Etoiles par Wergeld

Il fait noir comme une nuit sans lune, une étoile s'allume au dessus de la scène.
Perchée au dessus de tous, un balcon soutien une jeune femme habillée de blanc, sa peau peinte d'or et de bronze scintille. On ne voit qu'elle. Les secondes s'écoulent et de minuscules lumières forment un chapelet d'étoiles sur le mur noir.
Une note résonne dans la salle. Elle chante les lèvres scellées. Une note du fond de la gorge. Une autre étoile s'illumine, habillée de bleu, sa peau brille comme l'argent. Elle chante grave, les yeux et la bouche fermés.
Quelque chose bouge sur le sol, la lumière enfin se reflète sur le vernis sombre de la scène, quelque chose ou quelqu'un, recroquevillé sur lui-même dissimule son visage dans ses bras et ses jambes. Sa peau est noir comme l'encre, personne ne l'aurait vu avant.
Un saxophone résonne quelque part. Lointain. Un solo de jazz, dur et triste à la fois.



L'étoile argentée descendit de son piédestal. Ses robes voyageaient à leur propre rythme, une horde d'oiseaux furieux semblaient s'être pris de les pans interminables d'une traine scintillante qui valsait à chaque pas, à chaque geste.

La jeune femme à la peau peinte de noir se relève. Elles se toisent le temps d'un silence. Ses mains s'approche du vêtement de l'étoile. Son sourire d'un blanc rayonnant contraste sur ses lèvres sombres.

Les rideaux se ferment. Des flûtes et des violoncelles égayent l'atmosphère d'un nouveau sourire. En ombres chinoises, deux femmes dansent, elles rient, elles courent et sur la scène encore fermée, elles se libèrent. Le rideau s'ouvre et dévoile une étoile vêtues d'une robe colorée. La jeune femme a gagné la lumière, elle sourit, sa peau est clair. Sur elle les couleurs glissent comme au travers de l'eau.


Les lumières s'éteignent brutalement sur la scène. Le ciel étoilé réapparait. Une vive lumière rouge illumine l'étoile. Elle ôte petit à petit les voiles de ses robes. Dans son dos l'étoile noire réapparait. Sérieuse et triste à la fois.

L'Etoile blanche bascule, l'Etoile noire disparait dans l'ombre à son tour, elle s'éteint en silence, le regard rivé vers les deux amies. Vala penchée sur l'étoile mourante.


Les lumières s'éteignent sur cette dernière note et le rideau se ferme. Une a une les étoiles qui illuminaient les murs de la salles disparaissent. Un léger tambour se fait entendre, comme un coeur solitaire. Le silence revient.