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Wergeld [Administrateur]

Mer 20 Mai - 14:53


Wergeld Ulsarys
Maitre du miroir K'ouen.

Né le 2 octobre 11 av.FM (avant la fermeture des Miroirs)
Âge : 28 ans
Race : humain / mutant

Compétence : Force surhumaine. sans équipement ni titres, je soulève 150kg à bout de bras sans entrainement. Si je peux user de cette force sans me briser les os c’est parce que mes muscles et tendons deviennent extrêmement durs et résistant lorsque j’utilise volontairement cette capacité.
Ce don est lié à un contrôle de la terre : théoriquement je peux manipuler la terre. En réalité, lorsque je suis particulièrement en colère je génère de mini tremblements de terre localisés sous mes pieds. Si jamais j’ose en faire plus, je tombe immédiatement en syncope.

Je ne contrôle pas parfaitement ma force c’est pourquoi je ne bois jamais mes boissons dans du verre et d’ordinaire je me fais servir quand il s’agit de boire un peu plus que de raison. Autre chose, je ne sers quasiment jamais les mains tendues, par sécurité pour vos os et vos articulations.

Description physique
Je fais un mètre soixante-quinze, je pèse soixante-huit kilos tout mouillé. J’ai la peau clair et les cheveux noirs, des yeux marrons et, signe particulier, je suis couvert de cicatrices, mon visage est certainement l’une des rares zones épargnées.

Description psychologique
Je dois l’avouer j’ai mauvais caractère. Je ne suis pas un mauvais bougre cela dit et j’ai une descente honorable pour mon petit gabarit. En réalité, je suis d’une nature taciturne surtout lorsqu’il s’agit de m’enfermer en ville plus d’une journée. J’aime les étendues sauvages de ma zone extérieure, je suis un chasseur après tout et c’est en chasseur que je réagis.
J’ai été élevé dans la nature avec un autre chasseur aussi doué pour la diplomatie qu’un Gorce en pleine charge... Comparé à lui, je suis très bien élevé !
Je suis d’une nature franche et honnête, j’aime faire de l’humour mais ce que j’aime le plus c’est de me rendre utile. J’ai un défaut incurable : je ne sais jamais dire « non » lorsqu’on me demande de l’aide.
J’ai tendance à me fourrer dans les ennuis assez souvent. J’ai un don pour ça. Le danger m’attire comme le miel une abeille. J’aime les défis et je ne rechigne jamais à une saine lutte dans l’arène.
Je suis bourru et mal dégrossis, mais je vous surprendrais par ma vivacité d’esprit. Téméraire mais pas totalement fou, j’aime le travail bien fait. Quant à mon but dans la vie : faire en sorte que ceux qui vivent dans la zone extérieure soient en sécurité.

Biographie
J’étais un garçon comme les autres. Mon père, mutant lui aussi, était historien et il donnait des cours aux enfants de Ciel lorsque leurs parents passaient trop de temps à l’agora ou chez le coiffeur. Ma mère vivait de son métier de tisserande et dans ces quartiers-là personne ne sous-estime la qualité d’une bonne tisseuse.
A mes neuf ans mon père décida qu’il était temps de m’emmener pêcher. Cette soudaine lubie l’avait fait investir dans du matériel convenable, il avait même assez pour acheter une barque. C’est ainsi qu’il me réveilla à l’aube d’une journée ensoleillée pour partir en vadrouille.
Ma mère nous salua et se montra impatiente de nous voir revenir bredouille.
De cette longue journée de pêche sous un soleil inflexible, un seul événement reste gravé dans ma mémoire.
Nous étions dans un lac à l’est de la capitale, non loin d’un tout petit village construit de bric et de broc amenés par les citadins en quête d’un peu de paix. Pour trouver un coin tranquille mon père nous fit ramer loin sur l’étendue d’eau. Après des heures d’attente interminable sans que rien ne se décide à mordre, il poussa encore un peu plus loin. Nous n’étions plus qu’une vague forme sombre aux yeux des pêcheurs restés à terre.
Personne ne nous accusait d’être allés trop loin, il y avait beaucoup d’autres barques sur le lac et de pêcheurs bien plus aguerris que nous deux. C’était vraiment une belle journée. A force de patience et de temps perdu, je poussais mon père à aller encore plus loin. Plein de pêcheurs le faisaient et eux, ils voyaient le poisson mordre. Il accepta, mon père était un homme souriant et il rama encore un peu. Puis un peu plus loin. Jusqu’à atteindre une distance suffisante de la berge pour me convaincre que, cette fois, nous allions réussir à obtenir quelque chose de comestible.

Mais ce que personne n’avait prévu c’était l’arrivé des tourbillons. L’un d’eux se déclara si proche de notre barque qu’il fut impossible d’y réchapper.

Je me souviens de mon père me saisissant par la taille et me lançant aussi loin que possible dans l’eau. Avec sa force, je plongeais à plusieurs mètres de là et je n’eus rien pour m’accompagner dans cette épreuve sinon de l’eau et le soleil éblouissant. Car la barque et mon père furent engloutis. Il y avait ce jour-là des chasseurs près du lac, l’un d’eux un homme immense aux épaules larges nagea jusqu’à moi. Il me ramena sur la rive car tout en larmes je n’étais qu’un enfant qui venaient de voir son père se noyer.

Le chasseur s’appelait Caleb. Il connaissait bien mon père et m’aurait remis aux sanctuaris si je n’avais tant insisté.
Je ne veux pas y retourner, lui disais-je. Même si je mourrais d’envie de me blottir dans les bras de ma mère, j’étais terrifié et tellement coupable. Pourquoi l’avais-je emmené si loin sur le lac, comment avais-je pu être si idiot ! J’ai tué mon père.
Caleb derrière ses airs bourrus avait un grand cœur. Il me prit sous son aile.

Orphelin j’étais adopté par un chasseur qui entreprit de m’apprendre tout ce qu’il savait. Un gosse avec une telle force, voyez-vous, lui serait très utile ! C’est d’ailleurs ce qu’il advint. A partir de treize ans il me jugea suffisamment fort pour le suivre partout y compris lorsque la chasse devenait sauvage. J’étais doué, fonçeur et créatif…

Je me faisais à cette vie, j’étais satisfait de l’homme que cette nature dangereuse construisait et pendant tout ce temps je tentais d’oublier ma culpabilité et ma mère seule à présent.
A l’âge de quinze ans, Caleb disparu. Je n’entrerais pas dans les détails, il me confia à sa sœur et un soir en allant chercher un fou furieux tentant de traverser la faille soufflante il disparu comme par enchantement.

Ce chasseur était un habitué des disparition soudaine, il prenait parfois quelques vacances et réapparaissait lorsque j’avais eu le temps de panser mes blessures et de faire un peu de gras. Sauf que cette fois, les semaines s’écoulèrent et personne ne revit Caleb.
Réputée pour son tableau de chasse, les gens de la zone se tournèrent vers son héritier officiel. Moi. A quinze ans je portais ma propre épée sur le dos et je devenais « le fils de Caleb ».
La chasse devint rude, dangereuse et mes passages aux sanctuaires de bras plus réguliers.

Au fil des années je devins : Wergeld le chasseur.
Connu pour ma capacité à survivre aux monstres et aux chasses les plus délicates, j’entrais dans une sorte de légende qui m’attira le regard de Auguste Rivaut, l’ancien Maitre de K’ouen.

Auguste en avait marre d’être Maitre du Miroir et pour se trouver un remplaçant qui n’aurait pas trop de difficulté à gérer le quartier il opta pour des élections : une grande première pour l’Entre-Monde qui a toujours utilisé le système des nominations.
Ne trouvant pas de candidats qu’il jugeait suffisamment malin et suffisamment apprécié, il choisi un candidat par défaut et il me choisi, moi. Je n’ai pas vraiment eu le choix.
Les élections menées à grands renforts de pims jetés à tout va dans toutes les villes et villages de la zone extérieure me donna grand gagnant et en l’an 9, je me trouvais d’un coup propulsé à la tête du Miroir de K’ouen et de la Zone Extérieure. Vaste plaisanterie qui m’obligea à nommer un ami récent comme capitaine et donc Maitre par intérim : Ayame.

Ce semi-elfe borgne et casse-bonbons, souriant et sournois, gentil et intelligent, est mon meilleur ami depuis ces temps-là, il est aussi le seul qui me supporte quasiment tous les jours. En échange de ses talents précieux de gestionnaire je lui apprends à chasser.
Pour un citadin, il ne s’en sort pas trop mal.
Après tout, il est encore en vie.

Je ne désespère pas de retrouver ma mère et Caleb. Et pourquoi pas, d’aller dire adieu à mon père, une bonne fois pour toute.


Dernière édition par Wergeld le Jeu 22 Juin - 12:26, édité 4 fois
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Race : Humain mutant
Statut : Maitre du miroir K'ouen/ Quartier : La zone extérieure
Notes : Taranis : monture Cabow
Heimdall : familier Loup Cyber
Soare : familier panthère
Mornir : Cyliong
Messages : 14152
Titre débile : Wu, Wuzord

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Re: Wergeld [Administrateur]

Mar 26 Oct - 21:41


L'histoire d'Ayame

Dans le silence. Le vent faisait trembler les vitres depuis la veille mais à cet instant précis, il n'y eut aucun son. Ce quartier, longtemps avant qu'on ne l'appelle Tern c'était des routes sèches, un monde étonnamment débrouillard d'un grillage à l'autre, ce monde, sans aucun sens commun ; ils accueillirent un nouveau né, association malencontreuse d'une elfe sans statut et d'un humain sans avenir. Dans l'humidité des murs de ce bâtiment sous-construit, dans les draps rêches, ils prirent tour à tour dans leur bras un nourrisson silencieux, qui les regardait de ses grands yeux bleus, son front dégarnis tout juste peuplé de quelques mèches blondes.
-Ayame.
Il sourit, il comprit sûrement que c'était son nom et il rit. Un rire sincère et frais, comme un enfant né sans aucune naïveté.

On dit que les elfes grandissent lentement ce fut tout le contraire pour lui. 15 ans et déjà de larges épaules, l'adolescence lui avait presque ôté toute candeur dans ses traits. C'était un joli garçon, aux oreilles pointues et au sourire enjôleur. Il trainait là bas dans les rues du bidonville, souvent seul et jamais mal accompagné.
-Aya ! Vient m'aider au lieu de brasser de l'air !
Le vieux Fergusson, un vétérinaire pas vraiment diplômé, un peu fou selon la rumeur... Totalement à côté de ses pompes si on écoutait Ayame parler de lui. Mais Ayame parlait peu, il aimait le silence et souriait à tout va. Son regard n'exprimait que joie et amusement malgré cet air d'en savoir trop qui le suivait à la trace.
Sans argent, mal né, ses parents ne lui laissèrent jamais le temps d'explorer le mot même d'ambition, ils le placèrent chez Fergusson. "Travaille et vie comme un homme" lui avait dit son père, alors Ayame travailla.
Il se dévissait le dos à soulever des animaux impressionnant, création particulièrement étonnante d'un vétérinaire sans aucune éthique. Des chats perdaient leur fourrure, des chiens couinaient comme des rossignols, des oiseaux se dévoraient entre eux. Fergusson avait cette incroyable passion de forcer le mélange entre les races. Il voulait créer une créature parfaite qui serait capable de rassembler toutes les merveilles de chaque espèce. Evidemment son cabinet de vétérinaire était souvent encombré de drôles de bestioles et ce demi-elfe qui lui servait d'assistant n'en avait jamais fini de s'occuper d'eux, de nettoyer les sols et de fermer les yeux sur les animaux "piqués" qui finissaient en réalité au fond d'une cage à destination d'une autre folle expérience.
Ayame aimait ces animaux là, il passait le plus clair de son temps avec eux et quand l'un mourrait, il les enterrait lui-même. Des années à vivre de se métier, il devint adulte, et sa croissance ainsi que son vieillissement sembla stagné à partir de cette époque.
Il était un jeune homme remarquable, grand, ni trop épais, ni trop mince. Né dans ce qui fut l'avant-Entre-monde, il apprit la prudence à l'école de la vie. Ici les rues n'étaient pas sûres, elles étaient sale et jonchées des restes de technologies venues d'ailleurs. Les gens n'inventaient rien en ce monde, il n'en valait pas la peine. Mais ici et nulle part ailleurs, les rues cachent de grandes surprises.

Ayame finit bien par en terminé avec ce boulot d'assistant. À presque trente ans et l'apparence de la vingtaine, Fergusson se fit piétiner et dévorer par ses propres créations. L'histoire ne dit pas si Ayame leur avait ouvert les cages, où s'ils s'étaient vengés par leurs propres moyens. Toujours en est-il que lui n'eut à déplorer aucune blessures. Les animaux le contournèrent machinalement dans leur folie. On ne mord pas la main qui vous a nourrit tout ce temps. C'est sûrement ça.
Du jour au lendemain sans travail, il dut bien trouver autre chose à faire dans ce monde chaotique. C'était encore bien longtemps avant Entre-Monde. Alors il traina dans ces ruelles chaudes d'urines et d’inconvenance, il déambula jusqu'à ces rues sans soleil où les prostituées se réchauffaient contre les murs, le corps à demi-nu et la sueur leur collant à la peau.
Un jeune homme sans le sous, elles le toisèrent entre désir et mépris. Il n'avait rien à faire là mais il était mieux que les autres. Ces autres à cette heure du jour cuvaient dans le caniveau ou finissaient leur overdose de drogues venues d'ailleurs dans un coin de chambre, un coin de poubelle, un coin de cercueil.
Elles le saluèrent, comme on salue le chien qui passe. Mais il y avait les plus jeunes, plus zélées et bien plus ivres aussi. Elles se trémoussèrent dans le écrin de chair sous ses yeux. Et les débutantes qui restaient dans un coin sans broncher...
De tout, des créatures à écailles, des peaux luisantes comme des lucioles, des fourrures chaleureuses et cette fillette dont les oreilles de chat ne cessaient de battre furieusement de honte. Il l'approcha. Un léger sourire, sans un mot il lui prit la main.
Le patron les laissa entrer dans le petit hôtel sordide. Elle avançait les jambes tremblantes dans ses vêtements qui ne dissimulaient rien si ce n'est quelques bouts de peau sans intérêt. Ayame déposa quelques pièces de métal, le gérant les passa sous la pression experte de ses dents et accepta de les laisser passer sans plus de cérémonies. Ils gravirent l'escalier branlant. Ayame l'entendait grincer sournoisement, encore un peu et il s'effondrera sans crier Gard. Dans le couloir des chambres de l'étage, des gémissements, des rires, de la rage, l'odeur d'alcool mêlée de sueur et d'autres substances le prirent à la gorge. Il ferma les yeux, expira l'air puant de ses poumons. La brûlure de la bile au fond de la gorge, il jura silencieusement, rouvrit les yeux pour la découvrir, elle. Elle paraissait si jeune et déjà si marquée. Des bleus à la base du cou, une morsure sale risquait l'infection au dessus de son sein. Ses mains saignaient encore de quelques plaies. Il ne lui demanda pas de quel animal provenait ses marques, il se contenta de sourire et d'embrasser son front. Peut-être était-ce la joie qu'elle lisait dans ses yeux, ou la douceur de ses gestes , elle le serra dans ses bras comme on s'accroche à une bouée et elle pleura. Dans le silence brumeux de ce couloir insalubre, elle pleura sans un sanglot. Que de larmes qui rougissaient ses yeux. Ses ongles peints s'écaillèrent à serrer la veste du demi-elfe. Il susurra à son oreille.
-Accroche-toi.
Elle resserra son étreinte, il la souleva dans ses bras l'emporta dans la chambre qu'ils devaient partager. Sa chevelure brune caressait son menton, ses oreilles de chat comme un accessoire vivant n'en finissaient pas de trembler nerveusement. Il lui chuchota des mots de réconfort, des mots d'encouragement. Pourquoi lui faisait-elle confiance ? Il n'en su rien. Mais il brisa les vitres, arracha le grillage et l'emporta avec lui comme un enfant à protéger. Elle se laissa porter au plus profond des ruelles qui un jour appartiendraient à Northrives, ils longèrent L'Arcos pendant des heures jusqu'à cette maison abandonnée.
Serrés l'un contre l'autre, la nuit passa sur eux et plusieurs autres alors qu'ils dormaient, mangeaient ce qu'ils pouvaient, ne parlaient que pour apprendre à se connaitre. Elle s'appelait Narcisse. Elle était humaine. En quelque sorte, née sous la protection d'un dieu au corps félin d'un autre monde. Elle lui raconta son périple.
Domestique d'une famille d'être à têtes félines, vénérées là bas, elle fut vendue après le pillage de la demeure par des mercenaires. Son acheteur en récupéra d'autres pièces en la laissant à ce monde. À un autre genre de malfrats qui vendait hommes et femmes, enfants et vieillards pour peu qu'ils valent quelque chose aux yeux de quelqu'un. Ils vendaient la mort en poudre et faisaient payer pour un peu de musique sans qualité, de pièces enfumée et d'odeur de sexe à vous faire vomir.
La maison tombait en ruine au dessus d'eux. Ils n'avaient nulle part où aller. Alors il la laissa là, sur le plancher grinçant et dans la poussière humide, il chercha dans les rues un voyou ambitieux assez intelligent pour l'embaucher. Et il se fit payer, pour un boulot sale mais à cette époque rentable. Narcisse continua de vivre dans la maison, Ils dormaient dans l'unique lit de la maison, parlant peu, souriant ensembles sans amour ni haine. Ils vivaient à deux car la solitude laisse des marques douloureuses qu'ils ne voulaient pas supporter.
La maison, petit à petit, au fil des mois et de l'argent rapportée par l'elfe, ils redonnèrent un peu de force aux murs qui les entouraient. Et l'enfant silencieux avait appris de la rue qu'il valait mieux garder une arme sur lui. Toujours.
La femme au ventre rond donna naissance à Lys. Fille de prostituée et de père inconnu. Elle pleura des heures durant après sa naissance jusqu'à ce que le sommeil la gagne. Elle grandissait patiemment dans les bras de sa mère et d'un père sans qu'il ne le soit vraiment. Et pour continuer de vivre avec cette femme qui n'était pas la sienne et cette enfant qui l'aimait comme un parent, il endura sa profession comme un fardeau nécessaire. La vie lui apprit à se battre, à fermer son coeur et à fermer les yeux.

La nuit tombait à peine. La maison encore un peu fatiguée, encore un peu morte par endroit vivait encore des quelques lumières qui passaient au delà des rideaux.
Ces autres, venus d'autres rues, venus d'autres "entreprises du crime" pénétrèrent chez lui. Un poignard lui arracha l'oeil, un autre lui arracha sa presque-femme.
Ce fut aussi rapide que je l'écris. Ils entrèrent, tuèrent, partirent. Sans s'assurer que tous étaient morts, sans rien demander en retour. Une vengeance sordide comme toute cette réalité. Lys âgée de quelques printemps pleura longtemps, épongeant le sang d'Ayame. Ils mirent du temps à trouver la force d'enterrer Narcisse, la force de se regarder en face comme deux enfants qui découvrent la noirceur du quartier des pauvres. Les jours passèrent, il guérissait, elle s'enfermait dans un mutisme qui ne lui ressemblait pas. L'enfant silencieux descella ses lèvres pour lui parler. Il ouvrit grand l'oeil qui lui restait et de ce bleu rieur il l'embrassa comme son enfant et il lui raconta ce que signifiait le courage à ses yeux, d'oublier la solitude, de laisser courir la liberté. Elle pleurait encore. Silencieuse, tout juste capable de prononcer quelques mots. Mais lui parlait, il ne cessa jamais de l'observer en souriant, de l'appeler "Lys !" à chaque coin de lumière, de lui parler de tout et de rien.

Et les miroirs se scellèrent.
On le croyait mort. Et aux yeux de tous il en fut ainsi quand une étonnante épidémie sembla peu à peu détruire le commerce souterrain. Cette épidémie avait pour origine l'organisation de la ville. Les remparts lentement grimpaient vers le ciel, les bâtiments étaient détruits, reconstruits. Entre-Monde est devenu à ses yeux la première ville bâtie dans le plus profond désespoir, mais aussi dans le plus pur espoir. Les gens rêvaient d'avenir dans ce monde qui n'était pas le leur. Lui rêvait de vivre dans ce monde qui est le sien.
L'organisation des sanctuaris fut créé peu après l'organisation des maitres du miroir. Il fut des premiers à s'y présenter comme volontaire. On le gratifia d'un étrange miroir et on lui demanda d'aider à faire régner la sécurité dans cette ville. Il le fit. Et il le fit bien.
Magna restait un territoire difficile d'accès mais les autres quartiers dissimulaient leur noirceur dans les coins d'ombre difficiles d'accès.
trois ans. Il atteignait sa quarantième année et pour la première fois, il avait eu l'ambition de grimper en hiérarchie parmi les sanctuaris. Des amis il en était fait plein, des ennemis, possiblement quelques uns. Sa maison continuait de vivre, d'une adolescente souriante et silencieuse qui s'était décidée à entretenir son chez elle, leur chez eux.

Il ne resta pas beaucoup plus longtemps chez les sanctuaris. Ayant fait son temps, ayant eu l'occasion de voir plusieurs générations d'entre eux découvrir la caserne, il rendit son insigne et se fit engager dans les milices de K'ouen.
Il y rencontra un homme formidable. Un vieux maitre qui malgré ses soixante printemps passés ne cessait de rire aux éclats d'une voix grave, percutante. Un homme qui se disait diplomate dans une autre vie, dans une autre monde. Il avait contribué à bâtir l'administration de cette ville, et à son âge avancé il voulait quelqu'un de jeune pour le remplacer.
Il lui ouvrit les yeux sur la beauté de cette ville construite à la sueur de 10 ans d'exil et il lui fit découvrir le dehors. Cet autre quartier que rien ne peut ébranler durablement. Il embrassait l'horizon de ses bras maigres.
-Là bas, il y a quelqu'un qu'il faut aider. Qu'il faut protéger et soutenir. Il sera mon successeur.
-Il ?
-Oui ! Les commissaires reçoivent déjà les voix des gens du dehors, toute créature aura le droit de s'exprimer si elle en est capable. Et le nom qui reviendra le plus souvent deviendra le prochain maitre de K'ouen. Bien sur, j'ai déjà une petite idée de qui sera le prochain à s'assoir derrière mon bureau.
-Les autres ont choisi arbitrairement leur successeur.
-Les autres administrent une zone moins vaste, moins libre. Il est nécessaire d'assurer au prochain le pouvoir de régner souverainement.
-Je vois.

Et la zone du dehors était vaste. À tel point que malgré les prolongations dans ce referendum particulier, il exécuta le dernier ordre du premier K'ouen avant qu'il ne cesse ses fonctions. On lui avait nommé le grand gagnant de ce vote impossible... Un gamin, un adolescent qui ne passait en ville que pour y visiter l'hôpital des Fumeroles. Un garçon sans famille, sans attache. Sans maison, sans amis. Un petit homme qu'il fallait soutenir jusqu'à ce qu'il ait les épaules assez larges pour entrer dans cette ville immense pour y assoir son règne.

L'histoire qui suit est la nôtre. Dès que mon élection fut certaine, il est devenu la lueur qui me guide dans cet immense labyrinthe. Depuis qu'il est à mon service, il n'a jamais loupé une occasion de vivre. Son oeil rieur, son sourire sincère. Il se battra jusqu'à la mort pour vivre libre, il ne s'est pas accroché à moi, c'est l'inverse. Comme une partie de moi dont je n'ai jamais pu me séparer depuis que nous nous connaissons. Élève à l'école de la vie dans la zone du dehors, élevé à l'école de la vie dans l'Entre-Monde changeante. Nous étions fait pour nous comprendre.
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