Combat Ravëfanwen VS Ez

Enfin le jour du tournoi était arrivé. Après plusieurs semaines de préparations, des affiches collées, des invitations postées, le ménage du Cœur de l’Aqua-Night terminé, enfin ça allait pouvoir commencer. Sélène était fatiguée mais contente du travail. Tout était reluisant et les hôteliers de la ville se tenaient prêt à recevoir tous ceux qui viendraient séjourner à Atlantis pour la durée des combats et les jours suivant. On avait vu arriver par l’Escalier des centaines de personnes et toute la ville ne parlait plus que de ça. Les journaux télévisés faisaient chaque jour plus de bruit autour de cet événement qui était le premier pendant lequel le Cœur serait entièrement ouvert.
La jeune femme se préparait pour aller ouvrir le tournoi. Son assistante bourdonnant autour d’elle, les coiffeurs maquilleurs s’en donnant à cœur-joie, la démone finit par hurler que c’était assez et que pour un tournoi de gladiateur, il serait ridicule d’arriver en tailleur ! S’enfermant dans sa salle de bain, elle sauta hors de ses vêtements et prit son apparence naturelle. Voila, comme ça, pas besoin de maquillage ou de coiffure. Sortant à grands pas de la mairie, tout son petit monde trottinant derrière elle, elle se contenta de les ignorer et de monter sur le dos de Grimm qui partit au grand galop vers le centre-ville. Elle pouvait très bien arriver toute seule, elle était très reconnaissable, on ne lui ferait pas de problème à l’entrée.
Les portes de l’Aqua-Night étaient grandes ouvertes et une foule impressionnante s’y pressait. Les ascenseurs et les escaliers étaient saturés de monde. Sélène s’imagina avec un sourire la cohue qui devait régner en bas, dans le labyrinthe. Des plans avaient été distribués pour que la foule puisse se rendre directement au Cœur et tous les complexes avaient été fermés pour l’occasion.
La jeune femme s’approcha d’un surveillant qui la reconnu toute de suite et la fit passer par un ascenseur réservé. Elle passerait par les coulisses. Arrivant dans sa loge, elle eu le plaisir de constater que la vue était imprenable et que d’ici, elle voyait presque toute la foule et bien sur, elle ne raterait rien de ce qui se passerait dans l’arène. Les gradins se remplissaient à vue d’œil. Bientôt la petite troupe qu’elle avait semé arriva et prit place dans les fauteuils à l’arrière, laissant le siège d’honneur à la maire. L’once géant se tenait assis à côté d’elle et masquait toute la vue à un comptable bedonnant. Quand enfin ce fut l’heure, un garde tout en noir se pencha à l’oreille de la démone et lui murmura deux mots avant de lui remettre une sorte de tour de cou avec un petit interrupteur. Les haut-parleurs dernière génération étaient vraiment très appréciables.

Sélène s’avança au vue de tous et posa les mains sur le rebord, elle jeta un regard sur tous les gradins : pas une place de libres. Les gladiateurs allaient devoir faire de beaux combats pour remercier tant de mon d’être venu. Activant le haut-parleur d’une pression sur l’interrupteur miniature, la démone ouvrit le tournoi :

-Mesdames et Messieurs ! Bienvenue au Cœur de l’Aqua-Night pour le tout premier Tournoi de Gladiateurs ! Sans plus tarder, accueillons comme il se doit nos champions !-

Il n’en fallut pas plus à la foule pour se déchaîner en cris et applaudissements. A l’autre bout de l’arène, une lourde porte s’ouvrit et des chars tirés par des toute sorte de créatures marines sortirent sur la piste : chacun d’eux avait deux concurrents à son bords. Les quatre chars prirent place aux quatre points cardinaux, laissèrent descendre leurs passagers avant de repartir d’où ils étaient venus. Sélène auraient pu laisser les concurrents faire le chemin à pied mais l’arène était si grande que cela aurait été trop long. Avec un sourire, elle reprit la parole. De loin elle devait ressembler à une torche avec ses cheveux enflammés.

-Gladiateurs, vous avez été répartit par équipe de deux. Je vous rappel les règles du tournoi :
Vous combattrez et un vote décidera du vainqueur. Faites preuve d’imagination, d’adaptabilité et de ruse. Les gagnants de chaque manche s’affronterons entre eux jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un seul vainqueur. Tout dommage causé à l’arène entraînera une disqualification immédiate et une sanction (vous aiderez à réparer vos bêtises !). Seules les armes d’Ordae sont autorisées, pas d’armes à feu. Le vainqueur recevra la somme de 100 pims et le titre de Héros lui sera remit.
Et maintenant, a vos armes !-

Un nouveau tonnerre d’applaudissement retentit pendant que des séparations montaient du sol, divisant l’arène en quatre parties. Des murs de pierre d’un mètre trente de hauteur vinrent délimiter la surface de chaque combat, surface faisant néanmoins 263 mètres, ce qui était largement assez pour se battre tranquillement. La jeune femme coupa le haut-parleur et se remit à sa place pour apprécier le spectacle. Les combats pouvaient commencer.


Note : Je rappelle toutes les règles, le fait de les avoir inclus en paroles vous ayant peut-être perturbé comparé à celles de Wu :
-Vous postez tour à tour.
-Vous postez au moins une fois sinon c’est une défaite par forfait et vous ne gagnez pas vos 20 pims.
-Vous êtes fair-play.
-Vous ne prenez pas la décision finale du combat, seul le vote termine votre combat.
-Vous avez une semaine pour combattre, ensuite c’est le vote.
-Pas d’armes autres que médiévales, on oublis les armes modernes (pistolet, laser…).
-Si vous dégradez l’arène, vous êtes disqualifié et moi je vous colle des travaux d’intérêt généraux pour tout réparer. Vous n’êtes pas ici pour tout démolir.

Bonne chance à tous ! Que l’esprit des jeux vous mène à la victoire !

Plusieurs fois, le prétorien se repassa mentalement le discours de Selene, juste pour être sûr qu'il avait bien entendu... Ou plutôt qu'il n'avait justement pas entendu une chose, en particulier.

Imagination, adaptation, ruse... Au moins c'était clair: la force ne donnerait pas l'avantage.
Tant mieux...
L'arène, là il y avait peu de risque. Donc une nouvelle fois pas de souci à se faire de ce côté... Les armes à feux, ça c'était évident, mais apparemment toutes les règles étaient rappelées. Enfin la récompense pour le vainqueur... Aucun intérêt, il n'avait pas l'intention de gagner. Juste se défouler un peu, en toute légalité, avec un adversaire plus ou moins à la hauteur. Pas de seconds couteaux ni de monocellulaires stupides.

C'était tout donc? Vraiment tout? Pas un mot de plus, pas une recommandation, pas une interdiction?
Génial!

Sans prêter attention à la moitié de ce qui l'entourait, Ez baissa les yeux sur le sable, esquissa un sourire. Les combats en arènes, c'était que, pour peu, ça lui manquait presque. C'était bien gentil de faire respecter les lois, de maintenir le bon peuple sur le droit chemin, mais... C'était d'un ennui... Ca au moins, ça aurait le mérite d'être amusant, de le divertir un peu. Il risquait de se prendre une bonne raclée, vu qu'il n'avait plus trop sa forme olympique (ou pas) d'antan, mais... Au fond il avait pris l'habitude de se retrouver les quatre fers en l'air, du sable plein les yeux, le glas de la défaite sonnant à ses oreilles.
Secouant la tête, il chercha son adversaire du regard, trouvant non loin de là ce qui ressemblait à une femme, et qui en plus d'y ressembler en était une. Elle ressemblait un peu à un elfe albinos qui serait resté trop longtemps dans un four et qui aurait cramé. Une chance: elle aurait vraiment eut l'air d'une femme, il se serait retrouvé comme un crétin incapable de se battre. Donc sauvé, au moins de ce côté... L'examinant d'un oeil un peu plus critique, il ne nota pas la présence d'armes... Autre que les baguettes dans le chignon, mais ça restait modeste et facile à parer.
Donc on est à armes égales....

... soit pas d'armes du tout... Héé?
Ash nazg thrakatulûk agh burzum-ishi krimpatul !
A ses souhaits...
Il connaissait ces mots non? Et... Et s'il reportait ses réflexions sur le sujet? C'était pas vraiment le moment, elle avait plutôt l'air fin prête à en découvre...
A ses politesses, il haussa un sourcil, avant d'éclater de rire. Lui avec juste son pantalon noir et sa chemise sur les dos, elle et ses répliques à deux balles... Ils avaient tout de puissants guerriers prêts à s'en mettre plein la figure!

" Bats-toi, j'te dirais après si l'honneur est réciproque! "

Et, sortant ses mains de ses poches, il s'élança vers elle, retrouvant rapidement la sensation qu'il avait éprouvé, dans des temps anciens, dans un lieu semblable. A ceci prêt que là-bas, il y avait bien plus à perdre qu'un combat.
Freinant sa course, il se laissa déraper dans le sable, tombant sur le côté un genou légèrement replié vers lui, son autre jambe tendue pour taclée l'elfe noir.

Là-bas, ils pouvaient également perdre leurs peaux.
Et... Là de même. Aucune règle n'interdisait de tuer son adversaire, si?

Ez sentit ses jambes ne toucher que du vide... Et du sable. Réflexe, il tourna la tête pour ne pas se prendre dans la face celui qu'il avait soulevé en manquait sa cible, et stoppa définitivement son avancée en se laissant totalement tomber sur le sol.

Raté, et... C'était assez ennuyeux. Il poussa un soupire, se redressa sur un coude pour jeter un coup d'œil aux alentours, et chercher son adversaire. Sans même se rendre compte qu'une de ses mains s'était portée à sa poitrine, sur le sternum... Certaines choses ne changeaient vraiment pas, même après des années.
L'inconnue reprenant déjà ses esprits, Ez faillit se remettre sur pieds... Et s'arrêta. A se battre comme ça, comme un imbécile, dans deux minutes il aurait mal dans tous les muscles et serait incapable de faire un geste. Foutue anatomie... Là-bas, chez Mattéo...
De ce temps là j'avais encore mon coeur.

C'était sans doute la différence principale entre ici et là-bas... Il ne pouvait pas appliquer la technique qu'il avait développé pendant ces années, il en était physiquement incapable.
Donc plan B.

Demeurant assis, vu que c'était encore ainsi qu'il se fatiguait le moins, il ramena ses jambes contre lui, avisant l'épaule qui passa non loin de lui. En théorie, sa vitesse était supérieure à celle de cette file. Niveau force, il devait également pouvoir la surpasser. En pratique? Là ça se gâtait...
La laissant passer, il se releva d'un bon, enfin décidé quant à ce qu'il allait faire. Il avait pas beaucoup de choix... Et, de loin, le mieux était d'essayer de gagner en portant quelques attaques efficaces. Au mieux, en trois assauts il arrivait à la mettre ko. Au pire? Il n'y arrivait pas, et dans trois assauts il ne pourrait plus rien faire.

Le prétorien respira profondément, puis se mit à compter mentalement, adoptant un rythme de respiration plus rapide. En quelques pas il rejoignit l'inconnue, et, arrivant près d'elle, il fit un tour sur lui-même, donnant de l'élan à son coude qui visait le milieu du dos de son ennemie.

Avais-je sur-estimé mon adversaire quant à sa promptitude à se remettre d'aplomb ? Je ne pense pas ; il m'est avis que s'il était encore assis quand je le frôlais en passant au dessus de lui, c'était une manœuvre parfaitement délibérée. Mon attaque avait échouée, et mon élan m'emportait alors que mon dos devenait une cible parfaite. Il ne lui fallut que peu de temps pour se relever et, en une habile pirouette que je ne pu que supposer, il vint abattre son coude entre mes omoplates.
Le réflexe que j'eus au moment ou je me sentais partir en avant de me servir de ma cape comme d'une aile pour me freiner me valu sans doutes de conserver intacte ma colonne vertébrale, mais la douleur causée était tout de même intense. Je payais pour ma maladresse et mon attaque ridicule ; me précipiter contre mon adversaire sans avoir pris note de sa posture et de sa position était une erreur que, du haut de mes quatre-vingt dix-huit ans, je n'aurai pas du commettre.

Le souffle court, je me forçai à garder mes esprit et effectuai une contre attaque aussi promptement que j'eusse pu. Le temps que je reprenne mes esprit et mes appuis au sol, mon adversaire avait du se dégager et reprendre une garde défensive en prévision de ce que j'allais répondre. Il fallait que je le surprenne, mais je n'avais pas de temps à accorder à la réflexion ; lors de cette bataille, l'instinct et la réactivité primaient, l'hésitation était signe de faiblesse et j'avais commis mon lot d'erreur pour la journée.
Je pivotai en lançant mon bras gauche derrière moi, amplifiant la vitesse de mes gestes grâce à mes gantelets, emportant ma cape dans le mouvement ; j'espérais ainsi, non pas heurter les défenses de mon adversaire, mais de tromper sa vigilance. En frappant horizontalement du revers avec ma main gauche, je comptais mobiliser sa garde et profiter des replis de ma cape pour dissimuler un uppercut de la main droite. Priant Khayne pour que la magie des Druchii me confère suffisamment de vitesse, j'exécutai mon mouvement en y mettant toute la force qu'il me restait. La douleur irradiait dans mon dos et remontait jusqu'à ma nuque ; j'avais les yeux plissés et le visage crispé et ne put retenir un cri lorsque mon poing droit ganté de métal remonta vers le menton du prétorien.

Ez bondit hors de porté, à peine son coude eut-il atteint son but. Il l'avait touché d'accord, c'était pas un mal en soi. Mais ça n'avait sûrement pas suffit à la mettre à plat... Ou alors elle était capable de s'écrouler sans faire un bruit, ce dont il doutait un peu.

Faisant volte-face pour observer son adversaire, le prétorien se mordit la lèvre inférieure en la voyant revenir à l'attaque... Elle était increvable? Ou c'était lui qui se crevait trop vite? Et là sur quoi comptait-elle? Ses mains? Ses jambes?
Foutue cape...

Avisant la main gauche, il pivota d'un quart de tour, prêt à lui rendre son coup... Du coin de l'oeil, il aperçut alors un autre mouvement, et devinant que celui là il ne l'éviterait pas totalement, il tourna la tête, serrant la mâchoire alors que sa joue gauche encaissait... Et pas qu'un peu. C'était qu'elle tapait fort, et que son gant c'était pas vraiment du velours.
Un partout je suppose.

A peine sen mangea-t-il le sol qu'il se redressa sur le flan, ramenant ses mains à sa bouche.
Pourquoi jouait-il déjà? L'argent, le titre? Ou juste pour tuer?
D'accord c'était primaire, mais fallait pas s'attendre à d'avantage quand on laissait un type comme lui mettre le pied dans une arène. Tous les moyens étaient bon pour sauver sa peau. Après tout...

Respirant profondément, il sentit l'air se chauffer dans ses poumons, tourner en lui, semblant vouloir sortir par n'importe quel moyen. Sans chercher à être particulièrement rapide (il s'en foutait un peu pour le coup), il se tourna vers son adversaire, un de ses poings serré sur ses lèvres, crachant une gerbe de la flamme dans la direction de l'inconnue.

En somme, l'assaut dura à peine cinq secondes. Lâchant un juron franchement vulgaire (ce qui tira sur sa mâchoire douloureuse, et lui arracha un autre juron, pas beaucoup plus fleuri que le précédant) le prétorien secoua sa main, comme s'il s'était brûlé, se remit sur pieds tout en cherchant à distinguer la silhouette de son ennemie au travers due la vague de poussière que les flammes en contact avec le sable avait soulevé. Sans arrêter d'agiter sa main dont la paume brûlait sérieusement, il recula d'un pas, estimant le nombre de fois où il pourrait encore espérer lui rendre ses coups. En comptant large... Deux fois. En pas large, une...
Au pire le forfait est mon ami...

Ou pas, mais disons que c'était toujours mieux que de se faire éclater la figure sans pouvoir réagir.

La fin du temps impartit arrivant, la jeune femme prit des mains du garde une petite corne de brume qu'elle approcha de son haut-parleur. Le bruit résonna dans toute l'arène et spectateurs comme gladiateurs durent se boucher les oreilles tant le son était assourdissant.

-Fin de la première manche !- annonça joyeusement Sélène dans son porte-voix tour de cou.


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