Re: Le début de la chasse

Ah, la question qui fâche. Il était tout à fait normal de la part des forces de l’ordre de s’intéresser de manière plus approfondie à un type qui veut retrouver une enfant qui a débarquée en ces lieux presque 20 ans plus tôt.

Le problème, c’était de devoir me justifier alors que je n’avais théoriquement aucun lien de parenté avec elle. Pas de liaison de sang, ni même un parrain, rien. Il y avait seulement son père que je considérais tel un frère. Et cette promesse qu’il m’avait fait faire …

Je repris mon récit calmement, toujours ce visage fermé.

- En réalité, je ne fais pas vraiment partie de sa famille. Leiline était la progéniture d’un ami proche que j’ai toujours considéré comme quelqu'un de ma famille. Il m’a demandé de m’occuper d’elle si jamais il arrivait quelque chose à lui et sa femme.

Arriver ainsi en leur disant “Bonjour, je suis le meilleur ami du papa !” n’était pas la meilleure stratégie, je le concevais, mais je voulais être le plus transparents possible. Je baissai les yeux, le regard hagard sur mes pouces qui étaient en train de se batailler entre eux.

- Ce qui est arrivé juste avant la fermeture des portails …

Je n’arrivais même plus à sourire. Juste des souvenirs qui se mélangeaient dans ma tête et qui ne me faisaient plus mal qu’autre chose. Je n’osais imaginer la boucherie qu’était devenue la ville après mon départ. Et Aldwin qui demeurait introuvable …

J’eus un éclair de génie lorsqu’un souvenir bien plus chaleureux me revint à l’esprit. Je m’empressai de sortir de ma poche ce qui me servait de portefeuille et y délogeai une petite photo de l’anniversaire de la petite. Ses huit ans.

Une scène qui représentait Aldwin et moi, côte à côte et souriant, soulevant la fillette-chat à la mine radieuse que l’on reconnaissait facilement à ses yeux bleus azurs et ses oreilles et sa queue si spécifiques.

- J’ignore si ça va vous aider mais dans le doute, je vous montre ça aussi, en gage de ma bonne foie.

Est-ce que ça allait changer grand chose ? Aucune idée.

Je me levai de ma chaise, invité par la Sanctuari à quitter la pièce en attendant d’avoir plus de détails à l’avenir. Je mis une main sur mon torse et me penchai en guise de salutation.

- C’est moi qui vous remercie. Bonne journée à vous.

Autant vous dire que ce n’était pas ce que j’esperais. Je pensais que la Caserne avait des informations sur chaque habitant de l’Entre-Monde et ce n’était guère le cas. Surtout que je parlais d’une fille qui s’était fait une notoriété durant mon absence entre les remparts de Cerclon.

Une fois à l’extérieur, je m’allumai une clope et repartis en direction de mon triste appartement de Tern.