Un androïde dans la ville [libre]

Je croisais les bras sur le torse, ces deux étaient pour ainsi dire, le jour et la nuit. L'une était joyeuse et bavarde et l'autre, plutôt sombre (et c'est assez coquasse). Si elle ne voulait pas vivre dans les fumeroles je l'y emmènerai pas de force. Moi non plus le sous sol ne me tente pas.

-C'est bizarre d'aimer la lumière. Je ne peux pas vraiment comprendre, je suis un robot -je fis un clin d'oeil à la petite fée- lumière ou obscurité l'un ou l'autre, ça me fait ni chaud ni froid.

Elle ne devait pas être au courant que les robots ne risques pas d'être gênés par sa nudité. Enfin, moi je pourrais être gêné mais, ... quand on a la sensation de désir et que rien sous le capot ne permet de l'assouvir, on l'oublie vite. Elle pourra me faire des avances plus qu'engageantes que je serais toujours aussi... Frigide ?

La petite posait trop de questions, c'est demander à un humain s'il en est un et ce qu'il peut faire. Je peux faire ce qu'un robot humanoide sait faire... Ouep, sauf que ce n'est pas une véritables réponse ça.

-T'en poses de ces questions, toi... Je sais faire ce qu'un humain peut faire sauf que je le fais mieux, j'ai pas de super pouvoir comme dans les films, juste des propulseurs pas du tout au point...

Aller marcher à la nuit tombée ? ça ressemble à un rendez-vous. D'ailleurs, le soleil se couche en ce moment même.

-C'est bizarre d'aimer la lumière. Je ne peux pas vraiment comprendre, je suis un robot -je fis un clin d'oeil à la petite fée- lumière ou obscurité l'un ou l'autre, ça me fait ni chaud ni froid.

Je baissai la tête, ce robot était blessant, sans le savoir, dire que mes goûts étaient bizarres me blessait, mais en même temps nous ne venons pas du même monde, là d'où je viens, on se passionne pour les intérêts des autres, que ce soient les Shaows ou d'autres créatures aux noms plus qu'étranges par rapport à ceux des créatures vivant ici.
Je vis Aerith rougir peu après le clin d'oeil du robot... Aerith... N'importe quoi. C'est. Un. Robot. Mais bon, elle rougissait dès qu'un représentant masculin lui accordait un regard particulier, elle est comme ça. Mais, moi je dis ça, mais j'ai été la première à cacher mon corps lorsque je me suis redressée ! Pitoyable, Ombre. Pitoyable.

-T'en poses de ces questions, toi... Je sais faire ce qu'un humain peut faire sauf que je le fais mieux, j'ai pas de super pouvoir comme dans les films, juste des propulseurs pas du tout au point...

-Ah, en fait, t'es loupé !

Je fusillai Aerith du regard, ce ne sont pas des choses qui se disent ! Il pouvait le prendre mal...

Voilà que le soleil s'est couché, les lueurs rose-orangées ont laissé la place à un noir-gris qui baigne la ville encore trop bruyante pour moi. Je fis deux pas debout et retombai sur l'épaule de l'androïde, je tordis ma bouche, puis j'entrepris de me redresser en m'appuyant sur lui, en lui lançant un regard interrogatif.

-Je peux m'appuyer sur toi pour marcher ? Je ne suis pas faite pour marcher toute seule debout et parler à quelqu'un d'aussi grand que toi, alors que l'on est au plus proche du sol, n''est pas très confortable...

J'évitais son regard, je n'osais pas savoir ce qu'il allait me répondre, j'avais beau être farouche, être aussi proche d'un être masculin ne me laissait pas indifférente. Qu'il soit robot ou autre. Nous autres Shaows n'avons pas l'habitude de se toucher, alors rien que le fait de toucher une autre personne était assez gênant...
Au moins, je connaissais un point commun entre nos deux espèces, entre les robots et les Shaows, c'est cette incapacité d'assouvir le désir, ni même d'unir deux êtres par la chair... Les ombres n'ont pas besoin de s'accoupler pour se reproduire, donc la nature nous a fait défaut de ce qui aurait été inutile et les androïdes avec leur nature métallique doivent être dans le même cas que nous...

et je partis d'un rire grave, la petite fée avait du cran et elle me plaisait bien. Un main sur la poitrine -un vieux tic d'humain alors que moi je n'ai ni poumon ni coeur- je me tenais des côtes invisibles en riant à gorge déployée. Un bon moment fut nécessaire pour que je cesse de rire.

-T'as tout compris, je suis fini à l'huile de moteur...

Le soleil disparu derrière l'horizon de bâtiments et d'enseignes quand je sentis sur mon épaule un poids nouveau. Je fus tenter de la repousser. Je levais un bras pour l'éloigner de la plaque ronde de métal qui me servait d'épaule quand je cessais mon mouvement en plein milieu. On aurait pu penser que je voulais la retenir... Mouai. En tant que machine indépendante et consciente de mon sort, je n'ai pas l'habitude que les autres se reposent sur moi si ce n'est au figuré. J'aime mon travail et on ne compte pas sur ma collaboration pour un travail répétitif et harassant... au mieux on m'envoie chasser dans le désert pour le plaisir d'entendre mes articulation grincer comme de vieilles poulies à mon retour.

-Je peux bien te soutenir, c'est pas comme si t'étais un poids dérangeant.

C'était pas faux, elle était pas très lourde et si j'avais été en fin de période de révision je ne l'aurais presque pas sentie -bah oui faut recalibrer les récepteurs de temps en temps... le bon côté d'être passé chez le garagiste récemment ! En pointant le pouce vers sa copine qui avait déjà élu domicile sur moi :

-Et puis, j'en tiens déjà une, une de plus, ou une de moins je verrais pas la différence.

Je lui proposais mon bras. Il devait manquer du confort de la chair mais c'était mieux que rien et puis, pas grand monde peut se vanter d'avoir un bras d'androïde pour lui servir de canne.

Il riait... Réaction particulièrement inattendue pour ma part, parce qu'après ce qu'avait dit Aerith, j'aurais pensé qu'il aurait plutôt mal prit la plaisanterie plutôt spontanée de la petite fée. Mais non, il éclata de rire et cela pendant un moment... Si j'avais eu des sourcils comme les humaines, je les aurais soulevé de façon un peu exaspérée... Je ne voyais pas ce qu'il y avait de drôle là-dedans...

-T'as tout compris, je suis fini à l'huile de moteur...

Je tournai mes yeux dans une direction opposée à celle de l'androïde, même si je n'avais pas vraiment d'iris... Lui aussi avait un humour quelque peu... Étrange on va dire.
Lorsque je me laissai retomber sur son épaule, il eut un mouvement pour me retenir, comme si il avait eu peur que je ne tombe, j'en fut profondément touchée, rien que de par ce geste qui pouvait sembler bénin.

-Je peux bien te soutenir, c'est pas comme si t'étais un poids dérangeant.
Et puis, j'en tiens déjà une, une de plus, ou une de moins je verrais pas la différence.

Certains n'auraient pu réprimer un sourire, moi, non. Je ne souris pas, ne l'oubliez pas, mais ce n'est pas pour ça que cela ne m'amuse pas ! Outre cela, c'était donc vrai que les androïdes étaient assez forts, ce n'est pas que je sois imposante, non, je ne suis même pas "ronde", mais le poids d'une personne aurait gêné n'importe qui. Et bien non, pas lui. Tant mieux, d'ailleurs.
Il me proposa son bras, que j'acceptai avec plaisir, c'était bien plus confortable qu'une épaule, si vous voulez mon avis. Je m'empressai donc de me reposer sur son bras d'une façon qui aurait pu tromper plus d'un passant. Non, franchement, on pourrait se tromper et croire que ceux-ci sont deux jeunes amants... Aerith nous regardait d'ailleurs d'un œil étrange, comme si elle soupçonnait une quelconque complicité naissante et dont elle ne faisait pas partie. Elle regarda à l'horizon, puis nous regarda à nouveau, soudain, elle fronça le nez et se mit à bouder. J'avais repéré son petit manège et je lâchai un soupir exaspéré par son cinéma. Elle est gonflante, cette petite, vous ne pouvez pas savoir à quel point...

-Je ne sais pas pour toi, mais je trouve ça comique, notre situation, ne trouves-tu pas que l'on dirait un couple... Un peu bizarre, certes, mais on dirait un couple...

C'était censé être une plaisanterie, mais le fait que je ne souriais pas aurait pu faire croire à une remarque tout à fait sérieuse. Mais en même temps, c'était ça qui m'amusait...

J'ignorais superbement les gamineries de la petite fée. Pas qu'elle me dérange, loin de là, mais déjà pour la regarder je devais me tordre le cou et, ensuite, sincèrement les mioches ça m'exaspère. Je préfèrais garder un bon contact avec ces deux là aussi j'évitais de penser à la taquiner sur ses bouderies. Même si... Je me demande pourquoi elle boude.
Ah et Ombre me le fit comprendre. Un couple ? C'est vrai que c'est bizarre vu comme ça. Je suis tellement habitué à ne pas m'intéresser à ces choses -force et habitude... quand on ne peut pas on ignore- qu'il m'arrivait de passer à côté comme un idiot. Et de mettre les pieds dans le plat, comme d'hab'.

-Et c'est pour ça qu'elle boude ?

J'avais levé le bras et tendu l'index vers Aerith sans me soucier qu'elle soit consciente que je parlais d'elle sans l'inclure dans la conversation. Du Sept tout craché ! Avec la venue du soir les rues se vident patiemment des travailleurs et acheteurs compulsifs. S'en devient presque agréable de se promener. Mais, pour qu'une promenade soit agréable il faudrait que l'effort physique est une conséquence sur moi. Quant on est un assemblage de tendons artificielles et de visses chromés... Le côté agréable de la promenade signifie tout simplement que je fais quelque chose d'autre que de rester assis sur une chaise à attendre qu'on m'envoie en mission. La différence entre moi et les machines à laver ? Je peux décider de me mouvoir seul.
Je hausse les épaules en oubliant qu'il y a un petit monstre dessus... Zut ! Le voyage doit secouer quand on est assit sur le siège passager...

-Donc tu aimes la lumière et en dehors de mâter le soleil et ses rayons la journée que fais-tu ?

Pour vivre il faut travailler... Dirent-ils en choeur lorsqu'on m'envoya droit dans la Caserne pour y chopper mon insigne et mon droit de bosser pour un salaire moyen. Je vais pas me plaindre, j'ai du boulot. Mais comme les humains j'avais toujours cette envie de ne rien faire et de végéter dans un coin tranquille... Non pas que ça me reposerait, je n'ai pas besoin de ça, mais ce serait répondre à un désir irrationnel programmé parmi une longue liste d'autres désirs irrationnel et inutiles dont on a dôté mon ordinateur interne pour faire joli.

Décidément cet être est bien amusant, il semblait aussi ignorant que moi, ou peut-être en bien pire. Quand je songeais vraiment à la notion de couple – qui semblait vraiment abstraire pour moi – je me dis, que finalement, ce serait peut-être agréable d'être plongée dans les bras d'un être et de ressentir ce je-ne-sais-quoi d'étrange et agréable à la fois. Aerith semblait jalouse, vraiment jalouse de cette proximité, elle se trémoussait avec comme l'envie de nous séparer, mais elle savait que je la ferait voler d'une pichenette si elle s'approchait.

-Et c'est pour ça qu'elle boude ?

Il avait tendu l'index vers celle qui m'accompagnait depuis un moment à présent, elle dû trouver ce geste particulièrement impoli, car elle croisa ses jambes et se bras et regarda ailleurs en ayant l'air d'ignorer superbement la situation. Je riais intérieurement. Elle m'amusait autant que cet androïde, ma parole. Mais bref, je ne m'intéressai guère à elle, car elle fait tout pour que notre attention se porte sur elle, ce qui a le don de m'énerver.

-Je suppose, oui. On ne s'occupe pas assez d'elle, à son goût.

Ce n'est que la vérité... Je vous assure, d'ailleurs sa réaction nous le prouve, elle qui faisait semblant de n'écouter que d'une oreille s'indigna ! Elle écarquilla les yeux et frappa de ses deux petits poings sur l'épaule de Septembre. Puis, elle se mit à bouder encore plus qu'avant. L'androïde haussa les épaules et elle manqua de tomber. La petite fée gronda et se mit à voler et à tourner autour de nous, créant une douce et faible lueur dorée.

-Fais gaffe, boite de conserve !

Je saisis d'une main la petite créature et la regarda dans les yeux, elle se débattait. Quelques secondes passèrent et je la lâchai. Elle avait dû comprendre que cela ne se faisait pas... Je l'espèrais du moins. L'être de métal retourna alors sur un précédent sujet.

-Donc tu aimes la lumière et en dehors de mâter le soleil et ses rayons la journée que fais-tu ?

Question sensible. Je ne pouvais pas lui dire que j'étudiais la façon d'être de ces créatures qui me sont toutes étrangères -ou plutôt un peu moins maintenant que je vis avec elles, depuis une trentaine d'années tout de même- mais j'allais lui sortir un vieux mensonge que je gardais comme cela pour camoufler mon origine et ma bizarrerie.

-Je voyage. Je découvre toutes les parties de ce monde qui est un peu inconnu à mes yeux...

...?! Pourquoi avais-je lâché cette info' ? Après tout, c'est normal pour des créatures qui sont arrivées depuis peu de dire cela... Espérons que cela passe.


[Pardon d'avoir mis autant de temps à poster... >_<']

Boite de conserver ? Quel manque d'originalité, on me l'a fait tous les jours celle là. Je laissais filer parce que je n'avais rien de mieux à répliquer. Après tout, je suis une boite vide.
Mais ombre était une ombre qui voyage, je lui aurais bien dit que c'était redondant, mais au lieu de cela, je souriais, c'est toujours bizarre de sourire quand une partie du visage est métallique, c'est même assez compliqué dans l'explication -que je refuse à me remémorer de peur de faire griller mes circuits- on pourrait croire qu'un robot qui sourit c'est l'apothéose de recherches incroyablement fastidieuses, et pour moi ce n'est rien. Juste, un sourire pour me dire que mon humour est vraiment naze.

-Tu voyage, hein. Moi aussi je voyage, sauf que je visite pas, je pars quand j'ai du travail.

On travail pour x raison mais souvent parce qu'on a des besoins à combler. Moi j'en ai aucun, si un coup d'huile dans les articulations de temps en temps -et encore c'est surtout du confort- je produis ma propre énergie avec mes nombreux cœurs et les petits robots qu'on croirait inutiles, je ne mange rien et ne bois rien -encore heureux, la mort ne me tente pas- donc je bosse parce qu'on m'a dit que je devais travailler. Et puis ça occupe l'éternité mécanique de mon existence. Mais une ombre...

-Ça mange quoi une ombre ?

Toute créature vivante se nourrit de quelque chose, toute créature morte aussi dans un sens. Il n'y a que ceux qui sont artificiels qui n'ont besoin de rien et dépendent de tout.

-En fait je me demande ce que tu fais plus précisément, si tu travailles et pourquoi aussi...

Du travail... On travaille pas nous... On ne se pose pas de question on vit tout simplement, vivre est un bien grand mot pour une ombre d'ailleurs...

-Ça mange quoi une ombre ? 
-Des enfants.

Aerith me regarda effrayée d'un coup, d'ailleurs sur son petit visage on put voir un tic de frayeur, elle voleta jusqu'à l'épaule de Septembre et s'y posa, saisissant une des mèches de ses cheveux pour s'y cacher. Moi, je tournais la tête vers l'androïde, le visage complètement détendu, comme si c'était normal. Ah si je savais ce que c'était de rire, je n'aurais pas pu m'arrêter...

-C'est une blague... Je mange des pommes, donc des fruits, des légumes, un peu de viande, je suis omnivore, en gros... Mais je mange peu, mon système digestif est fragile '-'

-En fait je me demande ce que tu fais plus précisément, si tu travailles et pourquoi aussi...

-Ah... Eh bien, non, je ne travailles pas. Je ne suis au compte de personne. Je vis pour moi, pas pour servir les autres.

Je pouvais dire que j'appréciais ce tas de métal, je le trouvais... amusant. Ce n'est pas souvent que je blaguais ainsi, mais j'avais une de ces envies de me lâcher...


[Post merdique, Gomen...]

J'allais répliquer "comme les ogres ?!" mais en fin de compte c'était bien une blague. J'en étais pantois d'admiration pour le sérieux dont elle était dôtée naturellement. J'y aurais vraiment cru ! Finalement elle mangeait de tout, je l'enviais un peu, parce qu'on ne cessait de me dire qu'il existait d'excellent café et d'autres infectes, qu'il existait aussi des alcools forts et pourtant très appréciés... Et les filles ne vivaient presque que pour le chocolat et les friandises, ou les aliments avec des goûts très prononcés. J'aimerai savoir ce que ça fait d'avoir l'estomac plein à craqué et de se sentir repus et frais pour une sieste.

-Il y a des métiers où tu ne sers personne d'autre. Tu fais ton job pour accompagner le fonctionnement d'une société. On participe parce qu'on fait partie du groupe et qu'il faut s'entraider pour que tout le monde y gagne. C'est ce que je fais, je suis sanctuari.

Mais mon sourire ne gagnait pas mes rétines électroniques, ni les nerfs métalliques de mon visage. Pour peu que je souriais, si on dissimulait ma bouche, on ne le saurait jamais.

-Même si je n'ai pas vraiment le choix. Enfin, ça paye bien, le patron est tranquille et je peux dérouiller mes mécaniques.

Je récupérais sans lui demander la fée dans la main.

-Assis toi sur ma tête si tu veux, mais ne tire pas ni sur les cheveux ni sur la peau. Ça me file la migraine.

Bah oui, quand les nano robots pètent une durite c'est tout le circuit qui se met en alerte rouge. Je devrais lui donner un exemple de l'alarme qui me trotte dans la tête depuis cinq minute, elle comprendrait à quel point c'est assourdissant.

[no prob, amuses-toi c'est le principal.]