, parce-que j'aime bien, avec tout plein de peluches dessus pour faire joli. Juste à côté enfin pas très loin, un meuble fabriqué spécialement pour servir et boire le thé, avec un plateau en dessous où il y a toujours quelques gâteaux, d'ailleurs tu peux te servir si tu veux ils sont très bon. En suite j'ai pas d'armoire, j'ai carrément une pièce entière dédiée à ma collection de tenues diverses. J'aime bien changer souvent de tenue, en fonction de mes humeurs, comme le thé un peu. L'autre pièce après c'est la salle de bain, avec une baignoire qui peut faire jacuzzi et où on peut rentrer facilement à deux au moins. Avec comme dans toutes les autres le nécessaire pour l'entretien de son corps, un peu plus personnalisé pour moi, j'ai tout plein de parfums et de shampooings différents. Ah oui si tu as fait attention aussi, au plafond j'ai mis des guirlandes, une différente sur chaque mur. Et sur ce mur juste là j'ai fait un dessin !

Pendant toute la visite, Meliel n'avait pas lâché une seule seconde la main de la nymphe. Sans vraiment s'en rendre compte il l'avait guidée au milieu de son lieu de vie.

Le dessin de Meliel:

Les paroles de K'ien eurent beau lui mettre du baume au coeur, celui-ci fit un bon monumental lorsque le dieu prit finalement sa main pour l'emmener dans sa chambre.

Nabi ne sut plus sur quel pied danser et ce fut avec les jambes de coton qu'elle entra dans les appartements de l'homme aux cheveux d'argent. À une chambre qui à priori n'eut rien à voir avec ce que la demoiselle s'imaginait.

La nymphe laissa échapper un doux rire lorsqu'elle aperçut le lit. Digne d'une chambre d'enfant, elle trouva cela tellement attendrissant. Tout était à la hauteur de son hôte, la décoration en passant par le service à thé intégré, la salle réservée uniquement à ses tuniques jusqu'à la salle d'eau aux multiples shampooings et aux guirlandes illuminées.

Il attira pourtant son attention sur un dessin. De lui. Lorsque Nabi comprit, sa bouche entre-ouverte laissa apparaître un large sourire. Elle était fascinée par son oeuvre, en plus de se rendre compte d'un nouveau point commun avec Meliel.

- C'est toi qui a fait ça ? - Elle se tourna vers lui, le regardant avec admiration. - C'est magnifique.

La nymphe voulut récupérer un objet dans son sac et ne nota que maintenant que l'une de ses mains était toujours dans celle de Meliel. Qu'à cela ne tienne, elle fera la manipulation d'une seule main. Cette petite attention de la part de K'ien la touchait particulièrement, hors de question de briser le contact aussitôt.

La femme-papillon sortit de son sac un petit calepin auquel était attaché un crayon. Elle réussit difficilement à l'ouvrir d'une seule main mais fit apparaître deux décors aux diverses nuances de gris sur chaque page, dessinés tous deux au crayon de bois. La première scènes étant le quartier où habite la nymphe, le second la vue du bord d'un lac d'un parc de Northrives. Celui même où Meliel et Nabi eurent passé du temps ensemble.

- Je ne dessine pas aussi bien que toi il faut croire mais je me débrouille on va dire !

Pourtant, les deux décors sont très bien réalisés et plutôt réaliste.

La nymphe semblait étonnée de la création du dieu et le regarda même avec des yeux admiratifs avant d'aller chercher un petit calepin pour l'ouvrir et montrer deux de ses propres dessins à Meliel, le tout sans lâcher sans main.

- Bah si c'est très joli ce que tu fais ! En plus tu reproduis ce que tu as déjà vu c'est très bien ça ! Moi aussi je reproduis... Bon ça se voit pas trop parce-que ça tu pourra pas le voir, mais en fait c'est mon ancien monde, ou plutôt ce que je pouvais observer. C'est assez compliqué à expliquer, mais en tant que dieu, on est à la fois sur le monde et à la fois en dehors, je sais pas si je suis bien clair. On a une vue d'ensemble tout en pouvant observer chaque individu. Et là sur le mur, c'est la vue d'ensemble. Il manque encore des détails mais c'est pas complètement fini, il faudra que je m'y mette un jour... Si j'y pense... Sinon tes dessins sont très bien ! Personnellement j'y aurai mis tout plein de couleurs, mais bon ça chacun ses goûts après.

Meliel n'avait pas non plus lâché la main de la nymphe, elle avait fait tant d'effort pour ouvrir son carnet à une seule main qu'il n'allait pas lui refuser cette victoire et puis le contact doux et chaud de la main de Nabi contre la sienne lui plaisait alors pourquoi l'arrêter si soudainement.

- Si tu veux je pourrai te prêter des crayons de couleur pour tes dessins ! Enfin tu dois sûrement déjà en avoir et t'aime peut-être juste dessiner en nuance de gris.... Sinon euh.... Tu veux aller où maintenant ?

Meliel la complimenta sur son talent en dessin, ce qui fit rougir une fois de plus notre nymphe et son grand sourire. Elle avait un réel don dans le domaine mais comme à son habitude, elle se sous-estimait.

- Je t'avoue que j'en ai déjà pleins chez moi. Si je dessine en gris dans mon calepin, c'est surtout pour une question pratique. Je ne me vois pas ramener tout mon matériel sur moi quand je me balade.

Mais l'intention était là et elle ne manqua pas de le faire remarquer.

- Mais merci Meliel, c'est adorable de ta part.

Un moment d'absence, le temps pour elle de se laisser plonger dans le regard du dieu, puis elle détourna les yeux vers la sortie de la chambre, se rappelant qu'il lui avait posé une question.

- O-oui, euh … tu peux me montrer … la salle de réception par exemple.

Nabi rangea son calepin dans son sac à main, toujours de sa seule main libre. Son autre main était toujours dans la sienne. Inconsciemment et avec beaucoup de tendresse, les doigts de la jeune femme s'enfilèrent entre ceux de Meliel, comme pour sceller leur attache.

- À moins que tu ai un endroit que tu veuilles me faire visiter avant. - Elle ajouta, pourtant avec un sourire timide et emplit d'innocence. - Ou tu préfères que l'on reste ici.

Elle préférai se balader léger et dessiner uniquement en gris, histoire de ne pas devoir se retrouver encombrée à chacune de ses sorties. Puis elle se décida sur la salle de réception tout en précisant tout de même qu'ils pourraient rester ici si Meliel le décidait.

- Bah pourquoi on resterai ici ? T'as déjà vu la pièce y'as pas grand chose d'autre à voir ici après. Du coup la salle de réception ! Encore une grande salle. Par contre elle est assez vide en général quand il n'y a pas de grande réception. Donc là comme tu peux voir c'est juste une salle finalement, avec un grand lustre au milieu et des plus petits autour pour éclairer la pièce si jamais ça s'éternise. Tout au fond il y a une estrade pour tout ce qui est discours de bienvenue ce genre de chose.... C'est pas le plus passionnant en fait. J'aime pas faire des réceptions, mais j'ai pas le choix, ça fait partie de mes devoirs de Maître de miroir, du coup je le fais. Voilà voilà.... On va où maintenant ?

Pour changer, le dieu n'avait pas lâché la main de la nymphe, la serrant même un peu plus fermement pour être sûr de ne pas la lâcher. En tout cas cela pouvait clairement se voir, Meliel n'aime pas cette pièce et il y va le moins souvent possible.

Souriant aux anges, la nymphe se laissa guider par la l'emprise un brin plus ferme du dieu. Sentir ses fins doigts entre les siens lui procura toujours cette petite étincelle intérieure qui lui donnait envie de rire, de sourire, hurler sa joie dans les rues et sur tous les toit.

Ils arrivèrent dans la salle où - malgré l'admiration de la demoiselle - K'ien la présenta de manière très expédiée. Nabi n'en comprit pas la raison. À part du fait que ce soit ennuyeux, d'après ses dires.

La question de la destination vint bien trop tôt pour le coup et la femme-papillon ne sut quoi répondre tout de suite.

- Oh, euh …

Elle leva sa main libre au niveau de sa bouche, regardant autour d'elle. Les rayons du soleil se firent plus en plus rares à travers les carreaux. Le temps est passé aussi vite ? Son visage perdit un peu de son allégresse.

- Meliel, je …

Plutôt que de lâcher tout de suite la main de son camarade, elle écourta la proximité entre eux, lui prenant délicatement la deuxième main de sa main libre. Elle le regarda droit dans les yeux, un sourire gêné.

- Je ne vais pas tarder à rentrer. Il se fait tard.

Ça lui brisa presque le coeur de devoir lui dire. Elle avait un familier à s'occuper après tout. Mais elle lâcha un léger rire.

- Je n'ai tellement pas envie pourtant … mais on se reverra demain, hein ? Et puis, tu as mon numéro maintenant.

Tous ces derniers événement et ces dernières informations tournèrent dans sa tête. Que présageait le futur ? Elle l'ignorait, mais l'espérait radieux.

Finalement Meliel n'avait pas vu le temps passer en compagnie de sa si charmante camarade et c'est elle qui du lui rappeler qu'elle devrai partir à un moment ou un autre, précisant tout de même qu'ils allaient se revoir et que dans tous les cas le dieu pourrai la contacter presque n'importe quand avec l'appareil qu'elle lui a offert. Même si tout le côté positif laissait un grand sourire sur le visage de Meliel, au fond il était tout de même triste de devoir quitter une nouvelle fois la nymphe.

- Ah oui déjà... C'est vrai que ça passe vite quand même.... Moi non plus j'ai pas envie que tu parte en fait, mais comme tu dis il se fait tard.... Après, tu pourrai rester pour la nuit, c'est pas les chambres qui manquent ! A moins que quelqu'un ne t'attende actuellement chez toi... Et là du coup je voudrai pas te retenir plus longtemps... Comme tu dis on se reverra demain, quand il n'y aura personne d'autre qui t'attendra, comme ça on sera sûr de pas déranger et puis oui j'ai toujours le machin pour te contacter.... C'est comme tu veux de toute façon, je veux pas te forcer, c'est toi qui choisit.

Le fait de penser que la nymphe pouvait potentiellement rejoindre quelqu'un d'autre et en plus passer la nuit sous le même toit laissait une sensation étrange à Meliel, une boule au ventre avec un fond de colère et de cynisme. Le dieu se surprit à souhaiter qu'elle accepte de rester dormir plutôt que d'aller rejoindre cette personne inexistante.

La remarque du dieu surprit beaucoup la jeune nymphe. Elle ne s’attendit pas à ce qu’il évoque un certain “quelqu’un” après qu’elle lui ai clairement dit n’avoir personne dans sa vie lors de leur première rencontre.

- Mais non Meliel. C’est …

Confuse et légèrement inquiète, elle serra légèrement les mains de Meliel dans les siennes, tentant de trouver les mots justes pour le rassurer. Elle ressentit de la peur chez lui mais elle ne saurait expliquer de quoi cela découle.

- I-il n’y a personne chez moi Meliel. Enfin, si. Si tu considères qu’un familier comme “quelqu’un”. - Elle lui sourit chaleureusement. - C’est un Cyliong, un gros lion gris que j’ai acheté aujourd’hui à l’Épicerie. Leiline m’a tout de même conseillé de rester auprès de lui au début. Je te le présenterais demain si tu veux.

Nabi n’avait pas lâché les mains de K’ien, leur caressant tendrement la peau de ses pouces. Elle songea à la soirée, baissant timidement le regard. Ses joues reprirent cette douce couleur rosé. Elle imaginait déjà se retrouver seule en tête à tête avec lui dans sa propre maison.

- Et … pour être tout à fait franche. Tu serais - enfin, si tu reste dormir demain soir hein … T-tu serais le premier homme à … passer la nuit avec moi.

Elle releva le regard sur lui, la voix tremblante.

- Enfin, sous mon toit, je veux dire !

Dans un sens, elle disait vrai. Jamais un homme n’avait passé la nuit avec elle. La demoiselle n’avait pourtant qu’une seule envie pour effacer les craintes du dieu : le prendre dans ses bras. Mais elle craignait d’être bien trop cavalière et s’abstint. Elle trouva un compromis à tout cela, adressant un doux sourire à Meliel.

- Si tu veux … on peut rester encore un peu dans le jardin, tous les deux ? Je n’aurais pas de soucis pour rentrer, j’ai le titre Hôtel.

Elle le lui avait pourtant déjà dit, mais il avant besoin de l'entendre encore une fois pour être certain. Elle n'a personne chez elle, ni ailleurs finalement. Cette nouvelle redonna le sourire habituel sur les lèvres du dieu bien qu'il restait déçu de savoir le départ approchant de la nymphe. Elle était en face d'elle, leurs mains entrelacées alors qu'elle le fixait du regard, inquiète, Meliel eut envie de la serrer contre lui quand elle proposa de rester encore un peu dans le jardin tous les deux ensemble.

- Bien sûr qu'on peut rester, avec grand plaisir même. Tu connais le chemin de toute façon, on y était tout à l'heure. Pour ce qui est de rester dormir, si tu m'y invite, j'accepterai là aussi avec plaisir. J'aime beaucoup passer du temps avec toi. Mais je voudrai pas non plus m'imposer, si tu n'as pas de place chez toi, je ne veux pas que tu me donne ton lit pour aller dormir sur le canapé, c'est hors de question. Et tu serai aussi la première femme chez qui je reste dormir.

Le dieu garda une main de la nymphe dans la sienne pour la guider, lâchant tout de même l'autre pour qu'elle puisse marcher à ses côté. Une fois arrivés Meliel se dirigea vers le point d'eau que sa camarade n'avait pas encore vue. Le lieu était paisible, une petite cascade s'écoulait dans la petite mare habitée par quelques poissons colorés et divers oiseaux qui viendraient se poser pour boire.

- Voilà t'avais pas encore vu ça, du coup je t'y ai emmené. On peut s'installer dans l'herbe si tu veux, j'ai pas vraiment de chaise par ici du coup on peut pas s'installer ailleurs que par terre. Moi en vrai je m'en fiche, je m’assoie partout, mais si jamais tu veux pas salir tes vêtements je sais pas quoi faire ....