Re: Les chiens de Mirinar

-Le groupe a parlé, je te porte, et si ça t'enchante pas c'est la même.

Au moment de lever le campement, je refilais mon épée à Neythen une fois encore et le hissais sur mon dos, ses jambes tenues contre mes flancs, il avait intérêt à bien s'accrocher.

-Il nous reste quelques heures pour trouver l'autre partie de la formule avant que le chien ne revienne. Uriko, Uriel, on vous suit !

Notre équipée un peu bizarre traversant les bois gagna en quelques instants l'endroit voulu. La pierre au puzzle défoncé et ...

-Il n'y avait rien d'autre que cette pierre dans le coin ?

Je m'attendais à trouver un peu plus que leur puzzle en fait. Des ruines, des monstres, d'autres ruines. C'est quand même étrange de trouver, une fresque au beau milieu de la forêt. Habituellement, un vestige en désigne un autre et ainsi de suite : la civilisation.
Ayame leva le bras et désigna une petite clairière et visible à ses yeux seuls (et peut-être à ceux d'Uriko) des rochers s'extirpaient du sol. Avec un peu de chance nous aurions un panneau "sentier touristique ->"

Bon ben finalement, on va se coltiner un boulet d'acier dans les pattes. Bah, non pas qu'il soit totalement inutile l'asticot en kit, mais quand même, là j'en aurais presque mal pour lui à voir sa gueule!

M'enfin bon, si K'ouen veut en faire son doudou à trimballer partout, c'est son problème. Les mains derrière la tête, je suis mes traces pour retrouver la clairière, visiblement, le petit bipède brun est déçu et demande s'il n'y avait pas autre chose... ben oui, c'est vrai qu'avec le piaf, on n'avait qu'une envie, s'éloigner encore plus et se retrouver à deux contre une bestiole clignotant plus qu'une boule à facette sur Tern.

Toujours est-il que cette fois, on n'est plus deux, mais quatre... et demi. Je suis la direction de la main du blond pour voir une clairière avec des rochers... s'il faut encore faire un puzzle, au moins, je suis sure qu'Uriel sera ravi. Mais en s'y dirigeant, rien... ce sont bien que des rochers, malgré tout... le sol est bizarre.

Les chiens de Mirinar - Page 11 Miniuriko

«Vous avez vu? On dirait que le sol était en métal et qu'il a fondu... y'a des empreintes de pattes incrustées... on dirait que le gros de l'explosion a eu lieu ici, ou alors que quelque chose provoquant une grande chaleur s'est produit...»

Mes pattes grattaient ce qui ressemblait à une empreinte de félin... et je me souvenais alors qu'il y avait un lynx parmi les créatures gravées sur la pierre, d'autant que la taille de l'empreinte laisse à penser que ce félin serait à peine plus petit que le chien... Comment des créatures aussi grandes que lui ont pu disparaître ainsi?

Le sol se met alors à trembler doucement, et sortant des buissons, une autre créature luminescente...

Les chiens de Mirinar - Page 11 Monstremirinar

Créature tirée du jeu Monster Hunter 3, modifiée

Elle brille nettement moins que les autres, seules les espèces de cornes autour d'elle brillent, et elle est plus petite, de la taille d'une vache je dirais... mais elle n'en reste pas moins visiblement féroce. Humant l'air, elle nous regarde de ses yeux brillants les uns après les autres, mais en me penchant en avant, je remarque quelque chose

«C'est une blague? Regardez sa queue!»

Celle-ci, totalement hérissée des mêmes pointes comme l'un de ces fameux boulets engins de torture là - non je parle pas de Neythen - a une sorte de truc coincé... et ça ressemble bien à un bout de papier... si c'est vraiment la formule, faut non seulement réussir à ne pas se faire tuer, réussir à récupérer le bout de papier et pire que tout... réussir à pas le déchirer...

Cette île est décidément bien joueuse... pas moi.

Spoiler:

Dans le genre « celle-là je l'ai pas vu venir », seconde édition. Youpi les amis, le mono va porter le petit Neythen sur ses épaules pour la suite de la classe verte. Et pan, une épée dans les dents... ah non, dans les mains. Un grognement plus tard, le vachement respectable Ken se retrouvait sur les épaules de son tortionnaire. Bon bah... pas le choix hein. Quelques secousses plus tard – c'était pas pour dire mais K'ouen devrait penser à faire réviser ses amortisseurs – une pause. Mais pas de sol sous ses fesses, et cette bizarre impression d'être quelque chose d'équivalent à un gros boulet. Et puis Catwoman qui demandait s'ils avaient vu... sérieusement ? Non allez, autant la fermer. Et puis là, la cerise sur le gâteau : tremblement, vibration. C'était K'ouen qui perdait patience ou ils se faisaient charger par un Tauracle phosporescent version Mirinar ?

« J'veux pas avoir l'air d'avoir les j'tons mais là j'le sens moyen le coup du sol qui tremble. C'est gros c'est ça ? »

Et l'autre qui insistait pour qu'ils regardent. Si c'était pas un délit de le narguer... Puis là bizarrement, Haine sentit gros comme une baraque de Tern qu'il allait finir dans la mousse sans sommation.

Oh purée, lui qui croyait avoir laissé son mauvais karma dans son ancien monde... Mais pourquoi est-ce qu'il n'avait pas proposé de jouer les garde-chiourmes avec Ken jusqu'à ce qu'il puisse les rapatrier tous les deux en territoire civilisé ? Ça aurait été trop intelligent, apparemment ! D'ailleurs en parlant de Ken, le temps que K'ouen se débarrasse de son fardeau et récupère son épée, pour peu que la bestiole essaie de charger, ils auraient deux crêpes de Maîtres dans l'équipe...

"Ohé, gros tas !"

Uriel fit un bond sur le côté, essayant de distraire l'attention de la créature. Cela marcha peut-être un peu trop bien, puisqu'elle plissa ses petits yeux méchants vers lui et se campa sur ses pattes avec un cri de défi. Maintenant qu'il y pensait, c'était pas forcément la meilleure idée du monde de passer pour une cible à présent qu'il ne pouvait plus s'enfuir à tire-d'aile.

La bête fonça vers lui à une vitesse surprenante et il esquiva de justesse, roulant jusqu'aux pieds des autres. Il se releva aussitôt, mais il n'avait pas trop à craindre que la créature revienne à la charge : elle malaxait nerveusement la terre sous ses pattes en fixant la zone de métal fondu sur laquelle leur groupe se tenait. Elle n'avait pas l'air d'avoir très envie de marcher là-dessus, pour une raison quelconque. Le lieu dégageait des ondes mauvaises pour son petit cerveau, ou quoi ?

"On dirait qu'elle a la frousse de cet endroit. Je sais pas si ça va durer, mais c'est notre chance !"

-Tu t'es bien débrouillé N, pile quand ça barde t'es hors service...

Comme la machine à café toujours en panne au service des commissions. Et comme c'est la seule du bâtiment, la compta et les autres services m'envoient des notes régulièrement (quand je suis au bureau) pour la faire changer...
Résultat, Neythen est une machine à café ? Un distributeur d'énervement et d'énergie...

Campé sur mes jambes, je m'apprêtais à prendre la fuite, comme les autres. Mais Uriel fit la découverte du siècle. Son acte héroïque révéla une surprise à notre avantage. Perplexe devant la créature, je suivais ses yeux minuscules et les tracés lumineux de sa corne principale.

-On dirait...
-Un genre de tricératops, termina Ayame.

D'un point de zoologique c'est sûrement hyper intéressant de voir comment un dinosaure mutant a survécu sur Mirinar. De mon point de vue :

-J'allais dire une fourchette mais...

Regard condescendant, l'elfe se déplace d'un pas sur le côté la créature esquisse un léger mouvement pour le suivre et se ravise.

-Je n'ai jamais vu un monstre furieux hésiter à aller sur sa proie...

Aller, on lui jette Neythen en pâture et on prend la fuite. Ou pas.

-La seule chose qui ferait hésiter un prédateur, c'est d'entrer sur le territoire d'un autre prédateur beaucoup plus gros, finis-je par dire.

Je reculais d'un pas, la créature n'avança pas d'un chouilla. Le chasseur de monstre totalement ahurit de ne pas être pris en chasse par un porc-épic préhistorique.

-On doit récupérer ce papier... Marmonna Ayame en fourrant Soare dansa sa poche, et je laissais Neythen sur le sol et reprenait mon épée d'autorité.

-Uriko t'es la plus agile, si on fait diversion avec Uriel tu peux t'emparer du papier ?

La créature labourait le sol et s'inclinait d'un côté à l'autre cherchant comment nous embrocher sans approcher... Au premier qui fait un pas de trop, elle nous attendait de pied ferme. J'aimerai bien savoir ce qu'on lui a fait pour qu'elle refuse de nous laisser tranquille.

Spoiler:

Alors que je reculais tout en partant sur le côté pour ne pas que la bête se retrouve avec toutes ses cibles au même endroit, je constatais, de la même manière que K'ouen, que le rhino à pointes semblait réticent à avancer au-delà de la zone fondue... j'eus alors le même raisonnement que l'autre Maître, s'il ne veut pas avancer, c'est qu'il n'est pas sur son territoire... j'espère juste qu'on est bien sur le territoire du chien, car s'il y a quelque part une bêbête encore plus grosse que lui qui vient se mêler à la ptite fête, on n'est pas dans la bouse de tauracle.

Je recule encore un peu alors que K'ouen me suggère de récupérer le bout de papier... forcément, je suis surement la plus agile, la plus rapide... et surtout l'une des rares en un seul morceau! J'ai seulement un trou dans le bras à cause des crocs de l'autre truc puant, mais c'est gérable... je crois que quand j'y ai mis de l'eau du lac toute à l'heure, dessus, ça m'a fait du bien... faudra que je pense à faire étudier cette flotte tiens!

«Ok... mais faites bien la diversion! Allez pas juste montrer vos fesses!!»

Soupirant doucement tout en plantant mes griffes dans le sol, je pose mes yeux sur la queue hérissée, puis je commence doucement, mais sûrement à partir sur le côté, petit pas par petit pas. Je finis par retirer mon kimono, le roule en boule et le lance aux hommes

«Il parait que le rouge ça énerve...»

Auront-ils compris le message ou non? Pas mon problème, maintenant que je suis à poils - oui techniquement je le suis toujours - je me tapis totalement au sol, rampant sur le côté en me fondant aux herbes sombres glissant pour le contourner. Mes yeux ne lâchent pas le papier des yeux, il va falloir que je trouve un moyen de lui grimper dessus, de tenir la queue pour pas qu'elle bouge si je ne veux pas risquer de déchirer le papier...

Mais oui bien sur... dans quelle galère je me suis fourrée moi?

Non mais vraiment, fallait pas les gars. C'était gentil l'idée de l'emmener faire un tour mais tout à coup là, il le sentait moyen. Bizarrement d'entendre les Castors Junior commenter la scène était légèrement plus flippant que de la voir. La « fourchette » avait l'air grosse. Vachement plus rassurant que ce détail, ils devaient être sur le territoire d'un truc encore plus gros que la « fourchette ». Et quand on sentait leur embarras à couper au couteau face au premier, on préférait pas imaginer de quoi avait l'air le second. Enfin si, Haine n'avait que ça à faire d'imaginer, mais ça manifestement, tout le monde s'en foutait. La seconde suivante, monsieur Ken se retrouvait le cul dans la mousse, privé d'une épée dont il n'aurait de toute façon pas sut quoi foutre même en pleine possession de ses moyens. Et l'autre qui lui reprochait d'être hors service, il en avait de bonne. C'était un peu sa faute quand-même.

Bon bah... On attend quoi. Dommage, il aurait bien joué au toréador juste pour rigoler.

« Vous m'dites quand vous avez fini d'jouer hein... »

Et puis pile quand il s'appuya pour s'asseoir un peu mieux, sa main entra en contact avec le métal au sol. Et puis même qu'il eut une idée.

« Sinon j'peux jouer au grille-pain... »

À la façon dont le sol vibrait, la fourchette devait être suffisamment grosse pour être à peine chatouillée par une décharge, mais ça la suprendrait peut-être assez pour laisser le temps à il savait pas qui de récupérer leur papelard. Avec de la chance...

Uriel aurait bien aimé pouvoir jouer au grille-pain, aussi, mais il n'osait pas. Son pouvoir à lui avait toutes les chances de provoquer des étincelles sur une carapace de ce genre, et pourvu qu'il y en ait une seule qui touche le bout de papier... Non, mauvaise idée ! Mais si N. ne rencontrait pas ce genre d'effets secondaires, il était toute ouïe. Encore fallait-il faire monter la bestiole sur la zone conductrice, précisément celle qu'elle évitait.

"Ne grille pas tout de suite, on est plus à portée qu'elle !"

En attendant, il eut la très bonne idée de tendre machinalement le bras pour cueillir au vol le kimono d'Uriko, et acquit ainsi involontairement le rôle de toréador qui faisait si envie à Neythen. La bête avait suivi le trajet du tissu du regard, mais il soupçonna que c'était plus lié au mouvement qu'à la couleur. Après tout, dans les lueurs bleues-vertes qui baignaient la forêt, le rouge ne paraissait plus vraiment rouge. Mais le résultat était le même, la nouvellement baptisée Fourchette fixait à nouveau toute son attention sur lui, et à en juger par la manière dont elle se campa sur ses pattes pour baisser son énorme corne, elle commençait à s'énerver.

Uriel pâlit de façon assez spectaculaire, quitta la zone protégée et se mit à courir comme un dératé un arc de cercle autour de la bestiole. S'il allait trop loin, Fourchette s'éloignerait d'Uriko, mais s'il restait trop près...

"Help, please !!" implora-t-il d'une voix quelque peu aigüe.

Pendant que nous débattions sur la meilleur méthode d'attirer l'attention de la créature, Ayame me tendit une poignée de petits cailloux juste avant que je ne me décide à prendre la direction opposée d'Uriel.
Il fallait la divertir, la faire hésiter entre plusieurs proies. Plus elle perdrait de temps, plus Uriko en gagnerait pour récupérer ce papier sans qu'on ai à tuer la créature.
Le service de zoologie me tuerait si on osait lui briser sa si belle et grande corne... (oui, moi aussi l'expression me laisse dubitatif).

Au petit trot je m'éloignais de Neythen et d'Ayame qui préparait son arbalète "au cas où"... Sa prudence aussi légendaire que mon manque de subtilité.
Un caillou dans la main, je l'envoyais de toute mes forces sur la carapace de notre animal. Est-ce le son ou le choc qui lui fit dresser son énorme tête vers le nouvel objet en mouvement qui me représentait dans ses yeux morts ? Je n'irais pas dire que ma force l'étonne... Je crois que le caillou a dû provoquer un remou suffisamment important dans l'intégrité de cette peau épaisse pour qu'elle songe à regarder dans ma direction.

Je réussi mon cou. Le temps qu'elle ralentisse et regarde dans ma direction, elle perd quelques précieuses secondes, sa queue hérissée de pointes se balançant jusqu'à trouver l'équilibre dont à besoin la bête avec de tels attributs. J'y pense :

-Elle est si lourde que sa queue doit lui servir à tenir debout quand elle se penche ou se tourne...

À la manière des félins dont la queue sert de balancier pour équilibrer les trajectoires alors qu'ils sautent.

Bon, au moins chacun était efficace à sa manière... sauf Neythen mais bon d'un autre côté il pouvait pas faire grand chose dans son état, quoi qu'il proposait un barbecue... je veux bien mais faut pas que je sois au menu!

Sans un bruit, je laissais les hommes servir d'attraction, et visiblement, ça marchait. Uriel ne semblait pas des plus rassurés, mais K'ouen avait eu l'intelligence de partir sur le côté en laissant l'autre blond de son côté, ainsi la bête avait trois cibles potentielles et ne savait pas vraiment où donner de la tête. Je m'avançais alors doucement, souplement, rampant dans l'herbe jusqu'à atteindre la plaque où il se trouvait. Il ne me regarde pas, la queue est dressée et comme le fait si bien remarquer le brun cabossé, elle doit lui servir de balancier. Aussi pour l'instant, ce serait bien qu'il ne bouge pas.

Je me redresse légèrement, avec une taille pareille, à me tenir ainsi derrière lui, je suis dans son angle mort et il est peu probable que même s'il tourne la tête il puisse me voir vu l'épaisseur du cou. Je me relève un peu plus, passant en position accroupie... la boule aux pointes hérissées est plus ou moins immobile, plutôt parcourue de tremblements... je vois parfaitement le papier, en fait, il n'est pas déchiré, pas piqué dedans, il est juste coincé entre deux piques... il fallait donc faire encore plus attention.

Griffes sorties, je me mets au boulot, sans un bruit, je commence à me saisir d'un premier morceau, j'ai assez de place pour le prendre avec les doigts et non les griffes... ok... doucement.. je retiens même ma respiration alors que j'entends la bête souffler et commencer à gratter le sol. Il faut que je fasse plus vite!!! Avec mon autre main, j'attrape l'autre côté du papier, doucement, et c'est alors que l'autre fourchette se met à se cabrer!! La queue fonce vers le sol mais moi... j'ai le papier dans les mains!!!

«Je l'ai!!»

Meuglement de rage, de colère ou simplement l'envie de tout casser, l'animal se met à charger en direction d'Uriel dans un premier temps.. mais il s'arrêta net à nouveau au niveau de la plaque, beuglant avant de pivoter pour foncer vers K'ouen à toute vitesse... le blond a son arbalète brandie mais pas dit que ça fasse quoi que ce soit! Moi pendant ce temps, j'essaie de plier soigneusement le papier avant de me mettre à courir vers la plaque, à l'abri! K'ouen se débrouille, avec sa force, il a qu'à lui mettre un bon coup de tête et je suis sure qu'il serait capable d'assommer l'autre... il a pu le faire à un tauracle alors c'est pas un rhinocéros à pointes qui va lui faire peur hein?