Duel : Corben Vs PNJ (Via Azurée)

Ok. Ok, J'étais prêt. A force de sautiller sur place pour me calmer je commençais presque à en avoir mal au crâne. Pas l'idéal pour une bataille.
Faut avouer que l'idée de base était pas forcément intelligente : Aller se mettre sur la tronche avec un parfait inconnu pour essayer de gagner de la renommée. Mais cette petite bataille avait un autre but, un peu plus égoiste que je ne voulais le faire croire.

Me faire de la pub.

si le Technomagearrivait à triompher dans l'arène, les clients se diraient peut-être que la technomagie n'est pas si mal. Et ça me permettrait de faire taire les rumeurs sur mon ancien predessesseur. C'était MOI, le Technomage, pas l'autre fou qui effrayait ses clients.
Revérifiant pour la troisième fois mes poches, je passais ma main sur les 3 cartes prototypes que j'allais (tenter de) déployer. J'espérais juste ne pas m'être trompé sur le dosage...

La porte de fer s'ouvrit en grincant et je prennais place dans l'ascenseur. Mon adversaire entrerait par sa propre arrivée.
Les cris de joie et d'encouragement résonnèrent à mes oreilles comme une piqure d'adrénaline. Tant de gens étaient venus voir du spectacle, j'allais essayer d'en donner un beau.

Un grand sourire dur les lèvres, je saluais énergiquement le public, bercé par l'ambiance, criant des "yeah" ou me frappant la poitrine du poing, comme pour me donner un surplus de virilité. Si mon advesaire faisait 2 tête de plus que moi et pesait 150kg, pas sur que je garde la même attitude, par contre...

Azurée joue Iris Torii

Le dos rond, je marche sur le sable. Il est dur sous mes sandales.
Au loin, un homme avance lui aussi. Pendant une fraction de seconde je me demande si c'est l'un des nôtres.
Avec ces vêtements et cette allure tapageuse, c'est impossible.

Je sais que je me mens à moi-même. La citadelle est pavée des gaillards qui se croient malins en braillant à tout va.

Un vague sourire fleurit sur mes lèvres, je serre le bâton de combat dans ma main droite et je sens le bouclier, rondelle d'acier aux bords crantés, peser sur mes épaules.

Est-ce que je dois moi aussi animer la foule, attirer la sympathie des parieurs ?
Je suis une femme, d'habitude ça me suffit pour égayer l'assemblée ! ... J'ai envie d'un verre. J'ai la bouche pâteuse.
Mon corps essaye de me dire qu'il est nerveux.
Je l'ignore. Je songe à tout ce que je ferai de l'argent de la victoire. C'est un bon letmotiv : Bats-toi comme une tigresse Iris, ce soir ce sera cygnes et faisans sur la table.

C'est malin, ça ! Mon ventre grogne. Je l'ai réveillé !

ça suffit Iris, tu dois rester digne... Un petit peu !
Je suis une Donjion ! Je ne m'abaisserai pas à faire hurler le public. Je suis l'honneur de la silnà. Même dans l'arène, j'incarnerai la noblesse de mon peuple.

Mon ventre grogne une fois de plus. Mes pensées s'arrêtent, résignée.
Si je ne peux être noble et intimidante...
Je vais le déconcentrer !

-Hé! Toi, là bas ! Tu sais faire autre chose que de mimer un singe ?

Mon bouclier glissa sur mon bras gauche, je le levais et je présentais sa face polie au public. Dessus la forme d'un crâne en patine dorée. Je balance mon poids d'un pied sur l'autre. C'est bon je suis prête.

Il va mordre la poussière.

Concentre-toi Iris, c'est le moment d'évaluer ce gringalet... Les hurlements de la foules se dispersent. L'arbitre va nous présenter comme il se doit ensuite je lui tombe dessus.

Plan A : Taper la première. Plan B : Taper en deuxième. Plan C : Courir le plan A ou le plan B ne marche pas.

- Hein ? Nij’Aku qui me demande de le remplacer pour un arbitrage ? Je pensais que le coup du croco l’avait dégouté de me voir …

Je me disais que ça pouvait être marrant, après, j’avais de l’expérience pour ce qui était de présenter des produits ou des projets … Enfin là, c’était quand même une arène … Pour l’occasion, je portais un costume façon mascarade, toujours pour le déguisement qui va bien … J’étais prêt à présenter nos deux challengers du moment.
J’arrive dans le colisée, sur le champ de bataille, les deux combattants, l’un devant l’autre, étaient prêts à se rouer de coups, prêts au festival du carnage.

" Notre combat d’aujourd’hui va opposer le technomage, Corben Krayt, et un tout nouveau challenger, Iris Torii ! Applaudissez-les bien fort ! "

Hah, le doux son des applaudissements, le cœur qui vibre par la gaieté et l’entrain de la foule, impatient de voir le combat.

" Vous avez deux semaines à partir du premier post du premier combattant. Tous les coups sont permis : utilisation d’armes et de pouvoirs ! Bien évidemment, pas de méthode marionnette : on ne manipule pas les pensées, les dires, ni les mouvements de votre adversaire (sauf s’il y a eu un accord entre les deux joueurs).

Toute destruction, entière ou partielle, du colisée devra être remboursée au préalable par nos challengers ! Ainsi, si nos spectateurs sont touchés eux-aussi, les frais médicaux seront à leur charge.

Et aussi, n’oubliez pas : vous ne devez pas achever votre adversaire lors du combat ! Si le combat part trop loin, je vous arrêterais et procéderai au vote.

Cher spectateurs, nous procéderons aux votes à la fin du match ! Il sera ouvert une semaine après la fin du combat. "

Après avoir fait mon speech, je partais dans les coulisses, attendant la fin du match, en regardant le combat.

J’accueillais sa pique avec un rire joyeux. L’ambiance état électrique à souhait et charriait des pleines doses d’adrénaline à grand coup de ola. Puis l’arbitre descendit et fin son annonce. Les choses sérieuses allaient commencer. Je profitais du temps qu’il me restait avant le début officiel pour me préparer.

Craquant mes épaules, j’ôtais ma première carte de ma poche, la coinçait entre mes dents le temps de me déganter et l’écrasait entre mes paumes. Mes mains s’enflammèrent presque, la quantité de volutes de magie qu’elles dégageaient sans cesse maintenant les dissimulaient quasi-entièrement aux yeux de la foule.

J’avais un peu de temps devant moi avant que cet enchantement de renfort de magie s’épuise. Pour un premier test j’avais mis une limite horaire assez courte. De toute façon, ma magie dépendant intimement de mon énergie physique, je n’allais pas non plus m’épuiser à faire des spectacles sons et lumières en plein cœur d’un duel.
Récupérant la carte froissée, je la lançais négligemment derrière moi où elle explosa en une petite détonation. Mon adversaire était prévenu, j’étais prêt, et mes doigts me picotaient.

A peine le moment ou les portes de l’arène se refermèrent derrière l’arbitre, je bondis en avant avec la ferme intention d’imposer mon rythme dès le départ. Me penchant en avant pour ramasser une poignée de sable, je courais vers mon adversaire, et lui lançait ma poignée de grains rendus violacés par ma magie dans sa direction. Le sable en lui-même n’était pas dangereux, plus un effet d’une multitude de claque-doigts qu’autre chose, mais j’avais l’intention de profiter du moment de surprise ou de garde pour essayer de donner le plus de coups possibles.

Enfin ça c’était la théorie. La pratique, elle, avait pas mal d’imprévus potentiels.

Il eut une explosion, de la fumée et puis plus rien. Seuls mes yeux étaient ouverts comme deux soucoupes sur mon adversaire.
Si on m'avait dit que j'affronterai un pétard ambulant, jamais je n'aurai signé la décharge. Il lança du sable.

La honte ! Je hurlais comme une fillette sous l'orage.

-Hiiiiii !

Je fermais les yeux aux premiers crépitements et je me cachais derrière mon bouclier, une vague odeur de brûler me signifia que mes cheveux avait subis quelques dégâts.

Je suis un âne ! Bûtée et rancunière, assez folle pour me risquer dans l'Entre-Monde car là-bas on s'ennuyait trop.
Mûle émoussée par les lumières, je saisis mon bouclier à deux mains, cala ma lance sous mon aisselle et d'un coup de rein, je m'élançais à la rencontre de mon adversaire, le bouclier devant moi.

Toutes dents dehors, je hurlais pour évacuer la tension du début de combat.

Au moment où nous aurions dû nous rencontrer, j'étendis les bras, bouclier aux bords dentelés, dans un mouvement latéral pour couper le souffle, littéralement, à mon rival.

S'il faut se battre à l'arrache, je serais son homme...
Façon de parler.

Son cri apeuré me stoppa net. Je fis un pas en arrière, gardant mes poings fumants devant moi, à la fois méfiant et interrogatif.
Plus d’une fois à Magna, on m’avait fait le coup de la jeune femme frêle et sans défense – et à mon grand regret, je tombais dedans souvent-, mais là on était en arène. Genre, un immense disque de sable, vide, entouré de milliers de personnes, et encore plus encadré que ne l’était Helen.
Nous n’avions pas la carrure à nous taper dessus jusqu’à ce que l’os de l’un casse, du coup sa peur me semblait déplacée…

Sa réaction m’étonna donc quelques secondes. Son deuxième cri me fit reculer la tête de surprise, et son bouclier surprit mes poumons qui, tout étonné qu’ils furent, décidèrent de se vider d’un coup.
Et mon corps, lui décida que le sable de l’arène avait l’air très confortable.

Je tombais à la renverse, la respiration affolée par le trop plein de stupeur, les grains de sable pétaradant autour de moi alors que mes mains s’enfonçaient légèrement dans le sol malléable. Je reculais en me trainant sur le sol, m’éloignant un peu de la demoiselle, et me relevais maladroitement, reprenant une position de garde la plus stable possible qu’il est possible d’avoir avec les jambes flageolantes et le souffle d’un ventilateur rouillé.

Vite, une idée Corben !
...
C’était bien, sa technique.

Fonçant comme un taureau vers mon adversaire en hurlant comme un possédé, j’attendais le moment opportun pour me jeter au sol et tenter de tacler la demoiselle.
Tout en faisant gaffe à cette lance. Ça m’embêterait de finir embroché dans une compétition amicale… Le défaut de ma magie, c’est « les poings, sinon rien ». Et je n'avais clairement pas l'allonge d'une pique.

*il me fonce dessus !*

Je m'avançais bouclier prudemment la lance pointée vers lui, dans une imitation peu glorieuse d'une marche militaire.
C'est alors qu'il disparu de mon champs de vision.

On m'a déjà fait le coup avant et les donjions ne sont pas à prendre à la légère. Je plongeais en avant, ma lance se planta dans le sol et mon élan m'envoya un mètre plus loin.

Ne jamais sous-estimer une soeur de la Silnà, un tiers d'entre-nous avons appris à manier les armes depuis l'enfance... Mais ça, il ne pouvait pas le deviner.

Un gloussement et un sourire.
Avoir le droit de taper sans se faire punir et en plus être payé pour ça !
Mais pourquoi on n'a pas ça à la Citadelle ?! Une arène et des entre-mondiens pour émousser nos armes.

Je retirais ma lance du sable et piquais immédiatement vers lui.
C'est le moment où il doit se demander s'il veut s'offrir une aération en plus ou s'il est assez malin pour esquiver.

Ok, je m’étais déjà retrouvé dans des situations un peu foireuses. Là ça restait gentillet, mais c’était une des premières fois que je me retrouvais dans la position du papillon sous les doigts du collectionneur.
Je roulais sur le côté, abandonnant mon chapeau dans l’histoire, pour esquiver le pic de l’arme, qui s’enfonça dans le sable avec un bruit mat sous les « olé !» du public. Ces imbéciles prenaient plaisir en plus.
L’arme déchira ma poche et planta ma deuxième carte préparée pour l’occasion, qui s’activa quand même et fit briller d’une couleur argentée le bout de l’arme. Mon renfort d’armure profitait à mon adversaire…

Je n’avais ni mes bracelets Kami, ni mon Vandavel, et encore moins mon fusil. Ne me restait que mes shurikens d’urgence, et j’étais très peu adroit avec.
Ma seule arme restait mes poings ou SA lance. Il me fallait un moyen de récupérer ce pic à brochette géant. Ma troisième carte allait peut-être me servir.

Je m’en saisissais et la déchirait en fixant un point derrière mon adversaire. Ma silhouette devint floue et je me retrouvais soudainement quelques centimètres en l’air, quelques mètres derrière la demoiselle, projeté en avant. Mon enchantement de téléportation marchait comme il voulait, et encore, Rainer ayant indiqué en haut de la page dans son livre : « parfois ça marche, parfois ça marche pas. PS : retrouver ce zombie avant qu’il ne cause des problèmes ».

Me réceptionnant comme je pouvais, je faisais demi-tour le plus vite possible pour me jeter dans le dos de mon adversaire et tenter de le maitriser pour lui faire lâcher son arme. Si je récupérais la lance boosté à l’argent pur, l’issue du combat changerait surement.

-Hein ?

Ma lance se ficha dans le sable et elle buta contre une surface dure. Alors, une onde se propagea dans la lance jusque dans mon épaule.
Trop abasourdie par la disparition de mon adversaire, je regardais les alentours sans le voir.

Ça sentait le coup fourré.

Mes cheveux se dressèrent sur mon crâne quand je me retournais.

*C'est quoi ce mec !*

Il a plus de trucs magiques que l'inspecteur gadget n'a d'outils !

Il était là, prêt à asséner ses coups.
Pour toute réaction, je levais la hampe de ma lance devant moi pour m'en faire un bouclier et dans ma précipitation, je trébuchais.

Il était si proche de m'avoir que j'ai essayé de reculer. Instinctivement, j'ai compris que sa proximité rendait ma lance inefficace. Mais en voulant mettre de la distance entre nous, je me suis emmêlée les pinceaux.

L’effet de surprise c’était toujours plaisant. Par contre, il fallait que je gagne, genre maintenant, sinon, une fois qu’elle se serait remise de ses émotions, je me retrouverais sans rien pour lutter. J’avais grillé mes cartouches très vite –trop- et je n’avais plus trop le choix.

Son arme me faisait bouclier, je devais trouver une solution rapidement. Mes mains explosives n’allaient pas m’être utiles si je voulais m’emparer de son arme. Je pouvais peut-être passer en dessous et tenter de la déséquilibrer ? Mais son bouclier m’effrayait un peu. Ou alors, profiter de la charge pour-

Note à moi-même : Quand on court sur un ennemi, évaluer la distance.

Perdu dans mes potentiels prochains mouvements je n’avais pas calculé la courte distance que nous séparait. Mon épaule se heurta de plein fouet contre son arme, et poussé par l’élan, je m’écroulais au sol.
Chaos et tourbillons. Et sable. Et mouvements gênés.

Dans la panique, je frappais en direction probable de la position de mon adversaire. A moins qu’elle n’ait jeté son arme ou son bouclier et que je frappe contre le métal.

J’espérais aussi qu’on allait pas me ficher comme « frappeur de femmes ». Après tout elle était là de son plein gré !

Spoiler: