[PRISON] 1 mois de détention ferme pour Kaname KUMIKO

Il me restait trois jours à tenir, juste trois jours mais j’ai l’impression que je ne vais jamais y arriver à combler cette faim qui ne se tarit jamais, c’est comme mourir de soif, j’ai la gorge sèche, je me sens faible et ce n’est pas avec la nourriture qu’on me donne que j’arrive à compenser quelque chose. Mon corps est chaud, ne pas subvenir à mes besoins de succube diminue mon système immunitaire, je suis plus enclin à la maladie, les conditions d’hygiène étaient relativement bonne mais j’ai du perdre quelques kilos, le manque d’activité et l’ennui n’arrange pas. Lin me manque, la lumière du jour me manque, tout me manque même revoir Moana me ferait plaisir puis pourquoi j’ai envoyé cette lettre à Lya, si Lin l’avait intercepté, elle a dû le savoir que j’ai envoyé du courrier à quelqu’un et aucune lettre pour elle, ni même une seule attention via nos tatouages, j’avais peur de transmettre de mauvaises informations, si elle sentait tout ma tristesse, mes besoins, elle pourrait paniquer et je ne pourrais rien faire contre ça.

Le gardien finit par me donner une lettre, Lya avait déjà répondu, je fus étonnée, je voulais savoir ce qu’elle avait bien pu me répondre, serait-elle en colère, est-ce que c’était elle du moins, au lieu de me poser mille questions, j’ouvrir l’enveloppe et regarde directement qui a signé, c’était Lya, j’étais rassurée et je retourne m’assoir sur mon lit, les genoux collés à ma poitrine. Je décrypte chacune de ses lignes, c’était le premier contact humain en quelque sorte depuis ma peine et c’était réconfortant de discuter en quelque sorte.

Elle semblait fâchée, il faut dire que je n’étais pas au courant que cette affaire me tomberait dessus, j’étais dans les bas-fond d’Ordae, c’était involontaire, personne n’était au courant, peu de témoins, je me demande encore qui a pu me dénoncer, je pensais qu’entre brigands, il y avait un code d’honneur un peu comme les pirates mais finalement non. De toute façon, j’avais pris la vie d’un homme de manière indirecte ou non, je méritais la punition et je m’en sortais en quelque sorte à bon compte mais je me dis comment j’aurai pu tenir plus son on m’avait enfermé plus longtemps encore.

Lya pose les questions qui se doit, savoir si je voyais Lin ou non, j’étais en prison pas en club de vacances, ça serait trop facile si je pouvais avoir de la visite. Mais je relis alors la première phrase “ nos désirs respectifs “, il y avait limite que ça, toute notre relation, notre amitié tenait à ça, nos désirs, nos pulsions, est-ce qu’on arrivera à passer cela quand on se verra, qu’on puisse se voir sans une envie pressante d’attraper ses lèvres. Mais la suite de sa lettre était encore plus terrible, elle évoque un nous, sans le vouloir je cache ses mots si jamais quelqu’un puisse le lire, si Lin lit ça, je ne sais pas comment elle pourrait réagir, elle comprendrait certainement tellement de choses sur les réactions de Lya au bar et surtout mon embarras. J’ai l’impression qu’elle n’est pas heureuse avec Morgan, qu’avec moi elle aurait un effort mais elle n’en fait pas avec son compagnon. Je pense qu’à ma sortie, je dois avoir une explication avec elle…

Puis de surprise en surprise, j’apprends qu’elle a perdu sa maison et que Duha l’a sauvé, j’étais fière d’avoir pu l’aider, ce cadeau était tellement une bonne idée finalement si ça lui a permis de survivre aux flammes. Inconsciemment, je me dis que j’avais encore gagné un point de plus contre Morgan même si ce petit jeu devait arrêter, je n’arrivais pas à ne plus me comparer à lui, c’est puéril mais de toute façon, j’avais que ça à penser.

Je fus attristée pour la disparition de son oncle, je ne savais même pas qu’elle en avait un, je ne connaissais même pas son mode de vie, j’étais curieuse de savoir maintenant, que je connaisse la vraie Lya mais pas besoin que je lui envois une lettre pour les quelques jours qui me restent. J’irais la voir directement.

Je passe alors certainement une bonne partie de mon après-midi à relire la lettre et à imaginer ce que je pourrai bien dire à Lya à ma sortie, ça avait au moins le bénéfice de me faire oublier un peu ma soif...

Il te reste encore deux jours Kaname, deux p*tains de jours, c’est quoi sur l’échelle de ta vie, rien alors tu peux encore résister à cette soif qui te brûle la gorge et tes entrailles. Si je connaissais une manière pour me renfermer sur moi-même, me mettre en mode hibernage, je ne sais pas comment je peux calmer cette soif et j’ai peur de ma réaction quand je sortirais, je ne voulais tellement pas blesser Lin mais je vais me transformer comme le monstre je ne voudrais pas être. Montrer mes faiblesses, voler le chi de ses gens consentants par un élégant jeu de séduction, récupérer cette énergie pour me repaître. J’avais les traits tirés, je ne dormais plus trop, je m’effondre de fatigue mais est-ce que comme toutes drogues, je pourrai m’abstenir de ça, de cette soif, je ne connais aucun succube qui ne faillit pas à son devoir mais est-ce que je pourrai le tenter, est-ce qu’au bout d’un certain temps on pourrait s’en passer ? La seule chose que je sais c’est que notre beauté et notre jeunesse sont alimentés par le chi qu’on dévore, que nous sommes jamais malade grâce à cela mais est-ce que je vivrais aussi longtemps sans ?

Encore et encore des recherches, je devrais demander aux anciens de mon clan mais je ne suis pas sûre qu’ils acceptent que je revienne après mes frasques, les démons ont beaucoup de principe et ma famille encore plus… Non, je dois faire quelque chose, Lin ne doit pas me voir comment ça, il faut que je lui demande un répit, qu’elle me laisse une heure, juste une heure, je ne peux pas abuser d’elle… je ne le peux pas, je serai incontrôlable, elle pourrait en mourir ou j’abuserai d’elle, incapable de m’arrêter, n’écoutant que mes pulsions et aucun de ses désirs.

Mais elle va me tuer… mais j’attrape alors les feuilles étalées sur mon bureau, je complétais un bout mais je n’avais jamais eu le courage de l’envoyer…

Chère Lin,

Ca fait quelques jours que je suis enfermée ici, on va dire que je vois l’envers du décor de ton travail, c’est plutôt pas mal, chouette décoration même mais je préfère quand même notre appartement, oui je dis notre car tu y es comme chez toi, je sais que je demande l’impossible que tu viennes habiter à Tern mais j’ai toute ma vie dans ce quartier, j’ai un boulot, des amis mais c’était avant… maintenant c’est tout autre. A ma sortie, tout changera, on aura changé tous les deux, ça sera une étape de notre amour pour l’instant j’y crois encore, j’espère que toi aussi, j’espère qu’on passera cette épreuve ensemble, je l’espère réellement car je veux tellement t’apporter tout ce que m’a donné. Tu m’as appris à aimer de nouveau, enfin tu m’as appris le mot amour, est-ce que je l’aurai pensé qu’un bout de femme comme toi l’aurait pu, tu es pourtant si différente de toutes les autres mais c’était pour ça que ça fonctionne, nous sommes les opposées qui s’attirent et je suis heureuse d’avoir pu croiser ta route mais je t’ai fais souffrir, tu as dû faire des choix difficiles, ton travail ou moi, tu as dû m’arrêter, faire une enquête et monter une accusation, tellement de choses pour accomplir ton devoir mais ne pas me blesser, tellement de gens auraient abandonné ou juste pas commencer une histoire d’amour mais toi tu as persévéré, je me rappelle encore ce jour d’halloween, tu étais tellement magnifique, c’était notre dernière chance d’avouer notre amour sinon nous aurions peut-être abandonné toutes les deux mais un heureux hasard à fait que tu as fais le premier pas, j’étais si heureuse, moi qui avait peur de comprendre mais nos corps ont parlé d’eux-même. Non, je m’en souviendrais encore et encore comme toutes les autres fois où on se cherchait, par exemple quand tu m’as sauvé d’une noyade et j’en passe. Je sais… je suis une grande pipelette, tu me connais c’est pour ça, je finis cette première page par ces quelques mots.

Je t’aime Lin…



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Bon, Lin tu devrais faire quelque chose pour les lectures qui sont dans les étagères des cellules… c’est flippant comme lecture mais aussi un peu intéressante, bon je connais par coeur la vie des dieux d’Entre-Monde, je suis incollable mais ça m’a ouvert à plein de réflexions, je devrais en discuter avec Richye, l’alchimiste, un vieil ami en quelque sorte, on veut résoudre le mystère des miroirs mais je pense qu’il faudrait qu’on se consacre à l’avant la fermeture, savoir comment c’était la ville, qui a construit les miroirs, le mode de fonctionnement, c’est en apprenant sur l’histoire ou l'origine des choses qu’on peut comprendre le présent voir le futur. Enfin, j’ai hâte de te revoir, certes que je suis qu’au milieu de ma peine mais le temps passe définitivement lentement, j’espère que pour toi ça va, que tu le supportes. Je te promets Lin, plus jamais je ferai en sorte de te faire souffrir comme je suis en train de le faire actuellement, je me rattraperais et tu pourras être fière de moi

A très vite mon amour.


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Voilà il reste une semaine, c’est un parfait lieux pour faire un régime ici puis aussi de changer de teinte de peau, on dirait que je me transforme en vampire, ça me donne un certain charme, j’espère que tu me garderas encore après ça, on devrait prendre des vacances loin de tout le monde, que nous deux, pas de boulot, voler sur Shizen et profiter des plaines de l’Ouest ou retourner à Vaal, c’était sympa là-bas, faut voir ! Je tiens le coup, bon il est vrai que je t’ai fais un maxi résumé de la situation mais sache que ça va, ça aurait pu être pire…

Je te fais mille bisous !

Je n’avais pas le courage d’écrire d’autres mots mais il fallait que je rédige cette dernière lettre, peut-être je le ferai demain…