Combat Médusa VS Rävefanwen

La deuxième manche commençait. Les murs étaient redescendus le temps que
les participants sortant puissent repartir et que les combattants
encore dans l'arène changent de place, guidés par des assistants. Le
Coeur fut séparé en deux et Sélène lança le second match.

-Bravo à vous pour votre sélection. Mais ne vous
reposez pas encore sur vos premiers lauriers: la deuxième manche est
ouverte ! Que vos combats nous éblouissent !-

Je me retrouvai de nouveau sur le sable de l'arène ; je l'avais quitté il y a peu, prise en charge par une équipe de soigneurs plus que compétents. Ma douleur dans le dos n'était plus que de l'histoire ancienne, et c'était sans doute mon esprit qui m'y faisait encore sentir le point d'impact. J'étais encore étonnée d'être présente au second tour ; le souffle de flammes que j'avais essuyé avait réduit ma belle cape à un vulgaire gilet troué et à demi brûlé. De multiples brûlures sur mon dos me furent pansées par les soigneurs. Si j'avais gagné ce combat, c'était sans doute parce que mon adversaire paraissait plus épuisé que moi, Khayne soit loué trois fois ; encore maintenant je songe sans avoir aucun moyen de le vérifier, que mon adversaire de l'époque n'avait pu se donner complètement pour une raison inconnue. Je suppose que si je l'avais interroger à ce sujet, je n'aurais pas réussi à en savoir plus.

Le Maire d'Atlantis avait annoncé mon combat contre Médusa ; je regardais, circonspecte, cette jolie femme qui me faisait face, des serpents vivants dansants dans ses cheveux. Elle se débarrassa de son arme ainsi que de son bouclier, et je lui en rendit grâce sans pour autant comprendre son geste ; il était permis d'utiliser des armes et j'avais moi même fait le choix de ne pas en utiliser. Rien n'obligeait cette femme à se défaire de sa lame, et pourtant elle choisit de combattre de la même manière que moi.

"Bravo à toi d'avoir réussi à passer la première manche, jeune fille, j'espère que tu ne me décevras pas."

Elle se mit en position et je fis de même.

"Je ferai de mon mieux."

Forte de l'expérience de mon premier combat, je décidai de ne pas me laisser prendre au dépourvu et d'attaquer la première. J'avançai, en garde et en silence, vers mon adversaire. Les serpents qui l'ornaient me laissaient perplexe et je me fis la réflexion qu'ils n'hésiteraient sans doute pas à défendre dame Médusa. Etaient-ils venimeux ? Mon entrainement aux poisons me protègerait il suffisamment ? Allaient-ils seulement essayer de m'empoisonner ? C'était là quelque chose dont j'étais également capable, mais que j'avais décidé de laisser de côté dans ce tournoi.
Je m'élançai soudain, soutenant toujours le regard de Médusa de mes yeux mauves, et portait un coup de pied gauche en avant, plutôt lent, puissant, largement capable d'être anticipé. Avant d'avoir posé le pied au sol, je décochai un crochet du droit, aussi rapidement que je pu, en direction de la tête de mon adversaire en poussant cri qui ressemblait plus à un râle d'expiration qu'à un véritable kiaï de combattant.
La ruse n'était pas neuve, je n'aurai pas moi même misé sur la réussite de cette attaque.

*Manquée...*

Je n'eus pour toute récompense qu'une balayette qui me fit perdre mes appuies et provoqua dans ma garde une ouverture le temps que je rétablisse l'équilibre indispensable à toute défense. Mon épaule droite encaissa trois coup avant que je ne réussisse à en parer un, puis un autre, puis un autre. Je n'avais aucun répit ; mon adversaire soutenait un rythme effréné et ne s'arrêterait que lorsqu'elle aurait porté un coup décisif ou qu'il lui faudrait récupérer.
Cependant, tant qu'elle jouait des poings, mes bracelets me confiait l'avantage de la vitesse et je réussi à dévier ses attaques sans trop de difficulté. Mes yeux reflétaient une couleur mauve plus lumineuse, due à l'utilisation de la magie ; mon adversaire devait avoir remarqué ce détail et commencerait bientôt à comprendre que mon habileté à parer ses coups n'étaient pas due qu'à ma seule maîtrise des arts martiaux.
Lorsqu'elle me porta un crochet un peu plus violent, je parai violemment des deux bras, repoussant l'attaque vers l'extérieur aussi fort que je pu et, profitant de l'ouverture ainsi crée sur le flanc, je plongeai, le coude en avant avec en tête l'idée de le lui enfoncer dans les côtes. Si tout se passait bien, j'allais me retrouver en retrait et devrait refaire face rapidement à mon adversaire.

Je profitai du répit que me laissait Médusa pour me masser brièvement l'épaule droite ; ses coups m'avaient fait mal et je devais avoir des hématomes. Heureusement, les bleus ne se voient que très peu sur la peau des Druchii.
Deux serpents vinrent s'enrouler autour du bras de mon adversaire, qui m'invitait d'un regard à engager une nouvelle passe d'arme avec elle. Je répondis à son sourire du même et repartis à l'assaut, gardant les serpents à l'esprit ; je devais me tenir prête à esquiver d'éventuelles morsures en plus des attaques de Médusa. Finalement, mon adversaire n'avait que de bras mais elle allait pouvoir porter bien plus de coup que ce que j'avais eu l'occasion de subir jusque là. Allais-je être capable de soutenir la charge ?

Je m'avançai prudemment à une distance que je jugeais correcte pour le combat ; pas trop proche de mon adversaire de façon à pouvoir anticiper un coup et préparer une défense adéquate, mais pas trop éloignée non plus pour pouvoir lancer une offensive sans avoir à trotter sur tout le champ de bataille.
Ma première attaque m'avait laissé un goût amer et une épaule en vrac ; j'espérais que la seconde celle que je préparais fut un peu meilleure. Je tentai de calmer en vain les battements de mon coeur en modérant ma respiration, puis, après que nous eussions échangé bien des regards, je m'élançai vers elle en bondissant. J'allais inverser les rôles ; j'avais eu le dessus lorsque Médusa avait fait pleuvoir sur moi ses coups de poings, j'espérais me servir de ce même avantage en l'attaquant comme elle m'avait attaqué.
Si elle s'attendait à cela et avait anticipé mon attaque, je ne le remarquai pas ; une fois sur elle de toute façon, je ne pouvais plus modifier mes plans. Comme elle l'avait fait auparavant avec ses bras alors sans serpents, j'enchainais les coups, alternant entre les directs, les crochets et les uppercuts. Cet enchainement allait sans doute me fatiguer, j'espérais seulement avoir assez de force pour amoindrir la puissance potentielle de mon adversaire.

Je ne m'attendais pas à ce qu'elle sacrifie l'un des serpents qui ornaient son bras pour créer une occasion de s'infiltrer entre mes coups. C'est pourtant ce qu'elle fit, et si sa tentative de m'écraser le pied ne me causa pas de douleur, j'en remercie mes bottes, elle annihila toute possibilité pour moi de battre en retraite ; je perdis l'équilibre, et n'eus que le temps de sautiller sur place de façon plutôt ridicule avant d'encaisser un violent coup de poing sur mon flanc droit. Si la vitesse de mes gestes était amplifiée, Médusa avait une force supérieure à la mienne ; j'eus le souffle coupé.

*Le foie..* Pensais-je alors que j'essayai, a bouche grande ouverte, d'emplir mes poumons.

Lorsque je sentis une morsure à l'endroit de l'impact, je cru que mes yeux allaient sortir de leurs orbites et je laissai s'échapper un cri aigu de douleur. Je m'étais pourtant préparée à de tels désagréments, mais la entre savoir que l'on risque de se faire mordre et sentir les crocs rentrer dans sa chair, la différence est grande.

Par réflexe, je portai ma main gauche à mon flanc droit ; Médusa avait rapidement retirer son poing, et le serpent qui m'avait mordu avait battu en retraite lui aussi, aussi vif et précis que l'éclair : même si javais souhaité me saisir de son bras ou de la tête du reptile, je n'en aurais pas eu le temps. Je fis un pas en avant pour reprendre mes appuies, et me redressai péniblement en gardant la main sur la morsure, haletant comme un chien après une course.
Non sans mal, je me remis en garde, replongeant mon regard dans celui de mon adversaire ; je m'efforçai de conserver fière allure, mais mon visage était crispé malgré moi et de la sueur perlait sur mon front et au dessus de ma lèvre supérieure. Si Médusa y prêtait attention elle pouvait lire la douleur qu'elle m'avait causée sur mes traits.
Il allait me falloir quelque secondes pour revenir au calme, je décidai de ne pas attaquer et de me concentrer sur une défense plus efficace.