Donjon 1 : La pierre à Souhait [PV Leiline]

C'est avec un tant soit peut de pression que j'avais lancé ce dé-raison. Après tout après avoir écrit « trouver la Dernière Pierre à Souhait dans un jeu de plateau géant », c'était déjà bien galère à faire tenir sur les faces, et surtout.... Et bien je ne savais absolument pas à quoi m'attendre.

L'Eutopos gérant absolument tout, j'estimais que notre « préparation » se contenterait de lancer le dé et d'attendre l'effet – habits, boisson, équipement et tout le toutim serait fournit par l'univers bizarroïde qui régnait la bas.

Un coup de poignet plus tard et quelques moment de silence incertains, le dé s'ouvrit comme une fleur et une voix electronique nous remercia d'utiliser les Dé-Raisons, produit phrase blablabla.

- Si je devais ajouter ça à chacun de mes enchantements, je perdrais beaucoup de clients, je crois...

La page de pub se termina sur une note musicale avant qu'une puissante lumière nous aveugle soudainement.

Le salon du Technomage était soudainement vide.



Je finissais de jurer en me frottant les yeux, aveuglé par le flash, quand je me rendis enfin compte que ma peau frottait contre mes paupières. Par pure réflexe panique, je les éloignais le plus loin possible avant de découvrir que toute ma garde robe avait changé. J'étais désormais habillé de morceaux d'armure de cuir légère et de vêtement de tissus d'un bleu profond. Un long carquois vide me barrait le dos et un fourreau pour une épée courte ou une longue dague pendait à mon flanc gauche. Un bracelet d'or serti d'une émeraude clignotante attira mon attention pendant un instant avant que qu'une voix ne résonne dans mon esprit.

«Vous vous retrouvez dans une épaisse forêt tropicale, et devant vous se trouve une vieille cité typée Inca. Vous ne savez pas trop comment vous êtes arrivé la, mais vous vous souvenez d'une chose : La dernière pierre à souhait se trouve tout au fond du Grand Temple d'Hulacoya. Il faudra la récupérer pour que votre désir le plus secret soit enfin réalisé ! Allez-vous prier pour la vie de votre seigneur-roi ? Ou garderez-vous la pierre pour assouvir vos plus profondes prières ? Que faites vous ? »

- … Quoi ?

« Pour plus d'information, lisez le manuel d'instruction dans votre inventaire »

- … Hein ?

«  Appuyez sur l'émenuraude pour ouvrir votre inventaire »

- ... Pardon ?

Cette fois, plus rien. Je baissais les yeux pour regarder cette faumeuse « émenuraude » et après un instant d'hésitation, la pressait. Un genre d'écran d'inventaire digne des jeux videos qui tournaient dans Cerclon s'ouvrit devant moi. 5 emplacement s'ouvraient devant moi : arme, bouclier, armure et deux objets. L'un d'eux étaient occupé par un « livret d'aventurier ». Une rapide lecture me donnait l'indication suivante :

Chaque arme ou armure vous donne le droit à un jet de dé pour parer une attaque ou frapper votre adversaire. Chaque objet possède un nombre de dés à lancer défini par l'arme ou l'armure, un taux de dégât ou de protection et le score minimal à atteindre pour réussir l'action. Vous ne pouvez utiliser qu'un seul objet de chaque type, mais les cases « objet » de votre inventaire peuvent être remplie avec n'importe quel type d'objet. Pourquoi ne pas essayer avec cette branche ? Appuyer a nouveau sur l'emenuraude pour fermer l'inventaire.

C'est un peu hagard que je prenais une branche d'arme au sol. Elle s'ajouta immédiatement dans ma case « arme » et indiquait : « Branche : 1d10, 1 dégat, 7+ ».

- Okay....

Puis, soudainement, et j'eu presque honte de ne pas avoir réfléchi à ça avant :

- Oh m- Leiline ! Leiline, tu m'entends ? Où es-tu ?!

Effectivement, l'hybride n'avait pas l'air d'avoir apparu à mes cotés. Mais peut-être qu'elle était tout de même à portée de voix... En espérant que je n'attire pas des types mal intentionnés par la même occasion...

Après plusieurs clignements d’œil, notre hybride recouvre enfin la vue. Elle se relève difficilement, agrippée à l'arbre juste à côté d'elle. Prenant de profondes respirations, elle tente de se calmer, le stresse commence déjà à lui faire trembler les jambes.

Toujours posée contre l'arbre, elle observe les environs, silencieuse. Aussi silencieuse que durant toute la phase de préparation du Dé-raison. Elle qui voulait garder son calme à ce moment, il est probable que le fait que ses oreilles étaient plaquées contre sa tête et qu'elle ai attrapé le bras de Corben au moment du lancer l'ai vraiment trahit.

Parlons en de Corben, elle remarque enfin l'absence de ce dernier dans les environs. Le stresse monte alors d'un cran.

Ce n'est que lorsqu'elle avance de quelques pas peu rassurées qu'elle note son changement d'accoutrement. Elle porte désormais des bottes noire solides en cuire aux semelles épaisses lui arrivant jusqu'au milieu des mollets. Un simple short kaki moulant que l'hybride qualifie de « trop court pour être adapté à un tel environnement », un débardeur noir avec un plastron de cuir fin par dessus, des mitaines de cuir et pour finir cet étrange bracelet et son émeraude clignotante.

Puis cette voix qui lui donne des instructions.

« Que faites vous ? »

- Bah écoute rien pour le moment …

« Pour plus d'information, lisez le manuel d'instruction dans votre inventaire. »

- Inventaire ?

« Appuyez sur l'émenuraude pour ouvrir votre inventaire. »

Sans faire attention à l'étrange jeu de mot digne de ceux de l'Alchimiste Entre-Mondien, elle commence à se familiariser avec l'interface, à noter la présence d'un carquois et d'un fourreau sur elle, récupérer la branche qui n'était pourtant pas là tout à l'heure et à avancer vers cette étrange cité que lui a présenté le narrateur.

Elle est coupée dans son élan par une voix au loin qui fait réagir instinctivement son oreille gauche. Elle croit entendre son prénom. Elle « s'arme » et se déplace en vitesse et le plus discrètement possible entre les arbres et la végétation luxuriante des lieux. La voix se fait plus distincte. C'est bien Corben qui l'appelle. Elle se dépêche de le rejoindre. Elle n'ose pas lui répondre de peur de se faire repérer et de s'attirer des ennuis.

Elle arrive enfin auprès de lui.

- Corben !

Elle tente de sourire pour le rassurer mais la redescente du stresse n'aide pas.

- Ça fait bizarre de ne pas te voir habillé en violet.

Ma compagne d'infortune sortait des fourrés avec un nouvel attirail tout droit sorti d'un mauvais film d'aventure. C'est à mi-chemin entre le curieux et le gêné que je l'observais, un doigt pointé vers le ciel, un air de réflexion sur le visage.

- T'as changé de coiffure, non ?

Elle remarqua mon changement de couleurs et je levais mes mains nues devant elles.

- Si tu trouves ça étrange, dis-toi que ça fait 3 ans que je porte des gants quasiment h24 ! Leiline, j'ai froid aux doigts ! J'ose à peine fermer mes poings de peur de me faire sauter les paumes ! D'après ce que j'ai pu voir, j'ai l'impression de ne plus avoir de pouvoir ici, mais j'vais avoir du mal à freiner certains réflexes...

Malgré le sourire rassurant que j’arborais, j'avais une pointe de crainte : L'Eu-Topos semblait au courant de mes pouvoirs et au lieu de me faire parfaitement contrôler mes capacités, avait tout simplement décidé de me les supprimer. Même si je n'étais pas fâché de pouvoir enfin recommencer à utiliser mon sens du toucher, le fait de ne plus pouvoir me défendre avec ce que je trouvait sous la main me stressait quelque peu.

Je pointais du doigt l'étrange cité et désignait l'immense construction centrale.

- Dans les histoires et les légendes, les grands temple et tout ce qui y ressemblent contiennent le fabuleux trésor que tout le monde recherche... On devrait trouver ce qu'on cherche dans ce bâtiment trop visible pour être un simple hypermarché ancestral.

J'eu à peine fait un pas que trois tas informes de boue sortirent du sol, prenant vaguement une silhouette humanoïde sans véritables détails anatomiques. Par réflexe, je serrais les poings et prenait une pose de combat avant de me rappeler que mes protèges bras armés étaient restés sur le Vandavel.
Ronchonnant contre les règles du jeu, je dégainais mon arme de fortune et fit un pas en avant pour aller l'ennemi le plus proche.

Un immense hologramme de dé vert se matérialisa entre lui et moi et j'entendis perceptiblement un son de dé qui roulait.

- Sérieusement... ?



Mon arme passa franchement à coté du monstre qui se permis même un rire lent et sourd avant de risposter. Le même hologramme de dé, rouge cette fois ci, se métérialisa et à nouveau le son résonna.



Son poing de boue m’atteignit au visage, me salissant plus qu'autre chose. Mais l'émeraude de mon poignet enregistra quelque chose et un rapide coup d’œil à mon « inventaire » m'apprit que je venais de perdre 1 « pV » sur les 25 que j'avais en stock.

- Je crois que l'Eutopos a vraiment matérialisé un jeu de rôles ! On a une barre de vie et tout ! Et les branches, c'est vraiment nul ! Si tu peux, équipes toi d'autre chose !

J'allais quand même pas me faire ratatiner par une simple masse de boue !

Spoiler:

La tension de l'hybride fait une chute spectaculaire, laissant place à un sourire amusé lorsque son partenaire commence à faire dans l'humour. Après le discours de ce dernier sur sa nouvelle condition de « sans pouvoir », Leiline finit par regarder sa propre main, un air intrigué et une oreille baissée.

- Maintenant que tu le dis, c'est vrai que je ne ressens plus mon pouvoir non plus.

Cette sensation de picotements légers – selon les moments et son humeur – est désormais absente. Elle ressent un étrange vide au fond d'elle. Elle est vite sortit de ses pensées lorsque Corben indique la direction à prendre pour continuer. Elle confirme ses dires d'une simple phrase.

- Effectivement, c'est ce que nous a indiqué la voix off en même temps.

Ce que n'avait pas indiqué cette dernière, c'est l'attaque immédiate d'un groupe d'ennemis avant même qu'ils aient commencé leur escapade vers le temple. Un sourire espiègle se forme sur le doux visage de l'hybride à leur apparition.

- Et c'est là que les choses sérieuses commencent.

Elle s'arme du peu qu'elle possède face aux trois immondes créatures devant elles. Il est clair que ça ne vaut pas Vel'drin, le dragon de glace, mais pour se mettre en jambe c'est déjà une début. Début qui commence mal puisque le Demi-Dieu s'est déjà prit un point de dommage et que le monstre en face de lui est intact. L'hybride n'a pas pu s'empêcher de sourire lorsque son congénère lui fait remarquer le côté jeu de rôle mit en place par l'Eutopos.

- Mais c'est génial ! Par contre je n'ai rien d'autre qu'une branche, je ne vais pas aller loin.

Mais avant même que l'hybride puisse faire la moindre action, l'un des deux autres boueux s'approche d'elle et le dé rouge holographique s'affiche devant elle.



Il assène un coup sur le visage de la féline qui perd directement un point de vie … sur un total de vingt affiché par l'emenuraude. Avant même de pouvoir s'essuyer le visage ou de s'insurger sur la raison de ce nombre de point de vie amoindrie par rapport à son compagnon, le troisième monstre rapplique à son tour pour en découdre.



Cette attaque visant sont épaule gauche, Leiline l'esquive sans problème. C'est lorsque le monstre s'éloigne qu'elle enlève la boue sur son visage et se met à râler en désignant son short des mains.

- Tu m'étonnes que j'ai moins de points de vie avec une tenue pareille !

C'est enfin à son tour de jouer. Elle se redécouvre une énergie nouvelle, celle qui s'est tarit depuis sa tendre jeunesse et qui revient là, maintenant, laissant une femme-chat plus que souriante et pleine de détermination. La frénésie du jeu, cela fait si longtemps.

Elle prend note des statistiques de son arme. 2d10, 1 dégât, 6+ … 2d10 ? Est-ce que ça veut dire qu'elle va devoir tirer deux dés ? Ses compétences en matière de lancé de dés dans les jeux de rôles sont restées aux bases qu'elle a eu étant enfant. Elle note que son arme est pourtant plus longue que son coéquipier. Elle lance son assaut.





Elle réussi à toucher l'un des deux monstres qui disparaît dans une traînée de poudre. L'hybride hausse les sourcils, les créatures sont si faibles que ça ? En même temps, c'est les premiers monstres du jeu, faut pas s'attendre à quelque chose de très folichon. Elle recule niveau de Corben et lui adresse un sourire enjouée.

- S'il sont faibles comme ça, nous pouvons les gérer ! Avec de la chance, nous obtiendrons des armes plus puissantes à l'issue de ce combat.

Elle lui fait un clin d’œil.

- Je compte sur toi Corben !

Spoualé:

Pour un peu on entendait la musique de combat et le bruit des animations de ces vieux jeux rétros.
Franchement des monstres de boue en guise de épouvantail d’entraînement...

J'espère quand même qu'on aura le droit de se soigner à un moment ou à un autre parce que si je dois me prendre des minis dégâts tout le long de cette partie...

Une fois les attaques de Leiline portées, un étrange son de clochette s'élève, et mon émeraude à mon poignet scintille faiblement. C'est quoi ça, un nouveau tour de jeu ?
J'essaye de porter une nouvelle attaque avant que les masses de terre humide ne se décident à agir.



Ma branche se plante en pleine tête du monstre amorphe, et celui-ci disparaît dans un nuage de poussière, de la même façon que le premier... En y repensant,ça ne fait aucun sens comment un montre humide peut-il se désagréger en un nuage de poussière sèche ?



Je n'ai pas vraiment le temps de calculer ce que si passe qu'une balle de boue collante me touche en plein visage. Une jolie tache circulaire rouge me décore le front, désormais, et c'est avec aigreur que je me relève du sol.

- Vous êtes sérieux, là ? A enchaîner les coups critiques ? J'espère au moins qu'on aura des récompenses dignes de ce nom parce que sérieuse- Hey !

Le monstre qui venait de disparaître avait laissé une rapière un peu grisâtre sur le sol. Probablement pas un super item, mais déjà mieux que cette vaste blague qu'est la branche en bois. Même si je me sentirais mieux avec un arc ou mieux, une arbalète.


Les canons du Vandavel ne seraient pas de refus non plus...

Spoiler:

Il en reste un dernier et Leiline compte bien le finir. Elle ne peut s'empêcher d'observer Corben un brin amusée. Non pas qu'elle aime se moquer des autres mais à le voir s'énerver, elle hésite entre rire ou s'attendrir.

Mais il est vrai qu'il va falloir vite trouver un objet ou une zone de soin quelconque, tenter de finir une telle aventure à deux points de vie n'est pas la meilleure des idées.

- Bien, c'est à mon tour. On va bien se le finir ce combat !

Elle n'a pas eu de chance pour la partie de Blackjack, peut-être qu'il en sera tout autre ici.

 

Effectivement. L'hybride reprend un sourire malicieux, fière de son score.

- Et il n'y a pas qu'eux qui font des critiques !

Elle explose la tête du dernier monstre - certes  c'est moins épique avec une branche mais un tel score contrebalance la chose.

L'ennemi s'évapore concluant la phase de combat, laissant nos deux aventuriers en herbe profiter de leur petite victoire et d'amasser les récompenses qui se résume à une simple rapière. Quelque peu déçue, Leiline baisse un oreille mais garde son sourire en désignant l'arme au demi-dieu.

- Il est plus judicieux que tu la prennes je pense.  Mon arme a l'avantage de toucher plusieurs ennemis si j'ai bien comprit. Je m'y accommoderai en attendant une nouvelle arme.

Elle ne remarque que maintenant la blessure sur le front de Corben. Inquiète, elle se rapproche doucement de lui et s'ose à écarter délicatement les mèches de cheveux qui couvre son front du bout de ses doigts. Elle fait la moue à la vue de la blessure.

- Il va falloir soigner ça dès qu'on le pourra aussi.

La féline laisse doucement frôler les bouts de ses doigts sur la joue du demi-dieu et reprend un joli sourire.

- Ça serai bien dommage que cette trace reste sur ton charmant visage.

Leiline retire sa main et s'éloigne de lui - plutôt fière de sa bêtise - détournant le regard vers le bâtiment, intérêt principal de leur quête. Elle commence à se frotter les mains, non sans une certaine impatience.

- En tout cas ce jeu est une excellente idée ! J'ai vraiment hâte de voir ce qui nous attends là bas !

Mon regard passait rapidement de la main de Leiline à son visage. J'accueillais avec un sourire malicieux son petit manège digital.

- Tu sais que ma joue n'est pas blessée, hein ?

Si c'était comme ça qu'elle comptait étudier mes blessures... Je réfléchissais secrètement à un moyen de me faire toucher au bras ou à l'épaule la prochaine fois. Pas sur qu'elle morde à l'hameçon mais je n'allais pas me priver d'une excuse pour un nouveau contact tactile.
Elle avait la peau très douce.

Bref. Est-ce que mon cerveau pouvait se remettre sur les bon rails svp ?

Récupérant ladite rapière, je jetais la branche de bois. Mon inventaire affichait désormais une bien jolie arme de corps à corps efficace. 1d10, 2 dégâts, 5+.  Bien mieux. Toujours un seul adversaire à la fois, mais au moins je les éliminerais quasi directement. Sauf si on rencontrait des adversaires plus puissants...

Je resserrais certaines lanières de mon équipement de base, ne me passant pas de cette sensation de sentir ma peau sous mes doigts. Un léger sourire flottait sur mes lèvres. Il était rare que je puisse sentir de la chaleur sur mes doigts, aussi en profitais-je pleinement.
Un arrière-plan de mon cearveau extrapolait deja des plans pour en profiter et manigançait déjà des plans pour finir par poser ma main sur l'épaule dénudée de la jeune demoiselle – elle y était déjà n'est-ce pas ?

- Bien. Prête pour l'aventure, brave et fougueuse aventurière ?


Toujours prétexter qu'un geste absolument pas calculé faisait parti du décorum. J’ôtais ma main de son épaule, en lui tapant gentiment l'omoplate en signe d'encouragement, puis m’avançait vers la ville en ruine.
Intérieurement, j'étais partagé entre la satisfaction de mon rattrapage ''Bien joué, champion'', une excitation enfantine à la ''OMG, j'ai touché quelqu'un'' et une panique légère du ''je suis sur qu'elle te prends pour un crétin, maintenant''.



La ville en ruine s'avéra assez peu intéressante. Les bâtiments étaient presque tous envahis de végétation et s'avéraient surtout quasiment vides. Aucun équipement était n'avait pu être récupéré, à l'exception d'une potion de soin et d'un bouclier en bois vermoulu – qui apparemment était capable de nous éviter des dégâts si on réussissait un jet de 1d6, à 6. Autrement dit, quasi jamais.

- J'ai une meilleur arme et tu as moins de points de Vie que moi. Je te proposes de prendre le bouclier ? Au pire si on trouve du meilleur matos, on réévaluera le partage du butin.




La grande rue était dénuée de toute végétation, ce qui me fit lever un sourcil. Pourquoi donc le jardinier du coin s'était cassé l'arrière train à n'entretenir uniquement la grand-route ?

- Une idée sur la propreté de l'allée ? Un agent de nettoyage avec un poil dans la main ?

Un genre de champ de forme irisait dans une arche qui semblait guider le passage vers la pyramide. Deux statues de pierre humanoïdes, tenant toutes les deux deux grosses haches de guerre montaient une garde silencieuse.
Un panneau attendait au milieu de la voie, devant l'arche. Jetant un œil, je pouvais y voir écrit :

Au moment de vous rendre service, vous me tournez le dos. 
Qui-suis-je ?

- … Quoi ? Des énigmes en plus ? Je pensais qu'on allait enchaîner les combats comme des barbares et amasser richesse et gloire ? Et on nous demande de réfléchir...

Je me tournais vers ma partenaire, pointant le panneau du pouce.

- Une idée de la réponse ? Sinon je suppose qu'on peut forcer le passage et tenter de casser les dents aux statues ?

Je faisais rouler mes épaules. C'était sans doute une mauvaise idée, mais j'étais un peu curieux de découvrir ce qu'il se passait en cas de game over..

Alors qu'ils s'apprêtent à partir pour la suite de leur aventure, le demi-dieu a rejoint l'hybride.

Et là, l'incompréhension.

Elle a un sursaut et des frissons lorsqu'elle ressent la main bienveillante de Corben se poser sur son épaule. Heureusement que son pouvoir ne fonctionne pas en ces lieux, il y aurait eu des chances qu'il se prenne une châtaigne sans qu'elle le veuille.

Alors comme ça, lui aussi passe au niveau supérieur ? Le truc c'est que lorsque Leiline devient tactile avec quelqu'un pour le taquiner ou le charmer, elle arrive à garder son assurance, mais lorsque les gestes viennent de la personne en face, c'est une autre paire de manche. Ça l'a littéralement empêché de prononcer le moindre mot à la question posée.

Après une douce tape amicale dans le dos, le Technomage laisse derrière lui une Epicière aux joues rougissantes et aux oreilles baissées. Non pas que son geste l'a dérangé – bien au contraire – mais elle ne s'attendait vraiment pas à ce qu'il ai du répondant aussi vite. Elle replace une mèche de cheveux derrière une de ses oreilles et rattrape l'avance de son partenaire.

Après une fouille qui leur permet de récupérer une potion et un bouclier – quasiment inutile – pour elle, ils arrivent dans la grande rue dont l'absence de végétation pousse Corben à la réflexion.

- C'est possible oui, ou bien un monstre qui passe régulièrement par là. Ça peut-être rigolo un monstre ! Enfin s'il est petit de préférence. J'ose pas imaginer s'il est gigantesque et qu'il chercher à nous bouffer.

Elle prend ça à la légère, histoire de plaisanter mais qui sait …

Ils se retrouvent désormais face à un étrange … portail ? Celui qui leur permet de se rendre dans l'étrange structure de leur quête et – comme tout bon donjon qu'il se doit – est évidemment bien gardé par d'étrange humanoïdes de pierre possédant chacune de longues haches à la main. Elle s'attend presque à ce qu'ils se réveillent d'un moment à un autre. Mais ce qui intéresse le plus l'hybride, c'est l'énigme du panneau qui sera certainement leur sésame pour pouvoir entrer.

Affronter ces grandes statues lourdement armées n'est pas une option pour la féline. Alors, lorsque son compagnon de route lui énonce l'idée, elle cherche tous les moyens possible pour le dissuader de passer à l'action. Elle finit par lui prendre délicatement la main et le tirer doucement vers elle, l'incitant à s'éloigner des statues.

- Corben, c'est beaucoup trop risqué de les combattre. Du moins, pas avec l'équipement que nous avons je pense.

Elle se place devant lui, toujours sa main dans la sienne, et montre du pouce les statues de pierre derrière elle.

- Tu as vu comment ils sont armés ? Ils ne feront qu'une bouché de nous. Soyons prudent pour le moment.

Elle finit par lâcher sa main et se retourne vers l'étrange panneau, les bras croisés et une oreille baissée.

- Mais personnellement, ça ne m'étonne guère ce genre d'énigme devant un donjon, c'est comme ça dans la plupart des jeux.

Elle s'estime heureuse de ne pas faire la fameuse « énigme de la forêt » qui consiste à la même saleté d'énigme : trouver son chemin. Déjà que son sens de l'orientation est déplorable, les solutions à ces dernières sont généralement farfelues.

- La seule idée qui me vient à l'esprit serai une entrée. Elle permet de se rendre dans un lieu et après l'avoir passé, nous sommes dos à elle. Mais j'ai un léger doute …

Les énigmes ont rarement été son fort durant les parties de jeu de rôles avec son père. C'était plutôt Maximus qui était le plus calé d'ailleurs. Elle se pince l'arrêt du nez, cherchant une éventuelle autre solution, qui se tarde à venir dans son crâne.

Spoualé:

Main ! Main ! Contact ! ''Stranger Danger'' ! Commencez les manœuvres évasives !

Mon premier réflexe fut de tenter de retirer violemment ma main de celle de Leiline – ce qui échoua lamentablement vu cette dernière me retenait avec la ferme intention de ne pas me lâcher, probablement de peur que j'aille tenter ma nouvelle arme sur les gardien, mais soyons sérieux, une telle tentative serait l'équivalent d'un moustique sans ailes ni tentant de piquer un grizzly.
Toujours était-il que le soudain contact me fit frissonner d’abord de peur - je n’avais pas vraiment envie de faire exploser la mimine de Leiline – puis de tous autres sentiment qui envoyèrent des électrochocs dans la colonne vertébrale.

Je vous entends rire, mais passez quasi 18 ans à ne plus pouvoir toucher personne, à devoir porter des gants pour vous protéger et protéger ceux à qui vous tenez, et on verra quelle sensation vous traversera la peau quand celle-ci sentira à nouveau la chaleur de quelqu'un pendant plus de quelques secondes.
Et malheureusement pour moi, ma mémoire me renvoya à la figure tous les souvenirs doux-amers de ma dernière relation Entre-Mondienne. Enterrer le passé était vraiment dur quand des myriades de situations vous le renvoyaient au visage, pelle à la main.


Recentrant mes pensées sur la situation en cours – Résoudre énigme pour passer porte pour gagner jeu pour sortir d'ici -, je réfléchissais à la proposition de la demoiselle. C'ets avec une voix encore très légèrement chargée de peine que je prenais parole, gagnant en assurance avec le temps.
Fichue boule dans la gorge.

- C'est une bonne idée... C'est juste le « au moment de ». L'entrée c'est bien pensé mais tu lui tournes le dos une fois utilisée, tu vois ?

Je me grattais l'arrière du crâne en faisant la moue. Je n'avais pas vraiment d'idée et je n'étais pas très fier de refuser l'idée de la femme-chat sans en proposer une de nouveau.
Finissant de passer la main dans mes cheveux, je m'arrêtais et levais les yeux vers la position actuelle de mon bras.

- Eyh ! Attends ! Qu'est ce que tu penses d'une toise ? Tu sais pour mesurer les gens ! Généralement, tu lui tournes le dos pour l'utiliser... sauf que pour son but final, pour lire ta taille, tu dois lui faire face, mince.

Je me mis à tourner en rond, les mains croisés dans le dos. Les rouages de mon cerveau tournaient à plein régime.

- Une veste ? Un lit peut-être ? Encore que je dors sur le coté. Un sac à dos ! Mais pareil, tu le remplis de face... Un jet-pack ? Un parachute ! Non. Un maillot de sport, des rajouts capillaires, un canard ?Non quelque chose de simple j'en suis sur... Allez quoi réfléchis ! Tu vas quand même as t’asseoir sur des récompenses potentielles - UNE CHAISE !

Je me frappais la paume gauche du poing droit, criant ma solution à qui voulait l'entendre, avant de me rendre compte que j'avais peut-être fait perdre à Leiline un peu d'audition – Sait-on jamais, avec deux paires d'oreilles, peut-être était-elle plus sensibles aux sons - et que par pur réflexe panique je desserrais les poings avant de me rappeler que j'étais désormais inoffensif.

- Ahem. Désolé. Je propose : une chaise. Quand tu es assis, tu tournes le dos à ta chaise.

Je tournai la tête vers le panneau pour m’apercevoir que celui-ci avait disparu et avec lui le champ de force. Je levais les pouces en signe de victoire, arborait mon plus grand sourire, et avançait d'un pas motivé vers les escaliers. Je fis tout de même un dernier signe aux statues, montrant mes yeux avec mon index et majeur droit, et les tournant vers les gardiens pétrifiés dans un «j't'ai à l'oeil» silencieux.

La montée fut lente et plus éreintante que ce que je m'étais imaginé, les marches faisant chacune presque 30cm de hauteur. Mais une fois en haut, nous avions une magnifique vue sur la cité. Vu d'ici, quelque chose se révélait particulier, à défaut d'être intéressant. Il n'y avait pas que la grande rue qu était dépourvue de végétation. Les rues parfaitement nettes découpaient dans les ruines une étrange figure anguleuse ressemblant à un genre d'immense poisson.

- Hum... Une ancienne divinité peut-être ?

Un râle résonna derrière nous, et s'élevait d'un autre escalier qui lui descendait dans les profondeurs du temple. Puis un bruit de pas rapide qui montait vers nous. Je déguainais ma nouvelle rapière et me mettait en garde.

- On a de la compagnie !

Difficile de se concentrer et de ne pas rester amusée devant le spectacle qu’est le Technomage à lui tout seul lorsqu’il réfléchit. L’hybride doit user de stratagème pour éviter de rire devant lui, la technique de la main devant la bouche reste l’une des plus efficace. Elle est vite sortit de son hilarité intérieur par une réponse criée à qui voulait l’entendre qui crispe la femme-chat et lui fait plaquer ses oreilles sur son crâne.

Car oui, comme le laisse suggérer le demi-dieu, sa condition de chat fait que l’ouïe de Leiline est plus fine que la normale. Mais ça réponse reste la bonne. Elle fait la moue avec une expression sur le visage laissant ressortir un « Pas mal, bien joué le Technomage » mais lève aussitôt les yeux en riant doucement des enfantillages de ce dernier vis à vis des statues.

Et pourtant pendant la longue marche des escaliers pour entrer au temple, Leiline rumine dans sa tête. Elle a bien vu comment son compagnon de jeu a réagit lorsqu’elle lui a attrapé la main. Ce n’était effectivement pas la meilleure des choses à faire à quelqu’un qui n’a pas touché quoi que ce soit de ses mains nues à cause d’un pouvoir qui peut faire tout exploser. Elle se dit qu’elle est peut-être allé trop loin.

Arrivés en haut, ils observent tout deux la forme des constructions en bas. Étonnant comme forme effectivement. Mais la spontanéité de l’hybride lui fait dire tout autre chose.

- Corben. Je tenais à m’excuser pour t…

L’hybride trouve effectivement le pire moment pour se fondre en excuse puisqu’un cri rauque sort de l’escalier descendant devant eux. Elle qui pensait que battre les statues de tout à l’heure était certainement une mauvaise idée, ils vont peut-être se retrouver face à pire.

Son ouïe lui fait dire qu’il y a qu’une créature et le bruit de ses pas la conforte sur son caractère imposant, peut-être pas massif mais certainement grande. Et ce cri qui lui donne des sueurs froides.

Le monstre sortit des profondeurs du temple et face à eux s’apparente à un humanoïde déchiqueté de toute part dont le peu de bandeaux tente de cacher le tout. Des pieds anormalement grands et griffues longé par des jambes qui tente de surmonter tout le reste du corps avec difficulté et au vu de leur finesse c’est justifiable. Un buste qui dont la peau laisse clairement apparaître des côtes saillantes et de longs bras aussi fins que les jambes qui se terminent par d’étranges mains – si on peut appeler cela comme ça – dont l’une forme une masse, l’autre des griffes. Le visage est en partie caché par de long cheveux blanc crasseux dont les yeux rouges ressortent tout de même sur le visage.

L’immonde bête hurle un cri strident à la vue de nos deux aventuriers. Ça rappelle à Leiline un horrible mort-vivant qui utilisait un cri du même style pour pétrifier sa proie et qui finissait par lui monter dessus pour la bouffer, l’un des pires cauchemars que l’hybride ai pu faire … Elle déglutit et sort son arme et son bouclier, non sans une certaine appréhension face a monstre. Ils n’ont pas le choix de la combattre, l’hybride tente au mieux de garder son sang froid mais se pose tout de même la question de savoir s’il y a une option de fuite et comment le système fonctionne dans ce jeu.

Mais avant même d’avoir une réponse divine ou autre, la créature passe déjà à l’attaque, elle est plus rapide qu’eux à chaque tour.


L’horrible créature balance sa main en forme de masse et frappe violemment la féline dans les côtes, l’envoyant valser sur le sol sur deux trois mètres. Encore à terre, son émenuraude lui indique qu’elle vient de perdre trois points de vie en un seul coup. Un regard mauvais adressé au monstre, elle se relève avec difficulté et rejoint sa place d’origine pour lancer son attaque.



Elle tente de donner un coup mais l‘immondice fait un rapide pas de côté pour esquiver. La frustration de Leiline monte d’un cran. Ce combat n’est clairement pas gagné d’avance.