Remplacer ce qui a été pris....

Pourquoi j’avais choisi ce boulot déjà ? Ah oui, me faire de l’argent, devenir riche, m’acheter des armes, des montures, une maison et conquérir le monde ? Oui je crois que c’était ça mais bon personne ne vient dans ce trou à rat et je ne vous parle pas de cet ingénieur, je me demande si ce n’était pas un fantôme, emploi fictif, j’en suis sûr.

En pleine étude du fond de mes paupières, les bottes sur le comptoir, j’entends le bruit horrible de la porte, cette sonnerie ringarde au possible retentit et j’essaye de montrer une attitude digne, j’avais des principes Messieurs, Dames, bon un peu de politesse ne m’a jamais tué alors je pouvais faire cet effort et je tenais quand même à me faire payer ses heures d’ennuis assise sur cette chaise aussi confortable qu’un coussin de belle-mère, tu ne sais pas ce que c’est, bah c’est un pouf-cactus.

La femme arrive à mon comptoir, je suis debout, ma tenue préférée sur moi, surtout l’unique et lui fit un léger sourire, sourire n’était pas dans mes compétences alors je faisais un effort surhumain pour me montrer commerçante mais je fus plus que surprise quand je vois la Prétorienne à mon guichet, intéressant, je voulais la voir en plus celle-là.

- Oh Madame la Prétorienne veut voir l’ingénieur… hum on va dire que c’est moi l’ingénieur aujourd’hui, qu’est-ce qu’il vous ferait plaisir ?

Je m’arrête un instant, me penchant un peu sur la console du comptoir.

- Oh si je sais, attraper du méchant… vous savez les gens de la guilde noire, tout ça tout ça, Ameth’, Alucard… Oh, on m’a dit qu’une certaine Kaname est arrêtée aussi.

Je lui fais un grand sourire, pour une espionne comme moi, il est très facile d’avoir ce genre d’infos surtout que j’avais cette guilde noire de travers.

- Alors la Prétorienne, ça fait quoi d’arrêter sa copine et la jeter dans le trou ? Un nouveau jeu fétichiste ou vous aimez martyriser vos cibles ?

Allez, énervons cette petite… j’ai envie de rire.

Hum, on dirait que la prétorienne est à cran ses derniers jours quand elle attrape mon écharpe pour me coller mon si doux visage sur le comptoir, ces petits chefs qui se croient tout permis, j’en ai maté des pires qu’elle et elle ne va pas me prendre de haut bien longtemps l’autre grel*che. Puis Madame plante un couteau à côté de ma tête, des menaces, des menaces alors que j’ai simplement dit bonjour, quand on veut menacer, on plante dans la main les couteaux pardi… pas à côté, ces jeunes de nos jours, aucun respect pour les traditions.

La sanctuari finit par me relâcher et se présente comme une haute duchesse la société et je réponds alors sur le même ton.

- Blackbird, intérimaire de l’ingénieur, voici à qui vous avez affaire !

Moi, chercher les problèmes ? Noooon, juste un peu mais énerver ma cible est tellement marrant et puis une relation saine commence par une bonne baston, c’est la base de l’amitié à mon goût. Je m’amuse alors avec les menottes et la toise du regard.

- Sympa les menottes, vous faites toujours comme ça pour faire peur aux intérimaires, moi qui pensait que la Prétorienne était quelqu’un de gentil mais bon il ne faut pas avoir de coeur pour jeter sa copine en prison…

Petit sourire machiavélique en action, je teste ses limites, elle pourrait me mettre en détention provisoire juste pour lui avoir mal parler mais ce n’était pas son intérêt à toutes les deux, loin de là. D’un signe de la main, je lui montre que je veux laisser tomber.

- Allez, arrêtons de nous chamailler, nous voulons la même chose toutes les deux, je hais la guilde noire et vous aussi, pourquoi ne pas faire équipe ?

Bon, observons si le poisson morde à l’hameçon !

La facilité, la facilité, m'appeler Moineau Noir et tout les petits noms qui vont bien, est-ce que je l’appelle l’Albinos moi ? Non alors, c’est elle qui n’est pas gentille moi je ne fais que de subir dans l’histoire, une victime même ! Maintenant les menaces, je note, parler de sa compagne criminelle, ça l’énerve, cooool, j’aime bien !

Mais après les vacheries standards entre clients et intérimaires, on finit par se calmer un peu, non pas que la violence résout tout mais je n’ai pas envie de finir en prison moi. Maintenant on parlait affaire, je me frottais les mains mentalement, j’allais peut-être enfin me débarrasser de cette guilde noire, Ameth’ c’était fait, me restait plus que son pote le démon et à moi la richesse et tout le reste !

D’un air non chalant.

- tut tut tut… les menaces, les menaces, ce n’est pas bien Madame la Prétorienne, menace de mort même puis accuser ce gentil Alucard, ce n’est pas très mignon de votre part, vous savez, vous pouvez avoir des soucis ma petite dame mais bon, je vous fais une fleur, je ne poserai pas de main courante contre vous !

La voilà maintenant qu’elle change de position, elle mijotait quoi encore ? Je sentis quelque chose de différent quand elle me pose la question, elle me lance un sort ? Oh petite, on ne joue pas avec moi puis savoir mon nom va rien t’avancer. J’essaye de contourner la question avec les moyens du bord.

- Appelez moi BB alors, ça vous va ? Chérie, ça sera pour plus tard !

Je fis un sourire mesquin, voilà tu as ta réponse poulette, arrête de m’embêter maintenant. Cet échange n’avait mené à rien, j’avais tout misé sur celui-ci pour me rapprocher d’elle et essayer de trouver un compromis, si je n’étais pas sanctuari, je ne pourrai jamais livrer les malfrats pour qu’ils croupissent en mission, en solo sans pouvoir, je n’arriverai à rien, il faut que je tente ma chance de nouveau plus tard !

On parle ensuite de commande, elle voulait transformer une lance lambda en un cembre revisité, ce n’était pas bête du tout mais la petite ne lâchait pas le morceau pour me lancer une pique sur mes compétences.

- Madame la Prétorienne veut être aussi Ingénieur à ces heures perdues ? Non pas que je doute de vos capacités mais je ne suis pas sûre que la combustion à faible température soit votre dada mais bon sachez que c’est tout à fait possible ce genre d’armes, par contre étant une commande très spéciale et unique. Monsieur l’ingénieur va devoir travailler dur pour ce travail. Avez-vous la lance car ça réduira le prix déjà si vous fournissez les matières premières !

Il va encore hurler qu’on lui demande toujours n’importe quoi mais le client est roi non ?

Voilà qu’elle m’appelle poussinette, on me l’a jamais faite, j’aurai voulu se foutre de sa gu*ule mais je me retiens de me retenir par terre tellement c’était à mourir de rire, elle a cru que j’étais un oiseau sans défense ou quoi l’albinos. Ces jeunes maintenant, aucun respect pour une déesse, bon ce n’était pas marqué sur mon front mais on pouvait ressentir toute cette aura divine autour de moi non ? Non je sais, je m’enflamme encore mon charisme divin s’est envolé depuis que je suis arrivée ici, plus aucun respect moi je vous le dit !

- Appelez moi comme vous voulez l’albinos…

Voilà un partout, balle au centre. On finit par enfin parler boulot, non pas que les joutes verbales étaient mon activité préférée mais plus vite ça serait fait, plus vite elle se c*sse. Elle m’explique alors son projet, je me frottais le menton pendant sa démonstration, elle avait de bonnes idées la petite mais je ne la voyais pas avec une arme comme celle-là, ça devrait être pour sa criminelle de copine puis la couleur ressemblait étrangement à ses cheveux. Je fis un léger sourire, la prétorienne va lui offrir une nouvelle arme après son séjour en prison, c’est beau armé une délinquante, belle mentalité cette sanctuari, je l’aimais bien !

- Je vois, je vois…

Je réfléchis alors au prix, en tant qu’intérimaire, je devais aussi négocier le prix, mon salaire dépendait des ventes donc j’avais une grande souplesse et commence à penser à voix haute pendant que j’écrivais les lignes du devis.

- Alors à la base, une lance coute dans les 30, je rajoute les lames supplémentaires ça fait 20 de plus on va dire, la combustion je vous le fait à 40 puis tout le bling-bling pour 10 PIMS.

Je check ma liste et fait le total.

- 100 PIMS donc en tout mais j’ai une offre à vous faire car vous voyez, j’ai envie qu’on soit copines.

Je mime les guillemets quand j’énonce le mot copines.

- Partenaires si vous préférez. Je vous la fait à 70 Pims, est-ce que ça vous va, par contre si je dois faire graver un coeur c’est 20 Pims de plus !

Oui, je ne pouvais pas laisser ça sans une petite blague de ma part !

L’idée de la gravure la titillait mais elle reprit raison rapidement pour pas le faire graver, ça m’aurait répugné de le faire sur cette future oeuvre d’art, un coeur sur une lance cembre… faut pas abuser non plus, il y avait des limites au mauvais goût !

- Pour les délais, une petite semaine suffira, c’est à payer maintenant, vous connaissez notre qualité de service, nous sommes irréprochables Madame la Prétorienne.

L’ingénieur était rapide dans ses confections, malgré qu’il ne sort jamais de sa boutique, je crois que la relation client n’était pas son fort, il préférait exploiter de pauvres intérimaires pour les ventes et certaines finitions.

- Donc ça fera 70 Pims !

J’attrape son moyen de paiement pendant que je me penche un peu plus sur le comptoir et d’un signe invite Lin s’approcher un peu plus de moi.

- Pensez à mon offre pour la guilde noire, je serai l’agent parfait pour vous, je n’ai pas une tête de sanctuari, je pourrai infiltrer, enquêter au solde de la Caserne, il faut toujours des vilaines filles pour faire ce boulot.

Je m’arrête un instant, elle avait insisté pour connaître mon nom, je n’allais pas faire ce plaisir mais lui donner quelques indices ne me fera pas de mal.

- Sinon si ma vraie identité vous intrigue, je vous invite à chercher le Chilam Balam et surtout le chapitre d’Ixchel.

Elle trouvera quelques infos mais surtout l’histoire de Carciphona Ixhcel, déesse de la lune, aux marées et aux inondations. Oui, oui, je suis tout ça...