[Voilier 10] - Speed Dating - Sous le regard des étoiles

Témari n’était pas seule ce soir, à bord de son voilier, une silhouette enveloppée d’une cape semblait attendre à ses côtés. L’arcturienne trépignait sur son banc, son bateau s’approchait lentement mais sûrement de la région océanique où se trouvaient une douzaine de voiliers. Sur une mer calme, au cœur d’une nuit étoilée, Témari se dressa à la pointe du mât et parla aux navigateurs d’une voix enjouée.

-Chers cœurs solitaires, cette nuit vous est offerte pour rencontrer l’âme qui accompagnera votre voyage.

Une aurore boréale aussi improbable qu’élégante illumina la nuit.

-Une amie m’a rappelé comme il est triste de passer sa vie sans personne pour la partager. Parce qu’elle a sacrifié la sienne et son unique amour pour nous tous, cette nuit lui rendra hommage. Elle offre à chaque couple quittant la fête deux anneaux. Portés, ils permettront aux deux membres du couple de communiquer par la pensée.

(Hrp : valeur en pims 70 pims / Ne fonctionne que si portés par le couple en question)

L’aurore disparue et dans cette nuit éblouissante, les étoiles aveugles laissèrent place à la voie lactée. Irisée de bleu et de mauve, elle traversait le ciel.

-Les couples venus profiter de la soirée sont sur les voiliers aux voiles rouges, les autres sur ceux aux voiles blanches. Repérez les numéros inscrits, les participants non assis passeront d’un voilier à l’autre en suivant l’ordre croissant.

Une vague s’empressa de mordre la coque du voilier où se trouvaient les deux femmes et Témari manqua de tomber à la mer. Témari ne serait pas Témari, si elle ne s’était transformée juste à temps. Le grand dragon blanc traversant les cieux, les participants, enfin, purent remarquer la présence d’une seule et unique constellation encore visible au-dessus d’eux.

La mystérieuse femme en levant le visage vers le ciel révéla une peau olivâtre et des plumes colorés s'échappaient de son capuchon.

-Des raies volantes planeront en continu entre les voiliers et vous emmèneront au suivant lorsque les quinze minutes seront écoulées. Si l’envie vous prend d’aller faire un tour, repérez les radeaux de la Goutte à l’ouest, de notre position. Vous y trouverez un bar, l’orchestre et même un fleuriste.

Témari n’osait pas leur dire que le Love Hotel y tenait un stand avec des perçants à usage unique menant directement dans leurs locaux…

-Lorsque l’amour aura enfin atteint votre cœur, vous pourrez rentrer chez vous. Il vous suffira de venir jusqu’au Fenrir à l’est. Des navettes vous reconduiront directement à Entre-Monde. Que la fête commence !

Tour 1
Owen, tu attends l'arrivée de Karan sur ton voilier

J'avais accepté à la dernière minute de me rendre à un Speed Dating Entre-Mondien, un événement tellement rare, il faut croire qu'ils en faisaient quelque chose d'énorme. Enfin, au moins, ils ont eu la décence de me donner un bateau. Je n'avais pas à bouger, et c'était tant mieux... Enfin... Seulement si le bateau n'était pas un voilier. Il avait l'air d'être néanmoins enchanté ou je ne sais quoi, car je n'avais toujours pas coulé. Mais je vous avoue que ça fiche une sacrée frousse quand vous voyez que vous devez monter sur quelque chose d'aussi petit en connaissance de mon poids...

Enfin bon, me voilà assis à ma table. Habillée à mon habitude, costume noir, chemise blanche. Tenue chic en somme. Un autre bateau approchait de notre petite flotte, et une femme annonça à tout le monde le début de l'événement. C'était Témari. Connue partout en Entre-Monde, le seul monstre géant assez gentil pour nous aider à capturer ses compères, hein ?.. Les astres jouaient sur le ciel, tantôt était-ce une aurore boréale, et d'autres des étoiles par milliers, jusqu'à arriver finalement à une unique constellation. Magnifique.

Je dois bien avouer que même en ayant l'habitude des soirées de Tern et de Cerclon parmi de riches et célèbres figures, je trouvais ce début d'événement parfait. Une ambiance très bien gérée, et des festivités qui s'annonçaient bonnes. Après tout, il y avait toujours un bar pour finir la nuit, ça plairait à une voleuse de ma connaissance, tiens.

Il ne manquait plus que celui ou celle avec qui j'entamerais la soirée. Je n'étais pas vraiment là pour trouver l'amour comme la dragonne n'arrêtait pas de nous le répéter, mais plus pour voir du monde, me faire des contacts... Peu importe qui arriverait vers moi donc, du moment que la personne serait au moins un peu intéressante.

Finalement, une raie s'approchait. Elle devait porter mon "invité" à mon voilier si j'avais bien compris. Je me levais, tendant les bras avec mon sourire de toujours pour l'accueillir.

Bonsoir et bienvenue à bord !

Karan n'était pas déçu, les âmes en lui trop nombreuses ne se fiaient plus aux espèces et aux genres depuis des années, mais il était surpris autant qu'elles. Une voix grave l'accueillit à bord d'un voilier. Il sauta souplement de la raie et se glissa sur un siège du voilier.

A la mode de son ancien monde, il s'était paré d'une simple tunique claire, d'un bijou pectoral de quelques pierres apparaissant au gré de ses longs cheveux. A vrai dire, il n'avait pas eu le choix. C'est une autre qui avait décidé de cacher les objets du quotidien qu'il affectionnait, de quoi attacher ses cheveux lors des travaux, des vêtements simples et peu d'ornements, devenus inutiles en forêt. Le prêtre ne voulait pas déroger à ses habitudes pour la soirée, mais Vala était convaincue qu'il devait faire quelques efforts. Elle avait refusé de le libérer de sa prise tant qu'il n'avait pas mis un vieux collier d'un autre âge autour de son cou.

Il se sentait ridicule, en lui quelqu'un d'autre faisait écho à ce sentiment, et d'autres pavanaient au plus loin de son âme. L'ancien soldat se sentait hors de son élément.
Et rien à voir avec ces bateaux et ces raies volantes, tout ça lui était inconnu et il s'en serait bien passé. Le pire venait de la soirée, qu'il redoutait depuis des jours.

-Bonsoir également.

Le prêtre tendit une main amicale à l'homme face à lui, pressé de vérifier à quelle genre de poigne il avait affaire. En fin de compte, ce n'était pas plus mal. Karan n'était pas mécontent de pouvoir commencer par une discussion amicale avec quelqu'un. Qui sait, il pourrait se faire surprendre...

-ce n'est pas la première fois que je viens et je suis toujours surpris par ce qu'invente Témari.

Je commençais donc la soirée par un homme ? Original. Sa tenue était tout sauf banale. Une tunique simple accompagnée de tout un tas de breloques. Je haussais un sourcil, après tout, cet homme venait peut-être tout simplement d'une époque où le bling-bling n'était pas quelque chose que l'on jugeait ridicule... Une coutume dont j'aurais bien du mal à comprendre la logique.

Je lui serrais fermement la main alors qu'il montait sur le bateau, puis lui fis enfin signe de s'asseoir à la table dressée sur ce petit voilier. Je pris aussi place et tournais la tête vers l'homme en gardant mon sourire. Il était donc un habitué de ce genre de soirée ? Par ce genre, j'entends bien celles organisée par une dragonne millénaire. Auparavant, je les évitai comme la peste, à croire que l'envie d'un peu d'action avait réussi à me faire changer d'avis.

Ah oui ? C'est vrai que cette soirée est très différente de ce que je pensais. Un cadre fantastique...

Même à Tern, on ne faisait pas ça. Le jeu des étoiles, le reflet sur la mer... Tout était parfait. Les arcturiens mangeurs d'hommes (et tout ce qui est vivant) étaient donc plutôt bon pour organiser des fêtes... Étrange, hein ? On est en face d'un monstre destructeur qui a aussi pour passe-temps d'organiser des soirées pour les Entre-Mondiens.

Au fait ! Owen Dawson, acteur, et vous êtes ?

Autant ne pas perdre plus de temps sur les étoiles et tout ce spectacle, magnifique soit-il. Je n'étais pas là pour le draguer à ce que je saches, et commencer à parler poésie ou autre chose tout aussi fleur bleue n'était pas pour moi. Faisons connaissance !

Et alors, qu'est-ce que vous faite ici ? La recherche de l'âme sœur ? L'envie de rencontrer du monde ?

Plus bateau dans un speed dating, tu meurs. "Bateau"... Parfait pour la scène.

Un cadre fantastique lui disait l'acteur Owen Dawson, le soldat ne l'aurait pas reconnu même en y mettant beaucoup de volonté. Karan ne regardait pas la télévision ternoise. Pour deux raisons évidentes car Ing n'était pas raccordée au réseau audiovisuel du quartier moderne et comme il était aveugle, une télévision n'était pas d'un grand secours. Il sourit en s'imaginant assit dans un canapé en faux cuir pour regarder une télévision débitant une comédie surfaite de la réalité. Il serait le plus malheureux des hommes...

-Karan Sãh, je suis commissaire de K'ouen.

Le soldat ajouta avec humour :

-Dans mon métier on croise souvent des ours, ou d'autres animaux. Parfois assez gros pour figurer sur leur menu. J'ai perdu l'habitude des entre-mondiens, je me refais une éducation en participant à ces soirées.

L'autre était acteur, ça le taraudait cette histoire. Karan osa un petit coup d'oeil, vite-fait, causant à sa bonne conscience quelques rhumatismes mais répondant à des questions simples. L'homme était séduisant et tout à fait à l'aise. Il l'avait appris avec le temps, ces hommes-là ne vont pas dans des soirées pour trouver une femme voulant bien d'eux, au contraire, ils ont à leurs pieds des grappes entières de femmes pleines de bonne volonté... Il avait été de ce genre là, dans une autre vie.

-Je n'ai pas l'impression que vous ayez besoin de ces soirées pour trouver l'âme soeur. Espérez-vous revoir quelqu'un ?

Il y avait pensé lui-même, c'est ici qu'il avait rencontré Siothrun. Ils avaient perdu contacte au fil des mois, l'hiver ayant le même effet sur sa vie sociale que sur la forêt.

Alors comme ça, l'homme était commissaire ? Je n'avais pas eu de grandes conversations avec les gens de ce métier, ils sont bien trop occupés à être dans les forêts et les montagnes pour venir parler à quelqu'un comme moi, souvent en ville. Je les imaginais donc pour la plupart comme des barbares musclés comme je ne sais quoi. Cependant, celui devant moi ne ressemblait en rien à cette image.

Karan blagua d'ailleurs là-dessus. "Se refaire une éducation", hein ? C'est vrai que de vivre avec des sauvages et des bêtes voulant votre peau en toutes circonstances ne doit pas aider à avoir une conversation correcte, m'enfin ! Je ricanais, puis attendis sa nouvelle question. Un compliment en prime ! Et puis, je n'allais pas nier ce qu'il pensait de moi, quelle femme ne voudrait pas une part d'Owen ?

Ahah, merci.

Un petit peu de fausse modestie pour continuer la route. Il fallait maintenant répondre à sa question, j'avais bien quelqu'un en tête, mais je n'avais aucune idée de si elle était venue ou non ce soir.

Eh bien... Peut-être, oui. On verra bien ce soir ! Enfin, bon, j'ai le temps de voir de nouvelles têtes comme ça.

Je pris un moment pour regarder les autres voiliers, puis revenu sur l'homme avec une nouvelle question.

Je me demandais. Etant commissaire, vous avez déjà chassé... L'Arcturien ? Dis-je en pointant du doigt l'hôte de la soirée. Je n'ai jamais trop su ce que vous faisiez, à part chasser le monstre. Je me demandes bien d'ailleurs quelles sont vos motivations pour avoir choisi cette vie de voyage.

Quand je penses qu'il doit rater les douceurs d'un chez soi retrouver après chaque journée, les lumières et les soirées de Tern... Et la civilisation. Ce doit être dur pour lui.

Karan sourit car il n'était pas anodin que les arcturiens fassent surface dès qu'on parlait de chasse. Les loups faisaient leur publicité dans tous les quartiers en effrayant les enfants et les vieilles dames.
Tout soldat qu'il avait été, c'est naturellement qu'il gardait le port droit et une main sur sa canne, elle même en équilibre sur le navire. Ne manquait plus qu'elle tombe à l'eau après avoir survécu au voyage sur la raie volante.

-Vous ne devez pas manquer de savoir que je suis atteint de cécité, je donne le change en chasse en forêt où d'autres sens font très bien le travail, mais face à un arcturien... Une paire d'yeux ne se refuse pas lorsque le monstre dépasse la taille d'un immeuble de cinq étages.

Visuel, la référence devrait lui parler. Le citadin qu'il était devait savoir ce qu'était un immeuble de cette taille et ne pourrait pas relativiser la taille d'un dragon d'arcturus. Pour ceux qui ont l'apparence de dragon... Karan sentit comme un rappel rassurant et menaçant à la fois la présence de Témari sur un navire à quelques centaines de mètres d'eux.
Que deviendraient-ils le jour où la joyeuse arcturienne serait prise d'une colère noire ?

-Je ne voyage pas tant que ça, confessait-il à mi-voix, je vis dans Ing, je côtoie les monstres chaque jour, c'est bien plus pratique. Il se demanda alors ce qu'était la vie d'acteur.

Owen l'avait mentionné accolé à son nom comme un étendard.

-Vous ne jouez jamais le rôle d'un chasseur dans un film ou une pièce ternoise ?

Maintenant qu'il le disait et que je le regardais dans les yeux. Son regard était pâle et vide. J'avais donc manqué quelque chose d'aussi visible ?.. Bravo Owen, un vrai observateur. Karan m'indiqua qu'il était bien plus utile dans de plus petites chasses que celles d'un arcturien. C'est vrai que l'immensité du dragon qui était passé tout à l'heure m'avait fais comprendre quelque chose : ces bestioles-là ne sont pas dans la demi-mesure.

Je hochais donc de la tête calmement en l'écoutant. L'aveugle me confia ensuite qu'il était surtout dans la forêt d'Ing. Alors monsieur n'était pas un grand voyageur, mais un commissaire quasiment en garnison dans la forêt ?.. Je me demandais bien comment la vie pouvait être là-bas. Vivait-il en pleine cambrousse ? Dans un petit village dans la vaste forêt d'Ing ?

Moi ?.. Oh, non, le rôle pourrait m'intéresser par contre... Mais je joue plus souvent le rôle du gangster, méchant ou héros d'ailleurs.

Les jeunes s'arrachaient ce genre d'histoires où le héros était un criminel. Allez savoir pourquoi ! Enfin, pas que je m'en plaigne, hein ? C'est un rôle parfait pour moi, criminel adoré, c'est tout ce que je cherche.

Et je me disais donc, se battre sans...

Je montrai mes yeux de mes deux doigts. Puis repris finalement en me disant que j'étais débile de montrer quelque chose à un aveugle.

La vue, ce n'est pas trop dur ? Surtout vivre au milieu des monstres, ça doit demander une attention particulière... On ne peut dormir que d'un...

Je ne terminai pas ma phrase de suite, soupirant le dernier mot.

Oeil...

- C’est l’heure ! On change de bateau !

Un ballet de raies volantes effleurait la surface des eaux. Une écume délicate se formait autour des voiliers et sous la constellation du bouvier, les cœurs solitaires se disaient au revoir, à bientôt, reste encore un peu et parfois même, et si nous partions ?
L’arcturienne filant dans les cieux telle une comète, se délectait de cette ambiance romantique.

Elle observa du coin de l’œil, la jeune femme toujours sous sa cape. Ainsi enveloppée, elle semblait se fondre avec la nuit. Ou bien disparaissait-elle vraiment, parfois, lorsque le monde changeait d’horloge. La chamane voyait sa présence parmi les vivants mourir et renaître à la fois.

Survolant l’orchestre sur les radeaux de la Goutte, Témari leur envoya une gerbe d’eau salée. Les musiciens protestèrent mais devant la masse de la dragonne acceptaient de jouer un morceau un peu plus enjoué.

- C’est mieux ! On va danser ce soir !

L’arcturienne à quelques mètres au-dessus des voiliers, déclencha une bourrasque manquant de les faire chavirer.

-Oups !

Disait le dragon tout en riant. Déjà elle gagnait les nuages pour danser avec eux.

- Je n’en ai pas perdu une miette chérie, fit-elle en soulevant un sourcil accompagné d’un regard concupiscent.

Le regard la lame changea l’agacement se mua en envie de meurtre, son regard d’un noir d’encre taché de sang lui indiquait qu’elle avait franchit la limite, et sur le coup Rubis n’en menait pas large. Certes une arcturienne veillait au bon déroulement des événements, mais qui dit qu’elle ne la laisserait pas se faire tuer finalement ? Qui peut savoir ce qu’à un dragon millénaire en tête après tout.

Rubis ne perdit pas son sourire narquois pour autant, si elle devait mourir, elle défierait la commissaire jusqu’au bout. En un rien de temps, ses pieds ne touchèrent plus le sol et elle se retrouvait dans l’eau.

L’impact fut violent, elle s’enfonça de plusieurs mètres sous l’eau, et lorsqu’elle flotta à nouveau vers la surface, le bateau avait mit les voiles. La voleuse Ronchonna, bien que la situation aurait pu être pire, ses plans pour la soirée étaient fortement compromis avec son brushing foutu… Qui pourrait-elle séduire maintenant ?

Rubis nagea difficilement vers le premier bateau sur sa gauche, si elle avait bien compris le système, c’était son prochain rendez-vous tant pis elle serait un peu en avance, mais bon… Elle n’allait pas attendre dans l’eau quand même non ? S’aidant d’une corde qui pendait dans l’eau, elle remonta sur le pont, où elle se laissa choir tel une serpillère. Elle reprit son souffle puis tourna la tête pour entrevoir une silhouette connue.

- Owen ? C’est pas vrai ?!

Elle se releva aussitôt.

- Qu’est-ce que tu fous ici, je peux savoir ?

La question avait fusé plus mordante que ce qu’elle avait voulu. Après tout, il pouvait tout à fait lui demander des comptes lui aussi, et ses raisons étaient certainement similaires aux siennes, alors, elle pouvait difficilement lui faire des reproches. Elle réalisa qu’elle était devant lui ruisselante de la tête aux pieds, son maquillage avait coulé, sa robe lui collait à la peau et ses cheveux s’étaient plaqué contre sa nuque, elle devait être affreuse, alors que lui… Fidèle à lui-même avec son costume élégant qui lui allait comme un gant.
En vérité, elle était mitigée. Elle ne savait pas si elle était heureuse de le voir dans ces conditions, disons qu’elle se sentait… prise de court.

- Excuse-moi, je ne voulais pas me montrer si brusque, dit-elle d’une voix adoucit.

Rubis… qui fait des excuses… alors que ce n’est franchement pas son genre…
La voleuse replace en arrière des mèches de cheveux qui lui cachaient le visage. Elle lorgna le mini-bar qui se trouvait à l’arrière du bateau, elle ne se fit pas prier pour se diriger vers lui.

- Tu m’excuseras, mais j’ai besoin d’un remontant là. Je te sers un Whisky tant que j’y suis ?

Avant les explications mutuelles, un verre paraissait être nécessaire, et elle en avait grand besoin pour ne pas rager sur ce qui venait de se passer… Elle aurait aimait pouvoir tenir tête à la commissaire, mais les mots étaient ses seules armes, autant dire qu’elle manquait d’artillerie.