Re: Noël à la Caserne !

Elle a raison, nous n’avons pas du tout le même carrure, cela risque d’être un peu compliqué mais certains sont très larges, trop large pour moi alors avec un peu de chance… Je farfouille dans la petite commode cachée sous mon bureau à la recherche d’un de mes grands pull avant d’en tendre un à ma comparse pour qu’elle puisse changer de haut. Je lui tourne poliment le dos pour qu’elle puisse se changer sans avoir l’impression d’être épiée. Ma confidence sur le futur procès de Kaname ne semble pas vraiment convaincre Moana mais elle trouve quand même le moyen d’y voir un bon côté. Comme si je comptais rester roulée en boule dans mon lit à me morfondre…

Je ne compte pas rester les bras croisés à pleurer si ça peut te rassurer. J’ai un travail et plein de choses à préparer pour sa sortie.

J’ai profité du marché de noël pour acquérir un bon pour une leçon au Love Hotel afin d’apprendre à donner des marques d’affections un peu moins ostentatoire à ma chérie. Ce genre de chose ne fait pas vraiment partie de mon bagage émotionnel compte tenu qu’une vie commune était clairement exclue avant que je quitte le village… Et puis, il faut que je lui fasse fabriqué une nouvelle lance ! La caserne va lui piquer son actuelle, l’arme est enregistrée, ils n’abandonnerons pas tant qu’ils n’auront pas cette arme à minima. A cela s’ajoute ma mission de terroriser mes subalternes… Non, je ne vais pas vraiment avoir le temps de me morfondre dans mon coin.

Moana approuve mon idée d’aller voir du côté de l’alchimie pour essayer d’avoir un enfant. Je ne sais pas exactement comment ça marche mais l’une de nous pourrait se transformer pendant quelques heures en homme, le temps de concevoir notre bébé… Enfin, il faut voir si ça marche complètement ou pas. Elle se lance dans un réflexion sur l’ADN. Tout ce que je retiens, c’est qu’elle a la certitude qu’on aura une fille. Un grand sourire éclaire mon visage. Une fille ! Est-ce qu’elle ressemblera plus à Kaname ou à moi ? Maintenant qu’elle m’a annoncé ça, j’ai envie d’avoir un bébé avec Kaname peu importe si c’est elle ou moi qui la porte. Je saute au cou de mon amie !

Une fille ! Tu te rends compte, on va avoir une fille !

J’imagine déjà notre fille. Grande, forcément vu notre taille à toute les deux. Tantôt brune aux yeux marron comme Kaname, quelques secondes plus tard, blanche aux yeux bleus comme moi et encore après plusieurs mix de nous deux. Tellement de possibilités !

Après l’avoir un peu torturé, l’heure de distribuer les cadeaux sonne, histoire de lui donner des forces avant l’interrogatoire. Le cas paraît lui plaire, c’était un pari risqué quand même de lui offrir un bijou. Mais un pari gagnant visiblement. Elle me prend dans ses bras pour un câlin un peu trop vigoureux. Elle est comme Hazuki, beaucoup trop forte pour mon corps fragile… A croire qu’elle est croisée avec un ours par moment, un gentil nounours. Elle saute sur l’occasion de l’essayer et de faire un défilé. J'applaudis ses poses et rigole un bon coup.

Il te va parfaitement ! Tu es très belle avec.

Ayant fini de défiler comme une star de mode, elle me donne un sac rempli de paquets cadeaux. Je lève les yeux vers elle, c’est pas un peu trop quand même ? Curieuse comme pas deux, je déballe rapidement les paquets pour découvrir mes cadeaux. Une paire de gants polaire, un manteau de fées et un gourde, le parfait équipement pour partir à l’aventure. Est-ce qu’elles se sont entendue toutes les deux pour essayer de me protéger ? Si ça peut les rapprocher suffisamment pour qu’elles cessent de se crêper le chignon à chaque fois, ça me va. A mon tour, je lui fais un câlin, moins vigoureux tout de même, en la remerciant pour ses cadeaux.

Je m’installe devant elle, debout pour la surplomber et essayer de lui donner l’impression d’être oppressée, l’interrogatoire commence. Je lutte quand même pour ne pas éclater de rire. Je prend mon air sérieux et la questionne :

Mademoiselle Ikuma, je peux savoir ce que vous faisiez le 16 décembre ?

Je sais très bien où elle était, je l’ai vu de mes propres yeux. Mais c’est plus drôle de la mettre dans l’ambiance. Ce qui m’intéresse, c’est cette jolie brune qui était avec elle. Pas juste à côté d’elle, sur le dos d’Orkan avec elle !

Et je peux savoir qui était cette demoiselle brune qui chevauchait Orkan devant toi ?

C’est pas du tout fair-play comme approche mais je m’amuse beaucoup.

Rien ne se perd, tout se transforme !

Noël

à la caserne

Pourquoi j’ai dis ça, elle rêve tant que ça d’avoir un enfant ? Ca fait à peine quelques mois qu’elles sont ensemble et elle est déjà à fond, au secours, sauvez moi de ce monstre, au secouuuuurs. J’essaye de retrouver de l’air comme je le pouvais, elle avait de la poigne quand elle le voulait.

- Enfin, ce n’est pas fait hein ! Lâche moi Lin, tu m’étrangles !!!

La distribution de cadeau se passe presque sans encombre, on rigolait bien toutes les deux, elle m’a offert un magnifique collier qui va parfaitement avec mes yeux, comme les siens d’ailleurs au passage. Je lui avais offert du matériel pour l’aventure, surtout pour les expéditions grand froid, il faudrait qu’on s’en tente une dès qu’elle a un peu de temps dans son agenda de ministre.

Après l’échange standard de câlin, je me rassois sur mon fauteuil alors que Lin reste debout, un peu trop près d’ailleurs, elle me faisait de l’ombre, je redresse la tête vers elle, me demandant ce qu’il lui prenait, elle va me sauter dessus encore ? Kaname lui manque ? Elle va m’avouer un truc ? J’ai peur sur le coup, elle affiche un air sérieux, trop sérieux même… c’est trop étrange et je tremble intérieurement, j’essaye de me remémorer mes dernières semaines, je ne me rappelle pas d’avoir enfreint la loi dernièrement, mise à part mettre la misère à des chouquettes mais ce n’était pas interdit à ce que je sache donc j’étais tout à fait clean sur ce coup-là !

Puis la sentence tombe, le 16 décembre… je refais mon agenda dans la tête et là je me souviens, j’essaye de garder la tête haute, j’étais fichue…Je ne vais jamais m’en sortir puis elle m’a vu avec Samia au défilé, pourquoi j’ai fais ça, j’étais sûre qu’elle irait à ces festivités, Kaname tenait un stand, c’était obligé que les deux s’y trouvent également mais on n’est passé en coupe-vent. J’essaye alors un truc.

- Personne ?

Faisant une moue en le disant, je vois bien que la réponse ne plait pas à Lin… On est vraiment obligé de parler de ça, je baisse la tête et réponds à la Prétorienne.

- C’était Samia, ma nouvelle collègue enfin plutôt apprentie, elle partirait plus dans la branche des méca et autres Ken. Je lui ai proposé de lui montrer Entre-Monde en fête, ça ne fait pas longtemps qu’elle est dans la capitale puis c’est tout.

Voilà, j’ai répondu à ses questions, elle voulait juste savoir qui c’était pas ce que j’en pensais.

Ʃkaemp

Mettre la pression à ma guérisseuse de copine est on ne peut plus simple et surtout, je connais son point faible majeur : les sucreries. Elle essaye de mentir un coup pour s’en sortir mais je sais qu’elle me cache quelque chose. Elle veille sur moi en attendant l’arrestation de Kaname alors je me dois de veiller sur elle. Elle lâche enfin quelques informations qui me semble plutôt cohérentes. C’est donc une collègue, rien de plus… Sa posture m'inquiète un peu, on ne fuis pas le regard comme cela quand on ne cache rien.

Je contourne sa chaise pour la prendre dans mes bras et poser la tête sur son épaule. Sur beaucoup de points, on se ressemble. On parle peu de nos émotions…

Et tu en penses quoi de cette jolie Samia ?

Ma curiosité me pousse à essayer de rassembler un maximum de renseignements sur elle pour protéger mon amie. Hors de question de la laisser se fourrer dans des ennuis comme moi. Mais ça serait violer l’intimité de mon amie que de s'insinuer de force entre elles quand bien même se soit pour protéger Moana.

De ce que j’en ai vu, c’est un joli bout de femme. Si tu as envie de parler, je suis là. Ma porte t'est toujours ouverte.

Récupérant dans ma poche le dernier petit paquet contenant le grelot, je lui dépose sur les genoux avant de me rendre jusqu’à l’armoire contenant une partie de mes dossiers. Après avoir découvert la propension d’Hazuki a contrôler tout ce que je mange, j’y ai caché plusieurs paquets de gâteaux. Je n’ose même pas imaginé son comportement si je tombai enceinte… J’attrape la première boîte qui me tombe sous la main, des biscuits cuillère. Parfait, ça ira bien avec le chocolat chaud. Je ramène le paquet et le pose ouvert sur la table avant de chiper un gâteau. En le trempant dans mon chocolat, je questionne Moana :

Du coup, si c’est ton apprentie, ça veut dire que tu as fini ta formation ? Tu es officiellement un super médecin accrédité à la réparation de Sanctuaris ?

A force d’aller au Sanctuaire pour nous faire soigner, on a tous un peu nos médecins favoris. Par exemple, moi, j’ai Moana. Morgan préfére avoir affaire à Arioch. Je sais même que Glad a un petit faible pour l’ingénieur prothèse du Sanctuaire, une certaine Gwenn…

Rien ne se perd, tout se transforme !

Noël

à la caserne

C’était louche, Lin vient s’asseoir à côté de moi et me prendre une nouvelle fois dans ses bras, c’était vraiment quelqu’un de tactile mais cette fois-ci, il y avait quelque chose d’autre, c’était comme une amie qui voulait me réconforter. C’était rare qu’on se raconte des choses personnelles, c’était toujours dans des moments difficiles qu’on le faisait, avec mon apparence, on avait l’impression que j’étais une dure à cuire mais en réalité, pas du tout. On pouvait retrouver cette même sensibilité chez Lin, elle assumait un rôle important et se plaignait jamais et ce soir, elle voulait être avec moi, est-ce que j’ai déjà parlé d’Asami avec elle ? Je suis sûre qu’elle ne connait même pas mon vrai âge.

A demi-mot, je lui réponds à sa question.

- Elle est jolie.

On n’a jamais parlé de ma vie amoureuse, c’est sûr le problème que j’ai fréquenté une femme n’était pas dérangeant avec elle, elle ne pourra jamais me juger là-dessus, c’était déjà un obstacle de moins mais j’avais tout autant de mal à en parler… Il y a eu Curtis, mon ami et peut-être un peu plus qui en savait sur Asami mais bon c’était ma meilleure amie, je devais lui en parler un peu après tout ce qu’elle m’a dit sur Kaname. Lin me dépose un nouveau cadeau que je déballe pendant qu’elle part chercher quelque chose dans son armoire, c’était un grelot, il était magnifique, elle avait du goût la petite. Elle arrive avec des biscuits à la table et s'assit de nouveau pour continuer son interrogatoire.

- Tu essaye de m’acheter c’est ça ? Tu triches Lin…

Elle me demande si j’ai fini ma formation et en même temps glisse quelques interrogations sur Samia. J’attrape un biscuit avec joie et dévore celui-ci.

- Il semblerait que ma formation soit finie oui, enfin du moins j’ai fini ma spécialité mais ne me demande pas de soigner des Ken, c’est un calvaire s’il te plait puis je ne suis pas accrédité à la réparation de Sanctuari mais surtout à toi !

Je lui ébouriffe les cheveux pour la taquiner.

- Ce n’est pas mon apprentie, c’est surtout une nouvelle stagiaire, le chef m’a demandé de lui faire la visite puis on a beaucoup discuté, elle sera rattaché au service des mécas, c’est une experte là-dedans, tout ce que je ne suis pas. Puis… si je l’aurai comme apprentie… ça serait difficile pour moi de l’avoir tout le temps avec moi…

Imaginez vous, votre âme soeur toujours à votre portée mais ce n’était pas elle, juste un vulgaire sosie qui te retourne le coeur à chaque fois que tu le regardes. Si Curtis serait encore là, je le verrai bien se moquer de moi à tout bout de champs !

- C’est compliqué à expliquer… Sam’ ressemble tellement à Asami, je t’en ai jamais parlé, je le sais. Ca fait 18 ans que je suis enfermée ici, j’ai vécu des années avec elle dans mon monde.

Je tourne la tête dans sa direction et lui sourit.

- Oui, oui tu peux faire le calcul, j’ai 43 ans si tu veux tout savoir mais mon apparence ne le montre pas mais c’est une autre histoire. Donc Sam’, c’est le portrait craché de ma compagne, tout pareil, c’est même inquiétant mais ce n’est pas elle, je crois que le destin m’en veut… elle est en couple avec un certain Matt, ils sont heureux et malgré tout ça même si elle était seule, est-ce que je lui plairais ? C’est un calvaire de la voir tous les jours, l’entendre dire mon nom avec cette voix, mon coeur se brise à chaque fois… J’aimerai tellement la serrer dans mes bras mais ce n’est pas possible puis je n’ai même plus Curtis pour parler de tout ça…

Une larme glisse le long de ma joue, c’était la première fois que je parle de Sam’ à quelqu’un...

Ʃkaemp

Curieuse de connaître l’avis de Moana sur cette fameuse Samia, j’écoute sa réponse qui me laisse perplexe. Juste “jolie”, c’est tout ce qu’elle va me dire. La tactique “gâteau” est largement une technique recyclée que j’utilise peut-être un peu trop avec elle comme elle me le fait comprendre. Il faudra que je trouve autre chose pour varier un peu. Malgré l’habitude, sortir des biscuits est toujours efficace avec mon amie, gourmande un jour, gourmande pour toujours. Je lui tire la langue comme une gamine lorsqu’elle m’accuse de tricher, je n’ai que ça pour la faire parler, elle ne parle pas assez de ses émotions. Il faut bien que quelqu’un prenne les devants pour elle.

Elle enchaîne en m’expliquant que sa formation est finie mais qu’elle ne s’occupe pas de Ken, ni des sanctuaris, juste de moi. Elle m'ébouriffe affectueusement les cheveux. Je râle pour la forme mais cela m’amuse. Je préfère que ce soit elle qui s’occupe de moi lorsque j’ai besoin de soins, elle a l’art de rendre mes séjours au sanctuaire beaucoup plus agréables. Elle reprend sur le sujet Samia, sa nouvelle “collègue”. Elle va se spécialiser dans les soins des être mécaniques. Avec un peu de chance, elle arrivera peut-être à nous remettre Septembre dans un état acceptable… Sa dernière remarque m’alarme. Aussi loin que je me souvienne, Moana ne s’est jamais plainte que quelque chose serait dur à supporter… Je pose ma tasse sur la table prête à l’écouter et à la réconforter si besoin. Je la laisse reprendre sans la couper, je suis bien placé pour savoir qu’il n’est pas bon d’interrompre le flot quand il démarre. La situation est effectivement compliquée… Elle a perdue celle qu’elle aimait en arrivant à Entre-Monde et maintenant, une fille qui lui ressemble arrive dans sa vie. J’imagine ce qu’elle doit vivre en ce moment… Elle me tire des mes pensées en me lançant à la volée son âge.

Comment ça 43 ans ! Elle pourrait être ma maman et puis elle ressemble même pas à une personne de cet âge… Il faudra qu’elle m’explique son secret pour rester jeune et jolie comme ça. Avant que je saute sur l’occasion pour l’embêter sur son âge, elle se remet à se confier. Plus son histoire avance, plus cela me paraît être une situation inextricable. Cette fille n’est pas son Asami mais lui ressemble traits pour traits et, en plus, elle a un compagnon. Mais quel calvaire cette histoire… Je m’agenouille devant elle pour la prendre dans mes bras alors qu’elle commence à pleurer. je caresse doucement ses cheveux d’un geste que je voulais rassurant.

Tu peux me parler à moi aussi, je serais là pour toi. Tu as été là pour moi l’autre jour quand j’en avais besoin.

J’ai beau me creuser la tête, je ne voit pas comment l’aider à se sortir de cette situation. Malgré les années, cette Asami lui manque tellement, elle l’aimait plus que tout visiblement. Je comprends sa peine de voir celle qu’elle aime sans que ce soit elle. Une torture lente et insidieuse…

J’avoue ne pas avoir vraiment de solution à te proposer… Tu en as parlé avec elle de tout ça ?

Difficile d’aborder ce genre de chose avec une quasi-inconnue, encore plus quand il ne semble pas y avoir de fin heureuse possible… Je me lève attrapant au passage le grelot. Je prend le temps de récupérer une brosse sur mon bureau. Je brosse doucement les cheveux de mon amie avant d’y attacher le grelot. D’un petit coup de doigt, je le fais tinter délicatement. Je ne suis vraiment pas une experte en sentiments… Je ne peux pas vraiment l’aider à aller mieux dans ces conditions, elle va travailler avec cette fille qui lui rappelle sa peine à chaque regard, chaque mot prononcés.

Moana ? Tu veux bien me parler d’Asami ?

N’ayant pas de solution à lui proposer, je dévie la conversation. Je me demande quelle femme a bien pu voler le coeur de mon amie à ce point. J’imagine un femme à son image, belle, enjouée et qui croque la vie à pleine dents comme elle. Peut-être plus posé qu’elle, son havre de paix. Un peu comme Kaname pour moi.

Rien ne se perd, tout se transforme !

Noël

à la caserne

C’était la première fois que je m’expliquais mes ressentis à quelqu’un, avec Curtis, ce n’était que le haut de l'iceberg mais ce soir, c’était autre chose, j’allais tout expliquer et ça me terrifiait de dire tout haut ses sentiments que j’essaye d’oublier depuis des années. Elle me tenait dans ses bras, ça faisait bien longtemps qu’on ne m’avait pas fait ça puis c’était moi la vieille ici et c’est elle qui me réconforte, plus rien ne va plus ici…

- Je sais bien Lin que je peux parler de tout… c’est juste dur… j’ai essayé de l’oublier… mais c’est trop difficile de tourner la page…. C’était mon âme soeur.

Puis Lin me demande si je lui ai déjà parlé avec elle, je me redresse d’un coup, c’était inimaginable !

- Mais tu es folle, jamais je pourrai lui dire ça !

Puis je sens qu’elle attrape mes cheveux pour les coiffer et glisser son grelot qu’elle venait de m’offrir, on dirait presque une petite soeur qui peut avoir l’âge d’être ma famille mais à Entre-Monde, la différence d’âge est totalement un concept inconnu, on peut discuter avec quelqu’un qui quelques siècles sans se rendre compte donc juste une vingtaine d’années d’écart, ce n’est rien. Mais la Prétorienne ne lâchait rien et elle essayait une autre approche, que je me délie la langue et que je parle de cette femme qui m’a tellement aimée.

- Asami, c’était une femme parfaite. Bon tu as vu Samia donc tu vois comment elle est, une grande femme brune aux yeux verts, elle portait aussi bien les robes de gala que sa tenue d’aventurière. C’était une femme accomplie, elle a repris la société industrielle de son père et continuait à inventer de nouvelles machines, c’était une femme d’affaire redoutable et malgré qu’elle soit une des plus grandes fortunes du pays, elle était plus que généreuse, elle a beaucoup aidé le pays à se reconstruire après différents conflits.

Je reprenais peu à peu le poil de la bête, pensez à cette femme grandiose me mettait toujours le baume au coeur, je ne me rappelle pas d’avoir rencontrer une femme comme elle ici à Entre-Monde.

- En public, elle semblait froide, belle et jouait avec son charme mais quand elle était avec moi et mes amis, c’était autre chose, elle n’était pas la femme si forte qu’elle le faisait croire, elle savait rire, elle avait un humour bien pourri d’ailleurs, elle n’avait pas toute cette assurance mais c’était une face que peu de gens connaissent, c’était ma Asami. Je me suis toujours demandé pourquoi elle a fini avec moi, j’étais l’Avatar, une machine de guerre, là pour régler les conflits, j’avais toute autorité, je voyageais de royaumes en royaume, j’avais fais une demande d’un dirigeable de sa compagnie puis elle m’a accompagné, on se croisait de plus en plus, puis quelque chose s’est tissé entre nous. Elle était ma raison, m’empêchait de foncer tête baissée, j’aurai pu provoquer une guerre pour la sauver, plus rien ne comptait à part elle… puis un jour, je ne sais comment, j’ai fini ici à Entre-Monde, seule…

Je me tourne alors vers Lin, les yeux rouges maintenant.

- Tu vois la grande Moana, a aussi des faiblesses… comment je pourrais lui avouer qu’elle ressemble à la femme que j’aime, que j’ai aimé même dix huit après… je ne peux pas lui dire ça… je profite juste de sa présence mais c’est plus horrible qu’autre chose…

Depuis que je l’ai rencontré, je rêve la nuit qu’elle toque à ma porte, qu’elle a quitté Matt que je suis la femme de sa vie, qu’elle s’est trompée que le destin lui a dit de venir à moi… mais chaque matin, toujours la même chose, le retour de la réalité… rien n’était vrai et part casser un nouveau tronc d’arbres qui était en trop sur mon passage.

Ʃkaemp

L’idée d’aborder le sujet avec Samia semble être inconcevable pour mon amie. Il faut bien avouer que je ne saurais pas comment amener la discussion si j’était dans ce cas… Si je devais revoir Loy, que j’ai aimé avant de fuir mon village, ma réponse est toute trouvée, un grand coup de poing quitte à me casser la main. Je sourie à cette idée. Mais pour Moana, ça ne peut pas se régler ainsi… Éloigner Samia d’elle ne servira à rien. Voir cette fille qui ressemble tant à sa compagne à réveiller quelque chose qui n’est pas prêt de se rendormir maintenant…

Après que j’ai coiffé ses cheveux et attaché le grelot, elle commence à me parler de sa compagne. Asami… J’écoute en silence la description qu’elle m’en fait. Elle avait l’air d’être une femme pour le moins intéressante et épanouie. Plus ou moins le genre de femme que j’imagine bien avec Moana. La tête sur les épaules, riche mais généreuse, une femme bien en somme. Elle était une force politique là où Moana était une force militaire. Ensemble, j’imagine qu’elles devaient être une équipe redoutable. Être séparée ainsi de sa compagne sans savoir ce qui lui est arrivée… Je n’ose pas imaginé si cela m’arrivait avec Kaname… Lorsqu’elle se tourne vers moi, les yeux rouge prête à fondre en larmes, je la prend doucement dans mes bras pour la réconforter.

Quand j’était plus petite, on m’a dit que l’amour est autant un droit qu’un devoir. On a tous le droit d’aimer de tout notre être l’autre mais on a aussi le devoir d’aimer de tout notre être cette personne parce qu’elle accompagne nos pas et fait de nous une personne meilleure.

Je caresse délicatement ses cheveux. Ce n’est jamais simple de perdre ses projets d’avenirs, son amour et d’être ainsi torturée par le hasard… Le destin n’est jamais juste.

Chéries ton amour pour Asami car il fait de toi une personne bonne et juste mais gardes tes yeux grands ouvert et fait marcher ton cerveau, Samia, bien qu’elle lui ressemble n’est pas ton Asami. Ecoutes ce que te dit ton coeur et laisses toi guider par lui. Il n’y a pas de plus mauvais conseiller que le cerveau en matière d’amour.

Je la serre un peu plus fort dans mes bras. Je suis nulle en matière de relation amoureuse… Je me suis fait avoir une fois et maintenant, je vais peut-être détruire la seconde. Mais je suis quand même là a essayé de conseiller mon amie. Je libère Moana et attrape sa tasse pour faire réchauffer son chocolat. Je ne connais pas mieux pour réconforter.

Regardes-moi, si j’avais écouté ma tête, je serai passée à côté de Kaname. Malgré cette histoire d’arrestation, je l’aime. C’est tout ce qui compte.

Une fois tout ça fini, je l’épouserai et on aura un ou plusieurs bébés. Une histoire heureuse parce qu’on s’aime à la folie. Réchauffant le chocolat, je réfléchis à ce que je pourrais faire pour elle… Faire disparaître Samia ou son compagnon n’est pas une bonne idée. Convoquer cette demoiselle à la Caserne pour “discuter” ? Pas sûr que Moana ne me fasse pas la tête après… Non, clairement, je n’ai pas le droit de m’immiscer entre elles même si j’ai une folle envie de protéger Moana.

Rien ne se perd, tout se transforme !

Noël

à la caserne

J’écoutais les sages paroles de Lin, comme si l’amour est un devoir, c’était une malédiction oui quand on était loin de l’être aimé. On peut tout faire par amour mais on peut aussi tout perdre, avoir son coeur accroché à cette autre personne et ne jamais pouvoir sans défaire car l’amour était cruel. J’en avais la preuve avec Samia, pourquoi on a décidé de me mettre devant mon nez qui ressemble comme deux gouttes d’eau à la femme que j’ai aimé pendant des années et perdue ensuite, pourquoi me faire ça ? Dire que c’est une malédiction n’est qu’un euphémisme, c’était une torture depuis maintenant plusieurs semaines et elle n’était pas prête de se finir, je ne pouvais pas quitter mon poste au Sanctuaire, j’aimais beaucoup trop mon boulot mais je ne pouvais pas faire en sorte de l’esquiver non plus, dans tout ce malheur, j’étais heureuse de pouvoir revoir ce sourire, ces yeux, cette voix, pouvoir m’assoir à côté d’elle, sentir sa présence et qu’elle m’appelle par mon prénom pour parler ensuite des heures, tout ce mal était compensé par l’infime bonheur qu’elle me procure.

Puis comment écouter mon cerveau, je ne l’écoute plus depuis quelques temps quand je me suis rapprochée de cette femme, proposer de lui faire le tour de la ville, offert un bouclier, non j’avais oublié la case cerveau depuis quelques temps. Lin réchauffe mon chocolat, elle était aussi à court d’arguments, de toute façon pour cette histoire, il n’y avait rien à faire, seul le temps nous le dira. J’attrape la tasse fumante avec délicatesse et sourit comme elle compare ma situation avec la sienne.

- Ne compare pas une femme aussi géniale que mon Asami avec ta Kaname.

Un brin d’humour ne faisait pas de mal et au fond, cette Kaname, même si c’était une succube qui n’arrivait pas à calmer ses ardeurs depuis qu’elle est avec Lin, elle n’a fait aucun écart, elle fait beaucoup d’efforts pour elle, je finis par croire qu’elle l’aime vraiment, je ne sais pas jusqu’où elles ont parlé ensemble, les promesses et tout le reste mais la succube s’est laissé emporté par la folie de la Prétorienne…

- Si on parlait de quelque chose de plus drôle que nos amours tordus. Tu as fais des missions ou des rencontres intéressantes ?

J’adorais quand elle me racontait ces histoires de boulot, on se croirait comme au sanctuaire, commérage et compagnie !

Ʃkaemp

Je redonne sa tasse chaude à Moana avant de faire chauffer la mienne. ça refroidit trop vite ces trucs… Avec toute la technologie à disposition, on a même pas des tasses qui gardent chaud le chocolat… Le sens des priorités… Je rigole lorsque Moana m’interdit de comparer Kaname à sa Asami. Espiègle, je lui tire la langue.

Elle est géniale ma Kaname aussi. Je te l’accorde, elle n’est pas l’héritière d’un grand groupe et qu’elle n’a pas de royaume à aider. Mais elle donne des cours à des jeunes, elle leur apprend des choses pour qu’ils soient plus intelligents, c’est bien ça non ? Et elle cherche à comprendre des choses sur les miroirs…. Ne me demande pas plus de détails, je n’ai rien compris aux termes techniques !

Même si beaucoup de monde s'arrête sur son côté séductrice, Kaname est bien plus que ça. Il suffit de la connaître un peu pour ça. Et quand on entre dans l’intimité de sa vie, on y découvre une femme passionnée, passionnante et attachante. Je ne comprend pas toujours ses travaux mais elle essaye toujours de me l’expliquer et ne m’en veut pas lorsque je ne comprend finalement rien. Sa douceur n’a d’égale que sa bienveillance. Et elle est ma compagne, le point le plus important. Et puis ses yeux ! Je ne me lasse pas de plonger mon regard dans le sien à la recherche de ces nuances de violet qui le rend si unique. Moana interromps mes divagations. Est-ce que j’ai commencée à rougir ou pire à me tortiller n’importe comment ?

Parle pour le tien d’amour tordu, le mien va très bien. Sinon, je n’ai pas vraiment grand chose à raconter… On s’occupe d’un stand au marché de noël, marché qui nous cause bien des soucis ces derniers temps…

L’attentat en prévision contre le marché occupe la plupart de mes journées. Comme pour la pluparts de mes sanctuaris… Il y a bien le festibière où l’on a participé avec Kaname. Si ça se trouve, elle en a déjà entendu parler.

Si ! J’ai retrouvée ma demie-soeur adoptive au festibière organisé par l’alchimiste. Il faudra que je te la présente, Maribelle te plaira, j’en suis sûre !

Énergique et enjouée comme elles sont toutes les deux, je suis certaine qu’elles s’entendront bien.

Et puis, on a participé au concours avec Kaname… On a perdu mais j’ai pas été la première à perdre !

Il faut bien que je défende mon honneur, je ne tiens pas l’alcool mais il y a pire que moi ! Ayren est tombé avant moi. Il a pas fallu longtemps pour que je tombe aussi mais quand même, c’est suffisamment important pour être souligné.

Et de ton côté ? Quoi de neuf depuis mon passage chez toi ?

Avec le Sanctuaire, elle doit aussi en voir des belles.

Rien ne se perd, tout se transforme !

Noël

à la caserne

C’était touchant de voir Lin essayer de défendre Kaname et sa nature, je ne doutais pas que c’était autre chose qu’elle semblait paraître, beaucoup s’arrête comme elle dit sur sa nature de succube ou autre séductrice, c’est un jeu qu’elle n’hésitait pas à perpétuer comme on l’a pu le voir au marché de Noël avec Ayren mais au fond, quand on arrive chez elle, sa bibliothèque et qu’elle enfile ses lunettes, ça n’avait rien à voir, j’étais même curieuse de la voir à son travail qu’elle expliquait des cours à ses élèves.

Lin m’explique qu’elle a retrouvé des connaissances au marché, sa demie-soeur adoptive, j’ai du mal à comprendre le lien de parenté mais j’étais plus que ravie qu’elle retrouve de la famille, elle était jeune, elle a toujours vécu à Entre-Monde contrairement à moi, elle avait des attaches ici alors que moi je n’avais rien mise à part peut-être elle finalement quand on regarde bien, Curtis nous avait quitté, un confident puis c’est tout.

- Je serai ravie de la rencontrer alors, je lui poserai plein de questions sur toi !

Je fus au courant des résultats du festibière, c’était bien marrant d’assister à ça depuis les coulisses, que du beau monde d’ailleurs comme ce chat étrange, je serai bien curieuse de parler un peu avec lui, il semblait marrant comme félin.

- Moi, ces derniers temps, pas grand chose, je t’ai raconté pour Samia puis le sanctuaire, ça va, ça va vient. Il y a juste cette histoire de chasse à l’acturien prochainement, tu y es inscrite non ? Faudrait qu’on s’équipe toutes les deux !

Je ne voulais pas parler de Curtis, c’était encore trop pour mon coeur, il a voulu partir comme un homme libre et ne m’avait rien dit, c’était vraiment un chic type ce Billy !