Unity - Hunter vs Wild

Décidément mon anesthésiant ne faisait pas l'unanimité. Pas du tout même. Je soufflais, exaspéré.
- Nous verrons bien le moment venu ...

Moment qui ne tarderait visiblement pas à venir. La louve nous demanda de nous terrer ...
- Que ... ? Je compris avant de finir ma question qu'elle venait d'intimer le silence, venant de repéré des traces.

Le calme plana alors sur le groupe quelques instants, je suivis la chasseuse le plus discrètement possible, mai mes lourds pas semblaient faire craquer la terre entière. Quelle idée de mettre autant de branches au sol.

La marche me parut interminable, Kikiya savait-elle réellement où elle nous menait ?
- Arrives-tu à savoir si les ours sont loin encore ? Je n'étais pas un super pisteur, je ne savais dire au vu des excréments que nous croisions si cela faisait longtemps que la bête était passée. Enfin les bêtes ... La multitudes de traces prouvaient la présence d'au moins deux ours, soupçons confirmés par la femme-louve.

Je vérifiais que le reste du groupe suivait, je finis par me mettre à l'arrière pour finir la marche.

M'adressant à Ivy un grand sourire fendi mon visage :
- Fais attention aux racines, ce serait dommage que tu tré-bûches ! Je donnais un coup de coude à Hiryu en pouffant de ma blague.

- Et toi prends garde à ne pas tomber lame-entablement par terre ! continais-je envers larme vivante.

Je tâchais de rendre cette marche féministe, euh féminine, plus joyeuse. Il me fallait bien me donner du courage, non pas pour les ours, mais bien pour ces trois querelleuses (pour ne pas dire autre chose...)

Fini les disputes apparemment, on partait enfin sur la chasse. Kiyiya avait repéré des traces de l'ours et s'était changé en loup pour les suivre en nous ordonnant de nous "tairez", ce qui me fit pouffer de rire. La marche était plus longue, et plus silencieuse... Plus ennuyante, donc.

Les ours semblaient être deux au vu de la piste. Piste dont je n'arrivais pas vraiment à suivre d'ailleurs, notre louve devait se fier à l'odeur, et ça, je ne pouvais pas le faire. Elle nous guidait donc dans les bois, j'espérais qu'elle réponde à Ayren que non, nous étions tout proche. Mes lames me démangeaient.

Le forgeron commença d'ailleurs à rire en nous donnant des "conseils". Je le regardai bizarrement en plissant les yeux, j'avais bien compris la première et avais ri avec lui, mais la deuxième qui m'était pourtant destinée...

Euh... Pas compris.

Je répétai la blague et mon visage s'illuminant, je me mis à ricaner doucement.

À peine quelques minutes plus tard, nous avions rejoins une route. Tiens. Les ours étaient donc comme les loups de ma première mission ? Des chasseurs de marchands et de voyageurs ? Si c'était bien le cas, nous étions donc sur leur terrain de chasse. Je dégainai Seitoshi en double lame. On devait être proche. S'ils étaient en chasse, on les retrouverait d'ici peu de temps, et s'ils ne l'étaient pas, ils devaient donc être dans leur tanière et donc sûrement proche d'ici.

Petit, petit...

La louve ouvrait la marche pour pister les ours. Oui, en fin de compte, y'en a deux. ursidés à chasser. C'est plus dangereux, mais ça fera plus de viande ! Mais la piste avait pas l'air fraîche, vu le temps qu'on met à les remonter.

Et là, Ayren me demande de faire attention aux racines pour pas que je trébuche :

- Ok je ferais attention ! Mais j'ai grandi en forêt, hein. Je sais m'y déplacer.

Quand il fit le même genre de remarque à la jeune femme, ils ont éclaté de rire. Je comprends pas....

La piste nous a mené jusqu'à une route. Faut croire que les ours ont décidé d'ajouter des voyageurs au menu. Mais depuis que cette piste a commencé, nous étions sur leur terrain, et pas forcément les bienvenus.

- Les ours ne doivent plus être loins, Vaut mieux se préparer.

Et au moment où je dis ça, un énorme rugissement se fait entendre, pas si loin, mais je saurais pas dire d'où ça vient. Maintenant, va falloir être sur le qui-vive. Et dire que je n'ai toujours pas d'arme....

- eux pas loin, chuuuut, répondit Kiyiya dans un murmure.

Toujours sous sa forme animale, la louve remontait la piste à l’odeur, ils n’étaient vraiment pas loin. A l’arrière ça bavassait bon train, et bizarrement c’était le forgeron qui semblait ne pas prendre cette chasse au sérieux. S’il continuait comme ça il pourrait bien les faire repérer une fois qu’ils auraient remonté la piste.

L’odeur changea brusquement tandis que la piste les menait vers un chemin de terre, une odeur de fer, ou plutôt de sang…

- Plus très loin ! Être discret, eux manger…

Il remontèrent le chemin jusqu’à découvrir au loin un spectacle macabre, une charrette renversé, avait rependu tout son contenus sur le sol, principalement des pommes qui devait être issue d’un verger des environs. Une flaque de sang disproportionnait inondait le sol. Un couple de voyageur était éventré et au dessus d’eux, deux énormes bêtes étaient en train de se repaître de leurs entrailles.

Parfait, ils étaient en train de manger, le moment idéale pour les attaquer, leur attention était relâchée. La louve redevint humaine et silencieuse, elle fit signe à ses coéquipier d’un geste de la main elle demanda à Hiryu de la suivre et de l’autre, elle indiqua à Ayren et Ivy de passer de l’autre côté, l’idée c’était de les encercler et de faire une attaque combiné.

La furtivité de chacun serait primordiale, pour mener à bien cette attaque synchronisée. Kiyiya prit les devant et trouva un poste d’observation derrière un tronc de peuplier, doucement, elle prit son arc et prépara une flèche, un ursidé dans ligne de mire elle n’attendait plus qu’une chose, que tout le monde soit en place.

J'arrêtais les blagues aussitôt que le danger rôdait. Sur le même qui-vive que mes comparses, je dû prendre une grande inspiration pour ne pas vomir à la vue des boyaux répandues sur le sol.
Aucun dégoût ne sembla perturber le trio m'accompagnant, je finis par leur lâcher :
- Vous n'êtes pas humaines ...

Et non effectivement aucune d'elle n'était humaine. Peut-être se sentiment de révulsion était propre à mon espèce ?

Toujours était-il que je suivais les indications de Kiyiya, marchant le plus discrètement possible pour me placer d'un côté du festin ursidé.
Ne voulant parler pour nous faire repérer, je fis un signe sec à Ivy pour lui faire comprendre de ne plus bouger, de rester à sa place. Nous étions en place, et je sortis doucement ma sarbacane et y mis des fléchettes anesthésiantes.

Je fis un pas en avant, un branche craqua sous mon pied. Mon ventre se crispa quand les ours relevèrent la tête pour regarder dans notre direction. Je n'avais que quelques secondes pour agir.
Je m'avançais sans prendre aucune précaution, nous étions grillés de toute façon. Lorsque la distance me le permis je soufflais de toutes mes forces dans le bâton creux et la fléchette imbibée en ressortie pour se ficher dans le croupion de l'animal le plus près.

Celui-ci rugit de plus belle avant de commencer sa course dans ma direction, suivit de son compagnon. Je n'avais pas le temps de recharger l'arme et de retirer, je me retournais et criais à Ivy affolé :
- COURS !

La louve nous rappelait à l'ordre. Nous nous approchions de nos proies. Il était temps de montrer à ces prédateurs ce que c'était d'être chassé... Un rugissement nous fit nous hâter en leur direction. Silence parmi le groupe... C'était bien moins drôle comme ça... Enfin bon. J'imagine que chacun à sa manière de faire. La mienne était plus semblable à du rentre-dedans sans prendre compte de ce qui pourrait arriver ensuite. Bien plus amusante.

Je remarquais d'ailleurs pendant notre course qu'Ivy ne semblait pas avoir d'armes, je lui envoyais donc Fuyu, mon épée à une main, pour l'aider. Même si une salade armée valait peut-être autant qu'une salade normale, il fallait au moins tenter le coup. Avec une arme, elle réussirait peut-être à blesser un peu un ours...

Un spectacle sanglant se dévoila finalement devant nous. Deux morts, et les deux gros ours à la fourrure sombre en train de se repaître de leur chasse. Ayren était celui qui avait eu le plus de mal en voyant ce spectacle. J'avais oublié que ce genre de scène pouvait choquer, dégoûter... Faut dire que quand on en voit pendant des centaines d'années, on finit simplement par avoir l'habitude. Enfin... Avais-je déjà été dégoûté par ce genre de vue ? Je n'en étais pas bien sûr. J'avais été créé pour tuer après tout...

Je partis avec Kiyiya d'un côté de la charrette renversée, tandis qu'Ivy et Ayren prirent l'autre. Les ours avaient l'air d'avoir compris quelque chose, ils se tournèrent vers l'autre groupe et Ayren sortit de sa cachette avant de courir dans le sens inverse, les ursidés sur leurs talons. J'explosais de rire, puis me releva en sortant Seitoshi et la passant en mode double lame.

Amarok, va charger l'plus p'tit ! Vise les jambes !

Mon loup cybernétique s'exécuta à la seconde où j'effectuai mon ordre, envoyant ses 300 kgs d'acier sur l'ours que je lui avais dit de cibler. Je comptais bien là-dessus pour que les autres puissent réussir à fuir d'au moins une des bêtes.

Kiyiya ! On y va !

Je pourchassai les ours, attendant le moment fatidique du bourrage d'Amarok pour pouvoir rattraper une des proies et commencer à la taillader.

Les ours sont là, ils boulottent tranquillement deux pauvres malheureux qui se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment. Mais c'est qu'ils me donnent faim, les sapajous. Et Ayren qui tire une tête de six pieds de long.

Hiryu me donne une épée en acier. C'était hachement léger et souple pour une arme en métal. Mais au moins ça vaut mieux que mes mains nues.

- Merci !

Mais là, ils coupent leur repas pour foncer nous ajouter au menu. Et Ayren qui s'affole et demande de courir. Fuir ? Moi ? Devant deux peluches qu'ont abusé sur la viande ?

- JAMAIS !!

Je fonce sur l'ours le plus proche. Ce genre de bestiole, c'est rapide, c'est puissant, mais ça manque d'agilité et de réflexes. Je lui saute dessus avec de l'élan, si j'arrive à lui planter une patte... J'arrive à lui enfoncer le bout de la lame dans l'épaule, il s'arrête et hurle de douleur, mais me rend la pareille d'un énorme coup de patte et m'envoie contre un arbre.

J'ai mal partout, j'ai 5 énormes balafres rectilignes contre mon flanc, de la sève en coule abondamment. J'ai morflé. Je vois trouble, mais Nounours est suffisamment gros pour que je ne le loupe pas. Je lui saute au cou, et arrive tant bien que mal (surtout mal...) à son cou, et hurle à Ayren :

- Hey ! Tu maîtrises le feu, non ?! T'attends quoi pour lui cramer le museau ? La prochaine averse ?!

Oui, bon, entre l'adrénaline du moment, et ma blessure qui me fait un mal de chien, je suis pas la plus aimable au monde.

Le bruit des trippes qu’on déchire compose une musique étrange à mes oreilles, les ours se font un festin pendant qu’on les encercle furtivement.
Furtivement, ou presque… Ayren fait craquer les branches attirant l’attention des ursidés sur son groupe. Ma flèche fuse et loupe la cible de quelques millimètres. Je bougonne contre le forgeron. Un troupeau d’orang outang aurait était plus discret. Le fou rire d’Hiryu me fait prendre la situation avec moins de sérieux, au moins la scène valait le coup d’œil et elle ne manquerait pas de a rappeler à la mémoire du forgeron chaque fois qu’elle en aurait l’occasion.

On s’était naturellement scindé en deux équipes, chacun son ours. Pas de plante verte dans la mienne c’était évident. Faudrait pas que l’odeur du pollen vienne gâcher le doux parfum des tripes qui me fait me sentir chez moi.

Je délaisse mon arc et profite de ma forme hybride pour m’élancer derrière les ours qui sont partit à la poursuite de notre appât commis d’office. Au bout d’une centaine de mètres je les rattrape et dans un bon souple j’enroule mes bras autour d’un des ours. Je resserre ma gueule sur le cuir de l’animal qui se secoue et me fait lâcher prise. J’emporte avec moi un large lambeau de chaire. Celui-ci pendouille dans ma gueule. Le sang coule sur ma peau laiteuse là où la transformation n’a pas prise. Je n’ai plus l’air très civilisé immaculé de sang dans mes peaux de bêtes si tentait que j’ai pu faire allusion à un moment donné, ce dont je doute fortement.

L’ours à fait volte face et un coup de patte m’envoie rouler dans la poussière quelque mètre plus loin. L’ours se tourne désormais vers Amarock et Hiryu, trop loin pour aider je tente de lancer mon tomahawk à distance dans les chevilles de l’animal sans voir si mon attaque à réellement une portée.

La situation s'envenima, Ivy qui vendait la peau avant de l'avoir tué, je vis loup Kya au loin rouler bouler comme une pierre sans amasser de mousse. Je n'avais pas le temps de repérer Hiryu que la plante verte m'invectiva.

Brûler l'animal me débecta mais il en allait de nos vies.
- Pousse-toi ! hurlai-je à Ivy pour ne pas qu'elle fasse partie du brasier. J'espérais qu'elle ne se mette pas à grandir avec cet ordre ... hum.

Toujours était-il qu'une gerbe de flamme vint violemment chatouiller la tête de l'ours qui recula aussitôt, étouffant un grognement. Cette fois je relançais une flèche anesthésiante qui fit mouche, l'ours couru vers la louve avant de tanguer, puis de s'affaler sur le côté, rugissant de mécontentement et sûrement d'incompréhension.

Son souffle saccadé finit par s'apaiser lorsqu'une autre flèche vint amplifier l'effet anesthésiant de la première, un dernier râle et l'animal s'endormit profondément.

Plus loin, d'autres grondements se firent entendre, je relevais la tête tentant d’apercevoir Hiryu ..

Boum... Un ours à terre. Ayren et la salade étaient saufs. Kiyiya ? Elle venait d'être envoyée bouler par notre nounours qui me faisait maintenant face. Une hachette plantée dans sa patte et un loup cybernétique plantant ses crocs en métal dans sa chair, il était bloqué sur place. Plus qu'à jouer avec lui moi-même !

Je courais vers lui, alors que l'ours tapait Amarok encore et encore dans l'optique de se débarrasser de l'animal de 300kg. Sans succès. La première lame de Seitoshi se planta dans sa patte, puis la seconde dans son ventre. Continuant de jouer de ma double lame, les coups volaient sans s'arrêter. Les blessures apparaissaient de plus en plus sur l'ours qui essayait de venir me frapper, encore coincé par mon loup qui avait bien décidé de ne pas le laisser partir.

Je m'apprêtais à planter mon épée dans la gorge de l'animal lorsqu'il frappa ma lame de sa patte blessée et l'envoya à quelques mètres de moi. Je pris ce moment pour envoyer une première, une deuxième puis une troisième projection tranchantes sur la gueule de l'ursidé qui hurlait au martyr. Amarok sauta à son cou pour le mordre et le frapper, le gardant en place et le blessant encore plus sévèrement. Je courus chercher mon arme et revins en reprenant mon souffle, soulevant bien haut mon épée au-dessus de ma tête.

L'épée repassait en mode une lame, et elle s'abattit sur l'ours qui s'écrasai sans vie. Ma méthode de chasse était une véritable boucherie, pas comme celle du phénix, mais elle avait au moins fait ses preuves. On avait un animal mort.

Pfiiouu... On a fini ! Dis-je en levant les bras en l'air avec un énorme sourire.

Je repris mon arme et la nettoyai, puis je partis reprendre Fuyu des mains de la salade vivante à laquelle j'envoie un vêtement en lambeaux provenant de mon sac pour faire un bandage. J'appelais la louve et le forgeron, et partageant ma bonne humeur avec eux, j'enclenchai mon perçant pour se retrouver à Cerclon.