Le marché des lumières

En sortant de l'auberge un pousse-pousse et son athlétique tireur nous attendait. Il nous invita à nous nstaller sur une large banquette rembourrée et attendit un moment que je me décide à lui indiquer l'adresse où il devait se rendre.
Où allons-nous ? Pour une promenade nocturne, j'ai aussitôt pensé aux marchés de nuit des fumeroles, j’y allais rarement, les sorties de nuis n’étaient jamais une partie de plaisir. Les odeurs qui remontent de la terre tournent trop vite la tête à Carine et l’inaction le rend souvent insupportable. Peut-être même plus que lorsqu’il me supplie de manger de la viande ou lorsque mes lectures l’ennuient.
Alors :

-A la porte des fumeroles, s'il vous plait !

La politesse l'aida à apprécier un tantinet ses clientes pour nous éviter les bosses sur le chemin. Et il se fit bien mieux à l'idée que nous n'avions pas de direction précise. Il trottait sans trop forcer tirant son cabrouet derrière lui.
Il parcouru rapidement les kilomètres qui nous séparaient de la porte d'entrée des fumeroles et c'est là qu'il nous déposa. Refusant un paiement d’un « c’est l’auberge qui offre ». Puis il s’éclipsa, allant chercher ses prochains clients.

-Je sais qu’il y a des marchés nocturnes sous le quartier, c’est lumineux et assez fréquenté. Tu y es déjà allée ? Lui dis-je en l’entrainant dans l’escalier interminable menant aux sous-sols habités des fumeroles.

Le voyage en pousse pousse, fut bien moins pénible que la première fois que je l'avais utilisé, mais néanmoins j'aurais préféré avaler une noizumène plutôt que de subir le supplice de me sentir jeter contre les bords à chaque virage. Enfin une fois arrivé je m'étais ébrouée pour me délasser mes muscles et nous voila rendue dans les escaliers.

Le décors était agréable, et malgré la sensation qu'à un moment donné on ne pouvais deviner si l'on montait ou l'on descendait, le spectacle qu'offrir le marché des fumerolles était à tel point magnifique à mes yeux qu'il effaça tout les désagréments.

Entre les odeurs les plus enivrante les une que les autres et les lumières qui offraient à elles seules un spectacle d'ombre et de lumière dansant sur les murs, le sol ou le plafond. Je ne regrettait pas cette destination. Ragaillardie je me mis à trotter au côté d'Eva d'humeur bien joyeuse.

-C'est magnifique ! Je ne pensais pas qu'un marché nocturne serai aussi beau. C'est la première fois que j'en vois un d'ailleurs. Et pour toi ? Est ce que tu y est déjà allée ?

Passant les premiers étals aux épices aussi chaleureuse que les couleurs qu'elles dégageaient, nous allions arrivés devant un étal proposant des tissus de diverses couleurs et un autre remplis au ras bord de livre en tout genre.

- Est ce qu'ils font souvent des marchés nocturnes ? Car je trouve les étals assez intéressant !

-Oui, je viens quand Carine me promet de rester tranquille.

Et il ne reste jamais tranquille. L'animal avait ce côté mesquin et fourbe qui n'allait pas du tout avec sa race. Je le soupçonne d'ailleurs d'avoir puisé dans mon propre caractère...

Le spectacle des lumières après avoir voyagé de nuit suffit à m'aveugler un bon moment. Les images me semblaient ruisseler d'halo dorés. C'était ça la magie d'un marché nocturne : cette impression d'un autre monde.

-Je sais qu'ils en organisent régulièrement. Tiens !

Dénichant un ouvrage, je parcourue la couverture d'un oeil expert.

-Celui là il manque le volume trois à la bibliothèque. On ne l'édite plus !

Le vendeur s'extirpa de derrière son petit comptoir improvisé entre planche et colonne de vieux livres pour tendre une main passionnée vers moi, je l'ignorais trop absorbée par le cuir odorant de l'ouvrage, puis vers la louve... Le malheureux n'était pas embarrassé de demander la patte à une bête pleine de dents !
Le fou !

Plonger également dans la tonne de livre que possédait le marchant. Je ne remarqua sa main tendue que lorsqu'il eu un léger raclement de gorge. Intriguée par cette manière de faire je lui répondit un peu sèchement.

-Vous n'espérez quand même pas que je vais vous donnez la pa-patte comme un gentil toutou non ?!

L'homme aussitôt s'excusa et précisa sa demande ! Pas gêné pour un sou c'est sûr ! Je souris qu'a moitié avant de répondre.

-Nous n'avons ... Enfin je n'ai pas encore fait mon choix.

Je retourne aussitôt à mon observation des bouquins en repère trois intéressant et fini par payer tout les livres. Inclue ceux d'Eva, après tout je n'avais pas à me plaindre financièrement surtout que le bougre acceptait les autres monnaie que les Pims. Ravie de mes achats je sourie à Eva.

- J'espère que tu ... Mais ... *snif snif* Mais ! ... Quelle est cette odeur ?!

Me voilà à renifler dans tout les sens avant de m'excité comme une puce. Bondissant presque de joie.

- Oh super !!! Ils vendent du lapin dans le coin ... J'avoue que c'est une viande que j'adore par dessus tout !

Puis je me ressaisit brutalement, presque à en froncer les sourcils.

- Mais euh .. Je suppose que tu n'as plus très faim donc ... Je reviendrais ne t'inquiète pas ! Nous avons à peine vue qu'un tout petit bout des étals je suis sûre que nous allons encore en découvrir plein d'autre intéressant.

En attendant j'optais pour un travail sur moi-même pour éviter de me diriger instinctivement vers l'étal de viande dont je suivait l'odeur à la trace. J'avais envie de visiter ce marché, et non pas de dévaliser entièrement un étal de viande. Reprenant la marche, je vit du coin de l'oeil plusieurs étals qui paraissaient intéressant, comme un avec des armes ancienne voir limite primitive, un autre composé de magnifique poupée en tissus. Ce marché nous promettaient de belle découverte.

- Dit moi .. Si tu avais le temps de prendre des vacances à quoi ressemblerait tes vacances idéale ?

Question abrupte, mais dans l'espoir vain de me détourner de cette odeur enivrante.

-Du lapin ?

Mais, ce n’est pas mauvais pour l’estomac des canidés les os de lapins ? Je sais que j’interdis à Carine d’en manger depuis que nous partageons le même corps. S’il veut grignoter un lapin, il doit me laisser le décortiquer sous peine de grave et dangereuse vengeance.
Je me souviens très bien des recommandations faites par le vétérinaire que j’ai consulté quand je suis arrivée dans l’Entre-Monde : pas de champignons, pas de féculents ni de sucre en grande quantité, et surtout pas de petits os pointus. Le poulet ça passe, le lapin c’est dangereux.

-Mes vacances idéales seraient… n’importe où sans Carine. En fait, les vacances ça m’ennuie. J’aime travailler, surtout, j’aime mon travail. Mais sans Carine ce serait bien plus agréable à vivre.

Je me dirigeais vers une tapissière et tout un étalage de tissus aux fonctions variées. Je désignais un bandana bleu roi que je passais autour du cou de la louve.

-Le bleu ça te va bien. C’est mon remerciement pour le livre.

En me redressant, je trouvais que l’endroit était drôlement calme.

-Et si on allait voir s’il n’y a pas des troubadours ou des acrobates sur l’une des places ?

Des vacances sans Carine ? J'en ricanait à cette idée, mais il me fallait aussi pensée que si elle en avait vraiment le choix ... C'est qu'il devait vraiment être insupportable.

- Oui du lapin, bon il faut que je trouve une bonne âme pour me le décortiqué mais ce qui fait qu'il est mon plat préféré c'est sa rareté enfin, surtout pour moi qui suis une louve. Mais j'ai entendu parler de Noizumène, avec je pourrais mangé du lapin tout en le décortiquant moi même ça m'arrangerait beaucoup.

Puis Eva m'offrit un bandana bleu, un magnifique bandana.

- Oh merci ! Il est ravissant ! Je trouve qu'il va bien avec mes yeux.

Un sourire se dessinait sur mes babines. Et puis nous voilà à chercher des troubadours. Avec mon ouie il ne fut pas très difficile, et surtout il suffisait de remarquer les attroupements des badauds.

Sur place des acrobates paré de doré et de vert, mêlait différente figure qui pourrais faire envier certain invertébré tant ils bougeaient avec une souplesse impressionnante. Avec eux était là des cracheurs de feu, et le duo acrobates et cracheur de feu était tout aussi impressionnant.

Lorsque les cracheurs de feu s'approchaient, ils étaient reçut par moi par un sourd grognement, les oreilles couché en arrière. On m'avais toujours appris à ne pas jouer avec le feu et j'avais une approche plutôt défensive. L'un deux dû le remarqué et me ficha plutôt la paix, une fois leurs acrobaties fini ils laissaient place à des musiciens et cette fois ci, bien que je ne sache pas danser je battais l'air de la musique avec ma patte en remuant la queue joyeusement !

- Ces acrobates étaient incroyables quand même j'envie leurs souplesse !

-Si tu avais vu la tête du pauvre garçon quand il est venu !

C'était ça qui m'avait plu. Des acrobaties, des originalités, on ne se rend pas compte des phénomènes qui se pointe tout content dans la bibliothèque et le pire, ils croient encore m'impressionner !
Mais voir un petit malin craindre pour la sécurité de ses doigts, ça avait son charme. Ils a appris bien rapidement à se méfier du loup qui dort.

En s'éloignant d'eux, je me rendis compte de l'heure tardive. La journée du lendemain serait longue, très longue.

-Tu sais, avant de me connaitre, Carine était un loup plus grand et plus hargneux que ses congénères. Un chef de meute. Depuis notre rencontre maladroite, je n'ai jamais réussi à le raisonner. Chaque apparition fait de lui un tueur plus qu'un prédateur.

En y réfléchissant dans cette foule grouillante qui nous bousculait sans cesse, car là bas un jongleur, là bas une diseuse de bonne aventure, plus loin encore commençait un spectacle de magie... Dans ce grouillement désorganisé je me disait :

-J'ai l'impression qu'il ne veut pas abandonner le passé. Il veut rester l'animal pétris d'instincts et d'envies chasseresses. Le "domestiquer" se révèle encore aujourd'hui impossible. J'aimerai qu'il détienne une petite parcelle de ton intelligence pour qu'il comprenne que ce temps là est révolu...

Ce soudain sérieux. Je fatiguais.
J'avais besoin de réponse, car en voyant tous ces gens heureux, je rêvais d'un jour où je gagnerai de nouveau mon chez moi. Les varvandel me manquent.
Alors, peut-être qu'une louve blanche pourrait m'aider à comprendre cette créature venue des enfers, pour lui désigner un chemin plus calme. Un cohabitation paisible sans que ni l'un ni l'autre ne perdions la moitié d'une vie à subir ce mélange contre nature.