Une petite visite dans les bureaux de Cerclon

Franchement, c’est quoi cette idée qui m’est passé par la tête en prenant cette mission ? Une idée toute pourrie assurément. Se rendre à l’administration de Cerclon a déjà été un vrai calvaire… Entre les machines incapables de me dire où je dois aller et les autres qui ignorent ce renseignement, j’ai perdu un temps fou. J’ai parcouru combien de kilomètres dans ces remparts ? Sûrement beaucoup plus que ce à quoi je m’attendais en prenant cette mission…

Finalement, me voilà enfin devant l’entrée des bureaux administratifs de Cerclon. C’est … Moche ! Il n’y a bien que des machines pour se complaire dans un environnement aussi gris et peu décoré. La façade qui se dresse devant moi est couverte de tôles grossièrement rivetées ensembles. Par contre, je dois avouer que cette porte me plait bien… Une porte qui s’ouvre toute seule quand on approche, ce n’est pas banal et tellement plaisant.

L’intérieur est tout aussi gris et moche que l’extérieur… Il y a une petite pancarte un peu plus loin. Je m’approche, il y a peut-être des choses utiles de marquer dessus. C’est bizarre, il n’y a rien de marquer mais elle brille un peu… D’un coup des mots s’affiche en lettres blanches :

Bonjours
Bienvenue dans les bureaux de l’administration de Cerclon.
Quel est le motif de votre visite ?
Inscription aux listes mécaniques ;
Litiges avec le quartier de Cerclon ;
Demandes administratives ;
Autres.

Je dois faire quoi moi maintenant ? Un permis de construire rentre dans quelle catégorie ? Bonne question que voilà… Qui ne tente rien, n’a rien. Alors autant tenter quelque chose :
Bonjours, je viens pour demander une permis CCEPluFO pour le maitre Neythen N.

Pas de réponse, je perds mon temps avec ce joujou mécanique… Cela m’apprendra à mettre mon nez dans des papiers importants… Je m’apprête à m’éloigner vers ce qui semble être un grand comptoir au fond de la pièce lorsque la pancarte se remet à afficher des mots :

Requête demandes administratives
Votre numéros est le 4.24.
Rendez-vous au bureau numéro 4 lorsque votre numéro apparaitra à l’écran de la salle d’attente.
Nous vous remercions de votre patience et faisons au plus vite pour satisfaire votre demande.
Les flèches au sol vont vous indiquer la salle d’attente.

Certes, l’accueil est un peu froid mais ils savent faire les choses assez bien ici, ils sont précis, c’est déjà un bon point. A peine la pancarte a t’elle finie d’émettre ses messages que de grandes flèches rouges s’allument par terre. C’est bien, aucun risque de se perdre au moins pour l’instant.

Après cette petite marche, je m’assoie sur l’un des sièges de la pièce. Ils sont plutôt confortables pour des fauteuils destinés à l’attente. Il y a quelques personnes dans la salle, enfin des machines plutôt.

C’est long. Ce sont des machines, on m’a pourtant affirmé qu’elles n’avaient pas leur pareil pour traiter des données… La fainéantise doit exister aussi chez les machines. Pour m’occuper, je me met à jouer avec la balle anti-stresse fournie par Eva. C’est amusant qu’elle rebondisse comme cela, ça n’existaient pas dans mon monde des jouet comme ça. Certain dirons sûrement que je suis une grande gamine, mais le propre de l’être pensant n’est-il pas de s’émerveillé devant l’inconnu ?

Après je ne sais pas combien d’heures d’attente, une petite sonnerie retentit. Je lève les yeux de ma balle vers les autres personnes présentes mais aucune d’elles ne se déplacent, mais elle regarde toute le tableau noir au mur. Qui n’est plus noir maintenant… Sur fond blanc, très agressif pour mes yeux, se trouvent écris en noir le numéro que l’on m’a donné à l’entrée. Chouette, c’est enfin mon tour.

Je me lève, salue les personnes restantes et sort de la salle. Il est où le bureau numéro quatre au fait ? Je tourne à gauche, on verra bien si j’ai de la chance ou pas…

D’accord, le couloir forme un cercle complet. Et le bureau 4 était juste à droite de salle d’attente. Verdict : J’ai la poisse. Je frappe à la porte et entre. Bizarre, il s’agit d’un être organique, enfin avec des morceaux d’aciers sur le corps, qui occupe le bureau. Il se tourne vers moi, me toise et s’exclame :

Asseyiez-vous, madame ?
Mademoiselle Forga.
J’ai pu lire dans les informations que vous avez donné que vous veniez pour demander un permis CCEPluFO pour le compte de Neythen N. ?
Oui, c’est lui le commanditaire de la mission.
Le Maître de Cerclon nous avait fait, il y a quelques temps, cette demande en effet. Mais, nous avons due répondre négativement.
Pourquoi cela ?
Certains permis peuvent être délivré à distance, mais celui-ci non. Il fallait qu’il se présente ici, en personne, pour le demander. Mais bon, notre Maître et les administrations… C’est sûrement une bonne chose qu’il ait demandé que quelqu’un vienne à sa place.
Fort bien, je suis ici. Donc, j’aimerai demander ce permis.
Avoir le permis ne pose aucun problème, il y a juste quelques papiers à remplir. Tenez.

C’est quoi ce questionnaire tout pourri pour avoir un permis de construire tout pourri ? Ce n’est pas que cela me dérange mais il y a quand même quatre pages… Fort heureusement pour moi et ma santé mentale, mon interlocuteur m’aide à remplir les champs concernant la Res Publica. Trente minutes pour remplir ces papiers qui vont finir dans une poubelle ce soir à tout les coups, je suis dégoutée…
Rapidement, mon interlocuteur commence à entrer les informations dans sa « base de données » pour éditer le permis. Trente autres minutes plus tard, il me donne un bout de papier pas plus grand qu’une feuille d’arbre. Je lui lance :
C’est ça le permis ?
Oui, oui. Comme il semble que vous ne connaissiez pas les administration de Cerclon, je vais vous en informer. Techniquement, le permis ne vous donne pas le droit d’installer le collecteur d’eau. Il vous donne juste le droit d’aller demander le droit de creuser, le droit de percer… pour installer cela.
Fort bien, où dois-je me rendre maintenant pour avoir le droit d’installer cette machine ?
Tout d’abord, il vous faut l’autorisation de creuser, cette autorisation s’obtient directement auprès de l’administration de la Res Publica dans votre cas. De même que celle de percer des trous. Ensuite, il vous faudra vous rendre au centre technique de Cerclon pour que les machines là-bas autorise l’instalation. On ne sait jamais, ce domaine est peut-être plein de câbles électriques.
Très bien, je vous remercie donc de votre aide, monsieur.
A votre service, mademoiselle Forga.

Je me léve et commence à partir. Je regarde le bout de papier au cas où… Eva m’a parlé de signature. Elle y est. Et d’un tampon. Il n’y en a pas… Je me retourne vers l’homme-machine et lui demande :
Il n’y a pas un tampon normalement ?
Je ne l’ai pas mis ? Je dois l’avoir oublier, excusez ma mémoire assez médiocre.

Il s’empare du permis, appose rapidement un tampon et me le rend avec un grand sourire. Je quitte le bureau puis le bâtiment. Maintenant direction, les gros cailloux dans le ciel.