[Combat] Wergled contre Eönwë où la bataille des Maîtres! xD

J'ai du sang sur sa langue. Un goût de fer qui me ramène des semaines plus tôt, puis des mois plus tôt et rapidement des années en arrière. Je revois les monstres, brèves visions du passé. Je revois mon père, adoptif et fin chasseur de monstres. Je revois le désert interminable et la soif qui me faisait me ronger l'intérieur des joues tant j'avais besoin de hurler ma rage contre le sable.
Et ce sable qui est là, partout. Ce sable qui me rappelle une fois encore les créatures étonnantes qu'on rencontre à l'extérieur de la ville. Je ne dis pas qu'Entre-Monde est un répertoire de banalités mais dehors c'est un autre genre de miracle. Des miracles parfois dangereux, brutaux. Ils nous aspireraient la vie pour la leur.

C'est de la peur. Dans tout combat il faut avoir peur. Celui qui n'a peur de rien est un futur cadavre (le genre de morts qu'on envoie chez Rain(er) pour peupler son jardin funèbre). Je sens la masse dur de son genoux s'enfoncer dans mon ventre. Un peu et mon estomac prendra la place de mes poumons. C'est crade, hein ?
Sauf que je compte sur la peur.

Il n'y a pas de sol sous nos pieds. Pas de bonne vieille terre bien dure. Des poutres de bois, des colmatages du sable. Du sable à perte vue qui se brouille avec la couleur des pierres d'enceinte. L'arène n'est qu'une gigantesque étendue lumineuse. Comme le désert. Et face à moi, j'ai cet elfe blond . Non, j'ai un monstre, un adversaire comme jamais qui peut agripper les choses, qui peut penser, esquiver. Sa pâleur me rappelle celle d'un autre monstre. Et la peur m'envahit sans qu'aucun tremblement de terre ne vienne alerter les alentours. Car sous nos pieds il n'y a rien que du bois. Ne reste que le sang qui me coule du nez, qui macule mes lèvres et de force je bouscule l'elfe de mon poids. Ramenant ma tête, je lui montre que les humains aussi ont la tête dur.
Un coup de tête magistral l'attend. Et vu ma force... Ah, si j'ai bien frappé bien sûr, il devrait être sonné quelques instants. C'est une prévision que j'arrive à faire, une évidence plutôt. Et s'il se relève aussitôt, je suis bon pour cracher mon p'tit déjeuner.

Mon coup partit. Touché ou non, qu'en saurais-je ? Je ne suis déjà pas fichu de sentir le poids d'une épée dans ma main alors le contact d'un crâne contre le miens ... Et bien, si j'ai mal à la tête après, c'est que je l'ai bien touché ! (Penser à l'aspirine au sortir de l'arène).
Je recule d'un pas me libérant de force de sa poigne. Et je fonce. Plié d'un tiers, j'attends l'impact de mon épaule contre son torse. Et s'il l'évite celle là, c'est qu'il a apprit à voler. Sinon, il aura son baptême de l'air.

Il se relève... Moi aussi. J'ai mal au ventre. La douleur s'estompe, s'assourdit. Elle n'est plus vivante elle est latente. Il me suffit d'un geste pour la sentir poindre dans chaque nerfs et dans chaque muscle (et plus d'un n'existaient pas à mes yeux avant qu'ils ne subissent les coups de l'elfe). Il a l'air mal en point. Tant mieux, je ne pensais pas l'envoyer si loin, mais à ce niveau là d'un combat je ne dose plus ma force. Si je casse quelque chose j'y peux rien.

Il approche, je le sens venir avec ses coups rapides au visage. Je préfère la version prudente. Je m'écarte d'un pas sur le côté. Apprendre à tomber, apprendre à se déplacer même au sol. Si on veut survivre au beau milieu d'Ing c'est indispensable. Alors j'ai le réflexe de m'élancer vers le sol et de rouler à un bon mètre de lui. Le temps de relever la tête, je vois son flanc. Si j'avais eu l'allonge d'une épée, il serait peut-être déjà empalé dessus. Heureusement que je préfère de loin les combats à mains nues. Là au moins j'en prends autant que j'en donne.

Quand je me relève, j'en profite pour reculer de quelques pas au passage. Plus je suis proche et plus il est dangereux. J'ai besoin de prendre le temps de réfléchir, de repenser aux derniers coups échangés. Bref, j'ai besoin d'une pause. Je respire mal, mon cœur s'est emballé y a un moment déjà et il bat sur mes côtes. Si ma gorge n'était pas si contractée j'aurais déjà fini de cracher mes boyaux, quand à mes jambes. J'ai un genoux qui tremble encore d'avoir pris un mauvais coup.
J'assure pas aujourd'hui.

Entre-Monde a rendu son verdict ! Par 7 voix contre 6, sire Wergeld remporte la victoire, la récompense de 15 PIMs et le droit de conclure le combat de la façon dont il le souhaite .

Merci à tous les deux, n'hésitez pas à revenir au Colisée pour de nouvelles batailles !

Sire Wergeld, si vous voulez bien vous donner la peine...