Leçon pour chasseur débutant : Zuyto

Nous sommes à Lazareth, cette fois j'éteins le contact et lorsqu'il est descendu un "sarkina" plus tard, la moto a disparue. Ce qu'il y a de bien avec lui c'est qu'il s'énerve et ensuite, seulement, sa cervelle se remet à fonctionner. Je lui lance un sourire appréciateur. Parce qu'il m'est plus utile maintenant que ses neurones se connectent qu'il y a deux heures en pleine forêt.

-Puisque tu insistes...

Je prends la route de la taverne. La plateforme principale, celle servant à l'atterrissage des perçants, est un vaste plancher de bois, autour de laquelle des tables et des bancs sont alignés. Des clients de la taverne toute proche y sont installés. Il n'y a pas beaucoup d'emplacements vides, ça tombe bien, je préfère aller à l'intérieur.
Je l'invite à me suivre.

-Je ne chasse pas avec un débutant qui n'a aucun sang froid. Si tu veux avoir une bestiole comme Zuyto un jour, et sans te faire tuer au passage, il va falloir apprendre la patience.

Oui, c'est bien moi qui dit ça.

-Et on ne peut pas l'avoir si on n'arrive pas à travailler en équipe. Tu vas avoir besoin de moi et l'inverse est vrai aussi, alors on va écouter ce qu'on a entendre ici ensuite on retournera chasser.

Je me désolais qu'il n'ait pas de meilleure vision dans le noir mais ça, encore, ça peut s'arranger. Une fois le monstre repéré je ferais apparaitre de la lumière pour qu'il puisse se repérer.

-D'ailleurs on va attendre demain. Vers midi on y verra mieux en forêt. Ce sera moins dangereux pour tous les deux.

Je lui ouvris la porte de la taverne et j'ajoutais.

-Jusque là, on va boire un verre, manger et dormir. Des chasseurs viendront nous saluer, ils nous donneront de précieuses informations. Ce serait dommage de s'assoir dessus alors qu'on ne sait rien de notre animal... Après toi.

La taverne était bondée et bruyante. Un vent chaud émanait de l'âtre et nous recouvrit dès que la porte claqua dans mon dos. Une étuve cet endroit. Une table en fond de salle se libérait, je m'y dirigeais.
Mes armes firent un bruit du tonnerre lorsque je les jetais sur la partie du banc que je me réservais pour moi seul. Plusieurs visages se tournèrent vers nous. Tous n'étaient pas amicales, mais certains me reconnaissaient sans aucun doute possible.
Nous aurons bientôt assez d'informations pour retourner chasser avec un taux de réussite plus élevé.

-Qu'est-ce que je vous sers, tonna la propriétaire.

-Apporte du vin et deux plats, lui criais-je par dessus la cohue.

Elle avait l'ouïe fine et je savais que nourriture et alcool ne tarderaient pas à nous trouver.

Prendre des infos je veut bien, mais pourquoi une taverne ? On y est obligé ? Je regardais souvent les succubes dans ce genre d'endroit, elle choisissait un homme, le bourrait, et une fois fait elle trouvé un moyen de s'en "nourrir".. Des fois en enfers on me faisais boire, pour que je tienne mieux l'alcool, ça à pas plutôt bien marcher, mais c'est que si je bois une seule gorgé, je vais boire beaucoup derrière.... et ça vas pas vraiment être joli, surtout pour Wergeld, je risquerais être bien pire qu'à mon habitude, c'est pas une bonne idée, et puis nous sommes en mission, donc techniquement je suis sur mon temps de travaille, non ?
Dans tout les cas, un agent des forces de l'ordre bourré en mission ça ferra pas vraiment bien, quand la serveuse arrive avec les plats et les verres la première chose que je fait et de pousser le verre.

C'est pas une bonne idée. A moins que tu ne veille que je te refasse des avances bien pire qu'à nôtre rencontre

Je commence à manger doucement le plat et entre deux bouchées.

Tu veut quoi comme informations de la part d'une bande de mecs bourrés ?

Les plats arrivèrent aussi vite que les contestations de mon équipier. Il se proposait d’être encore pire qu’à notre rencontre, à ça je répondais d’un clin d’oeil. Si vraiment il arrive à faire pire, je lui concéderai une bonne nuit de sommeil réparateur après un bon coup sur la tête. Il a de la chance, je n’ai pas emmener le fusil d’Ayame ou je l’aurais paralysé avec.

Je mangeais de bon appétit, appréciant le gibier du jour en morceaux épais accompagnés de quelques tubercules de saison.

Je m’apprêtais à lui répondre quand je retins de justesse un “le bleu”...
Connaissais-je son nom déjà ? Non. Je ne le lui ai toujours pas demandé. Je n’ai pas peut-être pas non plus écouté une éventuelle réponse.
Le bleu, c’est bien aussi.

Sauf que nous sommes ici pour reprendre depuis le début avant qu’il n’aille se tuer en forêt. Il n’y a que deux endroits dans ma zone plus dangereux que Ing : Arcturus le jour où les arcturiens se sont échappés et Moïrïn… On va essayer de le lui faire comprendre. Hélas, mes compétences en matière de diplomatie sont très faibles. J’hésitais à appeler Ayame, lui il saurait y faire. Mais si j’appelle “papa” dès que je suis face à une difficulté, il justifiera son côté mère-poule et je finirais par ne plus pouvoir le supporter.

- Tu t’appelles comment ? Lui lançais avant de me servir en vin.

J’ai tout intérêt à écouter la réponse ce coup-ci.

- La plupart des types ici sont des chasseurs en pause ou en cours de mission, comme toi et moi. Ils boivent car c’est un bon moyen de délier les langues. Pour ce qui est des infos j’ai deux ou trois connaissances dans le coin. On verra bien s’ils se pointent.

Un diable de tasmanie anthropomorphe s’approcha de notre table sa chope de bière à la main. Il était large d’épaules et s’assit à côté de mon équipier. Il lui jeta un regard neutre, évaluant l’animal, et puisqu’il atteignait aisément les deux mètres cinquante, j’étais obligé de lever les yeux pour le regarder.

- Wergeld, ça faisait un bail qu’on t’avait pas vu dans Ing. Je te croyais à la retraite…
- Dans ce cas apprend à lire, je reviens tout juste du pic d’Arcturus.

Il eut un hoquet amusé et posa sa chope bruyamment sur la table. Plutôt jovial malgré son faciès désagréable, il tendit une patte au pouce opposable pleine de griffes à mon équipier.

- On m’appelle Sirius, t’es nouveau toi, non ?

Je mange tranquillement quand j'entend Wergeld me demander mon nom, non ? il me le demande maintenant ? ouaaaaaa c'est un petit pas pour les entremondiens et un grand pas pour Wergeld ! D'ou je sort cette phrase moi ?
Mais alors que je viens pour répondre quelque chose de lourd se pose à coté de moi, je me retourne pour être face a un buste énorme ! je lève la tête pour voir un furry ? Il me regarde sans plus, et s'adresse à Wergeld, un des chasseurs dont il parlait ? le pic d'Arcturus ?oula, ça me semble dangereux se truc. Wergeld à la retraite ? Enfin il s'adresse à moi.

Et bien comme j'allais le dire à Wergeld, je me nomme Agualarion Azarus, et oui en effet c'est ma première chasse

j'hésite une seconde à lui prendre cette chose pleine de griffe qu'il tend vers moi, mais je le fait par politesse.

Mais dite moi vous qui avait l'aire d'être souvent dans le coin du coup, Zuyto ça vous dit sûrement quelque chose, nous cherchons des informations sur la bête.

Ce truc est immense, il a facilement 2 mètre et demi ! ça vas me faire mal au cou à force de le regarder, si seulement j'étais encore dans mon ancien monde, j'en aurais fait mon dessert. Sans faire attention, je prend mon verre et sirote le vin, mon dieu le vin ! Que de souvenirs, celui ci n'est clairement pas de bonne qualité, à mon avis c'est pas vraiment cet alcool qui rapporte le plus, comme toute bonne taverne on me dira, même l'Enfers à des vins des plus succulents, le verre disparaît comme du petit lait, cela m'étonnerais pas qu'il y mettent de l'eau pour en avoir un peut plus, je sent à peine l'alcool sur la langue, ou peut être est-ce moi... je repose mon verre vide sur la table et écoute.

Le diable de tasmanie est nyctalope et d'une nature méfiante. Sirius ne fait pas exception, la pointe de son museau tressaillit dès que les questions fusent.
Il me jette un regard qui en dit long et peut-être est-ce parce qu'il ne m'apprécie pas tant que ça, il répond directement au bleu.
Il m'a dit son nom... Quelque chose comme Azarion ? Un petit effort Wergeld, tu peux t'en souvenir. Quand bien même ton esprit est focalisé sur ton assiette, tu dois bien avoir assez de neurones disponibles pour ce petit exercice.

- Zuyto, hein.

Il élargit un sourire aux multiples canines. Sous le lin de sa chemise, Sirius est véritable chasseur à la musculature épaisse et à la fourrure drue. Il inspire profondément, son poitrail se soulève en un chuintement. Il ménage ses effets. Je le soupçonne de vouloir impressioner le nouveau.

- Je l'ai vu. Dit-il.
- Dans les recoins les plus sombres, il se faufile telle une ombre et glisse derrière vous sans crier gard.

Il baisse les yeux sur sa chope. La rétine ambrée de ses yeux captent la lumière de l'âtre. Ses yeux s'embrasent de lumière durant une fraction de seconde.

- Il gravit les arbres et se déplace dans la canopée. Mais le pire !

Il se pencha vers Azarion et lui souffla :

- Il se love sous terre et saisi les imprudents qui lui marchent sur la queue !

Puis il rit. Il émet des hoquets graves et tout en ramassant sa choppe s'égosille quelques instants.

- Ah ! Petit, t'as choisi un bon chasseur mais pas celui avec lequel t'as le plus de chance de rester en vie !

Pendant ce temps-là, j'ai terminé mon assiette, je me sers une rasade de vin.

- Et sinon, t'as des trucs utiles à nous raconter sur Zuyto ou tu vas juste continuer ton histoire de scoot ?

Son rire s'apaise et il envoie un clin d'oeil à son voisin de table.

- Au sud-est, K'ouen. Il y a eu trois victimes le mois dernier vers L'Observatoire. Longe le Dirge, je pense avoir croisé son terrier. Enfin, tu verras bien à quoi ça ressmeble là-bas, tu ne devrais pas pouvoir te tromper...

- Et les victimes ?

- Pour ce qu'on en a retrouvé, il découpe avec ses deux pattes avant et mange par morceaux. Il est du genre à laisser du rab derrière-lui, ou quelque chose l'a dérangé pendant son quatre-heure.

Je notais dans un coin de mon esprit : petite gueule, grandes griffes tranchantes, prédateur possible.
Avec tout ça, j'interpellais la serveuse d'une main et celle-ci, devant se souvenir de moi j'imagine, apporte une seconde assiette remplie et débarasse la vaisselle vide. Sirius en profite alors pour sortir un jeu de cartes de sa poche.
Il fait parti d'un groupe de chasseurs qui ne travaille que dans Ing et ces gars-là passent leur temps à jouer et boire lorsqu'ils sont au repos.
Ce qui signifie qu'ils étaient tous au repos et donc disponible.

- Je sais que t'es pas jeu petit, mais peut-être que le nouveau a envie de tenter sa chance ?

Je les regardais tout en attaquant ma deuxième assiette.

Le grand machin fait de grand mouvement, en parlant très fort puis en me chuchotant, il est clairement en train de vouloir m'impressionner, mais sans effets, je reste d'un aire un peut blasé devant lui, il nous apprend rien, avant que Wergeld, c'est je-suis-un-teletubbies à dire comme nom... que Wergeld ne l'interroge lui, devenant tout de suite plus sérieux. Il découpe les victimes ? les animaux souvent ne prennent pas le temps de faire se genre de choses, c'est souvent inutile aussi, a moins que sa bouche soit pour de plus petites proies que des hommes, et soit une petite faim, soit dérangé ? Il n'est peut être pas aussi gros que j'imaginais...

Il sort des cartes ? tss très souvent utilisé dans les tavernes, les jeu on des règles simple, c'est facile a transporter, et à cacher. Il commence à mélanger avec une certaine difficulté, je sourie en le regardant galérer, quelle idée d'avoir d'aussi gros doit. Les succubes étaient vraiment très fortes dans les jeux de cartes, a force de passer du temps dans les tavernes pour prendre des hommes, et donc m'ont appris à jouer, je suis loin d'avoir le talents de mes anciennes camarades, mais je me débrouille très bien.

Vous galérez un peut, je peux vous aidez attendez. Je prend le paquet de carte que je mélange comme un prestidigitateur de plusieurs façon différentes. Mais je ne voudrais pas vous dépouiller parce-que comme vous le voyez je sais quand même plutôt bien me servir de cartes. Nan parce que tu a l'aire de me prendre pour une belle andouille donc voilà si je te met la misère sur t'es jeux de cartes tu vas mal le prendre, et je vois bien que ça à déjà commencé, alors mon grand ?...

Je pose en claquant le paquet de carte devant lui, il a l'aire de grincer des dents, et moi je lui envois un sourire moqueur, il ne semble plus vraiment vouloir jouer d'un coup, tss les hommes sont si prévisibles. Il commence à s'en aller sans rien dire, je crois aussi qu'il marmonnait dans sa barbe, je me retourne alors vers Wergeld.

Ah ! nous voila à nouveau juste toi et moi, j'avais pas envie de jouer aux cartes.
Mais au fait ça veut dire quoi "love" ? appart.. Je prend ma voie la plus sensuel. Amour.

Sirius s'en va, énervé. Il n'est pas tombé sur le bon pigeon et ça ne l'a pas mis dans de bonnes dispositions. La prochaine fois que je viendrais ici m'informer, je vais devoir gérer son égo malmené par un débutant. Je jette un oeil à Azarion qui semble tout à fait heureux de la situation, à une autre époque il aurait soit fini dans mon lit, soit le nez écrasé sur la table. Plus que sa question, c'est ce souvenir d'une autre vie qui me fait sourire.

- Il s'enroule sous terre. Ce doit être l'une de ses méthodes de chasse.

Je termine la deuxième assiette et cette fois je me sens bien. J'aurais préféré passer la nuit à la taverne mais Sirius ayant donné le La, nous n'aurons plus d'informations avant un moment. Le soleil étant proche de se coucher, le choix était difficile. S'ennuyer là quelques heures, dormir et repartir chasser à l'aube. Ou aller chasser maintenant...

- On va aller te trouver une paire de lunettes de vision nocturne.

Je me levais et la serveuse arriva à notre table prête à encaisser. Je lui donnais mon badge qu'elle me rendit rapidement.

- Viens ! On va descendre d'un étage, dis-je.

Je lui expliquais rapidement qu'un revendeur de matériel d'aventure se trouvait sur la plateforme juste en dessous de la taverne. Ce serait rapide et puisque Zuyto était plus une créature nocturne, il ne s'éloignerait pas de cette partie très sombre de la forêt. Et Azarion me serait totalement inutile tant qu'il n'y verrait rien.

Spoiler:

[après un petit détour par l'épicerie]

J'avais déjà enfourché la magnetic quand il sortit. Je n'attendais pas une seconde pour lui lancer sa paire de lunettes. Avec elles, peu importe l'ensoleillement, il y verrait comme en plein jour. Contrairement à moi qui voit les choses en mouvement de nuit, pour lui ce sera comme s'il faisait jour. Parfait, me dis-je intérieurement.

Evidemment, je ne m'attendais pas à ce que le nain réussisse à lui vendre quelque chose. Les menottes, encore, allaient avec le personnage. Le lézard en revanche... J'espérais au moins que l'animal n'allait pas se faire piétiner pendant la chasse.
Ou qu'il ne s’égarerait pas pendant une crise de panique.

-Ouvre-nous un passage.

Les roues de la magnétic tournèrent dans le vide. Une légère lumière s'en dégageait et le tableau de bord indiquait un chargement complet de l'appareil.

- Direction l'Observatoire.

Mon baladeur émit un bruit me notifiant que quelqu'un tentait de me joindre. Je le récupérais dans le fond d'une poche intérieur et refusais aussitôt de répondre à l'appelle. L'elfe ayant l'information de ma chasse à Zuyto devait tenter de me joindre pour m'empêcher de faire une énorme connerie.
Connerie étant : aller à la chasse au gros avec un débutant et sans renfort derrière.
Ce serait bien si Azarion se décidait à ouvrir le portail avant que l'elfe ne se téléporte à coup de perçant à Lazareth.

Nous sortons du magasin, Wergeld était déjà sur son engin et me lance les lunettes que je rattrape maladroitement surpris par le geste, je les pose sur ma tête et met le dragon dans ma seconde poche intérieure, une fois sur la moto il me dit de faire un portail vers l'observatoire, mais un appel me distrais quand je sort le miroir, il raccroche sans attendre, étrange, je fait le portail, la moto démarre et avance, juste avant de le passer j'entend quelqu'un crier "WERGELD !" et pouf, nous disparaissons.
Mais que se passe t'il ici ?

Nous arrivons instantanément non loin du dôme le portail se referma, je n'ai pas vraiment envie de savoir pourquoi des gens cherche se petit bonhomme sur'armé, je ne dit rien, alors que nous commençons à partir dans la foret.
Les lunettes tombent sur mon nez, et.. Wow ! je les remonte bien comme il faut, incroyable ! J'y vois comme si les lunette avaient fait lever le soleil, c'est fou les choses qu'on fait de se monde !

Spoiler:

- Comment elles sont ces lunettes ?

La moto avance tranquillement dans une forêt devenue brusquement moins dense. Il y a, à quelques centaines de mètres, un lac. Je perçois une nouvelle forme d'humidité dans l'air et l'odeur particulière des algues.
Les arbres plus éparpillés dans cette région un peu plus civilisée, et c'est beaucoup dire car nous sommes toujours dans la région de Ing, permettent de voir plus loin. La végétation rase dévoile un sol recouvert de mousse.
Pour l'instant, c'était on ne peut plus tranquille comme balade.

La nuit est tombe le temps de rejoindre La Rivera. C'est là que je fais une pause quelques instants. J'aime à regarder le coure de l'eau et les alentours. Nous sommes après tout très proches du Laboratoire, s'il y a des problèmes dans le coin c'est exactement le bon moment pour tenter d'en repérer les traces.

Je ne vois strictement rien qui sorte de l'ordinaire et c'est frustrant. Assez pour me convaincre de me taire.