Braquage à la Owen

Avec une délicatesse surprenante il la prit sur son dos. Elle était tout à fait en mesure de marcher, mais se laissa faire docilement appuyant sa tête sur son dos, elle fermait à nouveau les yeux se laissant bercer par le ballotement de ses pas.

Owen récupéra le sac et les conduisit dans la rue. Toute l’agitation s’étant concentré autour de l’incendie, les rues respirait la tranquillité. La ville s’offrait à eux.

- Oui. Mumura t-elle. Tout ce que tu voudras.

Il la porta un moment. Sa respiration devenait sereine, tandis que celle du jeune homme ne semblait pas affecter par le fait la porter.  Elle rouvrit les yeux, observant le paysage depuis la hauteur d’Owen, la ligne d’horizon était plus haute et certaines choses paraissaient plus insignifiantes. Elle se désintéressa bien vite de ce qui l’entourait, caressant du bout de l’index la nuque devant elle. Finalement elle posa sa tête sur son épaule amenant ses lévres à son oreille.

- et si …

Elle marqua un temps de pause elle voulait lui proposer d’aller chez elle, mais elle n’était pas sure que ce soit ce qu’il désire après les événements de la soirée… Pour autant il aurait bien besoin d’y déposer le sac, qui était aussi encombrant qu'elle sur son épaule.
Rubis embrassa le cou d’Owen à plusieurs reprises, tendrement elle voulait le recouvrir de son amour. Elle expira lentement avant de murmurer à nouveau.

- Tu me fais descendre s’il te plait ?

Ils marchèrent ensuite côté à côte. La nuit les enveloppant d’un parfum frais.
Les yeux de la voleuse furent attiré par une enseigne lumineuse. Une boutique de déguisement farce et attrape. Une idée lui traversa l’esprit, elle se dit que ça les détendrait. Elle fit signe à Owen de la suivre. S’accroupit devant la porte et commença à farfouiller la serrure. Celle ci céda en quelques minutes à l’aide d’une épingle à cheveux. Elle sourit.

- Suis moi.

Se faufilant à l’intérieur elle se mit à parcourir la boutique. Attrapant un boa de plume, elle le glissa autour du cou d’Owen en riant l'attirant à elle pour l'embrasser. Puis elle disparue dans les rayonnage à la recherche d’un déguisement.

Elle se cacha ensuite dans une cabine enfilant sa trouvaille, une tenue de cowboy, plus aguicheuse que pratique, mais les franges en daim avait eut raison de son envie. Elle sortie de la cabine, affublé d’un chapeau blanc et noir imitant le cuir d’une vache, en pointant une arme imaginaire sur Owen.

- Bang !

Je sentis un doigt taquiner ma nuque, suivie de la tête de la voleuse sur mon épaule. Je me tournais doucement vers elle. J'entendis son murmure droit dans mon oreille. Elle voulait me proposer quelque chose ? C'était sûrement mieux que de simplement se balader ainsi, bien que je me plaisais à transporter Rubis sur moi. Cependant, je n'eus jamais la fin de sa proposition, à la place, c'étaient plusieurs baisers dans mon cou.

Et si quoi ?

Elle me demanda de la faire descendre. Je m'exécutai, la laissant poser pied à terre. Nous marchions ainsi en silence, pendant plusieurs minutes avant d'arriver près d'une boutique qui attira de suite la femme. En un coup d'épingle, la serrure céda et nous laissa entrer à l'intérieur. C'était un magasin de farces et attrapes. Bonjour costumes et accessoires, et outils de mauvaises blagues.

Je n'avais pas vraiment idée de pourquoi elle voulait aller dans un coin comme ça, je voyais des déguisements pendant les tournages, et je me voyais bien moins attirer par ceux-ci maintenant. Enfin... Avais-je déjà vraiment été attiré par des costumes ? Passons. Elle fit passer un boa de plumes colorés sur moi et me tira en avant pour me voler un baiser avant de disparaître dans les rayons. Je pouffais de rire, ça me rappelait notre course-poursuite sur le toit de ma penthouse.

Je jouais le jeu, cherchant dans les rayons alors que je ne la trouvais plus. Je vagabondai, ramassant au passage une perruque afro et des lunettes de soleil aux couleurs fantaisistes. L'afro me rappelait quelque peu certains gangsters de mon monde d'origine, dont un de mes "lieutenants" d'ailleurs. Un look rétro, très drôle.

Je tournais ainsi affublé dans un autre rayon, découvrant une cowgirl sexy: Rubis. Je l'admirais sous toutes les coutures, elle était vraiment magnifique, et ainsi mise en valeur dans un costume aguicheur, je me rinçais l'œil.

Joli... Eus-je le temps de dire avant de me faire "tirer dessus".

Je me tins le cœur alors que Rubis imita le tir d'un pistolet avec ses doigts. Je pris dans le rayon une bombe de peinture couleur sang, et m'en mettais sur la chemise tout en tombant au sol et mon afro de ma tête avec. Je restais ainsi allongé en hurlant un "Aaaargh..." final. J'étais mort.

La voleuse se retient de rire en découvrant Owen coiffé d’une perruque rétro ridicule, jouant leurs rôles à la perfections ils restèrent tout deux dans leur personnage. Owen s’écroula les bras en croix, une poche de faux sang étalé sur sa chemise.

Soufflant sur ses doigts comme sur le canon d’une arme, Rubis s’avança sur lui les jambes arquées, les bras sous tensions prêtes à dégainer à nouveau. Elle le tata de la pointe du pied pour voir s’il allait protester. Rien.

- Chère spectateur il semblerait que cet homme ait succombé au charme de Calamity Jane. On applaudit bien fort la prestation ! fit elle en imitant la voix d’un commentateur.

Après avoir prestement salué son publique imaginaire. Rubis passa une jambe de chaque côté du corps de sa victime et s’assit à califourchon sur lui. Elle lui secoua la tête légèrement mais toujours rien.

- Hé bien on joue les gargouilles aux bois dormant ? fit elle sur un ton enjoué.

Elle se pencha sur lui, son chapeau lui échappant de la tête, il tomba au sol à côté d’eux.
Elle s’approcha lentement cherchant les signes de son éveille, puis déposa ses lèvres sur les siennes, l’embrassant fougueusement. Elle fit remonter ses mains sur le torse d’Owen, au rythme de sa respiration pour finalement les glisser sous sa chemise, partant à la découverte des dunes inexploré avec de tendres caresses.

Poc, poc... Je sentais des coups de pied contre ma hanche. Je ne bougeais pas, continuant à faire le mort les yeux fermés. Les commentaires de Rubis me donnaient envie de me lâcher, de rire, mais je n'en fis rien, continuant à faire le mort, ou la statue... Je ne sais pas d'ailleurs si c'était ma nature de gargouille qui m'aidait autant à rester inerte, mais je me sentais si immobile... C'en était presque ennuyant, heureusement, les contacts extérieurs, cette voix... Tout ça m'amusaient, me donnaient envie de rester là sans bouger.

Je sentis la voleuse se placer sur moi à califourchon. Toujours rien. Pas une once de réaction. Quel grand acteur je fais... Ou quelle gargouille suis-je. Encore une petite remarque amusante de sa part, "la gargouille aux bois dormants"...

Attends ? Ce ne serait pas le conte où le prince embrasse la princesse pour la ressusciter ? Je vais bien l'aimer ce moment alors. Et comme je m'y attendais, je sentis ses lèvres contre les miennes. Les mains de Rubis s'égarèrent le long de mon torse, sous ma chemise, touchant mon corps musclé. Tel un Frankenstein en se prenant un coup de foudre, je levais brusquement mes bras pour finalement l'enlacer, jouant le long de son dos et de sa nuque. Je lui renvoyais son baiser, l'intensifiant encore, lui criant mon amour et mes désirs en cet échange.

Hé ! Salut Dédé, t'ouvres tard aujour-...

C'était qui ça ?! Je rouvrais subitement les yeux et dirigeais mon regard vers la source de la voix : un homme aux yeux écarquillés, ne comprenant visiblement pas ce qu'il se passait. Je me levais, restant en position assise et gardant Rubis sur moi. En un instant, mon glock était de sortie, et la gâchette... Poussée. Le tir se logea dans la tête du pauvre gars qui n'eut pas le temps de comprendre la scène. Il s'écroula. Il était malheureusement temps de partir...

On va devoir y aller, et fissa !

Je l'aidais à se relever, puis fis de même. Nous rassemblions nos affaires. Je jetais mes lunettes ridicules, et nous partions. Les sanctuaris étaient à quelques rues d'ici pour s'occuper du manoir, certains ont sûrement entendu le coup de feu.

Owen se redressa brusquement comme un mort revenue à la vie, il la prit dans ses bras, commençant à l’enlacer et à parcourir son dos. Rubis frissonne, se tendant de désir, elle ouvre les premiers boutons de sa chemise, s’engouffrant dans son cou avec passion. Lorsque la porte s’ouvre brusquement dans un son de cloche.

Elle n’a pas le temps de réagir que déjà l’homme git au sol… mort. Rubis reste pétrifiée sur place, ce n’est que lorsque la main d’Owen la tire pour la relever, qu’elle revient à elle.

- C’est pas vrai ! Tu pourrais éviter de butter des gens quand tu paniques ? Il nous avait même pas vu.

Elle ramasse ses vêtements dans la cabine d’essayage, et ensuite, ils filent dans la rue, jusqu’à mettre une distance raisonnable entre eux et la scène de crime. Hors d’haleine. Rubis les faits s’arrêter dans une petite impasse.

- Faudrait que tu penses à mettre un silencieux sur ton engin un de ces quatre, rouspéta t’elle entre deux inspirations.

Elle se tenait les côtes, toujours vêtue de sa tenue de cowgirl.

Owen semait la mort derrière lui… Elle n’était pas toute blanche non plus, mais il l’avait avec un tel aplomb une telle froideur dans le regard, aucun doute ne l’avait assaillit au moment d’appuyer sur la gâchette. Est ce que ça lui faisait peur ? Ouai un peu… Mais elle savait dans quoi elle s’engageait quand elle avait prit le chemin de la tour d’Elysium ce matin. Elle avait vu sa vrai nature, il lui avait montré dés le début.

- Je crois que j’ai eut mon compte pour la soirée finit-elle par lâcher. Et si on se posait chez moi ? On est loin du luxe de ton appartement mais… Un sourire gênée s’affiche sur son visage quand un détaille lui revient. Euh… en faite mon appart n’est pas présentable… alors euh…

Elle avait complétement oublié. Un capharnaüm sans nom régnait chez elle, entre les cadavres de bouteilles et l’appartement sans dessus dessous dû a sa longue réflexion alcoolisée.

C’est pas vrai ! Tu pourrais éviter de buter des gens quand tu paniques ? Il nous avait même pas vus.

Ah que non. Je n'avais pas paniqué cette fois. C'étaient bien les yeux écarquillés de l'homme qui m'avait fait tirer. Pas de témoins directs. C'était mieux que de devoir de suite courir un peu partout pour échapper aux flics. J'aimais bien le confort de ma vie.

Nan, je n'ai pas paniqué. Il nous a vus, je l'ai buté. C'est plus sûr... Et en plus on est juste à côté d'une autre scène de crime, ils pourraient facilement faire le lien, et donc s'il était encore vivant, avec nos visages.

Je me demandais bien comment Rubis avait pu survivre sans tuer les témoins. C'était clairement devenu un geste banal pour moi. Je ne laissais que ceux qui m'intéressaient en vie. En gros, les témoins qui m'ont vu alors que j'avais un gang. Seul, je ne ferais pas long feu, et ce n'était pas qu'avec Rubis que l'on pourrait affronter un tas de sanctuaris. Nous avions donc couru un moment, je n'avais plus de souffle alors que nous nous arrêtions enfin.

C'est prévu. Et on ne court plus jamais autant...

Après notre souffle revenu, Rubis me proposait de la rejoindre chez elle. Enfin, me proposa un court instant, me rétorquant ensuite que ce n'était pas présentable pour pouvoir me recevoir. À vrai dire, je lui aurais bien dit que je m'en fichais pas mal. Bien que l'on s'habitue vite au luxe, je ne venais pas toujours de ce milieu-là. J'étais venu de planques absolument horrible... Cependant, je ne voulais pas la gêner. Je me contentais d'un sourire.

Okay... Alors... Disons qu'on se voit à ton appart la prochaine fois ?.. Je réfléchis un instant pour me rappeler de quelque chose d'important. Tu me passes ton numéro, ou ton adresse ? Histoire que je puisse venir te voir.

Après l'échange, je lui fis un dernier baiser. Il était temps de nous séparer. Je repartis de mon côté pour la tour, un dernier regard vers la voleuse. J'aurais voulu l'inviter à me suivre chez moi, mais un souvenir de ce qu'il s'était passé dans la matinée me rappela à l'ordre. J'avais de quoi m'occuper pour faire disparaître tout ça, et Rubis n'avait pas à passer la nuit à ça.