Si près de la vérité (PV Lin et Leiline)

Spoiler:

Je laissais à Leiline le temps de fermer sa boutique et de faire ce qu'elle avait à faire. Elle semblait si perturbée, ça m'inquiétait... Mais je pensais sincèrement que si elle rencontrait ce Gabu dans un environnement sécurisé, elle ne risquait rien. Quand elle fut prête, j'utilisais mon miroir et nous ouvrit un passage dans le hall d'accueil de la Caserne.

Je laissais Leiline passer en première puis la suivais. Je saluais les secrétaires présentes et fit signe à mon amie de me suivre. Nous nous dirigions jusqu'au bureau de Hazuki, passage obligé pour voir Lin.

- Te voilà déjà de retour Morgan ?
- Oui. J’amène Madame Devalle pour un entretien avec la patronne, suite à l'affaire qu'elle m'a confié. Est-elle disponible ?
- Ne bouge pas.

Hazuki utilisa son téléphone pour prévenir Lin de notre arrivée puis nous invita à entrer dans le bureau de la Prétorienne. Je remerciais la secrétaire en chef puis allais frapper à la porte et entrais avec Leiline.

- Salut ! Je te ramène Leiline, elle souhaite rencontrer Mr Van Derel.

Leiline est bien trop plongée dans ses réflexions, sans trop faire attention à ce qu'il se passait autour d'elle, la boule au ventre. Cette même question se ressasse dans son esprit. “Que c'est t-il passé de l'autre côté du miroir, ce jour là ?”.

Elle suit machinalement Morgan, le visage fermé. Seul de légers sourires s'affichent sur son visage lorsque des gens la reconnaisse, les saluant d'un geste de la tête discret. C'est tout ce qu'elle peut donner pour le moment.

Sa gorge se serre progressivement, au rythme de ses pas. Se savoir dans la Caserne ne l'enchante guère et ce n'est pas la présences de certes criminels à proximité qui la rassure … La première secrétaire se présenta et Leiline la salue d'un énième geste de la tête un peu plus soutenu lorsqu'elle entend son propre nom. Nom qu'elle déteste toujours autant.

Un coup de procédures administratives et le Sanctuari emmène notre hybride dans le bureau du chef des chefs. Un sourire peiné apparaît sur d'un visage et elle salue Lin comme tous les autres jusque là.

- Bonjour Lin.

Elle regrette presque les moments où la jeune femme venait en tant que cliente à l’Épicerie. Pourquoi est-ce souvent dans des situations délicates qu'elle croise son chemin avec sa casquette de représentante de l'ordre ?

Ʃkaemp

Hazuki a trouvé le moyen de me trouver une nouvelle pile de dossier à traiter d’urgence à peine la précédente finie… Il faisait quoi de ses journées mon prédécesseur… J’en suis toujours a traité des dossier antérieur à ma prise de fonction. A cela, il faut rajouter ma dragonne d’assistante qui ne me laisse aucun répits. Pourquoi j’ai pris ce poste ? C’était une grosse erreur je crois… À moitié déprimée, je me traîne jusqu’à la porte de mon bureau pour supplier Hazuki de me rendre mon nécessaire à chocolat chaud. Mon moral en a cruellement besoin après autant de paperasse. Elle me jette un regard noir.

Non… Si tu continues de boire autant de lait, tu vas te transformer en vache… Et je mange des vaches !

Je retourne à mon bureau encore plus déprimé. Hazuki est une tortionnaire… Efficace et indispensable mais tortionnaire tout de même. La porte fermée, je reprend ma lecture des dossiers tous plus ennuyants les uns que les autres. Après quelques minutes, mon téléphone sonne. Je décroche machinalement sans lever la tête. Hazuki m’annonce de la visite. Chouette ! Une distraction autre qu’un nouveau dossier ! Je lève les yeux vers mes visiteurs. Je reconnais Morgan et Leiline à travers la vitre. Aïe… Je sens que cela va être moins amusant d’un coup. Je me lève de mon bureau pour les accueillir.

J’ai déjà vu Morgan ce matin, je me contente juste d’un signe de tête. Par contre, je prend le temps de faire un câlin à Leiline. Hazuki me regarde à travers la vitre puis lève les yeux au ciel. Elle m’a déjà dit que la prétorienne devait rester distante avec les visiteurs mais je n’y peux rien si elle me demande un truc idiot… Je les invitent tout les deux à s’assoir devant mon bureau. Je repousse le dossier en cours pour reprendre celui de Gabu. Je reprend vite-fait mes notes, j’ai l’impression qu’il me manque un truc. Ah oui, le rapport sur les motivations et l’interrogatoire de Gabu. Je sens qu’il est passé à la trappe celui-là…

Morgan t’a mise en courant, un homme nommé Gabu Van Derel est venue à la Caserne pour essayer de te retrouver. Morgan ? Tu lui a montré la photographie prise par A.u.r.o.R.a ? Est-ce que tu reconnais formellement cette personne ?

La situation est plutôt cocasse et suspecte quand on y pense… Il a quand même mit 18 ans avant de venir à la Caserne demander de l’aide et Leiline est quand même très connue, difficile de ne pas la retrouvée. Largement plus que nécessaire pour paraître louche.

Quand un enfant disparaît, on a des documents officiels pour prouver le lien avec ses parents. Au pire, on fait un test ADN… Le problème est que cela fait 18 ans, pour ta sécurité, on doit prendre quelques précautions. Bien que je ne doute pas de ta capacité à te défendre.

Après avoir rencontrer Gabu, je doute qu’il soit un fou-furieu mais aucune hypothèse ne doit être écartée.

J’ai déjà rencontré cet homme, il y a peu. C’était avant que le dossier n’atterisse sur mon bureau. Je pense qu’une rencontre est envisageable. On devrait pouvoir le faire venir assez facilement, donc nous pouvons organiser une rencontre ici quand tu le souhaites.

Ne précisons pas que je connait l’adresse de Gabu par coeur et que je peux même ouvrir un portail dans son salon si je le souhaite…

Rien ne se perd, tout se transforme !

Lin salue l’Épicière de sa désormais habituelle accolade. Une légère tape dans le dos est la seule chose que la féline puisse répondre. Elle n’a pas la tête des jours où elle serait prêter à câliner le monde. Conviée par la Prétorienne, elle s’assoie aux côtés de Morgan, prête à subir toute la paperasse administrative qu’engendre ce genre de dossier.

D’une oreille peu attentive, elle écoute les questions de Lin, presque amorphe, elle-même noyée dans tout un tas de questions sur ce que lui réserve la suite de la journée. Ce n’est que lorsque la femme aux cheveux blanc lui dépose une photo sur la table que Leiline a enfin une réaction.

Cette photo. Celle de ses huit ans dans l’autre monde.

Elle prend une grande inspiration, tentant tant bien que mal de dissimuler ses sentiments. Mais une larme coulant le long de sa joue la trahit.

- Je le reconnais, oui.

Sa voix est tremblante. Elle prend sa tête entre ces mains, cette situation devenant à la limite d’une torture psychologique. Leiline sait que seul Gabu possède cette photo. Une preuve irréfutable que c’est bel et bien lui. Il est là, dans l’Entre-Monde, à attendre de la retrouver.

Des scénarios catastrophes tournent en boucle dans sa tête sur ce qui a bien pu se passer à l’époque, de l’autre côté du miroir. Le regard hagard, les explications de Lin lui passent au dessus de la tête jusqu’à ce qu’elle évoque la possibilité d’une rencontre en face à face.

Intérieurement, Leiline bout d’une impatience particulière. Celle d’être si près du but, de démêler le vrai du faux de toute cette histoire. D’avoir le coeur net que Gabu est bien ici et de savoir ce qu’il s’est passé pour qu’il en vienne à la rejoindre ici, dix-huit ans plus tôt.

- J’accepte cette rencontre. À condition qu’elle respecte tous les protocoles de la Caserne.

Ʃkaemp

Leiline se montre plutôt distante ce qui m'inquiète un peu, elle est plus vive que cela habituellement. Sa remarque sur les protocoles de la Caserne me fait tiquer. Elle ne se rend pas compte de la lourdeur de la procédure que la procédure complète représente et surtout le temps nécessaire. Je me lève et contourne mon bureau pour me poser contre ce dernier face à Leiline.

On va essayer de faire ça proprement mais rapidement. La procédure est longue, trop longue à mon goût. Je n’ai pas encore eu le temps de me pencher sur celle-ci, ce n’est pas une action prioritaire.

Les archives regorgent de dossiers comme celui-ci mais daté principalement des quatres années ayant suivis la fermeture des miroirs. Cela fait trois ans qu’il n’y avait pas eu ce type de demandes. Des enfants disparus après une fugue et autres seulement. Je me tourne vers Morgan qui accompagne l’hybride.

Morgan ? Emmènes Leiline en bas et prépare une salle pour une rencontre. Je vais voir si je peux ramener ce loup…

J’aurai vraiment préféré ne pas tremper dans ce dossier vu mon passif avec Gabu… Après avoir interrogé Leiline, Morgan et Aurora aurait dû aller l’interroger et non ramener Leiline à la Caserne… Trop tard pour me plaindre maintenant…

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Encore énervée par mon entrevue avec le loup, je déboule sans prévenir dans la salle qui a été attribuée pour la rencontre des deux hybrides. Il aura réussi à me faire sortir de mes gongs… Maudit soit ce loup… Je m’assois face à Leiline et croise mes bras sur la table. Je soupire un bon coup, il est inutile de passer ma colère sur elle ou Morgan, j’irai courir après ça.

Fâcheux contretemps, Monsieur Van Derel ne se montre pas très coopératif… Comme il refuse que je l’accompagne jusqu’à la Caserne, il va falloir qu’on suive la procédure usuelle.

Prononcer son nom me tire une grimace, je vais l’étriper à la première occasion…

La procédure est assez longue, en moyenne, cela prend un mois… Rencontre avec les psychologues pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’un fou-furieux, documents administratifs, il y en a pour un mois en moyenne…

Je baisse les yeux, cela me fait mal de devoir annoncer cela à mon amie. Elle va devoir patienter ou le retrouver par elle-même. Notre protocol nous interdit de lui donner une adresse pour sa propre sécurité… J’ai voulu utiliser le maximum de liberté qu’il m’était possible en allant le chercher et en me portant caution de ses intentions. Mais il a tout fichu en l’air avec ses bêtises.

Désolé Leiline, je ne peux pas l’obliger à venir contre sa volonté sans un motif sérieux et crois-moi que l’idée de lui passer les menottes est tentante.

Je me tourne vers Morgan pour lui donner les prochaines consignes.

Morgan ? Tu t’occupes de la suite du dossier… Visiblement, Van Derel n’apprécie pas qu’une femme s’occupe de son dossier. Je t’envoi un créneau horaire pour une réunion demain matin pour discuter de la procédure.

Je me lève et salue Leiline prétextant une charge de travail importante pour retourner à mon bureau. Les dossiers ne m’attirent pas mais c’est toujours moins désagréable que d’être envoyée paître par un hybride borné.

Rien ne se perd, tout se transforme !

Je restais silencieux pendant la totalité de l'entretien, je n'avais rien a dire, j'étais juste là en soutien de mon amie. Mais... L'attitude a la fois de ma patronne et de Leiline me paraissaient étranges. Pour Leiline, je pouvais un peu deviner le stress que c'était de peut-être retrouver un proche de son ancien monde, mais pour Lin ? Il y avait quelque chose qui me turlupinait sans réussir a mettre le doigt sur quoi exactement.

Lin finit par me demander de faire patienter Leiline dans une des salles du sous-sol, le temps qu'elle aille chercher Mr Van Derel. Tiens ? Elle veut déjà aller le chercher ? La procedure ne demande t'elle pas plus de préparation ? Je décidais de garder mes doutes pour moi et me contentais d'acquiescer.

- Entendu. Tu me suis Lei ?

Je guidais la féline avec moi. Nous sortions du bureau de la Prétorienne pour aller vers l'escalier qui mène au sous-sol. Les salles étaient loin d'être accueillante mais j'allais faire de mon mieux pour la soutenir. J'ouvrais une porte et laissais Leiline entrer.

- Tu veux boire quelque chose ? Un thé ou un café ?

Tandis que Leiline s'asseyait, Selene glissa entre mes jambes pour aller se poster à côté de sa première gardienne et frotter sa tête contre sa jambe, en soutien à sa douleur qu'elle semblait deviner. Leiline déclina ma proposition et je vins m'assoir près d'elle. Je ne savais pas combien de temps cela prendrait à Lin pour revenir, je tentais donc de rompre le silence pesant qui s'installait.

- Tu...tu veux...me parler un peu de lui ? De ce Gabu ?

Peut-être que si elle m'en disait un peu plus, je comprendrais mieux ce qui torturait ainsi mon amie. Je me sentais terriblement impuissant à cet instant...

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Lin revint enfin de sa visite chez Mr Van Derel. Mais son ton était énervé, et ses paroles me firent froncer les sourcils. Il s'était clairement passer quelque chose mais je ne comprend pas pourquoi Gabu refuserait de suivre la Prétorienne pour revoir Leiline après l'avoir tant rechercher.... Qu'est-ce que Lin avait fait ou dit ?! Ça ne me plaisait pas mais je me mordis la lèvres pour retenir une réflexion, elle me confiait le dossier et je n'avais pas envie qu'elle change d'avis parce que j'avais jouer les insubordonnés.

- Compte sur moi Patronne, je m'occupe du reste.

Lin partit ensuite presque en claquant la porte. Définitivement, ma patronne avait fait quelque chose mais je ne savais pas quoi... Enfin peu importe. Le plus important était de gérer Leiline et de l'aider ! Et je comptais bien le faire. Je tournais la tête approximativement vers elle et lui exposais mes pensées.

- Bon... On a plus que deux solutions.. Soit on attend un mois que la paperasse permette une rencontre entre vous deux....

Je souris un peu, essayant de me montrer rassurant. J'espérais qu'elle comprendrait que je ne laisserais pas tomber l'affaire maintenant.

- Ou j'obtiens l'adresse de Me Van Derel et on va le voir, ensemble. Qu'en dis tu ?

Sans même se douter que la Prétorienne bafoue toutes les règles de sécurité de sa propre Caserne, Leiline se laisse guider par le Sanctuari, Sélène à leurs côtés, jusque dans les sous-sols lugubre du bâtiment. Elle ne pipe mot, traînant des pieds et un poids au ventre.

Morgan la fait entrer dans cette pièce à l'ambiance glaciale. Une simple table et deux chaises. L'hybride regrette presque de ne pas avoir voulu faire cette rencontre avec son oncle dans un contexte plus joyeux. Cette photo est pour elle la preuve irréfutable que c'est lui. Personne ne possède cette photo à part lui. C'était même Aldwin à l'époque qui lui avait donné. Du moins, c'est ce que pense la jeune femme.

Elle serre violemment les dents pour se retenir de pleurer. De relâcher toutes ses émotions. Cette douleur au ventre devient insoutenable. En bon hôte qui se respecte, l'aveugle lui propose une boisson. Mais Leiline n'a ni envie de boire, ni envie de manger. Son estomac vide et sa gorge sèche sont le cadet de ses soucis.

- Non merci. Je ne veux rien.

La seule chose qu'elle souhaite, c'est des explications. Des réponses. Des preuves. La vérité.

Puis vient la question fatidique. Les yeux dans le vide, elle laisse défiler les souvenirs. Sa première partie de jeu de rôle. La cérémonie de consécration de la future chancelière. L'après-midi dans la grotte du Souvenir. Son huitième anniversaire.

Elle sait que lui parler de tout ça serait le mieux. Morgan pourra comprendre ce qu'il se passe et - autant être franc - ça tuera le temps. Mais par où commencer ?

- Gabu. C'était un homme qui fait, enfin faisait, partie de la garde royale, chargée de la protection de la reine et la Chancelière. Cette dernière était ma mère et je devais suivre ses traces. Sans forcément que je le veuille d'ailleurs ...

Mais ça, c'est encore une autre histoire.

- Il est aussi le meilleur ami de mon père et ce depuis qu'ils sont jeunes. Je l'ai rencontré la première fois lors d'une de leurs parties de jeux de rôles. Un jeu qui se joue avec un plateau, une histoire, des scores aux dés et j'en passe. Gabu qui jouait le Maître du Jeu m'a intégré à la partie, trouvant amusant d'initier une filette de sept ans à ce genre de jeux. - Un léger sourire s'affiche sur son visage. - J'en garde un excellent souvenir. En plus de mon dé de vingt fétiche. Beaucoup de choses se sont passé ensuite. Il a toujours été pour moi un membre de la famille. Je le surnommais "Tonton Gabu" même.

Un rire s'échappe de ses narines. Mais vient la partie la plus intrigante de l'histoire.

- Un jour, Gabu m'a emmené dans une grotte pour un rendez-vous avec mon père. Une discussion de grand apparemment. Mais moi et mon ouïe très fine, j'ai tout entendu. Mon père avait officiellement élu Gabu comme mon parrain si jamais lui et ma mère venaient à périr ...

Ses dents se resserrent et une larme s'écoule le long de sa joue.

- Gabu n'osait pas accepter l'offre au début, de peur de ne pas être à la hauteur pour s'occuper de moi. Mais il a accepté. Devant mon père et moi, il a fait la promesse formelle de s'occuper de moi, quoi qu'il arrive.

Sa voix devient soudainement tremblante et des larmes tombent d'elles-mêmes.

- J'apprécie beaucoup Gabu. Il a toujours été un exemple pour moi mais ... S'il a débarqué ici il y a de cela dix-neuf ans, est-ce que c'est parce qu'il s'est passé quelque chose de l'autre côté du miroir ?

Elle n'arrive plus à se contenir et baisse la tête, tentant de cacher ses larmes et son visage sous son épaisse chevelure bouclée.

- Je suis tiraillée Morgan. Je veux être heureuse de retrouver un membre de ma famille, mais je suis tétanisée à l'idée de savoir ce qui est arrivé à mes parents ...

Elle met beaucoup de temps avant de sécher ses larmes mais c'est à ce moment approximatif que Lin revient. Les mains vides. L'hybride garde sa frustration pour elle. Pourquoi après autant de temps à la chercher et un dossier à la Caserne, il ne veut finalement pas venir ? Ça n'a aucun sens. Mais une remarque déplacée de la Prétorienne fait mouche dans l'esprit de Leiline.

- Visiblement, Van Derel n'apprécie pas qu'une femme s'occupe de son dossier.

- Pardon ?!

Elle écarquille les yeux, une colère soudaine brûlant en elle. Sans même prendre en compte la suite de la conversation et sans même la saluer, la féline fixe Lin du regard. Gabu ? Réagir tel un misogyne comme elle semble l'insinuer ? Inconcevable ! La pauvre contient sa colère comme elle le peut, les mains serrées et les oreilles plaquées en arrières. Une fois seule avec Morgan, après qu'il lui ai proposé ses deux options, Leiline finit par lâcher son avis.

- Morgan. Je connais Gabu. Jamais il n'aurait agit de la sorte. Il n’est pas misogyne ! Soit cet homme n'est pas Gabu, soit Lin me raconte des bobards. Sauf que j'ai bien vu la photo. Seul Gabu possède cette photo ...

Elle insinue explicitement que la Prétorienne lui ment au sujet de sa rencontre avec Gabu. Elle a certainement réagi de la mauvaise manière avec lui et il a préféré décliner l'offre. Très bonne amie, certes, mais mauvaise Prétorienne il faut croire ...

- Respectons la procédure dans ce cas. Je pense que je n'ai plus rien à faire ici.

Je restais silencieux tout le temps que Leiline se confia. Par sa voix et son récit, je me faisais transporter d'une certaine façon dans ses souvenirs d'enfance, dans l'amour qu'elle portait à son père et à ce Gabu, ses joies d'être intégrée à leur jeux d'adulte, les réticences et sentiments complexes face à sa mère. Mais surtout, je comprenais son angoisse de l'inconnu: qu'était arrivé à son monde ? Je connaissais ce genre de peur par coeur: j'avais les même. J'avais toujours gardé l'espoir que quelque part, ma mère et mes frères avaient pu fuir et trouver un refuge. Parfois, j'avais l'impression d'entendre leurs voix dans la foule, tout en sachant que je ne pourrais jamais les reconnaitre...

Ma pauvre Leiline s'effondra en sanglot, la confusion et l'angoisse faisant trembler sa voix. J'hésitais une seconde mais finit par m'approcher pour la prendre dans mes bras et la bercer doucement. Je savais qu'elle n'était pas trop tactile mais... Elle en avait probablement besoin.

- Ça va aller Leiline. Je comprends... On va le retrouver et lui demander ce qu'il s'est passé. C'est bientôt fini.

Du moins je le croyais... Le retour de Lin nous laissa à tout deux un goût amer. Quelque chose clochait et les réactions de Leiline n'aidaient pas à calmer mes soupçons. Quand Lin fut parti, mon amie féline me confia qu'elle était persuadé qu'il y avait un problème, selon elle Gabu n'aurait pas pu réagir comme l'avait décrit la Prétorienne. Et j'avais plus facilement confiance en elle qu'en ma patronne... Mais a ma grande surprise, elle demanda a suivre la procédure normale et a partir. Alors qu'elle l'attendait depuis si longtemps ! Pourquoi ?

- Heu.... Comme tu veux... Je te raccompagne...

Leiline avait probablement quelque chose en tête mais je devais avouer que je n'arrivais pas a anticiper quoi. Je me levais et fis signe à Selene de nous suivre. Nous quittions le sous-sol pour repasser par l'accueil. Là j'utilisais mon portail de Sanctuari pour ramener ma féline préféré chez elle.

C'est là que je compris qu'elle avait en effet quelque chose en tête...

Si près de la vérité (PV Lin et Leiline)

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