Le facteur Grimmandir [Solo]
Jeu 22 Oct - 0:11
La journée avait pourtant bien commencée: levé de bonne humeur, pas d'affaires urgentes à régler, tout marchait bien. Le ferry était vite arrivé et si le soleil ne s'était pas montré, il n'en restait pas moins qu'il faisait plutôt pas mauvais.
Comment, dans ces conditions, Sélène pouvait elle désormais se retruver trempée jusqu'aux os, les cheveux dégoulinants et le visage constellé de larmes de pluie?
Elle était sortie d'Atlantis pour prendre un peu l'air. Rien ne l'attendait sur son bureau aussi s'accorda-t-elle le privilège de remonter l'interminable escalier. Elle avait préalablement demandé quel temps il faisait dehors et elle avait chaussé ses bottes en caoutchouc et son ciré à capuche. Vallait mieux prévenir que guérir.
une fois dehors, elle n'avait pas eu à attendre longtemps pour voir débarquer le navire grinçant et craquant du capitain Bout-en-train, comme elle l'appellait. Le vieux loup de mer lui adressa une réverance profonde et un brin insolente qu'elle ignora superbement. L'homme était toujours d'humeur aussi charmante mais elle avait cru remarqué qu'il ne l'appréciait pas trop, elle en particulier. Quoi qu'il en soit, la jeune femme rejoignit la côte sans encombre. Elle quitta le petit port qui accueillait les bâteaux du coin et se mit à déambuler sur la plage. Le ciel gris laissait parfois filter un rayon de soleil qui allait miroiter sur l'eau. Le vent soufflait par rafale mais de façon bien timide, juste assez pour ébourriffer les gens. Même s'il n'y avait personne d'autre que la maire du dôme sous-marin.
Le paysage devenait plus rocheux à mesure que la promenade portait les pas de Sélène loin du port.
C'est alors que le temps commença à se gâter. De lourds nuages noirs bouchèrent l'horizon et le vent devint violent. En quelques minutes la météo se dégrada de façon spectaculaire. Bientôt, il plut des alebardes.
La démone avait rabattu sa capuche sur son visage mais le vent la rabattait régulièrement. Les embrins marins mêlés à la pluie se chargèrent de tremper completement la promeneuse. Sélène ne pouvait pas retourner de là d'où elle venait, c'était trop loin. Elle aurait plus vite fait de se trouver un abri dans les rochers en attendant que le temps s'apaise.
Repérant une sorte de grotte un peu plus haut sur la plage, elle s'y précipita dans le flotch flotch pitoyable de l'eau dans ses bottes. Une fois arrivée au sec, elle se laissa tomber sur le sable, indifférente à l'état dans lequel se retrouverait son pantalon.
La jeune femme poussa un soupir. C'était vraiment pas de bol. Elle entreprit alors de faire sortir l'eau de ses chaussures et de sa capuche. Elle s'essora les cheveux du mieux qu'elle put jusqu'à ce qu'elle réalise que c'était parfaitement stupide comme attitude. Après s'être frappé le front de tant de bêtise, elle commença à se déshabiller. Puis reprit sa forme originelle. Ses flammèches corporelles coururent sur sa peau et dans leur sillage, l'eau s'évaporait dans un petit grésillement. La chevelure enflammée de la démone ne présentait plus aucun problème d'humidité.
Satisfaite, Sélène reprit forme humaine et remit ses sous vêtements, etendant les autres sur le sable. Elle reprit le briquet dans la poche de son pantalon et alluma un feu ronflant au creux de ses mains. Il ne restait plus qu'à attendre que les habits sèchent entièrement et que le temps se calme.
Il ne s'était pas passé une demi-heure qu'un feulement tira la démone de sa transe contemplative des flammes. Elle posa son feu sur le sable en prenant garde qu'il ne s'éteingne pas, sauta dans ses habits, remit bottes et ciré et se précipita dehors avec ses flammes dans la main. Ces dernière diminuèrent dangereusement sous la pluie mais Sélène les enferma dans ses deux mains comme s'il s'agissait d'un oisillon fragile. Elle ne voyait presque rien avec le rideua de pluie qui lui tombait sur les yeux mais un second feulement l'attira près du rivage. Les vagues étaient déchaînées et elle se félicita interieurement d'avoir trouvé un abri éloigné de cette fureur aquatique.
L'objet de ses recherches apparut alors devant elle: un crabe monstrueux, couvert d'algues et de conques, était aux prise avec un félin de la taille d'un petit cheval. Le crustacé semblait vouloir faire un bon déjeuner avec son adversaire qui se tortillait et hurlait de douleur entre ses pinces. La demone resta un instant interdite avant de prendre une décision: elle ne pouvait pas laisser faire ça sous ses yeux. Elle tendit les bras devant elle, paumes ouvertes vers le crabe et une colonne de flammes vint frappé l'affreux crustacé dans ce qui semblait être son derrière. Un cliqueti furieux indiqua que le geste n'avait pas été apprécié. Le crabe se retourna et sembla regarder de ses petits yeux inexpressif celle qui avait osé le déranger. La démone hurla pour couvrir le vent:
-Ca suffit, lache le ! Je suis Sélène Lucinferno, Maire d'Atlantis et cette plage fait partie de mon territoire (premier mensonge) aussi ai-je le pouvoir de te poursuivre en justice pour agression (deuxieme mensonge) ! Maintenant repose ce gros chat ou je te cuisine façon crabe impérial !!-
Le crustacé carnivore resta un moment interdit devant ce discours. Avec un peu de chance, il goberait ce qu'il venait d'entendre. Mais bien vite sa réaction indiqua qu'il n'avait même pas compris les menaces. Il fonça droit sur la jeune femme qui poussa un cri, fit volte-face et se mit à courir comme une dingue le long de la plage.
Imaginez le tableau: une femme en train de courir comme une dératée, un crabe géant à ses trousses tenant un monstrueux félin dans sa pince et le tout sur fond de tempête maritime. Plutôt comique quand on est pas à la place de celle qui court.
Sélène pensait avoir mit de la distance entre elle et l'affreux machin à 6 pattes quand quelque chose la percuta violement dans le dos et la projeta sur le sable. D'un rapide mouvement la démone se retourna sur le dos et comprit qu'elle venait de se faire rattraper. Mais par bonheur le crabe, emporté par son élan, lui était passé au-dessus et elle se trouvait à présent sous son ventre. L'endroit le plus vulnérable de l'animal. Sans hésiter une seconde de plus, elle tendit son bras, paume vers le haut. Tout au long de la course elle avait gardé une petite flamme au creux de son poing. Pas grand chose pourrait-on croire mais assez pour elle. Assez pour faire rôtir ce monstre. Un geyser de flamme frappa le crabe, l'enrobant d'une robe rouge et brulante. Un bruit mat indiqua qu'il avait laché le félin et un concert de cliquetis signala la douleur à laquelle il était soumit.
Sélène roula en dehors de sous le crabe et vint se placer devant lui, main tendu, prète a refaire feu.
-Si t'as pas encore compris, je remet ça. Vas-t'en !!-
Le crustacé diabolique sembla saisir le danger et fit demi-tour, trottant le plus vite possible que ses pattes lui permettaient. La jeune femme reporta alors son attention sur la proie que le crabe avait laché. Elle dut s'approcher pour mieux voir la silhouète qui se relevait. Le félin qu'elle avait distingué était plus précisement un léopard des neiges. La fourrure de l'animal était blanche tirant sur le gris et moucheté de noir. Le regard du fauve se trouvait à même hauteur que celui de la démone. Une lueur d'intelligence brillait dans ses yeux dorés. D'instinct Sélène vint se placer près de lui et le conduisit das le refuge qu'elle avait quitté. Le trajet avait beau être court, la marche fut longue et pénible en raison des éléments déchaînés et d'une grande difficulté à marcher de la part du léopard. Mais ils finirent par arriver à bon port, enfin à l'abri de la pluie.
Sélène sortit immédiatement son briquet et un feu acceuillant et rassurant vint se poser sur le sable. L'animal ne sembla pas s'effaroucher, au contraire il s'approcha des flammes pour se réchauffer. Son épaisse fourrure était completement trempée. La démone eu alors une idée. Elle concentra de la chaleur dans ses mains, pas assez pour une combustion mais suffisament pour qu'en les passant sur le corps du félin, une épaisse vapeur d'eau s'en dégage, laissant la robe du fauve presque entièrement sèche.
-Merci-
La voix profonde et lente fit sursauter la jeune femme. Elle avait bien comprit que celui qu'elle venait de sauver n'était pas un simple animal mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il parle. Les yeux bleus croisèrent les yeux jaunes et un sourire illumina le visage de la démone.
-C'est normal. Je n'allais pas rester planter à ne rien faire quand même.-
-On ne se connait pas. Vous auriez aussi bien pu repartir comme si de rien n'était. Ou simplement rester cachée ici. Je vous doit la vie. Face à ce monstre je n'ai rien pu faire.-
-Les crabes géants sont très bien adaptés à leur environnement et taillés pour faire face à pas mal d'ennemis. Et celui-là était plutôt coriace, même pour quelqu'un de son espèce.-
-Vous êtes réellement la maire d'Atlantis ? Et vous vous promenez seule ?-
-Je ne suis pas à un poste très dangereux. Pas la peine d'avoir des gardes du corps. Et puis j'aime avoir ma liberté de mouvement.-
Le léopard ne répondit pas, lachant un soupir. Allongé sur le sable, il semblait encore plus grand que debout. Sélène se prit à apprécier cette voix grave et calme. Le ton lent et posé procurait une sensation de bien être et de confiance. C'était à la foix rassurant et envoutant.
-Vous vous êtes blessé. Une fois la tempête calmée, je ferais venir des médecins pour vour soigner. Peut être que vos côtes se sont cassées.-
-Ca ne sera pas la peine d'appeller des docteurs à mon chevet. J'ai un don particulier en plus de parler. Je me soigne très rapidement. J'ai, en effet, des côtes cassées mais à l'heure où nous parlons, elles sont déjà en train de se resouder. J'ai simplement besoin de chaleur et de calme pour me resourcer. Ca sera totalement soigné dans une heure tout au plus.-
Sélène resta interdite, émerveillée par se pouvoir si étrange. Les créatures de l'entre-monde étaient vraiment uniques et surprenantes. L'étrange duo attendit la fin de l'orage dans le silence, chacun semblant savourer la chaleur et peut être même la présence de l'autre. D'instinct la jeune femme s'était assise dans le creux du ventre du léopard et celui-ci avait rapattu sa longue queue sur l'une de ses jambe. Elle laissait ses doigts se promener distraitement dans le cou de l'animal. La fourrure était d'une douceur incroyable.
Finalement, le temps se décida à repasser au beau et la pluis s'arreta progressivement ainsi que le vent. La mer et l'horizon réapparurent. Sélène put éteindre son feu. Elle ne s'était même pas rendu compte qu'elle était encore trempée. Un frisson monta dans son dos.
-Au fait, je m'appelle Sélène.-
-Moi je suis Grimmandir. Mais appelle moi Grimm.-
Le tutoyment vint naturellement. Le duo se leva et sortit de la grotte pour reprendre le chemin qui menait au port. La Maire ne rêvait que d'une douche chaude et ne voulait pas laisser repartir son compagnon aussi vite. Celui-ci ne se fit d'ailleurs pas prier et resta à ses côtés avec plaisir. La conversation allait bon train, plutôt légère, comme s'ils étaient de vieux amis. Grimmandir ne pouvait pas réellement sourire mais il ronronnait quand quelque chose lui plaisait et ses yeux brillaient de façon éloquente. Ils ne tardèrent pas à arriver au port où le vieux bâteau attendait avec quelques passagers. Il allait lever l'ancre quand Sélène signala qu'elle souhaitait monter. Le capitain regarda d'un air stupéfait le léopard mais reprit bien vite ses bonnes vieilles habitudes. Le voyage se déroula sans problèmes et bientôt tout le monde se retrouva devant l'Escalier. Cinq ou six personnes accompagnaient les deux nouveaux compagnons. Prenant naturellement la tête de la marche, Sélène descendit les premiers degrès de pierre blanche, aussitôt suivit de son invité puis des autres passagers du bâteau. La descente fût longue mais pas particulièrement désagréable.
Quand enfin, tous purent poser les pieds sur le plancher des poulpes, le soulagement général fut presque palpable. La jeune femme ne s'attarda pas dans le hall d'acceuil et sortit directement dans la rue. Heureusement, la mairie n'était pas loin. Les deux compagnons y arrivèrent très rapidement.
La jeune fille de l'acceuil salua sa patronne sans lacher des yeux le fauve qui la suivait. Un léopard des neiges dans la mairie d'Atlantis, ce n'était pas chose courante.
Sélène mena son invité dans ses quartiers et demanda à ce qu'on apporte une belle pièce de viande, celle qu'il plairait à Grimm. Le laissant à son repas, elle alla se prendre la douche la plus brûlante qui soit et enfila de nouveaux vêtements propres et bien secs. Elle rejoignit Grimmandir dans son bureau au moment où il finissait son déjeuner. Un plateau l'attendait d'ailleurs elle même. Elle s'installa en tailleur sur le tapis moelleux et prit l'un des petit pain qui l'attendait. Son regard se perdit à travers la grande baie vitrée qui donnait sur le jardin privé. En face d'elle, allongé sur le flanc, le léopard géant se lêchait consciencieusement les griffes en ronronnant gruyament.
-Qu'est-ce que tu fais ici ? Qui es-tu Grimm ? Raconte moi ton histoire.-
-Je n'ai pas vraiment d'histoire. Je suis né dans les montagnes, dans la neige. J'avais une soeur mais ça va faire bien longtemps que je ne l'ai pas vu. J'ai vécu longtemps dans les montagnes avec ma mère. Mais l'envie de voir du monde m'a prit et je suis parti. Tout simplement. J'ai visité Northrives et les Fumeroles, j'ai fais un rapide tour sur le Rempart et je suis passé à la périphérie de Magna mais je ne me suis pas aventuré très loin. Et je voulais venir à Atlantis quand je me suis fais surprendre par ce monstre caparaçonné. Je vis, simplement. Je chasse pour me nourrir et j'apprend en regardant.-
-Ca doit être bien comme vie. C'est la liberté.-
-Ca a ses avantages. Mais je dois dire que parfois je me sens un peu seul. Je n'ai aucune attaches, personne qui m'accompagne et personne à retrouver. Je n'ai a m'occuper que de moi, c'est bien. Mais je n'ai personne sur qui compter et personne ne compte pour moi. C'est parfois un grand vide. Comme s'il me manquais quelque chose.-
Sélène regarda le fauve dans les yeux. Elle s'était attaché sans même se rendre compte et en très peu de temps. Mais l'animal l'apaisait par sa voix et sa présence. Au fond elle espérait trouver un moyen de le faire rester à ses côtés. Elle même voyagait assez souvent, ce qui serait très bien pour Grimm et il aurait en même temps quelqu'un avec lui et un foyer, un port d'attache. Mais elle ne pouvait pas lui demander de rester à ses côtés pour toujours et renoncer à sa liberté.
Une ombre passa sur son visage. Le félin poussa une sorte de grondement qui correspondait à un froncement de sourcils.
-Pourquoi cette tête ? Quelque chose ne va pas ?-
-Non, rien. Je pensais juste que c'était triste d'être seul comme ça. Voyager est aussi un grand plaisir pour moi mais j'aime avoir ma famille, aller les voir, me faire des amis pour leur rendre visite, savoir que cette ville est ma ville, mon nouveau chez moi et que ce toit est le mien. Mais à bien y regarder, je suis aussi un peu seule. Je n'ai personne pour m'accompagner tous les jours. Parfois ça me manque. Alors je me dis que vivre toujours seul, ça doit peser.-
-Oui, c'est assez lourd à porter. Mais je dois faire avec en attendant de trouver ma place.-
Une lueur amusée brilla dans les yeux doré du fauve. Sélène alla s'installer de nouveau dans le creux de son flanc et fit disparaitre ses mains dans la fourrure grise. C'était comme avoir un chat gigantesque. Bientôt un profond ronronnement monta de la gorge du léopard. La démone sourit.
-Et bien pour le moment, tu as ta place ici. Reste autant que tu veux, tu es ici le bienvenu.-
-Maintenant c'est à toi de me raconter ton histoire.-
Et la fin d'apres-midi s'étira ainsi, se transformant en soirée. Dehors, les lampes se firent moins fortes et surtout moins nombreuses pour signer la fin de journée. Loin au-dessus des têtes, la surface disparut complètement dans les ténèbres.
La jeune femme et son compagnon dînèrent sur le sol du bureau, toujours plongés dans leur conversation. Quand finalement la pendule annonça 11h et qu'un baillement coupa une phrase, il fut d'un commun avis qu'il était temps d'aller se coucher. Le grand lit dans lequel dormait Sélène grinça légèrement quand elle sauta dedans et grinça encore plus quand Grimm monta se coucher aux côtés de sa nouvelle amie. C'était comme avoir une très grosse peluche avec soi. ca ne laissait pas beaucoup de place pour bouger mais ça tenait bien chaud.
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Le lendemain, la journée fut particulièrement agréable. Grimm suivit Sélène dans tous ses déplacements. Il s'interessait à tout, posait parfois des questions pour que les choses soient plus claires et certaines explications vinrent même éclairer des points obscures que Sélène n'avait même pas relevé. Les gens regardaient leur maire avec étonnement. On s'était habitué à la voir organiser son travail seule et à présent qu'elle était accompagnée par un fauve parlant, l'image qu'elle donnait être différente.
Se passèrent ainsi deux ou trois jours. C'était le quotidien sans grandes surprises mais à présent qu'elle n'était plus seule pour assumer sa tâche, la démone voyait les choses sous un angle plus agréable. Le léopard se montrait toujours d'un calme exemplaire, faisait parfois des remarques des plus intelligentes et aidait sa nouvelle amie quand elle se trouvait face à une décision difficile. Et dans les moments de détente, ils allaient tous les deux faire des promenades dans la ville.
La jeune femme faisait visiter les lieux à son gardien.
Les jours s'étirèrent en semaines sans que ni l'un ni l'autre ne s'en rende compte. Il était à présent normal de voir la démone accompagnée de Grimmandir et chacun savait qu'il était plus qu'un simple animal. Pour plus de facilité, Sélène disait qu'il était son gardien, une sorte de garde du corps. Ainsi personne ne pouvait contester la présence du félin même lors de reunion avec les autres membres du conseil de la ville.
-J'ai bien fait d'aller me balader sur la plage par temps de pluie finalement.-
-Je ne peux que t'en féliciter. J'aurais plus perdu à ce que tu ne sois pas là que l'inverse.-
-Tu t'en serais sorti. On va dîner ? Ce soir je crois que c'est steak tartard.-
-Délicieuse idée de la part du chef !-
-Un homme avisé. Il a vu le regard amoureux que tu lançais aux pièces de viande la dernière fois.-
-Trahis par mes propres yeux...Mais ca valait la peine finalement ! Aller princesse, en route pour la salle à manger !-
-Quel ventre à patte !-
-Et c'est toi qui me dis ça ?-
-T'as raison, ne faisons pas attendre les autres plus longtemps.-
Comment, dans ces conditions, Sélène pouvait elle désormais se retruver trempée jusqu'aux os, les cheveux dégoulinants et le visage constellé de larmes de pluie?
Elle était sortie d'Atlantis pour prendre un peu l'air. Rien ne l'attendait sur son bureau aussi s'accorda-t-elle le privilège de remonter l'interminable escalier. Elle avait préalablement demandé quel temps il faisait dehors et elle avait chaussé ses bottes en caoutchouc et son ciré à capuche. Vallait mieux prévenir que guérir.
une fois dehors, elle n'avait pas eu à attendre longtemps pour voir débarquer le navire grinçant et craquant du capitain Bout-en-train, comme elle l'appellait. Le vieux loup de mer lui adressa une réverance profonde et un brin insolente qu'elle ignora superbement. L'homme était toujours d'humeur aussi charmante mais elle avait cru remarqué qu'il ne l'appréciait pas trop, elle en particulier. Quoi qu'il en soit, la jeune femme rejoignit la côte sans encombre. Elle quitta le petit port qui accueillait les bâteaux du coin et se mit à déambuler sur la plage. Le ciel gris laissait parfois filter un rayon de soleil qui allait miroiter sur l'eau. Le vent soufflait par rafale mais de façon bien timide, juste assez pour ébourriffer les gens. Même s'il n'y avait personne d'autre que la maire du dôme sous-marin.
Le paysage devenait plus rocheux à mesure que la promenade portait les pas de Sélène loin du port.
C'est alors que le temps commença à se gâter. De lourds nuages noirs bouchèrent l'horizon et le vent devint violent. En quelques minutes la météo se dégrada de façon spectaculaire. Bientôt, il plut des alebardes.
La démone avait rabattu sa capuche sur son visage mais le vent la rabattait régulièrement. Les embrins marins mêlés à la pluie se chargèrent de tremper completement la promeneuse. Sélène ne pouvait pas retourner de là d'où elle venait, c'était trop loin. Elle aurait plus vite fait de se trouver un abri dans les rochers en attendant que le temps s'apaise.
Repérant une sorte de grotte un peu plus haut sur la plage, elle s'y précipita dans le flotch flotch pitoyable de l'eau dans ses bottes. Une fois arrivée au sec, elle se laissa tomber sur le sable, indifférente à l'état dans lequel se retrouverait son pantalon.
La jeune femme poussa un soupir. C'était vraiment pas de bol. Elle entreprit alors de faire sortir l'eau de ses chaussures et de sa capuche. Elle s'essora les cheveux du mieux qu'elle put jusqu'à ce qu'elle réalise que c'était parfaitement stupide comme attitude. Après s'être frappé le front de tant de bêtise, elle commença à se déshabiller. Puis reprit sa forme originelle. Ses flammèches corporelles coururent sur sa peau et dans leur sillage, l'eau s'évaporait dans un petit grésillement. La chevelure enflammée de la démone ne présentait plus aucun problème d'humidité.
Satisfaite, Sélène reprit forme humaine et remit ses sous vêtements, etendant les autres sur le sable. Elle reprit le briquet dans la poche de son pantalon et alluma un feu ronflant au creux de ses mains. Il ne restait plus qu'à attendre que les habits sèchent entièrement et que le temps se calme.
Il ne s'était pas passé une demi-heure qu'un feulement tira la démone de sa transe contemplative des flammes. Elle posa son feu sur le sable en prenant garde qu'il ne s'éteingne pas, sauta dans ses habits, remit bottes et ciré et se précipita dehors avec ses flammes dans la main. Ces dernière diminuèrent dangereusement sous la pluie mais Sélène les enferma dans ses deux mains comme s'il s'agissait d'un oisillon fragile. Elle ne voyait presque rien avec le rideua de pluie qui lui tombait sur les yeux mais un second feulement l'attira près du rivage. Les vagues étaient déchaînées et elle se félicita interieurement d'avoir trouvé un abri éloigné de cette fureur aquatique.
L'objet de ses recherches apparut alors devant elle: un crabe monstrueux, couvert d'algues et de conques, était aux prise avec un félin de la taille d'un petit cheval. Le crustacé semblait vouloir faire un bon déjeuner avec son adversaire qui se tortillait et hurlait de douleur entre ses pinces. La demone resta un instant interdite avant de prendre une décision: elle ne pouvait pas laisser faire ça sous ses yeux. Elle tendit les bras devant elle, paumes ouvertes vers le crabe et une colonne de flammes vint frappé l'affreux crustacé dans ce qui semblait être son derrière. Un cliqueti furieux indiqua que le geste n'avait pas été apprécié. Le crabe se retourna et sembla regarder de ses petits yeux inexpressif celle qui avait osé le déranger. La démone hurla pour couvrir le vent:
-Ca suffit, lache le ! Je suis Sélène Lucinferno, Maire d'Atlantis et cette plage fait partie de mon territoire (premier mensonge) aussi ai-je le pouvoir de te poursuivre en justice pour agression (deuxieme mensonge) ! Maintenant repose ce gros chat ou je te cuisine façon crabe impérial !!-
Le crustacé carnivore resta un moment interdit devant ce discours. Avec un peu de chance, il goberait ce qu'il venait d'entendre. Mais bien vite sa réaction indiqua qu'il n'avait même pas compris les menaces. Il fonça droit sur la jeune femme qui poussa un cri, fit volte-face et se mit à courir comme une dingue le long de la plage.
Imaginez le tableau: une femme en train de courir comme une dératée, un crabe géant à ses trousses tenant un monstrueux félin dans sa pince et le tout sur fond de tempête maritime. Plutôt comique quand on est pas à la place de celle qui court.
Sélène pensait avoir mit de la distance entre elle et l'affreux machin à 6 pattes quand quelque chose la percuta violement dans le dos et la projeta sur le sable. D'un rapide mouvement la démone se retourna sur le dos et comprit qu'elle venait de se faire rattraper. Mais par bonheur le crabe, emporté par son élan, lui était passé au-dessus et elle se trouvait à présent sous son ventre. L'endroit le plus vulnérable de l'animal. Sans hésiter une seconde de plus, elle tendit son bras, paume vers le haut. Tout au long de la course elle avait gardé une petite flamme au creux de son poing. Pas grand chose pourrait-on croire mais assez pour elle. Assez pour faire rôtir ce monstre. Un geyser de flamme frappa le crabe, l'enrobant d'une robe rouge et brulante. Un bruit mat indiqua qu'il avait laché le félin et un concert de cliquetis signala la douleur à laquelle il était soumit.
Sélène roula en dehors de sous le crabe et vint se placer devant lui, main tendu, prète a refaire feu.
-Si t'as pas encore compris, je remet ça. Vas-t'en !!-
Le crustacé diabolique sembla saisir le danger et fit demi-tour, trottant le plus vite possible que ses pattes lui permettaient. La jeune femme reporta alors son attention sur la proie que le crabe avait laché. Elle dut s'approcher pour mieux voir la silhouète qui se relevait. Le félin qu'elle avait distingué était plus précisement un léopard des neiges. La fourrure de l'animal était blanche tirant sur le gris et moucheté de noir. Le regard du fauve se trouvait à même hauteur que celui de la démone. Une lueur d'intelligence brillait dans ses yeux dorés. D'instinct Sélène vint se placer près de lui et le conduisit das le refuge qu'elle avait quitté. Le trajet avait beau être court, la marche fut longue et pénible en raison des éléments déchaînés et d'une grande difficulté à marcher de la part du léopard. Mais ils finirent par arriver à bon port, enfin à l'abri de la pluie.
Sélène sortit immédiatement son briquet et un feu acceuillant et rassurant vint se poser sur le sable. L'animal ne sembla pas s'effaroucher, au contraire il s'approcha des flammes pour se réchauffer. Son épaisse fourrure était completement trempée. La démone eu alors une idée. Elle concentra de la chaleur dans ses mains, pas assez pour une combustion mais suffisament pour qu'en les passant sur le corps du félin, une épaisse vapeur d'eau s'en dégage, laissant la robe du fauve presque entièrement sèche.
-Merci-
La voix profonde et lente fit sursauter la jeune femme. Elle avait bien comprit que celui qu'elle venait de sauver n'était pas un simple animal mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il parle. Les yeux bleus croisèrent les yeux jaunes et un sourire illumina le visage de la démone.
-C'est normal. Je n'allais pas rester planter à ne rien faire quand même.-
-On ne se connait pas. Vous auriez aussi bien pu repartir comme si de rien n'était. Ou simplement rester cachée ici. Je vous doit la vie. Face à ce monstre je n'ai rien pu faire.-
-Les crabes géants sont très bien adaptés à leur environnement et taillés pour faire face à pas mal d'ennemis. Et celui-là était plutôt coriace, même pour quelqu'un de son espèce.-
-Vous êtes réellement la maire d'Atlantis ? Et vous vous promenez seule ?-
-Je ne suis pas à un poste très dangereux. Pas la peine d'avoir des gardes du corps. Et puis j'aime avoir ma liberté de mouvement.-
Le léopard ne répondit pas, lachant un soupir. Allongé sur le sable, il semblait encore plus grand que debout. Sélène se prit à apprécier cette voix grave et calme. Le ton lent et posé procurait une sensation de bien être et de confiance. C'était à la foix rassurant et envoutant.
-Vous vous êtes blessé. Une fois la tempête calmée, je ferais venir des médecins pour vour soigner. Peut être que vos côtes se sont cassées.-
-Ca ne sera pas la peine d'appeller des docteurs à mon chevet. J'ai un don particulier en plus de parler. Je me soigne très rapidement. J'ai, en effet, des côtes cassées mais à l'heure où nous parlons, elles sont déjà en train de se resouder. J'ai simplement besoin de chaleur et de calme pour me resourcer. Ca sera totalement soigné dans une heure tout au plus.-
Sélène resta interdite, émerveillée par se pouvoir si étrange. Les créatures de l'entre-monde étaient vraiment uniques et surprenantes. L'étrange duo attendit la fin de l'orage dans le silence, chacun semblant savourer la chaleur et peut être même la présence de l'autre. D'instinct la jeune femme s'était assise dans le creux du ventre du léopard et celui-ci avait rapattu sa longue queue sur l'une de ses jambe. Elle laissait ses doigts se promener distraitement dans le cou de l'animal. La fourrure était d'une douceur incroyable.
Finalement, le temps se décida à repasser au beau et la pluis s'arreta progressivement ainsi que le vent. La mer et l'horizon réapparurent. Sélène put éteindre son feu. Elle ne s'était même pas rendu compte qu'elle était encore trempée. Un frisson monta dans son dos.
-Au fait, je m'appelle Sélène.-
-Moi je suis Grimmandir. Mais appelle moi Grimm.-
Le tutoyment vint naturellement. Le duo se leva et sortit de la grotte pour reprendre le chemin qui menait au port. La Maire ne rêvait que d'une douche chaude et ne voulait pas laisser repartir son compagnon aussi vite. Celui-ci ne se fit d'ailleurs pas prier et resta à ses côtés avec plaisir. La conversation allait bon train, plutôt légère, comme s'ils étaient de vieux amis. Grimmandir ne pouvait pas réellement sourire mais il ronronnait quand quelque chose lui plaisait et ses yeux brillaient de façon éloquente. Ils ne tardèrent pas à arriver au port où le vieux bâteau attendait avec quelques passagers. Il allait lever l'ancre quand Sélène signala qu'elle souhaitait monter. Le capitain regarda d'un air stupéfait le léopard mais reprit bien vite ses bonnes vieilles habitudes. Le voyage se déroula sans problèmes et bientôt tout le monde se retrouva devant l'Escalier. Cinq ou six personnes accompagnaient les deux nouveaux compagnons. Prenant naturellement la tête de la marche, Sélène descendit les premiers degrès de pierre blanche, aussitôt suivit de son invité puis des autres passagers du bâteau. La descente fût longue mais pas particulièrement désagréable.
Quand enfin, tous purent poser les pieds sur le plancher des poulpes, le soulagement général fut presque palpable. La jeune femme ne s'attarda pas dans le hall d'acceuil et sortit directement dans la rue. Heureusement, la mairie n'était pas loin. Les deux compagnons y arrivèrent très rapidement.
La jeune fille de l'acceuil salua sa patronne sans lacher des yeux le fauve qui la suivait. Un léopard des neiges dans la mairie d'Atlantis, ce n'était pas chose courante.
Sélène mena son invité dans ses quartiers et demanda à ce qu'on apporte une belle pièce de viande, celle qu'il plairait à Grimm. Le laissant à son repas, elle alla se prendre la douche la plus brûlante qui soit et enfila de nouveaux vêtements propres et bien secs. Elle rejoignit Grimmandir dans son bureau au moment où il finissait son déjeuner. Un plateau l'attendait d'ailleurs elle même. Elle s'installa en tailleur sur le tapis moelleux et prit l'un des petit pain qui l'attendait. Son regard se perdit à travers la grande baie vitrée qui donnait sur le jardin privé. En face d'elle, allongé sur le flanc, le léopard géant se lêchait consciencieusement les griffes en ronronnant gruyament.
-Qu'est-ce que tu fais ici ? Qui es-tu Grimm ? Raconte moi ton histoire.-
-Je n'ai pas vraiment d'histoire. Je suis né dans les montagnes, dans la neige. J'avais une soeur mais ça va faire bien longtemps que je ne l'ai pas vu. J'ai vécu longtemps dans les montagnes avec ma mère. Mais l'envie de voir du monde m'a prit et je suis parti. Tout simplement. J'ai visité Northrives et les Fumeroles, j'ai fais un rapide tour sur le Rempart et je suis passé à la périphérie de Magna mais je ne me suis pas aventuré très loin. Et je voulais venir à Atlantis quand je me suis fais surprendre par ce monstre caparaçonné. Je vis, simplement. Je chasse pour me nourrir et j'apprend en regardant.-
-Ca doit être bien comme vie. C'est la liberté.-
-Ca a ses avantages. Mais je dois dire que parfois je me sens un peu seul. Je n'ai aucune attaches, personne qui m'accompagne et personne à retrouver. Je n'ai a m'occuper que de moi, c'est bien. Mais je n'ai personne sur qui compter et personne ne compte pour moi. C'est parfois un grand vide. Comme s'il me manquais quelque chose.-
Sélène regarda le fauve dans les yeux. Elle s'était attaché sans même se rendre compte et en très peu de temps. Mais l'animal l'apaisait par sa voix et sa présence. Au fond elle espérait trouver un moyen de le faire rester à ses côtés. Elle même voyagait assez souvent, ce qui serait très bien pour Grimm et il aurait en même temps quelqu'un avec lui et un foyer, un port d'attache. Mais elle ne pouvait pas lui demander de rester à ses côtés pour toujours et renoncer à sa liberté.
Une ombre passa sur son visage. Le félin poussa une sorte de grondement qui correspondait à un froncement de sourcils.
-Pourquoi cette tête ? Quelque chose ne va pas ?-
-Non, rien. Je pensais juste que c'était triste d'être seul comme ça. Voyager est aussi un grand plaisir pour moi mais j'aime avoir ma famille, aller les voir, me faire des amis pour leur rendre visite, savoir que cette ville est ma ville, mon nouveau chez moi et que ce toit est le mien. Mais à bien y regarder, je suis aussi un peu seule. Je n'ai personne pour m'accompagner tous les jours. Parfois ça me manque. Alors je me dis que vivre toujours seul, ça doit peser.-
-Oui, c'est assez lourd à porter. Mais je dois faire avec en attendant de trouver ma place.-
Une lueur amusée brilla dans les yeux doré du fauve. Sélène alla s'installer de nouveau dans le creux de son flanc et fit disparaitre ses mains dans la fourrure grise. C'était comme avoir un chat gigantesque. Bientôt un profond ronronnement monta de la gorge du léopard. La démone sourit.
-Et bien pour le moment, tu as ta place ici. Reste autant que tu veux, tu es ici le bienvenu.-
-Maintenant c'est à toi de me raconter ton histoire.-
Et la fin d'apres-midi s'étira ainsi, se transformant en soirée. Dehors, les lampes se firent moins fortes et surtout moins nombreuses pour signer la fin de journée. Loin au-dessus des têtes, la surface disparut complètement dans les ténèbres.
La jeune femme et son compagnon dînèrent sur le sol du bureau, toujours plongés dans leur conversation. Quand finalement la pendule annonça 11h et qu'un baillement coupa une phrase, il fut d'un commun avis qu'il était temps d'aller se coucher. Le grand lit dans lequel dormait Sélène grinça légèrement quand elle sauta dedans et grinça encore plus quand Grimm monta se coucher aux côtés de sa nouvelle amie. C'était comme avoir une très grosse peluche avec soi. ca ne laissait pas beaucoup de place pour bouger mais ça tenait bien chaud.
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Le lendemain, la journée fut particulièrement agréable. Grimm suivit Sélène dans tous ses déplacements. Il s'interessait à tout, posait parfois des questions pour que les choses soient plus claires et certaines explications vinrent même éclairer des points obscures que Sélène n'avait même pas relevé. Les gens regardaient leur maire avec étonnement. On s'était habitué à la voir organiser son travail seule et à présent qu'elle était accompagnée par un fauve parlant, l'image qu'elle donnait être différente.
Se passèrent ainsi deux ou trois jours. C'était le quotidien sans grandes surprises mais à présent qu'elle n'était plus seule pour assumer sa tâche, la démone voyait les choses sous un angle plus agréable. Le léopard se montrait toujours d'un calme exemplaire, faisait parfois des remarques des plus intelligentes et aidait sa nouvelle amie quand elle se trouvait face à une décision difficile. Et dans les moments de détente, ils allaient tous les deux faire des promenades dans la ville.
La jeune femme faisait visiter les lieux à son gardien.
Les jours s'étirèrent en semaines sans que ni l'un ni l'autre ne s'en rende compte. Il était à présent normal de voir la démone accompagnée de Grimmandir et chacun savait qu'il était plus qu'un simple animal. Pour plus de facilité, Sélène disait qu'il était son gardien, une sorte de garde du corps. Ainsi personne ne pouvait contester la présence du félin même lors de reunion avec les autres membres du conseil de la ville.
-J'ai bien fait d'aller me balader sur la plage par temps de pluie finalement.-
-Je ne peux que t'en féliciter. J'aurais plus perdu à ce que tu ne sois pas là que l'inverse.-
-Tu t'en serais sorti. On va dîner ? Ce soir je crois que c'est steak tartard.-
-Délicieuse idée de la part du chef !-
-Un homme avisé. Il a vu le regard amoureux que tu lançais aux pièces de viande la dernière fois.-
-Trahis par mes propres yeux...Mais ca valait la peine finalement ! Aller princesse, en route pour la salle à manger !-
-Quel ventre à patte !-
-Et c'est toi qui me dis ça ?-
-T'as raison, ne faisons pas attendre les autres plus longtemps.-
- Selene
- Suivi :
Titre : Noble
Race : Demon
Statut : Démon libre / Maire d'Atlantis
Notes :
[PNJ]
Grimmandir,
Gardien
Messages : 658
Titre débile : Dalai-Lama du Flood // Soleil du Fofo !!
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