Terrain de jeu - La cité fantôme d'Atlantis

Atlantis est presque vide. Ce matin j’étais encore sur le front à coordonner l’action de nos troupes quand j’ai reçu le coup de fil de trop. Ayame a essayé de m’empêcher de décrocher, trop tard. Le bras suspendu dans le vide, il m’a regardé impuissant aboyer dans le téléphone.
L’histoire parlait de petits malins qui n’ont rien trouvé de mieux que de contester les ordres. Des civils vivaient encore, tels d’irréductibles gaulois, à Atlantis. Sauf que la cité sous-marine est aujourd’hui une zone à haut risque, elle devrait être scellée depuis des semaines.

J’apparu dans Atlantis tellement furieux que le responsable encore restant à la mairie de la cité sursauta derrière son bureau. Je l’approchais et il se tassait progressivement sur son siège. Se cacher derrière son bureau n’allait pas l’aider…
La discussion fut courte, je lui ai rappelé en quelques phrases courtes, qui ne suscitaient aucun commentaire, que dans une heure il ne devait plus y avoir une seule âme dans cette ville. Des miliciens apparurent et ce fut l’expulsion des entêtés.

-Les seuls qui ont le droit de résider dans l’océans sont les créatures marines, la ville sera abandonnée ce soir !

Une heure plus tard, sur la place de la ville, j’attendais mon taxi. Mon perçant consommé, Ayame devait m’envoyer un duo de commissaires. Ceux-ci ne pourront faire l’aller-retour qu’à la fin de la journée.

-Je vais jouer les touristes...

Je raccrochais avec l’elfe. Il devait me tenir informé si le front était perturbé en mon absence, je gardais l'oreillette calée dans mon oreille.

-Pas moyen que les emmerd**rs m'oublient aujourd'hui, hein...

Contrairement à ce qu'on croirait, j'arborais un sourire et mon corps tout entier frémissait d'impatience. Voilà qui tombait à pic. Les jours de batailles me pesaient, ils étaient par trop répétitifs, avancer, frapper avancer... C'était demander à un cheval de course de trotter dans une foire. La frustration grimpait tandis que la guerre s'intensifiait.
Je me gardais bien de le dire à haute-voix, manquerait plus que mes hommes me trouvent odieux. Je ne vais pas faire semblant d'être épuisé, alors je leur dois au moins de ne pas trop me plaindre des combats faciles pour moi.

Augure a l'air déterminé. Quand il a une idée celui-là ! Sérieusement, ça ne me viendrait jamais d'aller faire ch*er mon monde juste parce que j'ai du temps à perdre. Bon sang, il y a vraiment des maitres qui ne servent à rien. S'il s'ennuie faudrait lui refiler des trucs à faire de son niveau. Des photocopies peut-être. J'en parlerai à l'elfe. Il saura l'occuper sainement.

Je me déportais calmement sur un côté. Augure semble attendre que je lui vienne dessus et il en est hors de question. S'il a tant envie de se battre, qu'il prenne les choses en main. De toute manière, je ne suis pas aussi stupide que Tchen pour me laisser berner. Je sens qu'il y a un truc de changer. Une vague intuition... Il ne serait pas venu s'il ne pensait pas pouvoir prendre l'avantage d'une manière ou d'une autre. Restons prudent, il me tuerait sans état d'âme s'il le pouvait.

C'est bien pour ça que ce combat tombe à pic. Mon sevrage de sensation forte me pesait clairement sur le moral. L'adrénaline afflux à nouveau dans mes veines comme cet instant juste avant une chasse. Je me sens revivre et mes forces se préparer.

-Allons, ne me dis pas que le voyage jusqu'ici t'a fatigué. Tu vieillis...

Son don principal est la téléportation. Je l'ai vu à l'oeuvre, il est aussi titré que moi. Il peut se téléporter à 15m, voire plus, en cadence et sait utiliser la surprise de son apparition pour frapper. Je me sens heureux de porter mon armure complète... Le temps de comprendre son rythme, il me faudra ça pour survivre. Ensuite, on verra comment je me charge de lui.