Panique au temple [Mini-quête du Jour des Dieux]

Une fête pour les dieux. Une fête pour rendre hommage aux dieux. On voyait des chevaux, des vachettes et des paradisiers lâchés dans la nature. ?ul doute possible, l'Entre-Monde était aussi corrompu que le reste du monde. Au nom des mensonges.

Mais il faut l'avouer, j'étais curieux. Ici, j'avais vu tant de miracles de magie et de science qu'il était normal que cette fête particulière en attire d'autres encore. En allant au temple de Ho'una j'étais plein d'espoir. Je me fichais du dieu, mais les hommages eux étaient un spectacle à ne pas manquer. De la même manière, je me serais penchée à ma fenêtre pour voir un feu d'artifice, là je venais en visiteur discret découvrir ce qui se tramait dans un temple.

On pataugeait dans l'eau et les débris. Ma chance inouïe m'avait conduit au seul temple qui ne fêtait rien.

*Une inondation ?*

Là bas un robot en piteuse état parlait au milieu de la foule.
J'arrivais au moment opportun pour entendre une accusation portée contre l'un de mes frères et l'existence de pièges dans le temple.

Je cherchais dans la foule des visages connus. Il n'y en avait aucun. Pas un seul des miens que fusse capable de reconnaitre. Alors, si dans le temple c'était bien l'un des nôtres qui était la source de ce chantier, il aurait besoin de toute mon aide pour s'échapper de là avant qu'ils ne l'attrapent.

Je ne voulais pas qu'on l'enferme pour ses convictions. Je ne voulais pas qu'on l'enferme tout simplement. Nous avions bien assez souffert pour ces étrangers venus d'ailleurs. Ils n'ont aucun droit de nous juger. Ils avaient tout dès leur arrivée. Nous n'avions rien alors que nous sommes nés ici.

-Je suis volontaire.

Je me saisis d'une carte.
Avec qui allais-je entrer là dedans ? Il faut le dire, je ne me risquerai pas aux pièges le premier.

Aujourd'hui était un jour spécial. Aujourd'hui j'avais prévu plein de trucs. Aujourd'hui je comptais faire un grand pas en avant dans la responsabilité. Aujourd’hui »hui je voulais prier les Dieux de m'accorder leur bénédiction.
Seulement, Voilà.
Un temple de Ho'una avait une fuite. Et une sacrée, vu le ruisseau grossissant de minute en minute. LE chef des lieu, un robot si on en croyait les étincelles et les mécanismes d'horloge visibles dans les désagréables blessures, nous avait fait un speech comme quoi le temple était fermé et qu'on cherchait toutefois de courageux volontaire-et un peu trompe-la-mort pour aller faire de la plomberie dans le bâtiment. Je laissais ma langue osciller de gauche à droite dans ma bouche, réfléchissant à la situation. Je cherchais la bénédiction des dieux et quelqu'un avait fait n'importe quoi dans le temple. Si j'aidais, Ho'una me verrait peut-être d'un bon œil. Enfin déjà, il me verrait, ce qui était un bon point en soi, puisque jusqu'à maintenant je n 'avais pas été particulièrement pieux.

Un jeune homme s 'avança et se saisit d'une des cartes disponibles. Je ne réflechissais pas plus longtemps avant de me décider. Manquerait plus que je me fasse sucrer l'occasion de briller devant les Divins et faire foirer tout mon plan. Par contre, lle sort du responsable ne m'inquiétait pas vraiment. Pour ma part ça pourrait être tout aussi bien cette soit-disant Silnà qu'un prêtre concurrent qu'il sortirait d'ici aussi sec pour me laisser causer avec le Dieu Cheval.

– Comptez-moi aussi dans les partants !

Je saisissais moi aussi un plan et le dépliait. C’était assez grands, ça devait coûter une blinde pour entretenir tout ça. Je replisais le parchemin et me tournais vers le premier volontaire, lui tendant une main éternellement gantée.

– Corben, enchanté. Quite à aller affronter la plomberie de l'Enfer, autant éviter de le faire avec un inconnu, vous ne trouvez pas ?

Vannes et sourire. Ma marque de fabrique.

Une seule entrée. Mes dents me scient l'intérieur des lèvres. Si un frère est au dedans, je ne savais comment l'en faire sortir sans être repéré. Une seule sortie.
De l'eau. Mais pas assez pour le cacher. Des pièges.

La main apparue dans mon champs de vision. J'ouvris la bouche de surprise. Un autre volontaire gagna les rangs. Deux, un temple, des pièges. Nous étions en infériorité numérique évidente devant l'ampleur de la tâche à accomplir.
Je saisie sa main avec sympathie.

-Azurée.

Un contact fibreux. Au mois de mai des gants ?

-S'il pleut en Enfer, on ne doit pas manquer ça, pas vrai ?

Je regardais le ruisseau progressant dans le sable. Piétiné à quelques endroits, les traces se superposaient. Ici, il n'y avait aucun indice car ceux qui se pressaient autour du prêtre avaient malmené tout l'endroit.
Le prêtre craignait la colère du dieu Ho'una. Mais j'ai deux questions : si les Dieux sont tous puissants ils doivent savoir qui a fait le coup. Et s'ils sont tous puissants pourquoi laissent-ils leurs temple à la merci du premier venu ? Avec tout ça, s'ils se retournent contre l'Entre-Monde en représailles, cela ne démontre-t-il pas leur faiblesse et leur esprit mauvais ?

A la fois j'étais furieux contre celui qui avait agit aujourd'hui. La paix perdure car nous étions dissimulés, oubliés. La rumeur de notre existence a déjà passé la frontière et maintenant...
Maintenant, ils savent.

-Allons-y, les suivant nous rejoindront !

Ce n'était pas l'idée d'origine, mais je pris tout de même la tête, pour passer l'entrée du temple, de l'eau déjà au dessus des chevilles.

Le frère de la Silnà était venu par curiosité.
Une journée en homage aux dieux prétendus.
Des célébrations, des offrandes et des pèlerins.

Voilà qui était pour l'amuser.
Voilà qui lui inspirait dégout.
Voilà que se présentait une opportunité.

Alors qu'il arrivait au temple de Ho'una,
Eaux et voix se partageaient le tumulte.
Zakariann se fondit dans la foule.

Il écouta les paroles du prêtre.
Il l'entendit mentionner la Silnà.


Zak ne pouvait croire que l'un des siens...
Que l'un des siens les exposent ainsi.
Qu'il les mettent tous en danger.


Le frère de la Silnà repéra des volontaires.
Le pèlerin blanc rejoignit leurs rangs.
Tous lui étaient inconnus, excepté un.

Azurée.
Quelle joie de te revoir mon frère.

Pourtant, il ne fit montre d'aucune familiarité.
Pourtant, il fit mine de ne connaitre personne.
Pourtant, il se présenta tel l'inconnu qu'il devait être.

S'il s'agissait bien de l'un des siens.
Si l'auteur de tout ceci était un frère ou une sœur.
Alors il fallait l'aider à fuir, protéger la Silnà.


Un sourire malicieux.
Un air insouciant.
Des yeux pétillants.

Tel était le frère de la Silnà.
Tel continuerait-il à l'être.
Tel sera-t-il jusqu'à sa mort.

Azurée. Drôle de nom. Plutôt original mais pas commun... Enfin bon qui suis-je pour juger les gouts patronymiques des parents ? Il se permit même de répondre par une autre vanne, ce quiu me fit sourire. Pour une fois que je tombais sur un de ces mercenaires balafrés taciturnes qui m’envoyaient balader d'un « Tsss » méprisant...A peine avions-nous passé la porte qu'un baraqué récupéra une carte, juste avant un autre homme à l'air plutôt hautain.. Tu vois Corben, t'as bien fait de te précipiter sur l'occasion. Le baraqué s'engouffra dans le temple, grommelant et ronchonnant, disparaissant rapidement dans le brouillard du fond du couloir. Et le noblion se ramena derrière moi. Il nous salua, Azurée et moi. Sa façon de parler tranchait agréablement avec son allure, ce qui dévoila encore plus mes dents dans un sourire sincère, tout en portant une main à mon chapeau, pinçant les bords dans un salut amical.

– Enchanté Zak. J'm'apelle Corben. Surnommé Zedd. Choisissez le nom qui vous plaît. Ça vaut aussi pour vous, Azurée... D'ailleurs vous avez un surnom vous ?

Je parlais tout en marchant, ayant déjà presque oublié la condition du robot maitre des lieux. Laa pronfondeur des blessure s'imprima dans mon esprit alors que je repensais justement à cet androïde et fit la moue quelques secondes. L'eau atteignait déjà mi-cuisses alors que nous descendions quelques petites marches, arrivant dans le hall principal du temple. Le brouillard, épais comme de la poix, et presque palpable, passant entre les doigts comme de la fumée, nous faisait face. J'agitais la main devant moi, faisant voltiger quelques volutes, dévoilant à grand peine les quelques mètres devant nous.

- … Wow. Ça, c'est du brouillard... Il paraît plus magique que naturel... C'est des ventillos qu'il aurait fallu amener, pas des cartes... Quelqu'un à un titre Ëol ?

Apparemment personne n'avait ce titre qui nous aurait été utile. Mais qu'importe, si on faisait suffisamment virevolter le brouillard, peut-être qu'on arriverait à ne pas se perdre de vue. J'agitais rapidement les bras pour dégager un peu le champ de vision, quand une forme sorti du brouillard non loin de nous. Le baraqué de tout à l'heure apparut soudainement à notre droite, une flèche plantée dans la cuisse et le cuir chevelu méchamment estafilé, vu l'écoulement de sang qui se voyait sur son visage. Il s'écroula en gémissant, et je me précipitais dans sa direction pour éviter qu'il ne se noie en tombant des les pommes, tête la première dans l'eau. Nous étions proches de la sorte, aussi un garde récupéra l'homme rapidement pour le sortir et lui administrer des soins.

-... Bon... Au moins maintenant, on sait qu'il y a au moins des flèches... Si quelqu'un à le don de voyance, de protection ou envie de faire demi-tour c'est le moment de le dire. Sinon...restons groupés. Ce brouillard ne peut quand même pas avoir rempli la totalité du temple.. Du moins j'espère.

Je faisais face au nuage blanchâtre. Je commençais à me dire qu'affronter des pièges potentiellement mortels dans une brume aveuglante n'était pas la meilleure idée que j'avais eu jusqu'à maintenant.

Zakariann, savait-il pour ce qu'il y a à l'intérieur du temple ?
On nous devança, d'autres voulaient tenter le tout pour le tout, entrer et résoudre le problème de front.
Embarrassé à ce qu'un inconnu me surnomme d'office, je gardais le silence à ce sujet. Le brouillard nous enveloppait et me fournis une diversion inopinée. Quant à l'autre entré avant nous, il gagna la sortie sur le ventre peu après.

"-Si Ho'una voulait aider ! Un courant d'air ne serait pas de trop..."

Mais les dieux ne se fatiguent pas pour rien même lorsqu'on mets leur temple sans dessus-dessous. Je marquais une pause pour regarder la victime qui quittait les lieux. Des flèches. Nous pouvions aussi imaginer qu'autre chose avait blesser l'homme à la tête.

"-La flèche est à la cuisse. Sous l'eau nous pourrons les éviter. "

Je restais sagement derrière Corben. Il ne vaudrait mieux pas que je me prenne une flèche en premier. Je n'aime pas souffrir pour rien, surtout pour un dieu ! Ce serait bien hilarant qu'un frère soit sacrifié pour nettoyer le temple d'une de ces créatures.

Le couloir se brisait en deux. L'une des ouvertures allait vers les écuries, l'autre devait mener à la salle principale et au reste du temple. Les chambres et salles d'eau n'avaient pas d'importance.

"-La salle du temple est par là. "

Ma carte avait pris l'eau même dans ma poche. Des parties en devenaient illisibles. Un coup d'oeil pour l'autre membre de mon peuple, à deux ce sera plus facile de faire sortir le trouble fête. Deux âmes à risquer leurs vies tout de même, c'était cher payer pour nous qui sommes si peu nombreux.

Le premier piège déjoué,
Le trio avançait péniblement.
Deux frères et un étranger...


Le courant était fort.
Le brouillard était épais.
L'eau était froide.


Zak voyait à peine ses compagnons.
Il nota cependant le grand chapeau.
Ainsi était-ce Zedd qui menait le groupe.

Le couloir était étroit.
Le courant de plus en plus fort.
La progression difficile.


Tels furent les mots du frère de la Silnà,
Alors que le brouillard se levant
Dévoila quatre maëstrom circulant.

Les tourbillons se mouvaient.
Les tourbillons disparaissaient.
Les tourbillons se reformaient.


Le pèlerin blanc pointa une porte.
De l'autre côté de la salle elle se situait.
Une silhouette furtive s'y engouffra.

Zak posa ses yeux sur de lourds rideaux.
Son regard les remonta jusqu'à leurs portants.
L'azur de ses pupilles s'atarda sur la charpente.

Pourquoi pas...

Ainsi parla le frère de la Silnà.
Alors que d'un geste du doigt,
Il désigna la charpente en bois.

Je servais de déclenche-piège. Azurée et Zak étaient resté bien derrière moi pendant toute la traversée du brouillard, et la perspective de me transformer en pelote de laine me donna quelques sueurs froides. Les vêtements trempés commençaient à peser et lutter contre le courant de plus en plus présent devenait un vrai problème. Et encore, on n’avait pas encore vu les tourbillons. Fichue magie, même si c’est mon fond de commerce. Les prêtes n’ont que ça à faire de truffer les temples sacrés de pièges ?
Une porte grinça au fond de la salle et une silhouette s’engouffra dans un autre couloir. Bon, déjà on avait surement retrouvé notre voleur. Quoique ca faisait maintenant une bonne heure que les catastrophes avaient commencé selon le robot, alors pourquoi était-il resté dans les premiers couloirs ? Ou alors il s’était retrouvé piégé aussi…

- Eyh !! Revenez ! Bon sang, un seul de ces machins pourrait nous briser la nuque s’il nous envoyait dans les murs et les colonnes…

Je suivais du regard la direction qu’indiquait le noblion. Génial, de l’escalade au dessus d’un torrent enragé. C’est cliché, c’est dangereux et on a des chances de mourir noyé/fracassé contre les murs ou le fond… Qu’est ce qu’on attend. Et puis pourquoi c’était toujours à moi de passer en premier ?!
Je posais mes mains sur les colonnes lisses. Sans corde, piolets ou lames de métal à glisser dans les fines interstices, ça allait être coton. Même si les rideaux –D’ailleurs, que faisaient-ils là ? Le temple n’était pas sensé être creusé dans la falaise ? Encore une facétie des prêtres ?- étaient épais et solides, je doutais de leur capacité à résister au poids de trois hommes. Une autre solution s’offrait, c’était de longer les mus en prenant appui sur les petites circonvolutions gravées dans la roche. Mais c’était la aussi d’un danger sans nom. Il y avait bien la solution de forer la pierre avec mes doigts explosifs, mais pas sûr que le Dieu cheval apprécie que j’abîme son temple…

- Faites moi la courte échelle, et on se hissera progressivement.

Au bout de quelques efforts de la part de mes compagnons et de moi-même pour m’agripper à la poutre de bois, je m’allongeais et tendais une main le plus loin possible pour aider le prochain a monter. Le long tronçon de bois passait au dessus des maelstroms furieux et je dus prendre une bonne inspiration pour me lancer dans la traversée. Coincé entre le plafond et la poutre, nous devions nous pencher en avant ou nous accroupir pour pouvoir avancer. Malgré quelques pertes d’équilibres rapidement récupérées, l’épreuve vu plus facilement traversée que prévu. Seul problème une fois redescendu de l'autre coté de la salle, l’eau nous arrivait désormais à la taille.

- Non seulement, le courant augmente, mais la hauteur aussi. Il va falloir accélérer les choses !

Je n’avais plus de plan, l’eau l’ayant transformé en pâte molle dans ma poche. Devant nous un petit couloir donnait sur 3 salles de repos et certains objets venaient dans notre direction. La salle d’après était une grande pièce presque vide à l’exception de quelques statues d’Ho’una. Deux d’entre elles étaient brisées et l’eau en sortait à gros bouillons, dans un vacarme de cascade. Au moins, on avait trouvé la source de l’eau. Mais toujours pas d’autel ou de vandale.

La pierre couverte d'humidité était difficilement praticable. J'ai retenu mon souffle durant toute la traversée, priant intérieurement pour que cet instant ne soit pas mon dernier.
La fin s'achevait dans l'eau, fébrile comme j'étais le courant m'empoigna la taille et manquait de m'emporter avec lui.

-Il faut fermer l'arrivée d'eau.

*Bravo Azur, tu parles d'un évidence.*

-C'est magique, vous pensez ?

La plomberie n'était pas mon domaine de spécialité, la magie me paraissait plus accessible.
Je leur montrai des éléments fixés au mur adjacent, Des étagères, des bougeoirs et d'autres petits éléments solidement vissés à la pierre formaient des mains stables. Ainsi nous pouvions nous approcher des statues.

Un léger cri de stupeur je portais ma main à ma cuisse. Sous l'eau je sentais bien la présence d'une coupure au dessus du genou.

-Il y a quelque chose sous l'eau !

Plus vite nous arrêterons l'écoulement et plus tôt nous saurons ce qui se cache là dessous. Il pouvait s'agir de bris de verre ou bien d'autre chose. Après avoir vu des flèches et des tourbillons, je ne mettrai pas ma main à coupée en suggérant du verre !