De quoi partir chasser le margoulin !

Franchement, il faudra dire au pretorien que le pistolet plasma, ce n’est vraiment pas pratique… Même après plusieurs jours, je n’ai toujours pas trouvée comment utiliser ce machin. J’ai bien compris qu’il faut appuyer sur la « détente » mais rien n’y fait. Layn pourra certainement me sauver la mise, il faudra que je me rende à l’arène pour des cours.

En attendant, il est préférable de m’équiper avec un matériel plus « conventionnel ». Partir à la chasse de la fameuse Kaname ne serait pas une bonne idée sans un armement correct. Et j’ai mon idée de ce qu’est un armement correct pour moi. Dans un premier temps, il me faut de quoi gérer une certaine distance entre ma cible et moi. D’où une visite impromptue au forgeron d’Ordae.

J’apprécie déjà ce forgeron, sa boutique semble, de l’extérieur, très bien tenue. Cela n’augure que du bon sur la qualité de ses armes. A mon entrée, je renifle une odeur agréable, très différente de l’odeur de charbon et de cendre que je m’attendais à trouver dans une forge. Ce forgeron m’est décidément bien sympathique. Je me dirige directement vers les étales d’armes. Les armures me paraissent trop lourdes ou trop encombrante pour le style de combat que je souhaite adopté basé uniquement sur ma vitesse et mon agilité acquise après des années intensives de danse. Après un petit tour de ce qui est proposé dans la boutique, je m’approche du comptoir et m’exclame :

Bonjour, il y a quelqu’un ?

Visiblement le forgeron était occupé sur une tâche demandant une grande concentration, la clochette ne l’ayant même pas distrait. Ses cheveux blonds reflètent un instant la lumière de son feu de forge lorsqu’il rentre dans la boutique. De ce que je peux entrevoir, même son atelier est tenu avec rigueur, cela m’inspire confiance en cet homme. Grand, musclé, en même temps on ne devient pas forgeron sans une bonne musculature, il me semble sympathique. Il m’accueille d'une voix calme :

- Bien le bonjour, que puis-je pour vous ?

Je suis à la recherche d’armes de jets pour partir à la chasse, un gros gibier… Je ne suis pas forcément très forte, il me faudrait une ou plusieurs armes avec une bonne capacité de pénétration. Qu’auriez-vous à me conseiller ?

De bon couteaux de jet ou des aiguilles en acier me semblent être un choix judicieux mais l’expérience du forgeron sera certainement de meilleur conseil que mon instinct de prêtresse.

En fin connaisseur de son arsenal, le forgeron écarte immédiatement certaines armes de jet de sa sélection. Il me propose ensuite d’utiliser un javelot certainement plus adapté pour la chasse au gros gibier. Mea culpa, je n’ai peut-être pas donnée toutes les informations à mon hôte qui n’hésites pas à me questionner sur le fameux gros gibier.

Qu'entendez-vous par gros gibier ?

Des personnes recherchées par les Sanctuaris dont je fais partie. Le machin fournis lorsqu’on prend nos fonctions n’est pas très pratique à mon gout. J’aimerai éventuellement ménager un effet de surprise en cachant ces armes dans mes manches.

Je lève un bras pour lui montrer la manche bouffante de mon kimono. L’effet de surprise sera certainement mon meilleur atout pour la capture de Kaname. Le forgeron continue de me présenter ces armes qu’il pense adapté à mes capacités physiques. L’arc pourrait être une arme intéressante mais son encombrement exclus d’office l’effet de surprise tout comme l’arbalète standard.

- Une autre solution que je peux vous proposer, si vous tenez vraiment à avoir une arme de jet, je peux contacter le technomage pour un enchantement et en connaître le prix. Il fait des prouesses, et vous pouvez lui demander par exemple de décupler la force de tir. Ou quelque chose comme ça. Qu'en dites-vous ?

Cela serait certainement la meilleure solution, mais ce sera surement trop cher pour ma maigre bourse.

Je soupèse l’aiguille entre mes mains. Elle est légère et semble parfaitement équilibrée. Je me tourne vers le forgeron et lui demande :

Est-il possible d’essayer un lancer ? Et un couteau de lancer aussi ? Ils pourraient être suffisant, mon objectif est de ramener mes proies vivantes en vue de leur procès, même si cela n’exclus pas qu’ils perdent un morceau.

Le forgeron me guida à travers son atelier dans une petite cour où trônait une petite cible pour le lancer. Attendant qu’il soit hors du champ de tir, j’essaye de saisir une aiguille de façon à pouvoir la lancer. Une fois une prise trouvée, j’essaye un premier lancer. D’un geste ample, je projette l’arme en direction de la cible selon une trajectoire rectiligne. L’aiguille n’atteint même pas la cible et se fiche dans la terre quelques pas devant moi. J’essaye avec une seconde aiguille qui atteint la cible mais rebondit dessus. Il va falloir que je travaille mon lancer.

Je récupère un couteau de lancer et le prend en main par la lame pour tenter un lancer rotatif. Cette fois la lame s’enfonce sans difficulté dans la cible trente bons centimètres à côté de l’endroit visé. Je m’avance vers la cible pour ramasser et récupérer mes projectiles.

Les sensations entre ces deux armes sont très différentes. Le couteau est plus facile à lancer à mon gout mais les aiguilles sont certainement d’utilisation plus discrète. Combien cela me couterait trois couteaux de lancer et un set d’aiguille comme celles-ci ?

Regardant plus en détail, je remarque la signature du forgeron gravée à la base de lame. La gravure subtile d’oiseau me donne envie de décorer ces lames forgées.

Est-il possible de graver les lames de couteaux pour leur donner un nom, Tsuri, Mizu et Kumo? A mon sens, cela éveille l’arme qui guide l’utilisateur. Je ne suis pas spécialement pressée, un délai ne me dérange pas.

Ayren s’approche pour me montrer un geste pour lancer correctement les aiguilles. Le secret du lancer semble résider dans le mouvement du poignet. Un mouvement permettant aussi facilement de faire glisser une aiguille d’une manche vers la main. En m’encourageant, il s’écarte pour que je retente un lancer. Appliquant ses conseils, je lance l’aiguille vers la cible. Mon tir atteint la cible où l’aiguille s’enfonce de presque toute sa longueur du fait de son pouvoir de pénétration plus élevé que le couteau.

Le forgeron énumère rapidement le prix des différentes armes qui m’intéresse et arrive à un total de 35 pims et qu’il m’offre la gravure. Un rapide calcul m’indique que je peux prendre l’ensemble sans vider mes économies. Avec un grand sourire, je réponds pendant que nous retournons dans la boutique :

Cela me va, je vais prendre l’ensemble.

Je tends ma carte pims à l’artisan pour payer mes achats et lui demande :

Quand pourrais-je venir chercher les couteaux gravés ? Cela ne me dérange pas d’attendre quelques jours. J’ai encore des achats à faire avant de commencer ma traque de toute façon.

Chasser Kaname, voilà une perspective amusante justifiant autant de préparation. Nous avons plutôt bien sympathiser lors de la sortie à la plage et j’espère qu’elle se montrera coopérative.