Re: ô Capitaine ! Mon Capitaine !

La renarde avait couché les oreilles en voyant qu'elle n'avait franchement pas de bonnes idées. D'un autre côté, elle ne voyait pas bien la carte vu du dessous, mais lorsque Kallistrat parla de la mer rouge, elle pencha la tête sur le côté tout en marchant

«Il faut peut être s'y rendre quand le soleil se couche? J'ai remarqué que l'océan devenait rouge dans ces cas là...»

Oui enfin, c'était pas non plus rouge rouge... et il était assez étrange en soit que le poème décide d'aller à un endroit à un moment précis. Quoi que pour Mirinar c'était ça après tout, mais elle n'avait pas l'impression que ce soit l'idée.

«Ou alors il y a quelque chose de rouge dans le ciel à cet endroit et ça se reflète dans l'eau? »

La pauvre renarde commençait vraiment à se sentir inutile, et finalement

* je souhaite parler à voix basse*

et le petit oiseau disparut. Dans la forêt d'Ing, Cixi préférait ne pas parler, préférant éviter de rameuter tous les monstres du coin. Elle alla rapidement refaire son petit numéro habituel, lorsqu'elle se rendait dans cette forêt, elle chercha rapidement un endroit un peu boueux et alla s'y rouler dedans pour camoufler sa couleur rose un peu trop voyante, puis elle alla se rouler dans l'herbe afin d'en prendre un peu la couleur avant de revenir vers le chertan

Opération camouflage terminée!

Bon ben ils pouvaient maintenant reprendre la route

L'opération camouflage était un franc succès, la louve avait perdu une grande partie de son rose naturel pour un kaki militaire et plus odorant qu'une tenue conventionnelle. Le rose devait lui mener la vie dure.

-Le texte demande de prier devant l'autel. Soit il se prenait pour un dieu soit le trésor est caché dans les vestiges d'un lieu de culte. On verra sur place, par contre, il sera difficile de demander aux habitants du coin de nous renseigner.

J'approchais la main de la carte, zoomai sur l'île. La carte affichait une absence de données sur les prédateurs de la région et aucun village même minuscule n'était marqué.

-Il n'y a personne.

Détournant les yeux, j'ai regarder les ombres et les brèves apparitions de lumière. Le chemin serait encore long jusqu'à Lazareth.

-On s'arrêtera à Lazareth j'ai loué le Fenrir pour le voyage. Ne sachant pas jusqu'où on serait forcé d'aller j'ai supposé qu'un bâteau volant pour voyager serait pus confortable si on a des aller et retour à faire.

De longues heures s'égrenèrent dans la forêt, les nuits étaient courtes, parce qu'au fond, dormir dans Ing relevait du suicide. Je parlais peu, le poème répété en boucle derrière mes paupières, je cherchais des indices, notais les incohérences et les rimes mal foutues. Pour au final ne rien savoir. L'île était vierge de toute exploration, la difficulté en était là, nous verrons sur place.
À ce stade là, nous pouvions nous attendre à tout. Monstres, meutes, malédictions, technologies égarées... L'Entre-Monde peut se révéler nocif pour la santé de ceux qui le consomment.

Ce n'est qu'après plusieurs jours de marche qu'enfin la ville dans les arbres de Lazareth se dessina au loin. D'immenses remparts faits de troncs épais comme Kallistrat et pointus comme les canines de Cixi protégeaient le sol et les ponts de cordes au dessus.
Point de passage obligé de ceux qui traversent la forêt, un drône flottant dans l'air nous photographia avant de disparaitre.

Je montais dans l'ascenseur manuel -un monte charge accompagné de deux créatures aux biceps énormes- et les attendit.

-On grimpe, on aura sûrement un peu d'attente avant de pouvoir monter à bord.

Ça tombe bien, la nuit tombait et la ville s'illuminait sous l'épais feuillage. Les plateformes supportant les lotissements se recouvraient de lumières orangées, elles formaient des torches à perte de vue à une dizaine de mètres du sol.

Spoiler:

Chaton pencha la tête vers sa barbe à papa rose. « Sa » parce qu'il la connaissait à présent suffisamment pour l'apprécier, et ce malgré le fait qu'elle appartenait à la gent canine. Personne n'était parfait... Il se mit à réfléchir quelques instants. Il n'avait jamais vu très souvent la mer. Deux fois en tout et pour tout. Une fois aux abords de Trinity, mais il s'était endormit pendant que la nuit tombait. L'autre fois, c'était tout près d'Arbelaas le jour où ils étaient venus récupérer Fada et là, effectivement, il avait beaucoup apprécié le spectacle du soleil se couchant sur les flots. La mer rougeoyante pouvait effectivement être cela... ou alors il leur faudrait traverser un immense champ de coquelicots...? Il regarda Cixi se jeter dans une mare de boue avec un entrain tel qu'il failli en rire, mais un rire de Chertan n'ayant rien de communicatif, il valait mieux pour tout le monde qu'il s'abstienne. Il reporta alors son attention sur Nozomi qui lui parlait de bateau volant. Oh, vraiment ? Comme la montgolfière prêtée par K'ouen lorsqu'ils avaient rejoins Lazareth il y avait à peine quelques semaines ? Il voulait voir ! Et tout enthousiaste à l'idée de découvrir un nouveau jouet, il alla d'un bon pas, la carte qu'il avait déjà assez de trimballer froissée dans sa grosse paluche.

Les jours filèrent sans grande encombre, rythmés par les disparitions subites du chaton à l'heure des repas qui revenait chaque fois avec un gibier plus ou moins intéressant. Cixi se dépatouillait plutôt bien à ce jeu là également, si bien qu'il ne manquèrent jamais de viande fraîche. Se relayant pour les tours de garde la nuit, ils avancèrent plutôt vite, jusqu'à ce que Lazareth apparaisse sous leurs yeux ébahis. La dernière fois, ils s'étaient contentés d'atterrir dans la clairière attenante sans y entrer. Aujourd'hui... ils ressemblaient un peu à des touristes...

ô Capitaine ! Mon Capitaine ! - Page 2 Kallistratdial

« Oh ! On va grimper en haut des arbres ? » s'extasia le Chertan, excité comme les puces qui le démangeaient à l'idée de prendre de la hauteur.

Il suivit Nozomi avant de se raviser. De mémoire de chaton distrait par la nouveauté, il lui semblait que la renarde souffrait de ce que les humains appelaient « vertige ». Elle ne s'était pas sentie bien sur la montgolfière montant à la Res Publica de K'ouen, ni sur celle les ayant mené à Lazareth. Elle avait fait une drôle de tête encore en montant sur Mirinar... et une crise de nerfs lorsqu'il avait fallu monter sur Drake pour le retour. Alors pour se montrer conciliant, il fit demi-tour, la rejoignit, la prit dans ses bras sans lui demander son avis et monta dans l'ascenseur avec la louve sous le bras. Mais il la déposa quand-même dès qu'ils furent montés de plusieurs mètres en la sentant s'agiter. Ne demandez pas un un mâle de comprendre une femelle, et ne demandez pas à un chat de comprendre un chien.

Plus ils approchaient de Lazareth et plus Cixi couchait les oreilles. La renarde rose - qui n'était plus rose pour l'instant - avait toujours soigneusement contourné cette ville afin de n'avoir jamais besoin de s'y rendre. Car qui dit remparts, dit ascenseur, dit donc transport.

Malheureusement, elle n'avait pas vraiment le choix et devait s'y rendre avec le groupe afin d'embarquer sur un... navire volant. Le regard de la louve se faisait vitreux et la nausée la gagnait à chaque pas jusqu'à ce qu'ils arrivent devant l'ascenseur. Ses griffes se plantèrent alors solidement dans la terre, elle ne voulait pas monter. Non non non... mais... elle n'eut pas le choix. Déjà elle se faisait embarquer par Kallistrat qui la souleva et elle se tétanisa, comme si le chaton ne soulevait qu'un cadavre. Elle ferma les yeux et se retenait surtout de ne pas vomir sur la douce fourrure grise.

Lorsqu'il la posa, elle tremblait de partout et gardait les yeux résolument fermés jusqu'à ce qu'ils parviennent enfin à destination. Elle ouvrit les yeux et se retourna puisqu'elle se tenait du mauvais côté et avança enfin pour s'éloigner et rendre le repas du matin quelque part sur la pierre recouverte de végétations. Elle leva ses yeux vitreux pour voir une ville qui semblait plus être un tas de pierre mélangé à des feuilles, mais pour sa défense, la renarde voyait flou.

Elle suivit les deux bipèdes le plus vite qu'elle pouvait malgré ses entrailles qui dansaient la conga jusqu'à arriver à l'embarcadère où attendait le fameux bateau volant

* je souhaite parler à voix haute *

Le petit rossignol apparut majestueusement sur sa tête, d'un air particulièrement prétentieux alors que la renarde n'avait pas la force de lever la tête pour parler

« Euh... juste au cas où... on est obligé de monter là dessus n'est-ce pas? On n'a vraiment pas le choix? »

Évidemment, la voix du rossignol ne trahissait pas du tout l'angoisse terrifiante qui la gagnait, mais elle se disait que maintenant qu'elle avait rendu son repas, elle ne devait plus avoir grand chose et peut être que le trajet se passerait un peu mieux. Elle coucha de nouveau les oreilles avec inquiétude et regarda Nozomi qui semblait être le responsable du navire..

Il ne restait plus qu'à embarquer

Spoiler:

Un loup aussi grand qui a le vertige... Un faible sourire illumina mon visage, étonnant qu'une telle créature puisse avoir peur de quelques mètres sous ses pattes. Je m'imaginait Kaze râler sur les "bleus" mal formés, et souris un peu plus franchement. Comme pour la rassurer, mais je ne dis rien de rassurant, peut-être qu'au fond je me moquais d'elle.

-Le navire est stable dans les airs, tu ne sentiras même pas qu'on vol, sauf pendant le décollage.

Je fis mine de réfléchir. Riku aussi n'était pas un amateurs des voyages aériens, ni des ascenseurs. La louve lui rappelait son cadet toujours souriant sauf quand il s'agissait de partir à l'aventure par la voie des airs.

-Pendant les turbulences et l'atterrissage.

Peut-être que je me moque vraiment d'elle ?

Conclusion faite, un capitaine à l'uniforme neuf vint les saluer. J'entendis un "bienvenue" suivit de longues phrases dites avec beaucoup d'entrain mais pour un auditoire plus ou moins inattentif.
Il s'assura de l'identité de chacun, sourit, se justifia en quelques mots bredouillés et sourit à nouveau. Il faillit même tendre sa main à serrer au Chertan et abandonna bien vite les familiarités dès qu'il se fut présenter.

-Capitaine Vrass.

J'avais perdu toute forme de sourire, le Chertan ne montrait pas plus de jovialité et le loup restait une créature encore difficile à appréhender pour le fonctionnaire. Animal de compagnie ou animal intelligent, allez savoir !
L'équipage déchargeait les caisses d'une autre équipe, ces gens descendaient de la passerelles et s'aventuraient déjà dans les ruelles suspendues de Lazaret.

-Vous avez des bagages ?

Question totalement inutile, le capitaine vit bien que les trois voyageurs n'avaient rien emporté avec eux... Son sourire mal à l'aise parlait pour lui. Il se retourna pour regarder ses matelots s'affairaient comme des abeilles dans une ruches bondée.

-Vous pouvez embarquer, on repart dans une heure. Qu'elle est votre première destination ?
-Nous allons sur l'île inconnue qui touche la frontière.
-Cap vers le sud-Est dans ce cas.

Il nous céda le passage et nous suivit jusque sur le pont, de là il nous salua de loin en nous précisant qu'en cas de besoin nous pouvions faire part de nos demandes à n'importe quel membre de l'équipage. Et en cas de changement de destination il suffisait de le retrouver dans son "bureau". C'était suffisant à mes yeux, j'étais déjà monté sur le Fenrir je savais où trouver le petit salon pour nous concerter et les cabines.

-Prenez le couloir du fond et descendez vous trouverez des cabines libres.

Je désignais une porte.

-On se retrouve ici pour parler de l'énigme après.

J'entrais dans le salon. Le plancher craquait sous mes pas et mon sac alla rejoindre une table vide.

Kallistrat ne comprendrait décidément jamais les chiens. C'était pourtant rigolo le vide, la hauteur, le vent dans les poils et les oiseaux à portée de patte. Lui il adorait ça, et regretta de ne pas avoir visité Lazareth avant. Cette ville dans les arbres était un véritable parc d'attraction pour notre chaton tout guilleret – même si on ne voyait pas spécialement la différence entre son faciès heureux et contrarié. Quant à savoir qu'il allait monter à bord d'un bateau volant, ça le rendait tout fou, au point que ses moustaches en frémissaient d'impatience. Nozomi prenait les choses en main et c'était tant mieux, notre bon vieux Chertan n'étant pas très au fait des formules de politesse d'usage ni de la marche à suivre. Il se dirigea vers les cabines comme indiqué, n'y portant qu'un intérêt très limité. Une cabine restait une cabine et pour un grand chat avide de liberté, ça n'avait rien de très palpitant. Alors il fit aussitôt demi-tour pour revenir sur ses pas et s'engouffrer dans la pièce où leur avait donné rendez-vous le monsieur à la carte holographique.

Dans la cohue, il en avait oublié Cixi et espérait qu'elle n'en avait pas profité pour prendre la poudre d'escampette. Si c'était le cas, il irait la récupérer par la peau des fesses. Pas question de partir sans elle, il s'était habitué à sa présence...

Kallistrat posa sa carte à plat sur la table et s'assit – attention la queue – face à Nozomi. Pour lui, connaître sa destination était suffisant. Mais apparemment pour le Titan ça ne l'était pas. C'est donc qu'il fallait encore se creuser les méninges sur ce maudit poème qui ne rimait même pas.

« Si personne n'a jamais mis les pieds sur cette île, on ne peut même pas savoir ce qu'on pourrait y trouver qui correspondrait au poème. Des miroirs rouges vous croyez ? Des champs de coquelicots ? Un temple comme dans les montagnes ? »

Il se gratta l'oreille où les puces le démangeaient. Où était Têk d'ailleurs ?

Pour l'instant, le bateau ne bougeait pas donc la renarde était à peu près stable et pas encore trop malade, mais elle ne doutait pas une seule seconde que lorsqu'ils allaient partir, elle allait de nouveau tourner de l'œil.

Elle suivait Kallistrat puisque c'était le seul qu'elle connaissait, sa queue touffue suivait presque gaiement le chertan alors que dans sa tête, elle croisait les coussinets pour que le bateau ne puisse jamais quitter le quai! Elle se faufila dans la cabine et se coucha derrière le chaton en écoutant d'une oreille distraite ce qu'il racontait. Le petit moineau semblait être étrangement intéressé par les puces qu'il pouvait repérer de là où il se trouvait, mais la magie du génie l'empêchait de quitter la tête de la renarde. Lorsque Kallistrat posa la question sur l'île, elle releva la tête

«Moi ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi personne n'y est jamais allé? Si c'est si facile de s'y rendre avec ce...» elle déglutit avec difficulté, même si ce n'était pas vraiment elle qui parlait, le moineau semblait s'ennuyer à attendre qu'elle balance la suite «bateau... pourquoi personne n'y est allé avant? S'il le faut, il y a pleins de méchants monstres là bas, des pièges...»

Ok là maintenant, elle flippait... ça lui rappelait Mirinar et franchement, c'est pas comme si l'expérience était des meilleures!

Qu'est-ce qu'on peut trouver là bas qui ressemblerait à une auréole rougeâtre ? Un sacrifice humain ne doit pas aider, un champs de coquelicot, pourquoi pas mais temps qu'on a pas mis les pieds sur l'île on sera incapable de dire ce qu'on y verra. Une terre riche en fer pourrait avoir un aspect rouge, des pierres aussi.

-L'île ne doit pas être si facile à vivre que ça, sinon, pourquoi n'y avoir jamais installé de colonie... En même temps on est toujours pas assez nombreux pour remplir nos villes actuelles, une autre ville n'aurait pas été utile.

Je tire de mon sac, du papier et un crayon, et je commence à gribouiller le poème.

Spoiler:

-Il parle clairement des créatures dangereuses de l'île. Ça expliquerait qu'on ne l'aie pas exploré. Je marmonnais en soulignant des passages qui sortis du contexte nous seraient peut-être utile. "Priez, prononcez mon nom devant l'autel", L'hypothèse du temple est pas une mauvaise idée. On y trouvera peut-être des vestiges ou des éléments géologiques faisant penser à un lieu de culte. Quant à prononcer son nom, Est-ce qu'on doit le faire littéralement où...

Mon crayon alla dessiner des lignes irrégulières sous d'autres morceau de vers. Je me souvenais des histoires de pirates très croyant, qui pensaient que des monstres marins peuplaient les océans.

-Ce qui me gêne dans ce poème c'est cette histoire de miroir. Le soleil n'entre pas dans les cavernes, elles sont par définition sous terre ou au fond d'une montagne.

Dehors, le bâteau s'élevait dans les airs, les voiles étaient hissées les unes après les autres au dessus de la forêt et les vents commençaient leur oeuvre. Le voyage commençait réellement.

Kallistrat bomba le torse. Les paroles de Drake résonnaient encore quelque part au fond de sa cervelle de moineau... pardon, de chaton. Il était brave. Il était fort. Il était tout plein de choses dont il pouvait être fier et en plus, il était un héros d'avoir trouvé Mirinar ! Bien entendu, il fit semblant de ne pas se souvenir de sa défaite cuisante contre la créature qu'ils avaient rencontré là-haut. Mémoire sélective.

« Je m'occuperai des monstres ! » assura-t-il du haut de son immense fierté de Chertan.

Son regard se reporta sur Nozomi qui semblait du même avis que Cixi à propos des monstres. Et bien au moins il y aurait de l'action ! Et il se redressa encore plus lorsqu'il fut question de saluer son idée à propos du temple. Ouh qu'il aimait bien avoir raison. Ça lui chatouillait les poils de tout partout.

« Prononcer le nom de qui ? Du pirate ou du propriétaire du temple ? Parce que dans le temple des montagnes, il y avait A'vog... vogen... l'oiseau plein de flammes... »

Son front se plissa sur une expression très concentrée tandis qu'il se répétait une cent-millionième fois le poème. Mais ce détail n'était définitivement pas précisé. Quant aux miroirs, à part la mer, il ne voyait pas non plus... mais... Ses yeux verts brillèrent comme s'il était traversé d'une idée fabuleuse.

« Il paraît qu'ils ont trouvé un morceau de miroir à Atlantis. Peut-être qu'il y a un autre morceau de miroir sur l'île ou dans l'eau ? Ou dans les grottes ? Ou sous terre ? Ou dans les champs de coquelicots ? »

Il y tenait à ses coquelicots. Et avant que quiconque ait pu répondre, il se leva d'un bond tout excité et se précipita sur le hublot le plus proche pour regarder dehors. De sa place, Nozomi ne devait guère voir d'avantage qu'une boule de poils gris et une queue fouettant l'air comme le pendule d'une horloge...

« Oooh on décolle ! On pourra aller sur le pont après ? »

La louve avait senti le sol bouger et ses tripes commencèrent à danser la conga. Mais alors qu'elle pensait que ça ne pouvait pas être pire, le petit rossignol disparut sans même qu'elle n'ait demandé à parler à voix basse... une drôle de voix se manifesta dans sa tête, lui expliquant que le vœu était annulé suite à la lampe qui avait été confisquée par les sanctuari... et zut. Ça c'était pas drôle.

Elle coucha les oreilles et se mit à gémir alors que Kallistrat se jetait vers le hublot... non non hors de question, elle ne bougerait pas d'ici. Comment ça il parait qu'on est moins malade dehors? Elle n'en sait rien elle! Tout ce qui l'intéresse c'est d'arriver sur cette fichue île, s'il le faut, combattre des monstres, tout ce que vous voulez mais pas rester dans ce fichu bateau.

Elle ne pouvait voir personne couchée ainsi presque sous la table, le rossignol avait disparu, elle ne pouvait plus s'exprimer aussi facilement et elle allait être contrainte et forcée de regarder ses compagnons de voyage dans les yeux pour pouvoir leur dire ce qu'elle pensait. Et le pire, c'est qu'elle ne pensait à rien.

Elle réfléchissait au poème, mais elle l'avait entendu une seule fois, alors ce n'était pas évident... finalement elle se mit un peu à faire vagabonder ses pensées pour retourner dans son monde, Feirth... si seulement elle pouvait y retourner, parcourir les longues forêts verdoyantes, les steppes glacées du Nord, les montagnes de feu... montagnes de feu? Des volcans? Il n'y avait pas une histoire de collines et de mers rougeoyantes? Oui non, ça ne devait pas être ça, ça n'allait probablement pas ensembles, mais elle se souvenait quand même lorsque les volcans entraient en éruption, ça ressemblait vraiment à des torrents rouge orangé...

Elle finit par lever le nez vers Nozomi, de toute manière, les canidés ne sont pas spécialement réputés pour leur intelligence, elle ne pouvait pas paraître plus bête qu'elle ne l'était déjà

Dites... excusez moi, le rossignol a disparu, je dois vous transmettre mes pensées

Elle espérait ne pas l'effrayer de la sorte en lui transmettant ses pensées, elle attendit un éventuel moment d'adaptation avant de reprendre

Sur ma planète, on a des volcans... et lorsqu'ils entrent en éruption, ça fait de longues rivières ou lacs de lave... et ça ressemble beaucoup à de l'eau rouge... les mers rougeoyantes, c'est peut être ça?

Elle coucha les oreilles, attendant le moment fatidique où il allait éclater de rire pour se moquer d'elle... comme les gens faisaient d'habitude