En route pour une aventure...autrement

«Mais qu'est-ce que je fais là...»

C'était ce que ce demandait un Siegfried sans lunettes qui s'était fait avoir par un Klaus qui devait bien s'amuser là. En quête de Pims, il s'était dit que son amant voulait juste l'aider en lui proposant cet intérim et, pas méfiant, il avait signé sans voir ce qu'il faisait, ne retrouvant plus ses lunettes de vue depuis quelques heures. Ce n'est qu'après avoir signé qu'il avait demandé à Klaus où il devait aller, faute de pouvoir le lire lui-même. Et c'est dans un immense sourire goguenard que l'ex-terroriste lui avait répondu qu'il devait se rendre au Love-Store pour aider une pauvre âme en peine à trouver de quoi pimenter sa vie de couple. Après l'avoir menacé de lui faire payer cette blague de mauvais goût, il n'eut pas d'autres choix que de se rendre sur le lieu du travail qu'il avait lui-même pris, d'une certaine façon. Et ce, toujours sans lunettes.

Quand il arriva dans le magasin, il ne vit heureusement pas grand monde. Un autre homme, aux cheveux aussi blancs que les siens, semblait tout aussi paumé que lui dans cette ambiance. Ceci-dit, c'était peut-être une occasion pour Siegfried de trouver des choses pour lui, même si, pour le moment, il avait surtout envie de découper son amant en petits cubes. Amant qui devait sûrement bien rire à l'heure actuelle. Peut-être même qu'il l'observait à travers les vitres, attendant de voir comment il s'en sortait. Siegfried prit une grande inspiration. Après tout, ça ne peut pas être plus compliqué que de vendre des jouets ? C'est juste... pas le même genre de jouet et pas le même genre de clientèle. Il s'approcha de Morgan et attira son attention.

«Je peux vous aider ?»

C'est quand il se tourna vers lui que l'albinos vit ses yeux morts. Un aveugle ? Et lui à moitié miro ? Ils allaient passer un super moment...

Siegfried écouta alors la requête du jeune homme et observa alors ce qu'il cherchait. Il ne connaissait pas vraiment le catalogue du Love Store alors ça allait être l'occasion pour lui aussi de découvrir ce que cet endroit renfermait comme secret. Il prit alors les deux bouteilles d'huile de massage disponibles et se concentra pour lire les étiquettes sans lunettes. Ils avaient l'air fins tous les deux tiens, entre un aveugle et un bigleux.

«Alors, il y en a deux différentes La première s'appelle la Calissone. D'après ce que je lis, c'est une huile de massage qui chauffe légèrement. Ils disent que c'est assez doux visiblement, sur l'étiquette. Ca protège aussi des brûlures. L'autre c'est l'huile des sables. C'est assez simple pour celle-ci, elle permet de tout lubrifier. L'étiquette vous dit aussi qu'elle peut vous être utile autre que pendant... enfin, vous m'avez compris quoi.»

Siegfried n'était pas quelqu'un de particulièrement coincé mais bon, parler de ça avec un illustre inconnu... c'était quand même une autre affaire quoi. Franchement, il était à deux doigts d'étrangler Klaus. Il guida ensuite le jeune homme du côté des dés et reprit ses explications.

« Il y a cinq dés en tout. Le dé-qui-sait-tout qui vous permet d'afficher des choses que vous n'osez pas dire tout haut. Il faut y penser et le vouloir, sinon ça ne marche pas. Vous avez le dé-raison, qui vous téléporte dans une autre dimension créée par votre imagination et, pour en sortir, vous devez faire ce que le dé vous dit. Vous avez le dé-lateur qui parlera à votre place si vous n'y arrivez pas. Vous avez le dé-voyeur, qui vous permettra de voir en ombre chinoise quand la lumière est éteinte mais, sans vouloir être offensant, je ne pense pas que ça vous servira, et enfin, vous avez le dé-tonation qui accentue particulièrement votre ouïe sur un rayon de 400 mètres maximum.»

Une fois qu'il eût finit de lire les étiquettes des huiles et des dès, il laissa son potentiel futur client faire son choix. Lui-même reposait un peu ses yeux en attendant. Il n'y avait pas grand chose qu'il pouvait utiliser avec Klaus. Ce n'était pas ce genre d'amant qu'il avait... pas le genre d'amant à faire un massage à l'Albinos quand il rentrait courbaturé. Mais après, est-ce que c'est qu'il voulait vraiment aussi ? Parfois, Seigfried aurait bien aimé être insouciant comme le jeune homme devant lui. Ca se sentait qu'il voulait faire plaisir à sa moitié. Timide mais résolu, presque ingénu.