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Première rencontre [libre]

Lun 13 Juil - 13:14


Il faisait beau, il faisait chaud, les petites fleurs des prairies avaient toutes sorti leurs belles couleurs et les abeilles bourdonnaient autour. Le ciel était bleu, piqué de quelques nuages et les pierres chauffaient doucement sous les rayons de l'astre du jour. C'était l'été dans les patures au pied de la montagne. Au sommet on pouvait encore voir cette grande cape blanche de neige éternelle qui ornait le pic. Les oiseaux sifflaient leur chant joyeux au travers des feuilles des arbres, la fonte des glaces alimentait les ruisseaux qui couraient de toute part dans l'herbe et même le vent s'était chargé d'une chaleur éstivale.
Je m'étais réveillé avec l'envie de me promener en bas du mont. Les chances de croiser du monde étaient beaucoup plus grande qu'au sommet mais mon ermitage avait duré suffisamment longtemps à mon goût. J'avais donc quitté les hauteurs après un déjeuner de baies et de poissons. J'aurais pu tout descendre en planant. C'était beaucoup plus rapide et moins fatiguant puisque les courants d'air faisaient tout à ma place. Mais ça aurait gâché mon plaisir à marcher dans cette nature si chère à mon coeur. Je mis donc plusieurs heures pour atteindre les prairies qui ourlaient les pieds de la montagne. A cette époque il était fréquent de croiser des troupeaux mais je n'avais pas pour habitude de troubler leur paix. C'était inutile de se faire remarquer. Les bergers connaissaient tous ma présence et savaient très bie que je ne m'attaquais pas à leur bétail.
J'avançais tranquillement sous l'ombre d'une forêt en bordure d'un paturage. Mes pas lourds faisaient un bruit mat sur le tapis de feuilles. Les rayons dorés qui parfois passaient entre les branchages s'accrochaient à mes écailles dans un reflet brillant. C'était assez peu discret mais je n'étais pas en chasse alors pourquoi se cacher ? Je ne suivais pas de chemin particulier. Les routes et les sentiers bien tracés étaient de toute façon trop étroit pour moi en général aussi m'était il plus simple de crapahuter en dehors de la voie.
Le bruit de l'eau courante m'attira près d'un tout petit ruisseau qui dévalait la pente douce. Je me postais sur son bord, pliais les pattes avant et arquais mon cou pour pouvoir me désaltérer. Ce n'était pas bien pratique pour une créature de ma taille de boire dans un si petit point d'eau mais j'avais appris à m'en accomoder. J'aurais aussi pu me faire plus petit mais je répugnais en général à utiliser ce procédé. j'étais fière de ma haute taille et me rendre plus petit me paraissait assez humiliant.
Une fois l'opération accomplie avec succès, je me chargeais de trouver de quoi manger un peu. Il devait être presque midi et ma longue marche m'avait ouvert l'appétit. Heureusement pour moi, j'avais un flair qui fonctionnait bien et je m'orientait vers ce qui me paraissait être des myrtilles. Un rapide examen m'apprit qu'il s'agissait bien de cette baie et je me mit tout de suite à table. Ma technique était la suivante: je cueillais une belle branche bien chargée en fruit, j'otais toute les feuilles et enfournais le tout dans ma gueule. Puis je tirais la branche entre mes dents pour retenir tout fruit. Un peu comme un tamis. Bien sur j'avais toujours quelques bouts verts qui restaient à l'interieur mais ils ne me dérangeaient pas plus que ça. Le gros buisson fut dépouillé en peu de temps.

A présent j'avais le ventre plein, la langue noir et les griffes pleines de jus de myrtille. J'allais les laver rapidement dans le ruisseau avant de me mettre en quête d'un endroit où piquer un somme. Il était pour moi grand temps de digérer tout ça.
Le hasard me fit tomber sur un arbre abattu dont les racines avaient arrachés une grosse botte de terre, creusant un nid aux dimensions impressionnantes. Les feuilles mortes et la mousse s'étaient déjà chargées de coloniser l'endroit. C'était sec et ça me semblait parfait. Je m'y roulais en boule et fermais les yeux, pret à plonger dans le sommeil. Mais je n'avais pas remarqué que je me trouvais à moitié sur un sentier de promeneur. Il faut me comprendre, un pauvre ruban de terre battu de moins d'un mètre de large, quand on a les yeux perchés à trois mètres du sol, ça ne fais pas tilt immédiatement. Je m'assoupis donc tranquillement, obstacle imposant sur la route de forêt.
J'eu l'impression de me réveiller à peine les yeux fermés. Quelque chose m'avait tiré de mon sommeil et ça me contrariait. J'ouvris les yeux et redressais lentement ma grosse tête cornue pour cnnaître la cause de ce dérangement.
Amateratsu
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Titre débile : Mamie plante-verte