Tant que tu es là... [pv Wil]

La liberté avait toujours un sens. Chacun arrondissait la sienne. Chacun décidait de l'importance de cette faculté, de cette merveille. Oh si ça en avait un d'être libre…
La liberté forgeait le caractère, forgeait la personne au plus profond de nous. Quelqu'un entièrement privé de liberté sauf celle de penser ne verrait pas les même chose qu'un Homme livré à lui même en pleine nature. C'était un fait. Ces deux personnes ne pourraient pas comprendre la vie de l'autre.
Ma liberté faisait ce que j'étais.
Je ne disais rien, restant muette et méditant une poignée de secondes cette simple phrase qu'il avait dite. Mes yeux reprirent la direction des siens puis descendait sur ses doigts qui venaient flatter le pelage du félin.

Gin se remit à ronronner et finit par pencher la tête sur le côté et se vautrer de tout son long, allongeant les pattes loin devant lui. Son corps était légèrement arqué et il soupira.

*Bon tu as mon autorisation de fréquentation mon petit pin des bois !*

J'eus un sourire et finit par dire à haute voix à l'adresse du chat.

"Je n'attendais aucune autorisation de ta part, je suis suffisamment grande."

Comme un réflexe j'avais oublié que je ne m'étais pas adressé à Gin en présence d'Aël et qu'il allait probablement me prendre pour une dingue. Tant pis, je ne voulais pas me justifier, il avait bien du voir que l'attitude de ce chat n'était pas tout à fait ordinaire.
La main d'Aël revint entre les oreilles de l'animal et il ferma les yeux de plaisir, ronronnant toujours. A ce geste je relevais mes yeux vert sur lui. Notre attention se percuta. Il me dévisageait avec insistance, comme s'il avait voulu se souvenir de quelque chose, trouver un truc sur mes traits.
J'espérais que se ne serait pas la dernière fois en effet…L'avenir le dira.
Gin se redressa lui aussi lorsque l'homme se leva. Il étira ses pattes de devant comme se tirant d'un sommeil monstrueux, après tout c'était l'heure de la digestion, donc celle de la sieste !
Il bailla.

Mes yeux remontèrent vers la silhouette à présent debout et me sentais toute petite. Je fis de même, alors que Gin revenait vers moi. Je passais une main sur mon haut pour le défroisser sans quitter Aël des yeux.
Oh que non je n'oublierais pas. J'espère…?
Espérait il vraiment que je ne l'oublie pas ? Pourquoi ? Parce que ça avait de l'importance pour lui ? Parce que lui ne s'en souviendrait pas ?

"Je te le promets."

Une promesse. Une vraie promesse. Gin posa son fessier à mes pieds et nous observait sans un mot.

"Si ici tu t'es senti libre…n'hésite pas à revenir."

Même s'il jugeait que la liberté n'avais plus de sens. Je ne pouvais m'empêcher de lui accorder un sourire avant qu'il ne décide de partir...incertaine de le revoir un jour.
Non je ne t'oublierais pas Aël.