Communication d'enfer de l'autre côté du bouclier

Ils étaient quatre et pas moins que ça pour traverser l'espace d'une seconde en titre perçant les territoires qui séparaient Entre-Monde de l'Antre.
Quatre commissaires solidement équipés pour une simple commande de matériel. Même si cela paraissait ridicule aux yeux de certains, ceux là savaient exactement à quoi s'attendre dans les parages. Deux d'entre eux tenaient fermement leurs armes prêts à défendre les deux autres qui possédaient entre autre les moyens de paiements et le titre perçant qui leur permettra de retourner sur K'ouen.

Il avait fallu négocier sec pour obtenir une telle équipe simplement pour aller faire du shopping. D'abord parce que peu de monde au palais ne se doutait de la dangerosité du marais et de l'Antre elle-même, à part ceux qui y avaient déjà mis les pieds bien sûr. Ou ceux qui avaient entendus plus d'une rumeur désastreuses sur l'ancien propriétaire.
Obtenir une équipe de quatre et des moyens de défenses c'était demander du luxe aux yeux du service de comptabilité qui n'avait pas vu cette mission d'un bon oeil.

Au final les négociations avaient été simples, ils seront quatre à condition de diminuer leur prime de mission. On leur prêterait du matériel à condition qu'ils le ramènent en bon état. Ce à quoi les quatre commissaires acquiescèrent sans problème.
S'il leur arrivait malheur personne n'ira leur demander de rembourser le matériel de toute façon.

Deux se faufilèrent jusqu'à la porte de la grande maison pendant que les deux autres continuaient de monter la garde.
Ils frappèrent plusieurs coups à la porte évitant soigneusement le heurtoir bavard dont les rapports détaillaient avec minutie le pouvoir soporifique de ses discours.

Là, à quatre grand garçons armés jusqu'aux dents, ils attendirent poliment que le maître des lieux viennent leur ouvrir. Une attente anxieuse devant le panneau de bois, ils ne cessaient de regarder autour d'eux avec la crainte de voir débarquer quelques créatures dangereuses et magiques.

L’Antre était enfin réparée, le rez-de-chaussée praticable partout, le premier étage avait presque oublié les attaques d’Helen et le grenier avait perdu son odeur de sang et l’affreuse teinte rougeâtre qui ornait ses murs. La maison du Technomage –c’était moi- pouvait enfin accueillir ses clients comme elle le devait.
Seulement, les clients se faisaient rares, très rares. L’action combinée des zombies et des monstres d’Arcturus avaient persuadé les gens que finalement non, ils n’auraient pas besoin de faire tout le chemin jusqu’ici pour ce radiateur-climatiseur ou ce lave-linge qui ne perdait pas la chaussette gauche.
Et même si cela me laissait beaucoup de temps pour apprendre à jouer au yams à la pieuvre-cravate de ménage, R.A.M. me répétait presque 10 fois par jours que le nombre de clients depuis ma nomination était proche de 0. Au moins Murray me laissait tranquille.

Je tentais pour la vingtième fois de la journée de convaincre la bibliothèque de laisser le balai en paix et d’arrêter de s’éparpiller dans la pièce quand plusieurs coups résonnèrent dans le hall. Un client !
Dévalant les marches tout en m’excusant rapidement auprès du tapis d’escalier qui dirigeait vers moi un pompon mécontent pour l’avoir piétiné avec tant de fougue, je tirais sur mes habits pour me donner meilleure allure et ouvrit la porte avec calme.

Première remarque : Murray boudait. L’anneau d’entre ses dents était tourné vers la gauche, ses orbites plus sombres que d’habitude. A tous les coups, il en voulait aux quatre hommes de ne pas l’avoir utilisé – ce qui les sauva ce faisant d’un discours larmoyant sur sa condition de heurtoir.
Deuxième remarque : Ils sont lourdement armés. Presque trop pour être rassurant. J’espérais que ce n’était pas un service d’ordre quelconque venant faire une saisie pour une dette non-payée.

–… Bonjour messieurs. Technomage, à votre service. Queeeeee puis-faire pour vous ?

Jusqu'à ce que la porte s'ouvre, les commissaires n'arrivaient pas à se détendre. Mais lorsque le technomage se présenta devant eux, ils se sentirent presque heureux de voir que les ennuis ne leur étaient pas tombés dessus.
L'un deux se pencha légèrement pour ne plus avoir l'impression que sa tête allait heurter le montant supérieur de la porte :

-Bonjour monsieur Krayt, je suis Ervyr, commissaire de K'ouen, voici mes équipiers. Nous venons vous porter une commande du Maître du miroir.

Le plus proche de ses compagnons s'approcha à son tour et s'éclaircissant la gorge ajouta très rapidement :

-Nous vous serions reconnaissant de comprendre l'urgence de notre demande.

A savoir s'ils étaient pressés de partir ou seulement parce qu'ils savaient que l'équipement devrait être livré rapidement sur K'ouen au risque d'arriver trop tard pour intercepter l'équipe sur le départ de leur nouvelle chasse.

Décidément, mon boulot de technomage semblait étroitement lié avec celui de K’ouen. En pas que je dépendais en grande partie de sa protection, sans compter les agents qu’il m’envoyait mensuellement pour vérifier « l’étroite surveillance sur les Zombies possédés par Mr Krayt ».
Mais à quatre commissaires, je soupçonnais le casse-cou qu’était le maitre de partir pour une nouvelle aventure, à grand coups d’épée géante.

Je leur fis signe d’entrer, après avoir dit deux-trois mots à Murray concernant son mutisme. Sans blague, ce heurtoir bipolaire avait tendance à faire dans l’exagération.

– Ne restez pas là, entrez, entrez.

Je les guidais vers le salon d’attente, nouvellement redécoré de teintures bleues et or, de quelques lumières douces, d’un large canapé moelleux et quelques fauteuils, et d’une table basse sur lequel reposait un service à thé auto-chauffant (ma dernière invention pour mon confort personnel) donnant à l’atmosphère une ambiance reposante. Si l’ancien propriétaire était excentrique, je tenais à ce que ma clientèle se sente suffisamment coupée du marais pour vouloir revenir. J’avais encore quelques problèmes de présentations pour le chemin, mais un bon coup de binette et d’huile de coude devrait suffire.
Invitant mes hôtes à s’installer confortablement, j’appelais mon valet – le nouveau rang du balai enchanté- et lui demandait d’apporter sachets de thé, cafés, carafes d’eau et alcools pour les commissaires. Je pris place dans le seul canapé en velours pourpre, proche de la porte et commençait les questions d’usage.

– Bien. Parlons peu, parlons bien. Que puis-je faire pour le K’ouen ?

Mon balai arriva dans la salle avec un plateau lourdement chargé de boissons en tout genre. Je leur indiquais de choisir à leur guise. Si les commissaires repartaient d’ici avec une meilleurs impression que l’ancien Techno, peut-être que les commandes augmenteraient. Et puis, un maitre de miroir, c’est intéressant d’en avoir un dans sa poche…

Dès que Corben les invita à entrer, les quatre commissaires se précipitèrent à l'intérieur. Une chose est sûr, le dépaysement fut total. Les quatre hommes armés se permirent de balayer le hall du regard, d'observer le couloir et même d'admirer le salon.
Jusqu'à ce que l'un d'eux fasse la remarque que tous avaient au bord des lèvres :

-J'aimerai bien qu'il me donne le nom de son décorateur...

Le contraste était saisissant entre le marais tourmenté à l'extérieur -et la menace des zombies- et entre ce salon cosy déjà paré d'accessoires à destination des invités.
Une chose était certaine, le nouveau technomage n'était pas fou à lier, comme l'était l'ancien propriétaire.
Les uns après les autres ils se détendirent en s'affalant dans les fauteuils et sofa. Le plus grand d'entre eux, celui qui avait parler le premier sur le seuil de la maison se pencha pour se saisir d'une tasse :

-ça a drôlement changé depuis ma dernière visite !

Comme un seul homme ils reluquèrent l'emplacement vide laissé par l'ancien tableau-monstre Helen. Il ne pouvait arriver qu'une seule chose de logique à cette créature : rencontrer Wergeld et le futur technomage. Ceci avant de passer par dessus un balcon et de faire une rencontre chaleureuse avec les disco-zombie appartenant à la propriété.
Ces dangerosités étaient bizarrement tolérés par le Maitre du miroir comme s'il s'agissait d'une sortie de relique historique.
Certes, vu l'âge de certain cadavre, on peut réellement parler d'Histoire quand on les voit !

Il s'éclaircit la voix.

-K'ouen aimerait que vous lui fabriquiez un filet. Ce filet doit pouvoir s'étendre sur une créature vraiment, vraiment, insista-t-il, très imposante.

Il écarta les bras pour désigner une chose invisible vraiment grosse.

-Bien sûr, vu la taille de la bête il est impossible de fabriquer un simple filet assez grand. Personne, par même K'ouen, ne pourrait le soulever. Sans compter la force de la chose, ce filet devra être assez résistant pour lui scier les ailes sans lâcher au mauvais moment.

Il marqua une pause et regarda ses collègues. Ces derniers ne semblaient pas trouver à y redire alors, ils se contèrent de boire.
Maintenant qu'ils étaient à l'intérieur il n'y avait plus aucun risque. Ils repartiraient tous par perçant.
Bien entendu il y en avait au moins un pour craindre que la maison elle-même puisse receler des dangers... Celui là buvait du thé au bord de son fauteuil.

La déco plaisait. Et c’était tant mieux, vu le nombre de bricoles que j’avais du acheter, sans compter les frais de réparations et les artisans qui s’étaient succédés pour réparer toutes mes bêtises – j’étais très mauvais en bricolage classique. Mais le jeu en valait la chandelle. Peut-être qu’un jour je m’attèlerais à l’aile sud pour en faire une chambre d‘hôte…
L’un des gardes présenta grosso-modo la tâche à accomplir. Je l’écoutais, doigts entrelacés sous le menton, les bras en appuis sur les accoudoirs. Un filet résistant et immense capable d’entraver une créature massive. Ca me rappelait étrangement quelque chose. Je laissais le soldat terminer sa demande pour avoir toutes les informations en tête et inspirait lentement, les yeux dans le vague.

– Ce ne sera pas facile, dans le sens où plus le filet sera grand, plus il multipliera les points de rupture. Je vais devoir mélanger plusieurs enchantements. Je vais d’abord élaborer un prototype basique, et voir avec vous quel seront les points à modifier, si cela ne vous dérange pas. Au vu des manipulations à faire, ça va me demander beaucoup d’énergie –et de matériaux- et je ne voudrais pas travailler pour gâcher. Ne bougez pas, je reviens.

Je me relevais, sifflais un coffrapatte et grimpais rapidement au premier étage. Je fouillais rapidement la bibliothèque pour récupérer trois – quatre ouvrages que je consultais rapidement avant de les placer dans le coffre qui me suivait.
Je perdis plusieurs minutes dans la réserve des matériaux, bataillant sec avec le cahier d’inventaire pour le convaincre qu’il fallait que je récupère les objets nécessaires à ma présentation. Ce bouquin se mettait à jour tout seul, mais était pourvu d’un caractère abominable.
Pendant ce temps, en bas, deux coffrapattes surveillaient plus ou moins discrètement les commissaires depuis l’encadrure de la porte et dans le salon, le balai faisait dos à la cheminée, les bras croisés dans le dos, la partie gauche de sa brosse tapant le sol de façon régulière.
Les visiteurs étaient assez rares et les habitant de la maison, curieux.

Lorsque je redescendis, mes hôtes avaient le droit depuis une ou deux minutes à une petite représentation d’une bataille aérienne par une dizaine de feuilles volantes de la bibliothèque, le tout en musique, le balai actionnant le levier d’un vieux gramophone.
Je toussotais légèrement pour signaler ma présence et les feuilles tombèrent toutes au sol, tels des avions abattus tandis que la chanson ralentissait progressivement. Le balai indiqua nerveusement du doigt les morceaux de papier qui eux, s’étaient pliés en un point d’exclamation révolté.

– Désolé pour tout ça, messieurs. Mes… fournitures ne sont pas dangereuses, juste... festives. Je marmonnais un « Allez, oust » entre mes dents avant de pointer du pouce la sortie aux feuilles de papier.

– Voici ce que je vous propose. Enchanter cet organisme –je sortais du coffrapatte un bocal dans lequel flottait une espèce d’étoile de mer miniature rosâtre- afin qu’il se multiplie indéfiniment jusqu'à être couvrir la surface sur laquelle il sera placé. Il est relativement élastique, donc pourra s’adapter à la morphologie de la bête que K’ouen va chasser. Ce sera la base du filet.

Je sortais du coffre une feuille A3 que j’épinglais sur la place laissée vacante par Helen, afin qu’ils voient bien. Je dessinais rapidement un schéma indiquant la multiplication de la bestiole par des flèches.

– A ceci, j’ajouterais une résistance avoisinant celle de l’acier trempé –nouvelle flèche sur le schéma, partant d’un lingot vers l’amas de créatures. Je vais faire de mon mieux pour que chaque « maille » aie la même résistance quelque soit son épaisseur, mais ça ne va pas être de la tarte. Enfin –autre flèche vers la masse, partant cette fois d’un genre de troll– ajouter une sensibilité à la lumière pour que filet obtenu puisse se solidifier une fois la multiplication terminée. Si vous entravez, disons une patte, elle sera emprisonnée dans un filet rocheux à la résistance de l’acier.

Je rebouchais mon stylo d’un geste, ignorant le balai qui m’applaudissait chaudement depuis le couloir, dans un bruit de branches cassées.

– Avez-vous des remarques ? le prototype vous convient-il ?

Parmi les commissaires il y a ceux qui étaient amusés et semblaient prendre part à la fête avec entrain et ceux qui préféraient rester enfoncés dans leur fauteuil en espérant que le technomage reviendrait rapidement.
Heureusement pour eux, le propriétaire leur offrir se plaisir avant que l'un d'eux ne meure d'une crise cardiaque (ou que les autres se mettent à danser aussi).

Le calme revenu, les quatre hommes firent le silence et écoutèrent avec attention les idées du technomage. Quand l'heure des questions fut venue, quatre mains se levèrent au même moment au dessus de quatre têtes intéressées.

Leur chef pris la parole le premier :

-Je pense qu'il faut modifier la sensibilité à la lumière, rien ne dit que la chasse ne se déroulera pas avant ou après le jour.

Alors qu'il parla l'une des trois autres mains encore levée perdit de l'altitude. Les deux autres hésitèrent puis ils durent croire que leur chef saurait quoi dire, alors les deux autres mains tombèrent aussi.

Apparemment, je n’avais pas choisi le meilleur des plans vu la quantité de mains qui se levèrent d’un coup. Bon, après la remarque les mains se baissèrent progressivement, mais c’était étrange de voir un bien bel ensemble de bras faire de l’exercice haut-bas.
J’écoutais les remarques de mes clients et barrais le troll d’un coup sec. Je tapotais ma joue droite avec le bouchon de mon stylo. Une fossilisation ultrarapide peut-être ? Mais je n’avais plus les matériaux nécessaires à ‘enchantement.
Je récupérais un ouvrage et survolait la table des matières griffonnée à la hâte par mon prédécesseur. Je le reposais et consultait le livre concernant les étoiles élastiques. Elles n’avaient pas une particularité supplémentaire potentiellement utilisable ?

Je laissais sortir un « Ha-Ah ! » victorieux quand je tombais sur une info intéressante.

– Je vais pouvoir utiliser une propriété naturelle de l’animal et la renforcer. Ce mollusque est un genre de sangsue : Je vais rendre son venin plus anesthésiant. Ca sera principalement local, donc la proie de K’ouen ne pourra pas se servir du membre recouvert au bout de quelques minutes. De plus, plus le membre sera grand, plus l’action sera rapide –puisque multiplication des injections anesthésiantes. Je pourrais risquer de faire durcir l’amas donné, mais j’ai peur qu’il se brise, malgré l’enchantement d’acier. Matière vivante et roche ne se comportent pas pareil, mécaniquement parlant.

Dans le bocal, l’étoile de mer flotta lentement avant de se coller au verre. Dans mon esprit, un autre point s’imprima. Je pinçais ma lèvre inférieure entre le pouce et l’index, en pleine réflexion. Comment allaient-ils la balader facilement, surtout sans s’exposer au risque d’être attaqués eux-mêmes par la bête?

- Pour le transport, je vous fournirais un petit sac de cuir, qui contiendra deux ou trois spécimens. Vous pourrez ainsi le vider ou lancer son contenu sur la partie que vous viserez. Ca évitera que l’un d’entre vous soit pris pour cible par le mollusque. Une fois sorti de l’eau, essayez de le coller à la cible le plus rapidement possible. Il ne survivra longtemps hors de l’eau que s’il trouve un hôte à vampiriser. Pour ce projet, je diagnostique un total d’environ…

Mon balais sortait R.A.M. d’un des placards de la salle d’un geste victorieux, et me le tendis. Le Camitou s’alluma paresseusement avant de grimper à mon épaule et ouvrir un mode calculatrice.

– Deux enchantements non élémentaires simples – Acier et renforcement du venin- et un massif –la multiplication, ce qui reviendrait à... 40 et 30 pour les simples, plus 70 pour le massif :140 pims.

Je laissais l’info se digérer, avant de tapoter du stylo mon dessin de lingot sur le tableau.

– Si cette solution ne vous convient toujours pas, je peux utiliser plus d’acier pour rendre l’ensemble entièrement métallique. Le plus pour vous, c’est que cela lestera votre proie comme un boulet. Le moins, c’est que le mollusque originel sera… « lourd ». J’appuyais le mot en secouant faiblement les mains devant moi, un sourire peiné sur le visage. Je peux vous rajouter un enchantement de poids plume pour contrer ce problème, mais… Comprenez que ça va couter un peu plus cher. A vu de nez, pour 3 enchantements non élémentaires assez simples –le double acier et le poids plume -, et un lourd –la multiplication-…

J’enregistrais le prix et les caractéristiques du premier projet dans la mémoire de R.A.M. et fit le total du second.

– 40 pour le poids plume, 60 pour le double acier – je vous fais passe de la matière première supplémentaire que l’on peut facilement obtenir – et 70 pour la multiplication. Un total de 170pims pour ce deuxième projet.

Cet enchantement allait me couter aussi cher en payement qu’en facture d’achats de nouveaux matériaux… C’est que ce projet allait finir par me couter cher en ressources.

- Ces solutions vous conviennent-elles, cette fois ?

Spoiler:

Cette fois-ci, après toutes ces longues explications qui auraient pu leur donner une migraine sévère, les quatre mains reposèrent sur quatre genoux sans bouger.
Tous emmagasinaient l'information : Observation de la proie, étude de ses mouvements.
Technique universelle et excuse universelle pour dire : ils commençaient à comprendre à leur rythme comment marchait l'engin.

Puis finalement, un bras s'étendit au dessus d'une tête et parla sans attendre. On aurait dit que la présence du camitou (pure technologie sans magie inconnue) l'avait rassuré :

-L'étoile déposée sur la cible va se multiplier avec des connexions avec les branches de ses voisines. Il y aura un enchantement qui fera en sorte que les liaisons ne se défassent pas et ensuite elles injectent un anesthésiant avant de lui pomper le sang ?

En voilà un qui devait avoir une dent contre les quelques vampires du commissariat.

-Ce ne serait pas plus simple de fabriquer une matière qui s'étend d'elle même, quelque chose d'élastique qui ne risque pas de se rompre et qui pourrait s'étendre continuellement même si certaines parties n'auraient pas résister ? Comme une toile d'araignée qui continue de s'étendre même si l'animal dedans se débat. Avec ça suffirait de préparer un "antidote" pour détruire la toile quand elle n'aura plus d'utilité, ou bien limiter son évolution à une certaine masse... Il n'y aurait plus le problème des liaisons puisque la toile même déchirée continuerait de se développer, des toiles d'araignées y en a sûrement une ou deux dans le marais... En plus, je crois que K'ouen a équipé toute son équipe de fusils paralysant, les étoiles feraient double emploi.

Pendant tout ce temps il avait gardé le bras en l'air, quand il l'abaissa enfin pour signifier la fin de son temps de parole il senti un léger tiraillement dans ses muscles.
Depuis le temps qu'il n'était pas retourner à l'école, il commençait à ressentir de nouveau du soulagement de l'avoir quittée pour de bon.

Le client est roi. Le client est difficile, mais il était de mon devoir de le satisfaire. Index levé, poing sur la hanche, j’inspirais à fond avant de détourner le regard, la respiration bloquée. Je repliais l’index tout en plissant plisser les yeux, réfléchissant à la proposition du soldat. Sur, une utilisation d’une autre matière première serait préférable, mais les enchantements resteraient globalement les mêmes. A moins que...
Réduire le nombre d’enchantements ? Utiliser une autre base ? Changer certains enchantements ? Je me rasseyais dans mon fauteuil dans un grincement de cuir, et me frottait le front du bout des doigts, en pleine réflexion.

– L’utilisation d’une toile d’araignée n’est pas idiote. Le problème viendra cette fois de la récupération en elle-même de la matière première, les marais n’étant pas connus pour abriter les araignées les plus sympathiques… Je vais aussi devoir trouver un moyen de déclenchement de l’enchantement, la matière initiale étant inerte cette fois –ci. Par contre, je ne pourrais pas limiter son expansion – la toile n’a pas de « conscience ».

Je me relevais et résumais la situation, histoire d’être clair –et de commencer à bosser.

– Nous sommes donc d’accord sur ces points : Un simili-filet qui se développe de lui-même, si possible indéchirable, au moins autoréparable. Un déclenchement simple et une possible destruction, c’est bien ça ? Je vous préviens que le travail sera tout de même assez long.

Rien que la recherche de la toile allait me prendre quelques heures. Pour arriver à faire comprendre aux zombies exactement ce que je voulais, et une bonne heure en plus pour tirer tous ce qu’ils me ramèneraient. Ces morts-vivants étaient pratiques pour récupérer de l’outillage dans la forêt, mais étaient aussi stupides que… Que peuvent l’être des zombies. Bref.

– A la vue des modifications apportées sur le projet, je pense que le prix sera revu à la baisse. j’énumérais mentalement les divers opérations en tendant plusieurs doigts en l’air. Un enchantement massif, comme d’avant, et un simple de métal : 110 pims. Je peux faire un geste commercial et ôter le prix des matériaux – 30 pims- si vous acceptez de chercher dans la forêt la toile d’Arachnea canaculis nécessaire, de par sa facilité à absorber la magie et sa résistance naturelle qui augmentera celle créée par mes soins. Faîtes tout de même attention, cette araignée est une chasseuse hors-pair. J’ajoutais dans un sourire :[/color] Voila pourquoi j’envoie généralement mes Zombies.

Derrière les commissaires mon balai me félicitait de ma proposition en levant les pouces.