Un assassin dans la ville [PV Rtas]

Nous nous retrouvions à l'entrée de la bibliothèque, moi avec les mains dans les poches, un sac contenant divers ingrédients pour contrer toutes sortes de poisons ainsi qu'un nécessaire à un ligotage en bonne et due forme, le géant à mes côtés, relativement peu expressif mais ne paraissant pas être un mauvais bougre. Descendant les marches, je me tourne vers lui en réfléchissant un peu à notre mission en cours, me demandant par où commencer nos recherches.

«D'après ce que l'on sait, la tentative d'assassinat a commencé par une simple lettre empoisonnée, chacune envoyée respectivement aux maître de Ken et K'ien. Pourquoi ces deux maîtres en particulier, j'en sais trop rien, sachant que Ken gère ce quartier, et K'ien s'occupant plutôt de Ciel, il est possible qu'il s'agisse de représailles suite aux dégâts occasionnés par la chute d'un morceau du quartier des airs sur les remparts. Mais dans ce cas, je ne comprends pas pourquoi s'en prendre aussi à Ken... sauf si le but était seulement de les faire accuser l'un l'autre?»

Je trouve ça vraiment étrange d'avoir tenté d'empoisonner comme par hasard ces deux maîtres. K'ien est un esprit, d'après ce que je sais, c'est juste une grosse baudruche d'air enfermée dans une tenue de cuir, je doute fort qu'il existe un seul poison capable de le tuer... percer sa carapace serait surement plus efficace, et encore ça ne le tuerait pas, juste qu'il s'envolerait aussi vite que la fumée d'une cigarette. Quant à Ken, tout le monde sait qu'il est équipé de puissants capteurs sensoriels, il était plus que probable qu'il soit capable à lui tout seul de détecter le poison.
Me tournant de nouveau vers Rtas, continuant à murmurer pour ne pas que quelqu'un d'autre à part lui m'entende, tout en marchant vers les couloirs des remparts, je poursuis ma déduction

«Par la suite, ils se sont retrouvés ensembles à Cerclon et enfermés dans une étrange bulle intemporelle. Dans la mesure où je doute que le poison aurait réellement pu atteindre l'un des deux maîtres, n'est-il pas plus plausible de croire qu'il ne s'agissait que d'un leurre pour les attirer dans cette bulle? Si c'est le cas... je crains que ce gars soit plus intelligent qu'il n'y parait, parce que je veux pas dire, mais pour créer ce genre d'espace-temps, il faut être doué...»

Poussant un profond soupire et fronçant les sourcils, je regarde de nouveau l'ordre de mission, fouillant dans ma mémoire pour savoir si je connais quelqu'un qui pourrait faire ce genre de sortilège ou de piège technologique. Une machine est plus probable, surtout à Cerclon. Je me dis que nous devrions commencer nos recherches chez les quincaillers en tout genre, pour construire ce genre d'engin, il faut des pièces, et probablement pas n'importe lesquelles. Et quelque chose me dit que la carrure imposante de mon compagnon de route aidera à en faire parler certains

Un assassin dans la ville [PV Rtas] Vadumeeneutrecopie

« Ou alors avoir assez de fonds… » Répliquais-je directement après les derniers mots de ce Dolhan. « Pour s'en prendre à quelqu'un d'influent, même avec de l'ingéniosité, il faut forcément être stupide, car il y aura toujours des gens comme nous pour venir le traquer. » Enfin je disais « le », mais il pouvait tout aussi bien s'agir d'une créature femelle, car il n'était pas non plus dit que l'assassin était de sexe mâle.

Je marchais tranquillement aux côtés de mon nouveau compagnon. Il y avait bien longtemps que je n'avais plus coopéré avec quelqu'un avant de revenir au centre de la vie active de l'Entre-Monde, et je devais admettre que j'appréhendais un peu les contacts avec les autres peuplent qui semblaient toujours être surpris par ma carrure. Non pas que je les craignais, j'étais facilement capable de les écraser grâce à ma force physique, mais il pouvait très bien n'avoir aucune confiance en moi, et c'était là quelque chose qui pouvait mettre en péril les missions que j'effectuais. Naturellement, je n'étais pas forcément plus enclin à faire confiance aux gens qui n'avait pas foi en moi. Mais l'individu à mes côtés semblaient ne pas être dérangé par mon physique imposant, aussi j'étais parfaitement ouvert à lui confier mon âme dans la mesure où j'aurais bien assez tôt l'occasion de savoir si il savait se battre, mais en voyant son physique je doutais fortement qu'il est obtenu une musculature convenable en déambulant simplement dans la ville comme nous étions actuellement en train de le faire. De plus, il n'aurait sans doute pas choisi cette mission si il n'était pas confiant en ce qui concerne ses capacités. Alors pour le moment je continuais de marcher à son allure sans savoir où nous nous rendions, bien que j'avais tendance à accélérer le pas sans même m'en rendre compte à bien trop de reprise.

Mon cerveau était actuellement en train de filtrer les informations dont nous disposions. Je m'étais brièvement renseigné sur ce qu'était une « lettre », et j'avais pût savoir qu'il s'agissait d'un document matériel primitif comportant un message rédigé. Mes connaissances en poison étant restreinte dans la mesure où c'était une manière de tuer trop lâche pour moi et mon peuple, j'avais aussi dirigé mes recherches sur les divers moyens de contaminer une personne, et cela pouvait être par injection directe dans le sang, par inhalation d'un gaz ou même parfois par le touché. Certains poisons étaient parfois mortels, d'autres noms, et j'imaginais que celui-ci avait soit raté, soit qu'il ne l'était, sinon les deux maîtres de miroir seraient six pieds sous terre à l'heure actuelle.

Je baissais légèrement le regard afin de regarder mon compagnon de fortune. Je trouvais parfois fatiguant de devoir toujours regarder les gens de haut, surtout qu'ils pouvaient mal le prendre si ils s'en tenaient à l'expression humaine, mais avais-je vraiment le choix ? A l'heure actuelle, pas vraiment.

Un assassin dans la ville [PV Rtas] Vadumeedignecopie

« Il pourrait tout aussi bien s'agir d'une organisation voulant renverser le pouvoir pour instaurer une politique différente, comme par exemple en prenant la place de l'un de ces deux maîtres, voir même les deux. » De toute évidence, pour s'en prendre à quelqu'un d'influent, il fallait soit avoir de la rancœur envers cette personne, soit une idée derrière la tête. « Vous avez parlé de "lettre", et quelqu'un doit bien se charger de les distribuer, qu'il soit organique ou mécanique. Il y a donc du y avoir un suivi, un registre, là encore soit physique par ce que vous appelez "papier" ou par informatique, réseau. »

Je me rendais compte de deux choses en disant cela : la première étant que je le vouvoyais alors que lui m'avait jusque là tutoyais dès le départ ; la seconde étant que je devais peut-être paraître un peu hautain dans ma manière de m'exprimer, car je n'étais vraiment pas habitué à certains de leurs moyens technologique, si du moins l'on pouvait parler de technologie…

Bon, au moins, je ne suis pas tombé sur un colosse sans cervelle, sa façon de raisonner est intéressante, et j'avoue que je craignais un peu l'idée politique, même si elle était plus que probable. On ne cherche pas à empoisonner deux maîtres sans qu'il n'y ait une histoire de pouvoir derrière.

«Concernant le poison, je doute fortement que la personne espérait parvenir à ses fins avec une telle méthode. Le maître de K'ien est un esprit, ce n'est que du vent dans une enveloppe de cuir, aucun poison n'aurait jamais pu l'atteindre, ou alors la cible était un membre de son personnel, quelqu'un que sa tenue aurait touché par la suite, d'ailleurs j'ai cru comprendre que c'était ce qui s'était passé, que l'une de ses assistantes s'était retrouvée à l'hôpital. Quant à Ken, il a des capteurs relativement évolués, il était peu probable qu'il existe un poison qu'il n'aurait pas reconnu par simple odorat sans que ça ne l'atteigne...»

Je ne sais pas s'il voit où je veux en venir, mais pour ma part, la théorie qui consistait à ce que les Maîtres se réunissent pour les piéger par le biais de cette histoire de poison était plus que probable.

Je ressors le dossier que j'ai pris avec moi contenant toutes les informations que j'ai pu récolter sur cette affaire, je sais que l'assassin leur a parlé à un moment, il s'agissait d'une voix d'homme, mais peut être avait-il modifié sa voix pour ne pas être reconnu, à Cerclon tout est possible. Je repense surtout à ce qu'a dit Rtas sur le fait que quelqu'un a du emmener cette lettre auprès des maîtres, ils ne contrôlent donc pas ce genre de chose? Même si le poison se trouvait dans la lettre et non dans l'enveloppe, normalement les services chargés de traiter le courrier auraient du s'en rendre compte. Chaque lettre demandait à l'autre maître de venir à un endroit bien précis de Cerclon, était-il possible que des membres mêmes du personnel de chaque maître soit impliqué?

«Pour Ken, je crois que le service du courrier est géré uniquement par des machines, il est possible que ce gars ait trouvé un poison qui passe outre les détecteurs, mais pour K'ien normalement, il doit avoir des employés en chair et en os, et ils doivent bien avoir un service qui contrôle le courrier...» je lève la tête vers le colosse, c'est vrai qu'il est grand quand même, je vais finir par me choper un torticoli «Tu penses qu'il y a quelqu'un d'infiltré chez l'un des maîtres et qui aurait filé un coup de pouce pour que cette lettre arrive à destination?»

'Tin ça craint si on doit en plus enquêter au sein même du quartier général de K'ien, on n'est pas dans la m... hum. Bon, prenons une profonde inspiration et réfléchissons, déjà, essayons de nous renseigner chez les herboristes, de ce que l'on sait, le poison a principalement pour but de déshydrater totalement sa victime, jusqu'à absorber toute eau dans l'organisme pour entraîner la mort, mais le processus est très long et il semble assez simple de contrer ces effets. Hors, si ce poison aurait pu tuer Neythen qui, malgré quelques morceaux de métal par ci par là, est principalement humain, cela aurait été totalement inefficace sur Hilde - d'ailleurs, il a touché la lettre et n'a rien eu. Il devenait difficile de savoir quel maître était réellement visé: l'un, l'autre, ou les deux?

«Il ne doit pas y avoir beaucoup d'herboristes à Cerclon qui ont des plantes, graines ou autres capables de créer un poison qui absorbe toute l'eau du corps. Commençons par là. Vu ta tête, si tu caches ton insigne, tu ne devrais pas avoir de mal à te faire passer pour un type louche qui cherche à empoisonner quelqu'un. Je vais faire de même de mon côté, regarde. Dans cette rue, ils sont deux, ils doivent se faire concurrence d'ailleurs, je m'occupe de celui du fonds, toi de celui là... et vois si tu arrives à lui tirer les vers du nez»

Je m'arrête un instant, espérant que je ne le vexe pas en donnant ce qui pourrait presque paraître pour un ordre

«Euh... enfin si tu es d'accord hein? Va pas croire que je t'impose quoi que ce soit!»

Si je pouvais éviter de me le mettre à dos, ce serait bien, non parce que quelque chose me dit que s'il s'énerve, je ferai pas long feu! Je le fixe d'un air un peu intrigué, mine de rien, je ne lui ai même pas demandé s'il y avait une façon particulière de lui parler, tellement l'habitude d'agir de la même façon avec tout le monde que bon... Ajustant ma veste noire, j'avoue qu'avec ma dégaine, il suffirait que j'assombrisse un peu mes traits tout en parlant de manière vulgaire - j'ai souvent vu des mecs faire en boite de nuit - je pourrais passer pour un ptit con de blouson noir. Mais lui, est-ce qu'il serait capable de se faire passer pour un type qui veut assassiner quelqu'un? Certes, il doit avoir pas mal de vies à son compteur vu sa dégaine, mais entre tuer un ennemi parmi d'autres dans une guerre, et tout programmer à l'avance pour exécuter une seule et unique personne, y'a un fossé

Les mots de ce Dolhan résonnait dans ma tête, et mon cerveau semblait analyser la moindre information importante pour la conserver en mémoire. Il était pour moi nécessaire de me souvenir des détails pouvant paraîtere comme insignifiant, car de toute évidence j'avais besoin d'un maximum d'information possible si je voulais être certain de pouvoir mener à bien cette enquête… Mais quelque chose qu'avait dit mon coéquipier avait fait tourner mon sang un peu plus vite, et la circulation sanguine aurait tout aussi bien pût être inversée que j'aurais trouvé cela tout autant agréable.

« Je vais passer outre ce que je pourrais considérer comme une insulte concernant mon apparence, et je vais prendre sur moi en ce qui concerne le fait que je pourrais vouloir empoisonner quelqu'un. » Il avait bien dû remarquer que mes poings c'était refermés d'eux-même, et je devais prendre sur moi pour ne pas lui faire ravaler ses paroles. Si il y a bien une chose que je ne pouvais supporter, c'est que l'on puisse me considérer comme un lâche, et je ne pouvais exclure l'envie qui me dictait de lui prouver que je n'avais pas besoin de poison pour lui faire comprendre que je pouvais éliminer quelqu'un.

Je laissais un souffle rauque sortir d'entre mes mandibules, préférant faire abstraction de ce qu'il venait de se passer. Après tout il n'avait probablement pas dit cela en mal, mais uniquement pour me faire comprendre que si l'envie me prenait, je n'aurais aucun mal à me procurer une telle méthode de lâche. Après, même si j'en doutais fortement, quelqu'un connaissait les Sangheilis saurait qu'ils ont trop d'honneur pour se permettre d'employer de telles méthodes, alors même si cela se voyait qu'il m'avait froissé, je m'avancais en direction de cet « herboriste ». Je n'allais toutefois pas faire selon ce que m'avait suggéré ce Dolhan, préférant simplement utiliser une méthode efficace quelque soit les circonstances. Et si en plus il s'agissait du bon vendeur, je préférais éviter de me faire empoisonner pendant que j'aurais une seconde d'inattention…

Une fois le pas de la boutique dépassé, je venais saisir mon Plasma Repeater, maintenant celui-ci à une main devant la tête du vendeur qui se trouvait derrière le comptoir, commençant à faire tourner le générateur pour que la décharge soit prête à partir au moindre mouvement suspect. Je n'étais pas vraiment capable de dire ou non si cet individu avait l'air digne de confiance ou non, et je n'étais pas capable de faire preuve d'objectivité le concernant dans la mesure où son apparence était celle d'un Humain, bien qu'il ne l'était peut-être pas après tout…

« Le générateur de cette arme à plasma étant déjà en état de fonctionnement, je doute fortement que vous ayez le temps de tenter quoi que ce soit, et je n'aurais qu'à presser un peu plus la gâchette pour que la décharge vienne faire fondre votre boîte crânienne. Alors peut-être pouvez-vous me dire si vous êtes au courant de quoi que ce soit en ce qui concerne la tentative d'empoisonnement des maîtres du miroir ? » Je me voulais peut-être direct, mais je n'avais pas de temps à perdre avec du menu-fretin. « Par exemple, si quelqu'un vous aurez acheté un poison capable de dissoudre entièrement l'eau d'une enveloppe charnelle. »

Un assassin dans la ville [PV Rtas] Vadumeeexclamatifcopie

Je l'entendais déjà bégayer, aussi je le laissais donc embrasser le canon de mon arme pour lui faire comprendre que je n'avais pas de temps à perdre. Il n'avait peut-être pas encore remarqué que j'étais un Sanctuari dans la mesure où je n'étais même pas certain qu'il est pût voir autre chose que le générateur de mon fusil à plasma tourner et procréer des étincelles prêtes à venir se loger entre ses deux yeux.
« J-Je… J'ai vendu quelque chose de ce genre à quelqu'un, oui ! M-Mais je n'avais pas assez de poison pour lui à ce qu'il m'a dit, a-a-alors il a dit qu'il irait voir ailleurs pour s'en procurer plus… »
Il m'avait l'air sincère, bien que je regrettais presque de sentir une odeur désagréable s'échappait de lui, à moins qu'il s'agissait peut-être de son odeur naturelle… Je reculais légèrement le canon de mon arme, comme une récompense pour avoir répondu à une première question, bien que si l'envie m'en prenait je pourrais encore faire éclabousser le comptoir de son sang.

« A quoi ressemblait-il ? » Lui demandais-je, ma voix masquant parfaitement le bruit du générateur de mon arme tellement je paraissais énervé, alors qu'en réalité je ne faisais cela que dans l'unique but de l'intimidé.

« J-Je ne sais pas… Il masquait son visage alors je n'ai pas pût voir à quoi il ressemblait… Mais il était de taille moyenne et de corpulence normale, c'est tout ce que je peux dire. »

« Soit… » Disais-je en relevant le canon de mon arme, arrêtant la rotation du générateur de mon fusil à plasma. « Pour votre coopération, je vais laisse libre pour cette fois. Mais il n'est pas à exclure que je revienne par ici ultérieurement… » Déclarais-je d'un ton nonchalant.

Je rangeais donc mon arme dans mon dos, celle-ci venant s'aimanter contre mon armure alors que je me retournais, gardant toutefois un œil attentif sur l'individu au moindre geste suspect. Mais au moins il semblait rester calme, de toute manière qu'importe le poison, le temps que celui-ci fasse effet j'avais largement les capacités de le tuer, alors il serait folie que de vouloir m'affronter.

Je sortais donc de la boutique, attendant mon coéquipier. De toute évidence je n'avais pas appris grand chose, et j'espèrais que mon collègue aurait eu plus de chance que moi, même si je ne l'espérais pas trop. Mais d'une certaine manière, si l'assassin n'avait pas eu assez de poison chez l'herboriste que j'avais visité, il n'était pas impossible qu'il soit allé chez le concurant afin de se procurer la dose nécessaire. Par la suite, il pourrait être intéressant de se rendre dans une usine de production de pièce mécanique, car de toute manière il fallait ce genre de matériaux pour pouvoir manipuler l'espace-temps. Sauf si il s'agissait là de sorcellerie comme on avait tendance à en avoir sur l'Entre-Monde… Peut-être qu'il y avait un recensement des pouvoirs ? Et si non, je notais dans un coin de mon esprit cette idée pour l'exposer au Prétorien, ainsi il serait plus facile d'identifier des individus.

Et merde... sans le vouloir, j'ai carrément insulté le géant! Oui forcément, j'avais totalement zappé que pas mal de gens voyaient le poison comme l'arme des lâches, je mettais les mains devant moi en signe d'excuse

«Oui non, je ne sous-entendais pas que tu pourrais le faire! Je dis juste que les humains sont bêtes et qu'un être un peu différent à vue d'œil, ça suffit pour se dire qu'il peut faire tout et n'importe quoi! Je...»

Je sens que je m'enfonce, je passe juste ma main dans mes cheveux alors qu'il se dirige vers la boutique

«Vraiment désolé»

Ouais... pas commode le colosse... bon, je préfère qu'il fasse à sa manière, je vais éviter de lui dire à nouveau ce qu'il pourrait faire ou non, de toute manière, c'est un sanctuari, donc il a suffisamment de matière grise pour savoir ce qu'il fait... j'espère. Je me dirige donc vers l'autre herboristerie, je décoiffe mes cheveux et remonte le col de ma veste, oui j'ai l'air con mais bon. Je rentre, sans jeter un regard sur la marchandise et je pose mes coudes sur le comptoir

«Hey... viens là...» le gars me regarde d'abord d'un air un peu suspicieux puis s'approche de manière à ce qu'il soit le seul à m'entendre, de là, je lui attrape le cou comme si je voulais l'étrangler, c'est que j'ai de la poigne

«Je vais faire court, tu réponds juste par oui ou par non. J'ai besoin de dézinguer un être de l'eau, seulement voilà, il est un peu trop bien protégé à mon goût, seulement cet abruti adore lire des magazines de charme, il a de nombreux abonnements... j'aurais besoin d'un poison qui puisse se coller sur du papier si tu vois ce que je veux dire?»

Le gars hoche frénétiquement la tête d'un air un peu paniqué, et il tend son doigt vers ma main pour que je le lâche, je desserre à peine mon étreinte

«J'ai... ce qu'il vous faut... un poison sous forme de poudre qui... qui lorsqu'on le touche ou le respire, déshydrate totalement, ça absorbe toute l'eau du corps... pour un être aquatique, ce sera parfait, ça le tuera encore plus vite qu'un humain»

Ben tiens...

«Intéressant... et t'en as déjà vendu au moins? Que tu me files pas de la camelote expérimentale?»
- «Oui... il y a deux semaines... un gars en avait besoin, il en voulait beaucoup car il devait envoyer beaucoup de lettres... il a presque vidé mon stock, mais... mais il m'en reste pour vous!! je vous jure!»

Je penchais la tête sur le côté «Combien?»
- «50 pims le gramme... avec un gramme, vous pouvez empoisonner une lettre!»
- «50 pims le gramme? Tu te fous de moi?»
Je resserrais mon étreinte avant de reculer et le lâcher brutalement, on voit la trace de mes doigts sur son cou

«Je vais plutôt voir ce que ton concurrent me propose»
- «Attendez attendez: Vous êtes dur en affaire, 30 pims le gramme, je vous jure que je peux pas faire mieux!»
Je me dis que ce serait pas mal de remettre un échantillon de ce poison aux autorités, puis finalement, je me rapproche

«Ok, ça marche»

Il affiche un large sourire et revient avec une petite poche hermétique contenant une petite poudre grise, il me la tend avec un masque et une paire de gants
«Cadeau de la maison, c'est pour pouvoir le manipuler sans risque»
«Trop aimable... dis moi, il ressemblait à quoi ton dernier client, y'a moyen que je le contacte? j'aimerais bien savoir si ça a marché...»

Je rapproche de nouveau ma main et il recule, pas fou le bougre, il a compris que je cherchais à l'agripper à nouveau

«Un homme de taille et corpulence moyenne, je sais que je l'ai vu souvent dans le coin, mais je crois que c'est juste un larbin car il n'arrêtait pas de dire «le boss sera content»... je crois qu'il est assez connu dans une taverne dans la rue de la Veille d'Argent plus loin...»

Un sourire se dessina sur mes lèvres et je glissais le petit sachet dans la poche intérieure de ma veste avec précaution après l'avoir emballé dans les gants et le masque pour plus de sureté

«Ben tu sais quoi? J'enquête actuellement sur ce gars qui a utilisé ton précieux poison pour essayer d'assassiner deux maîtres du miroir! Donc, si tu veux pas que je balance aux autorités que c'est toi qui a vendu ce poison... je suppose que tu ne verras pas d'inconvénient à ce que je garde cet échantillon... gratuitement?»

Le teint du vendeur a étrangement viré au blanc et il a juste hoché la tête avant de se préparer à prendre une arme. Je sors rapidement l'ordre de mission pour lui prouver que je ne mens pas, et là... il est carrément devenu vert

«Fichez moi le camp! J'y suis pour rien de ce que font mes clients avec mes produits!»
- «Effectivement, cependant je suis pas sur que ce soit très légal de vendre ce genre de produits! J'en toucherai un mot aux sanctuaris qu'ils viennent voir un peu ton arrière boutique!»
- «Non ça va c'est bon! Gardez la picalo, cadeau de la maison, mais dégagez!»

Sage décision. Je fais donc demi-tour et me dépêche de rejoindre Vadum qui semble avoir également terminé

«Bon, apparemment notre homme a du venir dans la boutique où tu étais non? On doit avoir à peu près les mêmes renseignements, regarde, j'ai obtenu un échantillon du poison, apparemment ça s'appelle de la picalo et le gars qui en a acheté serait un homme de main, puisqu'il l'a acheté pour son «boss». Il trainerait dans une taverne au niveau d'une rue un peu plus loin... ça te dit de boire un verre? Je te l'offre pour m'excuser de t'avoir insulté...»

Oui, je rame pour me rattraper, j'espère qu'il ne m'en veut vraiment pas

«Tu as eu d'autres infos?»

Suite à mon investigation forcée, j'avais alors retrouvé ce Dolhan Aulendil entre les deux boutiques où nous avions agis séparément. Il m'exposait alors ce qu'il avait eût l'occasion de découvrir, et me demandait ensuite ce que moi j'avais pût savoir à ce propos. Mais pour l'instant, j'analysais surtout les informations qu'il me fournissait, constatant qu'il avait eût plus de chance que moi quand à l'enquête. Peut-être que j'avais aussi été un peu trop expéditif durant mon interrogatoire, et je prenais donc note de ne pas refaire une telle erreur par la suite. Autrefois, je n'avais toujours été qu'un outil de destruction, pas un sérum de vérité, alors il allait falloir que j'adapte certaines de mes méthodes à celles des humains, et cette simple idée me dégoûtait.

« Je n'ai point eût vent d'informations plus intéressantes. » Je disais ça d'un ton relativement froid en comparaison de celui que j'employais de coutume, mais ce n'était pas contre mon interlocuteur, plutôt envers mon incompétence. « Comme vous l'avez si bien dit, il s'agissait d'un homme de corpulence et de taille moyenne, mais celui-ci masquait son apparence. En soit, je pense que cet individu ne nous intéresse plus vraiment désormais. »

Je relevais doucement la tête, mon visage étant parfaitement visible sous la lumière du jour, et l'homme en face de moi avait probablement la possibilité de percevoir clairement la cicatrice qui me valait le surnom de demi-mâchoire. Actuellement, je méditais sur ce que nous avions la possibilité de faire. Nous aurions effectivement pût nous rendre dans le bar dont il me parlait, comme j'aurais parfaitement pût essayer de soutirer un peu plus d'informations à l'homme qu'il venait d'interroger. Non pas que je ne lui faisais pas confiance, mais plutôt que ce marchand était peut-être de mèche avec l'organisateur de cette tentative d'assassinat. D'un autre côté, si il m'était possible de mettre la main sur celui qui avait créé une telle histoire, tous les noms qui lui étaient liés allaient forcément tomber, de ce fait il serait probablement plus intéressant de retrouver directement cet homme afin d'avoir la liste complète. Enfin, pour cela encore fallait-il que nous parvenions à le trouver, et je devais admettre que nos pistes étaient pour l'instant bien trop limitées.

« Je n'ai point pour habitude de boire durant mon service. » Déclarais-je d'un ton froid, comme si il venait encore une fois de m'insulter sans le vouloir, mais cette fois-ci je reprenais bien plus rapidement d'un ton nettement plus amical. « Mais je vais cette fois-ci faire une entorse aux régles pour retrouver le reponsable de cet assassinat. »

Je tendais alors une main en direction de la rue afin de faire signe à mon coéquipier de me montrer le chemin pour se rendre au bar. Non pas que j'avais spécialement envie de m'abreuver, en particulier si c'était pour ressentir les effets du fluide dont les humains avaient tendance à abuser, plus connu sous le nom d'alcool, mais si il s'agissait là d'une piste potentiel, il était nécessaire que nous puissions l'exploiter, et je décidais donc de me fier aux informations que mon partenaire avait pût recevoir. Ainsi donc il y avait quelqu'un de plus haut placé dans l'attentat à l'égard des maîtres du miroir ? Cela me paraissait logique d'une certaine manière, car il était peu probable qu'un quelconque individu aurait pût réussir quelque chose d'aussi conséquent, en particulier puisque cela impliquait non pas un mais deux maîtres. D'ailleurs, avec du recul, je me demandais comment l'on avait pût réussir à réunir deux d'entre eux au même endroit. Est-ce que cela était simplement prévu par eux-même ? A ce moment là l'assassin avait dû être au courant de cette rencontre, et il devait donc faire parti du personnel de l'un d'entre eux. Ou alors il c'était arrangé pour qu'ils se rencontrent à cet endroit, mais à ce moment là il devait bien y avoir un registre, quelque chose qui permettrait de savoir qui aurait pût organiser une telle rencontre. Peut-être que je me posais trop de question, et peut-être aussi que je faisais fausse route, mais je gardais cette théorie pour plus tard, si la piste sur laquelle nous nous rendions ne donner rien.

Sur le chemin, je préférais énoncer le plan que j'avais en tête afin d'être certain que tout se passerait sans encombre. Passant près d'une ruelle, je commençais donc par m'emparer d'un long morceau de tissu que je passais autour de mon cou afin de me donner une apparence plus… sale, comme si je voulais me faire passer pour un malfrat. Mais le réel but de ce geste était surtout de dissimuler le miroir qui prouvait que j'étais un Sanctuari et qui me permettait de rejoindre la caserne où que je sois. Continuant de marcher à l'allure de mon compagnon, je lui énonçais donc mon idée.

« Il faudrait que nous nous fassions passer pour des personnes ayant rancœur à l'égard des maîtres du miroir, cela afin d'attirer l'attention du groupe leur ayant porté atteinte. » Dit ainsi, je savais très bien que cela paraissait particulièrement simple. « Bien entendu, il va falloir que nous jouions le jeu suffisament longtemps pour rencontrer la personne la plus hautement placée dans cet organisme, si organisme il y a. » Car après tout, nous n'étions même pas certain qu'il s'agissait d'un groupe important, et peut-être que tout cela n'était qu'un coup de chance d'un gang sans réelle importance. « Si tu as des objections, fais-moi en part discrétement à l'intérieur, mais entrons :nous arrêter maintenant serait suspect. »

Car effectivement, entre-temps nous avions fini par arriver au devant de l'établissement, et nous arrêter devant l'enseigne nous aurait fait passer pour autre chose que des individus décontractés, et surtout nous n'aurions pas eu l'air d'être des habitués de ce genre de bar. Bien entendu, il y avait peu de chance que l'on puisse me reconnaître comme un habitué de cet établissement ci dans la mesure où j'étais loin de passer inaperçu, mais il fallait au moins que l'on puisse penser que nous étions du genre à nous rendre régulièrement dans ce genre d'endroit afin de boire. Pour le reste, je ne pouvais espérer que deux choses : que mon équiper serait soit d'accord avec moi, soit qu'il aurait quelque chose de plus intéressant à proposer. Mais pour l'heure, j'avais toujours pensé que la meilleur façon de détruire un organisme était de le détruire de l'intérieur, là était l'un des nombreux enseignements que j'avais appris à l'époque où j'étais encore un SpecOps…

Faire semblant d'avoir une dent contre les maîtres? Avec les récents évènements sur l'Entre-Monde, ce n'était pas bien difficile. Même s'il était normal qu'ils ne se soient laissés débordés par les évènements, il était facile de leur mettre la responsabilité sur le dos.

J'avais donc juste hoché la tête au plan de Rtas que je trouvais bon... même s'il était peu probable que le gars vienne nous voir pour nous recruter, mais peut être que l'homme de main voudrait vanter ses mérites? En poussant la porte, je déclarais, comme si nous continuions notre conversation, sans crier, peut être même en murmurant un peu

«Non mais j'ai trop la rage! Ce bouffon d'elfe même pas fichu d'obtenir vraiment gain de cause auprès de Gwendal! C'est à peine si on a vraiment pu payer les réparations des Fumerolles quoi! Ça pue encore de partout! S'il s'occupait de son quartier plutôt que de la greluche du Sanctuaire au moins, on aurait des résultats!»

Ça me fend le cœur de parler ainsi de dame Aliénor et de Maître Eönwé, et si jamais elle l'apprend, j'ose espérer que la capture du type qui a tenté d'assassiner son ami me permettra d'avoir gain de cause à ses yeux et qu'elle comprendra que j'ai menti... nous allions nous assoir à une table, faisant semblant de nous taire le temps que la serveuse prenne notre commande, simplement une bière pour ma part, puis je me penchais vers Rtas comme si je ne voulais qu'il n'y ait que lui qui entende, mais évidemment, mon ton était suffisant pour quelques péquenauds autour nous entendent

«Non mais je t'assure! Apparemment, ils ont juste discuté fric dans leur réunion! Même pas de ce qu'il y avait vraiment à faire pour ne pas que ça se reproduise, et les odeurs, c'est qui qui se les ai coltinés dans les Fumerolles hein? C'est nous! Et tout ce que ce crétin d'elfe a pu faire, c'est se crêper le chignon avec le boss de Magna! Je te leur aurais envoyé une bonne bombe dans la gueule moi, au moins hop! Deux maîtres en moins d'un coup!»

La serveuse arriva, et une fois de plus, je m'arrêtais de parler, lui lançant même un regard suspicieux comme si je la soupçonnais de nous écouter, mais en un rapide coup d'œil dans la salle, je remarquais qu'il y avait bien quelques chuchotements... est-ce que notre gars était bien là? Est-ce qu'il nous avait entendu? En attendant, il fallait que je vois la manière dont Rtas allait réagir, et je priais pour qu'il soit bien au courant de cette histoire du quartier de Magna qui s'était effondré sur les Fumerolles, mais bon, si c'est un Sanctuari, c'est qu'il vit quand même dans l'Entre-Monde, et dans ce cas, comment il pourrait ne pas savoir?

J'entendais ce que me disait ce Dolhan Aulendil et j'essayais de savoir clairement de quoi il pouvait bien s'agir. Il me semblait avoir entendu une histoire similaire, aussi je faisais rapidement le rapprochement avec celle-ci, supposant qu'il me parlait bien de cet incident qui était survenu il y a quelques temps maintenant. Malheureusement, je n'étais en fonction que depuis peu, et je devais admettre ne pas être encore clairement au courant de tout ce qu'il se passait dans cette cité, sans parler que j'étais alien d'action, aussi je n'étais pas réellement du genre à m'intéresser à tout ce qui ne touchait pas vraiment cette part de comportement des races intelligentes. Néanmoins, pour que tout cela fonctionne correctement, il allait falloir que je joue convenablement le jeu, premièrement car je n'étais pas du genre à vouloir faire rater un plan, et deuxièmement car il s'agissait justement de celui que j'avais eu.

Je m'étais donc assis à la table qu'avait choisit mon équipier pour cette mission, et j'avais bien cru que mon poids allait faire céder la chaise. J'écoutais alors ce qu'il disait, et à peine avait-il terminé que je frappais d'un coup sec sur le meuble entre nous, la force que j'y avais mis n'était pas suffisante pour briser le bois, mais cela avait été suffisant pour retentir au milieu du vacarme, bien que j'avais eu l'impression que certaines discussions c'étaient terminées suite à notre arrivée.

« Achever deux de ces personnes qui se proclament comme Maîtres ne seraient pas suffisant ! » Il m'était étrange et désagréable de m'exprimer de la sorte, sans aucune fierté ni noblesse dans le timbre de ma voix, mais il allait falloir que la mise en scène soit parfaite si nous espérions quelque chose. « Ce qu'il faudrait réellement, c'est un renversement du pouvoir, une mobilisation du peuple pour faire changer les choses ! Ces faux Maîtres sont aveuglés par leur propre pouvoir et leur fortune, mais si le bas-peuple se mobilisait, nous serions capable de bien plus qu'eux ! »

Véritablement, il n'y avait pas plus désagréable pour moi que de me mettre à parler comme les Humains. Je ressentais déjà mon honorable sang Sangheili bouillir à l'intérieur de mon corps, et il était probable que quiconque me provoquerait goûtterait simplement à la rage de mes origines. Je considérais cela comme un déshonneur en réalité, mais c'était une chose nécessaire si je voulais instaurer une paix factice dans cette ville, car même si j'en venais à éliminer la source de cette affaire, cela ne ferait jamais disparaître totalement le mal qui vivait chez les Hommes.

La serveuse revînt alors, et tout comme mon équipier j'avais pris ce qu'il avait appellé une « bière ». J'avais entendu maintes et maintes fois des gens parler de ce breuvage, mais jamais je n'avais eu l'occasion d'y goûter, sans doute car mes origines faisaient que je n'avais pas véritablement envie de connaître les cultures des Humains. Malgré tout, il allait falloir que je surmonte cette épreuve pour mettre un terme à toute cette mascarade, et je remarquais alors que le récipiant qui m'était fourni était plus grand que celui de ce Dolhan. La serveuse n'avait-elle pas voulue me froisser ? Ou bien avait-elle simplement devinée qu'au vue de ma corpulence il était nécessaire que je m'abreuve plus que les Hommes ? Qu'importait réellement, je n'étais pas là pour ça de toute manière, et je portais simplement ce fluide nauséabonde à ma mâchoire, laissant celui-ci couler au fond de ma gorge. Au moins, cela était rafraîchissant, même si j'avais bien souvent déjà froid sur ce monde qui était à une température bien inférieur à Sanghelios. Je déposais alors violemment cette « chope » sur la table, regardant mon compagnon d'arme droit dans les yeux.

« Tu as dû entendre parler de cette affaire avec K'ien et Ken, dommage que ça n'est pas fonctionné, car cela aurait été le moment parfait pour frapper un grand coup et s'en prendre aux autres Maîtres ! » J'avais entendu un certain silence s'instaurer dans la pièce, et quelqu'un qui murmurait derrière nous. Je me retournais alors vivement pour le dévisager, mais dès lors il ne pouvait qu'être réduit au silence en voyant mon regard haineux, le fait qu'il soit Humain aidant parfaitement à cette scène.

Peut-être que certaines personnes allaient se lever et suivre le mouvement de ce que nous disions. Au moins, je pourrais facilement remplir mon cota de détenus, et je me disais qu'il s'agissait d'une bonne chose que de ne pas encore être un Sanctuari très connu, au moins cela me permettait de pouvoir jouer un jeu qui, je l'espérais, fonctionnerait…

Il m'était plus difficile de parler de Maître Eönwe et de Dame Aliénor que de Ken ou K'ien, aussi lorsque Rtas bifurqua sur cet incident, nous en étions au compte de 4 Maîtres contre qui nous avions un grief. Je faisais tourner ma chope entre mes mains en hochant vigoureusement de la tête lorsqu'il parlait de la tentative d'assassinat qui avait échoué, et je haussais alors les épaules

«Il faut croire que pour K'ien, ça a été plus efficace que prévu! Il s'est barré à ce qu'on dit et déjà ce miroir se retrouve sans Maître! C'est une bonne chose et je suis sûr que cette tentative y est pour quelque chose! Il a eu la trouille! Voilà ce qu'il faut faire! D'ailleurs, t'es au courant que deux autres Maîtres ont déjà rappliqué depuis? Il paraît qu'un chat de gouttière a pris la relève sur Li et un mec que personne ne connait s'occupe de Touen maintenant! »

Je portais ma bière à mes lèvres et je finis par repérer sur le côté un homme qui jetait un regard dans notre direction à plusieurs reprises, mais je prenais garde de toujours fixer le Sangheli pour ne pas que ça paraisse suspect. Malgré tout, je tournais la tête vers l'homme en question en fronçant les sourcils

«Quoi? Tu veux ma photo?»

Il sursauta un peu et se tourna de nouveau vers sa boisson alors que je baissais volontairement le son pour continuer ma conversation avec Rtas, normalement, quelqu'un qui se fait surprendre à être écouté ne va pas parler trop fort pendant quelques temps

«Non mais je te jure, en plus il parait que la panthère de Li est du genre tête brûlée! Pas mieux que Ken qui se prend des cuites dans les auberges! On fout vraiment n'importe qui comme Maître maintenant! C'est n'importe quoi! Moi je te le dis, et je suis d'accord avec toi, faudrait déclencher un truc pour que les Maîtres se réunissent à nouveau tous ensembles pour leurs fichus conseils qui servent à rien, et là boom! On fait quelque chose comme ça on les choppe tous en même temps!»

Mais comment on peut avoir des idées pareilles? Ça m'échappe Je me dis qu'il faudrait vraiment être con pour oser essayer quelque chose contre les Maîtres lorsqu'ils sont en plein conseil, la sécurité n'est plus maximale à ce niveau là! M'enfin bon, il faut croire que ça marche car finalement, le gars que j'ai hué ce lève et s'approche du bar. Il finit par se déplacer jusqu'à nous et dépose deux autres chopes de bière devant chacun de nous

«Alors les gars... on fait partie de ceux qui estiment que les Maîtres ne savent pas faire leur boulot?»

Je grimace légèrement en le regardant de haut en bas

«Tu veux quoi toi? T'es un Sanctuari c'est ça? Que je sache, c'est pas défendu de se plaindre!»
- «Oh non.. non.. je ne suis pas Sanctuari bien au contraire. J'ai pas pu m'empêcher de vous entendre parler de ce petit souci qui a opposé K'ien et Ken... T'as la voix qui porte mon gars! Tu devrais faire gaffe!» dit-il à l'attention de Rtas. Je haussais alors un sourcil amusé en me tournant vers lui

«Tu devrais pas lui parler comme ça, mec. Faut pas manquer de respect à mon pote!»

Ce qui était totalement vrai, et je suppose qu'inconsciemment, j'ai lancé un appel à Rtas pour se permettre de s'énerver après ce gars s'il en avait envie, après tout.. même si c'était probablement le gars qu'on cherchait, de quel droit se mêlait-il de notre conversation hein? Faut rester réaliste après tout, et je pense que le Sangheli pourrait apprécier un léger défoulement? Enfin je ne le connais pas vraiment aussi, peut être simplement qu'il trouverait ça encore plus déshonorant de s'emporter?

J'écoutais ce que disait mon coéqupier avec une certaine attention : il fallait que je trouve quoi répondre après cela, et je devais admettre que mon côté guerrier m'empêchait un peu de me montrer réellement agressif et sans un aucun honneur, mais heureusement j'imaginais que ma carrure imposante me donnait un certain côté effrayant pour les gens qui se trouvaient dans cet établissement. Après, cela ne faisait pas tout, et lorsque j'avais remarqué que ce Dolhan s'adressait à quelqu'un se trouvant derrière nous, j'avais instinctivement tourné le regard afin de voir de qui il pouvait s'agir. Un homme à apparence humaine, mais dans ce monde il était assez difficile de savoir qui était réellement Humain ou qui avait simplement une morphologie proche de celle des Hommes. De toute évidence, nous n'étions pas un groupe qui devait être très rassurant car l'individu avait simplement détourné le regard en se concentrant sur son breuvage amer qui devait être le même que le neutre. D'ailleurs, je portais de nouveau mon attention sur ce qui s'appellait une chope, saisissant celle-ci afin de faire écouler ce que les pleutres nommaient comme de la « bière », laissant le fluide froid s'écoulait au fond de ma gorge en me laissant une sensation étrange au fond de l'estomac. Il me faudrait peut-être un certain temps pour m'habituer aux cultures des autres peuples, mais je n'avais pas vraiment le choix de toute façon.

« Face à un conflit d'une certaine ampleur, ceux qui se proclament comme Maîtres seraient tout simplement démunis, ils ne vivent que de leur confort sans vraiment savoir ce qu'est la vie au-delà de leur magnifique demeure ! » Malheureusement, je craignais un peu que ce que je disais soit vrai : rares sont les dirigeants qui connaissaient réellement l'horreur des situations de leur peuple. Au moins, je me disais que cette petite du miroir de Li avait cette qualité que je trouvais que les autres ne possédaient pas, mais saurait-elle quoi faire face à un réel conflit ? « Donner un coup de pied dans la fourmilière serait, comme tu l'as si bien dis, le meilleur moyen de faire changer les choses. »

Je pouvais alors rapidement voir deux récipiants de « bière » être déposé sur notre table, et j'avais tourné la tête vers celui qui venait de les déposer. De toute évidence, ce n'était pas là serveuse de tout l'heure dans la mesure où elle ne nous avait pas entendu passer une autre commande, et il s'agissait en réalité de l'homme que nous avions regardé l'espace d'un instant. Essayait-il de nous amadouer avec un peu d'alcool ? Si cela pouvait marcher avec certaines personnes, cela n'irait jamais fonctionner avec quelqu'un comme moi, et j'entendais alors mon équipier lui dire de ne pas me manquer de respect. A cet instant, je n'avais murmuré qu'un très vague « Je m'en charge. » avant d'ensuite balancer brusque mon bras sur le côté afin d'éjecter les deux chopes d'un revers, le verre se brisant sur le sol en répandant le breuvage sur le bois qui composait cette demeure. Je me levais alors rapidement, ce qui avait pour mérite de renverser ma chaise, et tout le bruit que je créé attirait forcément l'attention. Mais je ne comptais pas en rester là, j'attrapais alors cet humain de ma main gauche, saisissant sa gorge sans aucun mal en pouvant faire le tour de son cou d'une seule main, et je le soulevais alors du sol sans aucun problème. En soit, je n'aurais jamais eût à le lever très haut pour qu'il n'est plus pied à terre, un avantage d'être de belle constitution, mais cela ne m'empêchait pas de le soulever au-dessus de moi : heureusement que le plafond était haut, sans quoi son crâne aurait frappé contre celui-ci. Et autant ne pas faire dans la demi-mesure : ma main de libre venait attraper mon Plasma Repeater que je pointais alors dans sa direction. Je pressais alors légèrement la gâchette afin de faire tourner le générateur, ainsi je serais prêt à transformer son corps en passoir si il tentait quoi que ce soit de suspect…

« "Faire gaffe" ? Comme tu peux le constater je suis parfaitement à même de me défendre tout seul, et j'ai éliminé des créatures bien plus impressionantes qu'un pitoyable humain dans ton genre ou même encore que ces Maîtres. » J'aurais très bien pût faire référence au Gueta que j'avais affronté en voulant me rendre dans la ville d'Entre-Monde, mais celle-là était encore de petite envergure par rapport à toutes celles que j'avais pût rencontrer. « Aussi si tu as quelque à dire, parle sans te faire prier ! »

Je relâchais alors cet individu qui ne devait être qu'un larbin, et peut-être la chute était-elle un peu trop haute pour lui dans la mesure où lorsqu'il tomba au sol il s'écrasa lamentablement sans pouvoir se trouver sur ses deux pieds. Naturellement, le grabuge que je venais de causer avait attiré l'attention, certaines personnes s'étant même levés, probablement pour tenter de calmer le jeu, mais était-il possible de rendre le calme à un Sangheili enragé ? Non.

Un assassin dans la ville [PV Rtas]

Un assassin dans la ville [PV Rtas]

Re: Un assassin dans la ville [PV Rtas]

Re: Un assassin dans la ville [PV Rtas]

Re: Un assassin dans la ville [PV Rtas]

Re: Un assassin dans la ville [PV Rtas]

Re: Un assassin dans la ville [PV Rtas]

Re: Un assassin dans la ville [PV Rtas]

Re: Un assassin dans la ville [PV Rtas]

Re: Un assassin dans la ville [PV Rtas]

Re: Un assassin dans la ville [PV Rtas]

Re: Un assassin dans la ville [PV Rtas]