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Re: Même lorsqu'il n'y a qu'une seule proie

Sam 3 Mar - 10:49


Il était surpris de voir la foule reculer brusquement. Un retour de vague qui effaça bien vite les regards noirs sur les visages alentours, remplacés par de la stupeur. De l’horreur. Bédivère n’avait rien vu de l’action, il se souvenait seulement s’être fait interpeller par William après son petit acte héroïque.
Il rougit jusqu’aux oreilles d’être traité comme un enfant maladroit, mettant bout à bout les réactions des autres avec temps de retard. Comprenant que leur cible était morte. Il suivit William sans rechigner vers la sortie. Un instinct d’un autre temps lui conseillait de quitter les lieux rapidement.
Malheureusement pour lui, il était “le fauteur de trouble”. Le premier suspect qu’on interrogera durant l’enquête. Quelle plaie !
Il se promit de ne plus jamais se faire avoir de cette manière.

Le personnel n’en menait pas large, coincé en dehors de la salle par la foule qui s’en échappait, ils ne pouvaient protéger la scène du crime, ou plus simplement, aller voir par eux-mêmes ce qu’il en était… On leur dit à la volée qu’on avait tué quelqu'un.
Ils s’engouffraient dans la salle quand l’émeute fut terminée.
À l'extérieur, Bedivere bras vissé à celui de William, il déclencha la bulle de silence autour d’eux.

-Marchons. Il y a une artère commerçante à quelques rues, on peut s’y camoufler et se séparer sans que ce soit suspect.

Le garçon retint deux choses. L’envie d’exprimer sa façon de penser sur le plan et un soupir de soulagement d’être sorti de là-dedans son honneur sauf.
L’angle d'une rue, il profita du moment pour lâcher le bras de son équipier et rétablir une distance saine entre eux.
Le jeune homme retrouva son mutisme prudent à l’instant où ils gagnèrent la rue pavé, la foule de shoppeurs et d’enseignes lumineuses.

Re: Même lorsqu'il n'y a qu'une seule proie

Dim 4 Mar - 14:32


Il n'y avait plus qu’à se laisser guider jusqu’à l’extérieur ; personne ne tenait à se faire interroger par la police dans un tel endroit, même si on n’avait rien à voir avec le tragique événement. Cela aurait été trop gênant de devoir avouer sa présence dans un bordel, fut-il de qualité supérieure, tout ça pour participer à une partouze géante. Le vernis de respectabilité de certains participants, mariés ou haut-cadres dans de quelconques entreprises, voleraient en éclat. Tout le monde se dispersait le plus vite possible, et dans cette foule, William et Bédivère n’étaient que deux fuyards honteux de plus.
Une fois dans la rue, le blond resta avec celui qui l’avait finalement « aidé » à mettre en place un plan qui jusqu’à présent avait bien fonctionné. De temps à autre, l’ange se retournait pour vérifier si quelqu’un les suivait, notamment cette personne qui paraissait un temps les avoir observés au sein du Love Hôtel. Cela n’empêchait pas William de garder un sentiment d’excitation qui s’était brièvement transmis à son regard mais plus ils marchaient, plus le blond redevenait de plus en plus égal à lui-même.

Ces « shots émotifs » ne duraient finalement que bien peu de temps, au grand dam de l’ange. Ce dernier se surprit néanmoins à avoir envie de son amant. Ethos et Thanatos faisaient toujours bon ménage.

Enfin, Bédivère le lâcha. William n’appréciait guère les contacts physiques non nécessaires avec qui que ce fût : qu’il ait parfaitement donné le change au Love Hôtel n’impliquait pas pour autant qu’il avait apprécié ces contacts. D’ailleurs, désormais écartés du danger pour le moment, William ne donnait pas la moindre impression de prêter une attention plus que nécessaire à son comparse. Il continuait de marcher par pure politesse, ne jugeant absolument pas nécessaire de s’éloigner ensemble. Le chaos aurait très bien pu les aider à faire chemin à part dès le début.

« Bon… J’imagine qu’il faut retourner à notre point de départ désormais. »

Le William presque charmeur du Love Hôtel avait définitivement disparu. L’ange qui parlait à présent avait retrouvé sa voix neutre, détachée, pour ne pas dire ennuyée. Il tira de sa poche une serviette en papier légèrement tachée de sang. William regarda autour de lui, paru chercher quelque chose, puis haussa les épaules et remit finalement la serviette dans sa poche.

Avoir tué quelqu’un ? Le blond avait plutôt l’air de sortir d’un de ses shifts interminables.
William Lester
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Re: Même lorsqu'il n'y a qu'une seule proie

Mar 27 Mar - 19:48


L'homme redevenait égal à lui-même. Finit les jeux de rôles, retour à la réalité. Comme un interrupteur passé en mode "out".

-Déjà terminé... Au moins tu as été efficace.

Une affaire rondement menée, s'en était presque facile lorsqu'on prêtait attention à la voix monotone de son équipier. Mais non, ce n'était pas si facile. Beaucoup de témoins, de menus indices pouvant mener à lui. L'autre ne serait pas inquiété directement, non. Il avait profité que tous les yeux soient tournés vers Bédivère pour commettre son méfait. Tous les yeux braqués sur lui, les colères visibles car Bédivère avait interrompu la fête, pile au bon moment, n'est-ce pas ?

Sa propre colère s'était apaisée. Son équipier avait joué quasiment en solo et, à dire vrai, il n'aurait pas hésité une seule seconde à sa place. C'était un plan facile à mettre en oeuvre, la foule était compacte et peu disposée à parler sur cette débauche. Personne n'a envie d'être lié au Love Hotel, malgré leur liste de clients plus longue que celle de la banque.
Le plus vieux métier du monde n'a pas subsisté à travers les mondes pour rien...

-On ?

Sourire froid, Bedivère s'éloignait déjà sous le couvert de la ruelle.

-Attends quelques jours que l'affaire se tasse, ensuite qui sait, on s'y croisera peut-être. Mais je n'ai plus rien à faire avec toi jusqu'au prochain job. Peut-être.

Il remonta la capuche de son pull sur sa tête et suivant les ombres, Bédivère se faufilait habilement en direction de l'est. Il aurait bien besoin de Magna pour disparaitre un moment.

Re: Même lorsqu'il n'y a qu'une seule proie

Jeu 29 Mar - 7:57


William hocha la tête et regarda un bref instant Bédivère s’éloigner. Cette manière de se séparer lui convenait parfaitement. Il ne s’attarda pas non plus et parti dans la direction opposée. Au hasard de ses pérégrinations, il tomba un moment sur ce qui semblait être un petit temple coincé entre deux bâtiments. Plutôt que temple, il aurait mieux valu appeler cela une sorte d’autel miniature sur lequel des imbéciles croyants déposaient quelques offrandes, allumaient des bâtons d’encens ou faisaient quelques prières.

L’ange nota une sorte de foyer dans lequel certains y jetaient des feuilles de papier. Il devina là une quelconque pratique religieuse destinée à faire plaisir au dieu local. Un inconnu venait d’y jeter ce qui évoquait un billet d’argent. Le blond s’approcha et ressortit de sa poche cette serviette tâchée de rouge. Afin de ne pas laisser ses empreintes sur le manche du couteau qu’il avait utilisé, il l’avait enroulé dans une de ses serviettes trouvées sur le buffet. Du sang s’était légèrement répandu.

William la jeta dans les flammes timides du foyer et regarda le papier se consumer rapidement.

C’était fini.
William Lester
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Re: Même lorsqu'il n'y a qu'une seule proie


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