Noël à la Caserne !

Mon premier noël dans la ville d’Entre-Monde aurait difficilement pu être plus agréable. Le réveillon avec Kaname a été merveilleux, une soirée parfaite ! Elle m’a couvert de cadeaux en tout genre et surtout à utiliser avec elle. Cela restera certainement l’un de mes meilleurs souvenirs, une vrai fête ensemble. Me parler de sa famille, de ses origines, elle a beaucoup partager avec moi. Je suis heureuse qu’elle se soit ouverte à moi ainsi, on arrive à faire notre bonhomme de chemin ensemble. Et point très important, quelques projets commencent à prendre forme. Vivre ensemble un de ces jours, et des enfants plus tard. Elle n’a pas dit non à l’idée qu’on ai des enfants. Quelques renseignements s’imposent compte tenu de notre situation mais je ne m'inquiète pas outre mesure. Entre-Monde regorge de technologie et magie, il y aura bien un moyen. Reste à savoir lequel. Je m’occuperai de tout ça plus tard, inutile d’éveiller des soupçons autour de moi en posant trop de question, je n’ai pas envie qu’on me bombarde de questions… C’est pour quand ? Qui est le père, on le connaît ?... Et, il y a certaines étapes à franchire avant comme l’a dit Kaname. Vivre ensemble en première position, se marier ensuite. Après tout, on ne fait pas d’enfant sans l’aval de Lune. Je me demande si Kaname acceptera un mariage… On a une culture très différente toute les deux d’un point de vue religieux. S’il n’y avait pas cet avis de recherche, les choses seraient tellement plus simple…

Reprenant pied, je secoue la tête pour essayer de me sortir de mes rêveries concernant l’avenir. Il ne faut pas que je m’emballe ainsi… La Caserne est calme en ce jour de noël, j’ai pris l’astreinte pour qu’un de mes Sanctuaris puisse passer sa journée avec ses enfants. On est pas très nombreux du coup, juste de quoi fonctionner et accueillir si besoin les gens. La nuit a été visiblement un peu agitée, la milice a appelé nos équipes pour renforcer leurs équipes pour des tapages et des personnes alcoolisé en grand nombre. A mon arrivée ce matin, nos cellules temporaires étaient pleines de personnes en train de finir de désaouler. Malgré quelques grognements, la distribution des amendes s’était bien passée. Et maintenant, le calme a pris sa place dans nos locaux. J’avise du regard les deux paquets cadeaux posés sur mon bureau attendant d’être offert à leur destinataire. Je soupire, j’ai du temps à tuer mais pas la possibilité de quitter la caserne… C’est d’un ennui ! J’attrape mon baladeur pour envoyer un message à Moana. Avec un peu de chance, elle pourra peut-être venir me tenir compagnie.

“Coucou Moana !

Est-ce que par le plus grand des hasards, tu serais seule à t’ennuyer comme moi ?

Bisous”

Au pire, si elle est de service, je peux toujours appeler le sanctuaire pour qu’il nous envoie un médecin. Je trouverai bien une excuse.

Hazuki m’avait laissé une pile de documents à traiter avant de partir en vacance mais avec le calme ambiant, j’ai déjà fini tout le travail disponible. Reste juste le marché de noël mais autant dire qu’aujourd’hui, je n’aurais certainement pas de rapport de situation. En l’absence de réponse de Moana, je me lance dans l’entretien de mes armes. Un nettoyage rigoureux est important pour éviter une corrosion qui pourrait être fatale à mon équipement. Mes couteaux de jets ont déjà soufferts lors de la plongée pour nettoyer le dôme d’Atlantis avec Lylla, un tour chez Ayren pour une remise en état ne leur fera pas de mal. De même pour mes aiguilles qui commencent, pour certaines, à perdre leur pointe. Rien d’insurmontables pour Ayren, cela ne devrait pas me couter trop cher en réparation. Mon épée à la lame bleue est toujours impeccable presque comme neuve. L’entretien ne me prend pas très longtemps, juste le temps de nettoyer les lames avec une huile grasse puis de les poudrer légèrement.

Faisant le point sur mon équipement, je me perds dans mes réflexions d’organisation. Impossible d’emporter mes lames et les pistolets en même temps… Cruel dilemne entre mes armes fétiches et un matériel moins mortel plus adapté à la capture. Assise par terre, mes armes autour de moi, la sonnerie du téléphone d’Hazuki résonne jusqu’à mes oreilles. Qui peut bien essayer d’appeler Hazuki ? Toute la caserne sait qu’elle est en congé… Je saute sur mes pieds et me dépêche d’aller décrocher le téléphone.

Roben, que puis-je faire pour vous ?

Madame Roben, une personne pour vous à l’accueil. Elle s’est présentée sous le nom de “Miss Pirate”.

Je sourie dans le vide. Moana a bien reçu mon message. En y pensant, je ne suis même pas étonnée de cela.

J’arrive A.R.S. Merci.

A votre service Madame la Prétorienne.

Je raccroche rapidement et me précipite dans les couloirs pour rejoindre l’accueil. Mon bureau est assez loin de l’accueil, il me faut presque 5 minutes pour rejoindre Moana. Contente de la voir, je me jette dans ses bras pour lui faire un câlin.

Moana !! Je suis contente de te voir !

J’avise la présence d’Orkan juste derrière elle. Malheureusement, il ne va pas pouvoir venir avec nous. Bien que la caserne soit adapté à l’accueil de presque toute les créatures d’Entre-Monde, la présence de montures dans l’enceinte du bâtiment est prohibée. Je caresse doucement la tête du Lorfang, j’ai laissé mes titres en haut.

Coucou Orkan !

Revenant à mon amie, je lui sourie.

On va monter à mon bureau, on sera plus au calme. Orkan peut rester là, A.R.S lui tiendra compagnie ou aller se balader sur l’île. Je n'ai pas le droit de le laisser monter, ça risquerai d'affoler les systèmes automatiques de sécurité.

Le dernier exercice d'intrusion me reste en travers de la gorge. Nouvellement promue au poste de prétorienne, c'est moi qui a joué l'intrus... La prochaine fois, il est hors de question que je soit la cible, il a fallu un mois pour que les traceurs cessent d'affoler le système à chacun de mes mouvements. Après avoir donner quelques consignes à A.R.S, j’entraine Moana vers la zone dédié au Sanctuari pour qu’on monte jusqu’à mon bureau.

Je rigole lorsque Moana donne ses consignes à Orkan. Je ne me fait pas trop de soucis pour A.R.S, elle est équipée pour faire face à ce genre de choses et les visiteurs… Il faudrait en avoir pour s’inquiéter. Elle doit avoir un titre Loquor, dommage que j’ai laissé le mien en haut, cela aurait été amusant d’entendre Orkan répondre à sa maîtresse. Il s’installe confortablement à côté d’une statue et prend la pose tel un garde en faction. Ce Lorfang m’amusera toujours.

Pendant que nous montons à mon bureau, Moana me sermonne parce que je travaille le soir de noël en ayant pris la place d’un autre. Elle me lance un regard accusateur.

J’ai passé le réveillon avec Kaname, ne t'inquiètes pas. Et, Sam est mieux avec ses enfants qu’ici. Je serai bien contente d’avoir quelqu’un qui prendra mon tour le jour où j’aurai des enfants aussi.

Elle continue en se jetant des fleurs pour avoir deviné la raison de ma présence à la caserne. Etait-ce vraiment difficile à deviner en même temps ? Je lui fais un clin d’oeil lorsqu’elle évoque les cadeaux que Kaname lui a offert. Je connais la raison d’une telle débauche de présent, Kaname s'inquiète beaucoup trop.

Si tu savais. Kaname est aussi protectrice que je suis possessive visiblement. Mot pour mot, elle a dit “j’ai armé ton garde du corps préféré”. Tu es visiblement condamnée à me suivre partout pour remercier ma succube.

Même si je suis peut-être un peu casse-cou, Moana sait très bien que je me protège toute seule mais si cela peut rassurer ma chérie de fournir une armurerie complète à Moana, je ne vais pas l’en empêcher. Et au passage, on pourra se lancer toute les deux dans des missions plus dangereuses. Maudit soit l’architecte de la caserne… Autant descendre ne pose pas de problème mais quelle idée lui est passé par la tête de ne pas mettre d’ascenseur. J’en ai ma claque de monter les escaliers…

Ô que oui, gatée est le mot parfait.

Dont une bonne partie dont je tairais l’usage même avec Moana. Cela restera entre la succube et moi.

Kaname m’a offert une CAPe, une sorte de sous-vêtement bourré de technologie qui me protège en cas de besoin. Une jolie rose en métal forgé, un cube de Rubis aussi. Un joli bonnet en laine assortis au sien pour nos sorties en couple l’hiver. Et plein d’autres petites choses pour jouer.

Enfin arrivées à l’étage de mon bureau, j’entend le téléphone d’Hazuki sonner. Je me précipite pour décrocher. Je soupire ce n’est qu’A.R.S pour nous informer que Orkan est sage. Qu’est-ce qui a bien pu passer par la tête de l’IA pour appeler pour rien ? Depuis le marché de noël, elle est devenu un peu trop facétieuse à mon goût. J’invite Moana a entrer avec moi dans mon bureau. En rouvrant la porte, je remarque que j’ai laissé toutes mes armes étalées par-terre pour descendre en hâte rejoindre Moana… Heureusement que mon bureau est grand.

Désolé pour le désordre… Je commence à avoir pas mal d’armes en stock, j’essayai de voir ce que je peux faire comme combinaison.

Je ramasse rapidement mes armes pour les poser sur le stand prévu à cet effet. Ma demande pour avoir un accès direct au système d’A.V.A depuis mon bureau a été validée par les ingénieurs mais ils n’ont pas encore commencer à travailler dessus. Pourvu qu’ils se dépêchent, ça ne fait vraiment pas professionnel du tout. J’ai même délimité un espace au fond pour qu’ils me construisent un espace pour me changer sans avoir à perdre plusieurs minutes à fermer tous les rideaux entre le bureau d’Hazuki et le mien. Je tire deux chaises jusqu’à une petite table où attend tout le nécessaire pour faire du café ou du thé. Pour le chocolat, il faut chercher du côté d’Hazuki, elle m’a volé ma réserve pour éviter que je boive un chocolat chaud devant des visiteurs. “Il faut soigner ton image” qu’elle avait dit.

Je te sers quoi ? Café, thé ou un chocolat ?

Je m’éclipse une petite seconde pour récupérer de quoi faire plusieurs tasses de chocolat chaud et prépare rapidement nos boissons.

Alors, qu’est-ce que tu as reçu à Noël ? Je suis sûre que tu as eu des trucs sympa !

Je m’installe à mon tour sur une chaise pour profiter de notre discussion. Les cadeaux attendront bien encore quelques minutes que l’on ai discutée un peu.

Quoi qu’elle en dise, être une guimauve amoureuse, ça me va très bien. Et, on verra bien ce qu’elle dira de la guimauve après l’interrogatoire qui l’attend. En attendant le moment propice, je l’écoute me faire la liste de ses cadeaux. Je ne pensais pas que Kaname aurait fait autant de folie. Elle a vraiment fait en sorte de transformer Moana en garde du corps improvisé… Je sourie, même si elles essayent de me faire croire qu’elles ne s’entendent pas, je suis certaine qu’elles s’aiment bien au fond. Le reste de sa liste m’amuse tout autant. Ayren lui a aussi offert des Shuri-flocons, on aura plus qu’à trouver une cible pour jouer au lancer de flocons. Un homme que je ne connais pas lui à offert un familier. Je ne saisi pas la référence du nom, mais il semble qu’il y ait un truc… Un éventuel homme dans sa vie ? Une autre question à ajouter à son interrogatoire. Le reste de sa liste est plus classique.

En effet, tu es parée pour partir à l’aventure maintenant. Il faudra qu’on retourne en mission pour que tu me montres tout ça du coup.

Une bonne balade dans la nature nous fera le plus grand bien, à l’une comme à l’autre. La Caserne me pèse un peu ces derniers temps, ils parlent tous des avis de recherches… Pour mon plus grand déplaisir, Moana embraye sur le sujet qui fâche. L’arrestation de ma chérie… En un sens, elle a raison. Mais c’est trop tard pour ne pas souffrir. A partir du moment où l’on a commencée à se connaître un peu mieux, c’était trop tard…

Je sais… Mais, je n’y peux rien si je l’aime. On ne choisit pas, n’est-ce pas ? ça m’est tombé dessus comme ça… Je sais qu’il va falloir que je le fasse dans peu de temps, j’entend les autres sanctuaris qui en parle parfois.

Je m’affale sur ma chaise, regardant le plafond.

J’ai peur Moana… Je n’ai pas envie de la perdre…

On est vraiment obligée de parler de ça maintenant ? Je regarde Moana dans les yeux. Elle a l’air bien lancée là… Je lui fait un sourire lorsqu’elle change de sujet même si ça ressemble à un sermon. On a plus le droit de penser à l’avenir maintenant ? Je lui fait une moue boudeuse.

Et pourquoi pas ? J’en ai vu qui en ont fait plus tôt que ça. Mais tu as raison, d’abord, il faut qu’on se marie… C’est mieux pour les enfants.

Je l’embête un peu. Rien de ça n’est à l’ordre du jour mais ça ne coûte rien de l’embêter un peu. Je me lève après avoir posé ma tasse. Je me penche vers elle posant une main sur son épaule.

En parlant de faire des enfants… Tu n’aurais pas des informations sur les méthodes pour que deux femmes puissent faire un enfant ensemble ? Le Sanctuaire doit bien avoir ça dans ses placards.

Un sourire se dessine doucement sur mon visage. Le coup de grâce arrive.

D’ailleurs, ta formation inclus la pédiatrie ? Notre bébé aura besoin de sa tata Moana pour veiller à ce qu’il soit en bonne santé.

Après m’avoir fâchée en parlant de l’arrestation de Kaname, elle n'espérait quand même pas s’en tirer à si bon compte ?

Ma question purement informative, bien qu’un peu taquine, provoque une réaction tout à fait satisfaisante chez mon amie. J’éclate de rire lorsqu’elle recrache son chocolat, elle ne s’y attendait pas du tout à celle-là. Le coup de grâce de la tata n’est finalement que la cerise sur le gâteau. Bon, la blague va obliger à faire un brin de ménage mais ça en valait la peine. A son regard, j’hésite à me prononcer sur quelle partie de ma question la perturbe le plus. Attrapant de quoi essuyer les dégâts, elle ironise un peu en proposant qu’elle soit la marraine carrément et ma demoiselle d’honneur. Je lui fait un grand sourire, toujours sérieuse.

Alors pour la marraine, on peut s’arranger si tu veux. Kaname et moi n’avons pas de soeur qui pourrait réclamer ce privilège. Il faudra peut-être que tu batailles avec Maribelle… Dans tous les cas, je prendrais deux demoiselles d’honneur, toi, ma meilleure amie, et Maribelle, ma grande soeur-adoptive. Je suis certaine que tu feras une super marraine !

J'exagère un peu pour l’embêter, un bébé n’est pas au programme mais ça m’occupe l’esprit et m’empêche de penser à l’arrestation de Kaname. Je l’aide un peu à essuyer les dégâts sur la table et le sol. Pour ses vêtements, je ne peux pas faire grand chose par contre. Hormis lui prêté un des pulls que je garde ici au cas où.

Tu veux que je te prête un pull ? J’en ai ici pour mes retours de missions salissantes ou pour éviter de rentrer couverte de sang.

Continuant sur le sujet des enfants, elle revient encore sur l’arrestation de la succube… Voilà qu’elle me sermonne maintenant de vouloir sauter des étapes et d’avoir envie d’être maman. J’ai l’impression qu’on radote là. Elle a raison sur le principe de la condamnation de Kaname mais j’ai des éléments dont elle ne dispose pas.

Si tu veux une confidence, je ne suis pas forcément très inquiète pour le jugement. Tu gardes le secret par contre ! Elle ne devrait pas rester longtemps derrière les vitres de mes cellules.

Malgré mon enquête, rien ne permet d’indiquer avec certitude le meurtre. Eventuellement, on peut parler d’agression, de violences gratuites mais difficilement de meurtre… Le meurtre devrait en toute logique revenir à Améthyste vu que c’est son Sampal qui a dévoré le corps de l’homme mort ou non à ce moment. Moana me ramène à la réalité du moment en revenant au sujet initial, avoir des enfants biologique entre femmes. Le Sanctuaire n’a pas de solution pour moi… Moi qui pensait qu’ils étaient à la pointe. Bien sûr, elle a très bien compris la problématique sous-jacente, hors de question de faire une insémination avec le matériel génétique d’un donneur inconnu. C’est Kaname ou rien !

Te fais pas mourons, j’ai le temps de voir venir et d’explorer de nouvelles voies. J’irai tenter ma chance chez l’alchimiste et ses noix alchimique, peut-être que ça peut le faire. Je n’ai pas encore épuisé mes ressources.

Je lui tapote l’épaule en me levant pour aller chercher ses cadeaux. Après toutes ces émotions, elle a bien le droit à un peu de réconfort. Je récupére l’écrin du serre-cou et glisse le petit paquet du grelot dans ma poche avant de revenir vers elle. Je lui en fait voir de toute les couleurs à chaque fois qu’on se voit. Je lui tend l’écrin contenant le serre-cou en cuir et orné d’une pierre de lapis-lazuli.

Après toutes ces émotions, un peu de réconfort pour toi. Joyeux noël !

J’espère que cela lui fera plaisir. Elle ne porte pas beaucoup de bijoux en temps normal donc c’est un peu un pari...