Chauffe qui peut !

Un Perçant plus tard et nos aventuriers se retrouvent aux flancs de la montagne de Grâce Nord, dans un village fantôme sur lequel planait la menace Tirion. La pluie avait laissé place à la neige qui tombait en légers flocons sur le sol désert.. Sána-Eol marchait dans la rue observant les traces laissées par l'évacuation des miliciens de K'ouen, traces qui disparaîtront d'ici à quelques heures sous une couche de poudreuse.

Le froid était saisissant, se cachant derrière son chèche le gaillard se tourna vers sa coéquipière qui était, quelques instant plus tôt, trempée jusqu'à l'os.
- Allons te trouver des vêtements chauds et secs avant de continuer.

Il se dirigea alors vers la première maison qui se présentait à lui. Les gens avaient quitté les lieux, ils n'en voudraient pas pour un petit emprunt. Ce n'est pas avec un glaçon sur pieds qu'il arrivera à terme de la mission. Arrivé devant la porte d'entrée il posa sa grosse paluche sur la poignet avant de tourner celle-ci. Sans grand succès. Evidemment les habitants avaient pris la peine de fermer leur propriété.

Il utilisa alors son don pour insinuer dans la serrure du sable, le faisant durcir par un mouvement de doigts. Il espérait ainsi en faire une clé qui ouvrirait la serrure. En vain. Par un autre mouvement de la main il somma aux grains de retourner d'où il venait, c'est-à-dire dans la pochette qui pendait en bandoulière depuis son cou.

Il ne laissa pas vraiment à Moana de proposer une autre solution que déjà un violent coup de pied éclata le bois de la porte d'entrée faisant voler en éclat le mécanisme de sécurité. Ce fut bien plus efficace que la méthode douce.
- Eva se chargera de paye les réparations, ça ne devrait pas coûter énormément. Annonça-t-il de sa grave voix.

Okay, il y avait peut-être là un peu de rancune face à la manière dont la bibliothécaire les avait exclu, le traitant comme un balourd d'aventurier typiquement représenté en la jeune femme surexcitée qui l'accompagnait, alors qu'il était ici pour le travail et le bien d'Entre-Monde. Il était Commissaire après tout, Eva pouvait faire montre d'un peu de reconnaissance ...

Il tourna une nouvelle fois la tête vers son acolyte, pénétrant illégalement chez des inconnus, avant de se dire que finalement, il pouvait comprendre l'exaspération de la femme-louve.

- Montons à l'étage, il n'y a pas de chambre ici. Dit-il après avoir fait le tour du rez-de-chaussée.

Il en profiterait pour abandonner son Kawé poubelle en échange d'un manteau.

Les marches grincèrent sous ses pieds, mais en haut, une chambre, et un placard qu'il ouvrit avec un peu trop d'entrain. Il trouva un manteau bien trop petit ...
- Je crois que c'est la chambre des gosses ...

Continuant son expédition il trouva dans une autre chambre un placard plus conséquent dans lequel il dégota un poncho rouge. Un peu petit mais cela fera l'affaire.
- Moana ! appela-t-il, change toi, je t'attends en bas. Quelle demande ! La politesse n'était pas de mise, Sán donnait ses ordres pour en finir avec cette mission au plus vite. Avec toute l'amabilité du monde il attendit patiemment au rez de chaussée observant la décoration désuète des lieux.

Mission

Tous à l’abri

Bon même pas un petit plan, rien du tout et nous voilà téléporter à notre point de ralliement, Cet homme est la délicatesse même, la ville était recouverte d’un léger voile blanc, la neige venait de faire son apparition comme dans mon pays d’origine, j’étais dans les grandes terres du Nord, le froid ça me connait, J’ai vécu vingt-cinq ans comme ça, ce n’est pas les zéros degrés avoisinants qui va m’empêcher de faire cette mission sauf peut-être mes vêtements trempées.

Sana pensa quand même à moi, à moins que je lui fasse pitié, il essaye d’entrer dans la maison qui était fermée et force la serrure mais la porte résiste et préfère tout bonnement la casser… On dit de moi que je suis une brute mais je suis une sainte à côté de lui !

- Eva va plutôt nous enlever ça de notre prime surtout…

Si elle le savait… je pouvais dire adieu à mes précieux pims mais je suivis l’homme qui ne montrait aucune sympathie en aboyant des ordres ici et là, manquait plus qu’il me siffle et mon poing va rencontrer ses dents. On grimpe d’un étage, tombe évidemment dans la mauvaise chambre car ça serait trop facile à monsieur grincheux, je ne fis aucun effort, m’accoudant contre le mur attendant encore son énième ordre, peut-être il aurait un jour une superbe idée ou il se prends pour une certaine Cordula.

Le voilà qu’il sort d’une pièce, un sac poubelle rouge enfin poncho rouge dans la main et m’hurle dessus pour que j’aille me changer, galante, je le fis une révérence tandis que monsieur retourne au rez-de-chaussée. Bon, regardons ce qu’il y avait dans cette armoire, il me fallait quelque chose de chaud mais pas moche, enfin je crois que je vais surtout prendre des choses qui m’aille, ce qui était important, c’était de changer les vêtements du haut, le pantalon, je pourrai encore me sortir, le pantalon je l'essaure, et ça m’ira. Je fouille, trouve un gros pull gris avec un renne dessus… un pull de Noël, c’est bien ma veine quoi mais c’était à ma taille à mon plus grand déplaisir ! J’enlève mes vêtements trempés, j’attrape un t shirt à manches longues puis j’enfile le dit pull gris. Le grincheux ne va jamais vouloir que je sorte comme ça, bon pas grave, la prochaine fois, il choisira une meilleure maison. Il me fallait de nouvelles chaussettes, évidemment, elles étaient à carreaux vertes et rouges… thème Noël... bon ça fera aussi l’affaire, j’attrape un gros manteau blanc avec une énorme capuche avec de la fausse fourrure, il y avait que ça de potable finalement. Allez je mets tout ça dans mon sac et descends voir mon coéquipier, enfin c’est un grand mot !

Monsieur était à fond, observant chaque la tapisserie rétro au mur, ils avaient vraiment des goûts bizarre dans cette maison, il y avait même une sorte d’arbre à chat ou autre animal accroché au mur ! Ca aurait été joli si ce n’était pas avec un tissu motif zèbre… pas des rayures non.. Des zèbres ! Une secousse se fait rage, le sol tremble et je perds l’équilibre. Les premières prémices d’une éruption, un tremblement de terre.

Devinez ce qui m’a servi d’appui ? Ce vieux grincheux de coéquipier, je crois que je fais ma Lin qui aime tomber sur les gens comme ça lui chante… Comme ce tableau de mémé Lucienne qui se fracasse sur le sol avec tous ses bouts de verres partout.

Lorsque Moana se décida à enfin descendre, Sán s'assit sur le bord du canapé dubitatif.
- Dois-je t'appeler Rudolph ? C'est alors qu'un sourire fit son apparition sur ce visage fermé sans pour autant faire apparaître ses blanches dents. Il ne fallait pas trop en demander.

Un soubresaut plus tard et Sán se retrouvait avec la jeune femme sur le bras. Celle-ci ne perdit pas de temps à se relever, mais c'était suffisant pour faire réagir le gaillard qui ne pus s'empêcher de lui envoyer une petite pique, signe qu'il se détendait :
- Ne compte pas sur moi pour te porter sur le trajet ...

Aussitôt dit, aussitôt Sána reprit la route vers la porte d'entrée. Petit passage en cuisine, il attrapa quelques vivres qu'il plaça dans son sac sans fond. On était jamais trop prudent !

- As-tu déjà eu affaire à des dragons par le passé ? Demanda-t-il sur le trajet. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas croisé ces créatures, mais la mission ne devait pas être bien compliquée, faire en sorte de déloger les créatures avant qu'elles ne crament par l'éruption volcanique ... Bon, cela étant dit, Sán avait bien conscience que toutes missions avaient son lot d'imprévus.

Et cela ne manqua pas, à peine eut-il pensé cela qu'une forme bizarre fit son apparition dans le vent grandissant. L'aventurier plissa les yeux pour tenter de reconnaître la masse qui arrivait à pas lent sur eux, et s’aperçut alors qu'elle était suivie d'une autre silhouette du même gabarit, puis de deux puis de trois, puis ...

Sán se précipita alors sur Moana l'attrapant par le bras pour l'amener avec lui tout en gardant le silence. Il lui fit signe de la main de ne pas protester tout en lui montrant les masses arrivantes. Il mima une crinière, du moins tenta, ce n'était pas des plus réussi. On aurait dit qu'il chassait un moustique invisible. Il avait reconnu là un clan de lions des montagnes, pas très reconnus pour leur côté affectif.

Il se mit à couvert d'une maison et se colla à la jeune femme. Avant que celle-ci ne proteste il partagea son chèche tout en lui expliquant :
- Elle est enchantée et camoufle les odeurs ! Tiens enroule ça autour de tes épaules avec moi et tâchons de passer par cette petite ruelle pour contourner la meute. chuchota-t-il.

Les lions étaient encore à une distance raisonnable, mais le Commissaire préférait rester le plus discret possible tout en sachant que les sens étaient bien plus développés chez ces animaux là.

Mission

Tous à l’abri

Ce que je retiens une chose de cette chute, c’est que soit il n’aime pas les femmes, soit il ne savait pas du tout comment s’y prendre mais je pense qu’après une longue réflexion de quelques secondes, je crois qu’il n’aime personne malgré le semblant de sourire qu’il a pu me sortir en m’appelant comme un certain renne de Noël, il avait un peu d’humour derrière cette carapace de gros dur.

Même pas une main tendue ou autre pour m’aider à me relever, je note donc que jouer la demoiselle en détresse n’était donc pas possible.

- Bah Rudolph va se débrouiller hein !

Je me redresse avec une délicatesse certaine, regardant si je n’ai pas abimé mes affaires de fortune, je l’aimais bien au fond ce pull, il était marrant, ça me changeait de mes autres habits qui sont la plupart du temps bleus, je devrais d’ailleurs essayer une autre couleur peut-être ça m’irait bien, je demanderais à Lin de faire du shopping même si j’ai peur de finir en kimono avec elle… Après un ravitaillement express de la part de mon coéquipier, nous voilà partis pour l’aventure et c’était le moment où on devait commencer la mission, réfléchir à celle-ci mais aussi apprendre à connaître notre équipier, d’habitude j’aimais bien savoir avec qui je travaille mais avec lui, je sens que ça va jamais passer, que parler à une porte serait plus bénéfique mais bon il ouvre la discussion pour me demander si j’ai déjà croisé des dragons. Sourire aux lèvres, je repense à cette première mission, c’était la mission où j’ai connu Lin, un grand moment, j’ai appris à connaître une femme qui avait un don pour la justice certain, je ne sais pas si c’est avec cette mission qu’elle a eu envie d’être sanctuari après mais on avait sauvé des dragons mais aussi mis son tortionnaire en prison ! Avec nostalgie, je lui explique vite rapidement la mission.

Oui, j’ai croisé quelques dragons, j’ai fais une mission de recherche d’un dragon disparu, un dragon de course ! J’ai vu un furie nocturne, un beau spécimen mais il était maltraité par son propriétaire ainsi que le reste de l’écurie, une dizaine de dragons. Bon il faut se l’avouer, c’était dur de l’approcher, il avait peur des hommes mais après qu’il fut habitué à nous, Ferdinand a été un amour. Enfin tout ça pour dire, que oui j’ai déjà affaire avec des dragons !

Je ne sais pas si il avait écouté le moindre de mots de ce que j’ai dis mais il attrapa vivement mon bras, me l’arrachant à moitié, je retiens un cri de protestation mais il me fit mine de me taire ce que je fis avec brio ! Alors qu’il essayait en langage des signes, j’essaye de comprendre ce qu’il essayait de me dire, il avait le nez qui le gratte ? Une bestiole qui le dérangeait ? De la fumée qui lui sort des oreilles ? Non, lui je le prendrais jamais dans mon équipe dans un jeu de devinettes… Oh grand jamais !

Puis l’impossible arriva, le voilà qu’il me plaque contre un mur, m’entourant de ce bout de chiffon ou écharpe, appelez ça comme vous le voulez. Les yeux grands ouverts, j’essaye de comprendre la situation, monsieur ne manque pas de montrer aucune attention particulière à ma personne mais me voilà maintenant coller à lui pour je ne sais quelle raison obscur, donc je retourne à mon idée de départ, il ne savait vraiment pas comment s’y prendre ! Il me chuchota alors tout doucement que son écharpe était enchantée, elle nous permettait de nous camoufler, enfin du moins nos odeurs, c’était donc ça le truc qui mimait, des prédateurs et vu qu’il mimait un truc gros, enfin si on réfléchit un peu, c’était peut-être des lions… les lions des montagnes. Bon on n’était donc pas arrivé, j’enroule alors le tissu autour de moi, me collant à Sana pour que soit plus facile à organiser notre fuite.

- D’accord je te suis.

Notre position était plutôt comique, c’était comme si qu’on partageait un parapluie sauf que c’était un châle. On prends cette ruelle, seule sortie de secours possible pour éviter certainement la meute principale qui passait par l’avenue de la ville mais à la sortie, un jeune mâle nous attendait. Je me stoppa net, retenant mon camarade du bras, je tourne vivement la tête pour voir si d’autres lions nous suivaient, mais rien. Ce lion nous a vu, c’était trop tard et il ne fallait pas qu’il alerte alors le reste de la troupe, si on l’attaque, ça va mal finir mais si on prends nos jambes à notre cou, il nous rattraperait trop rapidement avec ces longues foulées. J’avais une idée pour nous sortir de là, mais là Sana va devoir être conciliant.

- Fais moi confiance et passe tes bras autour de mon cou.

Je ne connaissais pas le poids du gaillard, il était certainement plus baraqué que moi, bon la différence ne serait pas énorme mais je ne connaissais pas la solidité des murs de ces immeubles. Bon en regardant l’air interrogateur de mon camarade, je comprends ses doutes mais là, je vais pas lui laisser le choix. Je fais quelques pas en arrière pour prendre de l’élan, j’active mes tourets, les deux pointes se fichent dans les pans de murs et attrape Sana comme je peux avec d’activer le rembobinage. Il faisait son poids mais c’était supportable, nous décollons du sol, nous étions maintenant à un cinq mètre du sol, il me restait juste à décrocher une fiche d’un côté pour basculer sur le toit d’une maison mais voilà qu’un bruit sourd se fait entendre…

Devinez qui va se fracasser contre mur ?

Claudiquant l'un contre l'autre Sán ne vit pas de suite le lion qui leur barré la route de l'autre côté de la ruelle. Que faisait-il là lui ? Pourquoi s'être détaché du groupe ? Les réponses à ses questions n'allaient pas les aider à se sortir de ce guet-apens.

C'est alors que Moana somma Sána de mettre les bras autour de son cou ... Quoi ? Il n'eut pas vraiment le temps de répondre à cet ordre que déjà la jeune femme jouait les spiderwoman. Le gaillard fut trimbalé comme faire ce peut dans les airs, il fit par glisser de la prise de la femme et se rattrapa à ses jambes, les enserrant comme une bouée de sauvetage.

Un bruit pas très encourageant se fit alors entendre et le mur droit se rapprochait dangereusement. Un peu trop dangereusement !
Le choc fut brut, frontal, Sána-Eöl failli lâcher sa prise. Dire qu'ils n'étaient qu'à quelques centimètre du toit ...

Le bourru souffla d'exaspération avant d'annoncer de sa grave voix :
- Si tu le permets, je vais grimper jusqu'au toit pour nous sortir de là ...

Moana avait beau semblait forte, l'aventurier pesait son poids et il en avait conscience. Bien sûr, il n'attendit pas vraiment la réponse de la femme pour se servir d'elle comme une corde. Il remonta le long de son corps s'agrippant où il pouvait. Son visage finit par croiser celui de Moana, s'y arrêtant le tant de s'agripper au bout de toit de sa main. De son air blasé il la fixa trois secondes avant de se soulever pour atteindre le dessus de la maison. Posant le pied sur l'épaule de la brune il finit par atteindre l'objectif.

Tendant aussitôt sa main vers sa coéquipière il l'aida à se hisser, c'était bien la moindre des choses.
- Sympa ce petit vol, sans le mur ce serait mieux la prochaine fois. Pas trop de courtoisie surtout, il ne faudrait pas qu'on l'apprécie de trop.

Regardant au sol il vit le jeune lion les fixer en tournant en rond. Un rugissement venant de la meute le fit repartir vers celle-ci, ils ne prirent même pas le temps de se faire un casse-croûte.
- Mmh ... Je pense qu'il ne faut pas trop tarder à trouver nos dragons, si les lions fuient si rapidement ça ne présage rien de bon, grommela l'homme.

Ils attendirent que la meute s'éloigna pour descendre de leur perchoir et se diriger vers la montagne. Le sol trembla légèrement sous le grondement du volcan qui se réveillait, n'annonçant rien de bon.

- Bon, commença le bourru, ces dragons semblent entêtés, il va nous falloir une stratégie pour les déloger ... Soit on trouve un léopard et on le tue avant qu'il nous fasse la peau, soit .... Une autre idée ?

Mission

Tous à l’abri

Je pensais qu’il était un grand aventurier, fort, courageux mais non il n’avait pas fait le nécessaire pour se maintenir correctement et voilà qui glisse le long de mon corps pour me tenir par la jambe. Ma première pensée fut que j’étais heureuse d’avoir investi dans une ceinture de pantalon performante mais je compte porter des bretelles de bûcheron pour éviter de perdre mon pantalon… et encore, je ne suis pas sûre que ça m'empêcherait de finir en petite culotte en plein milieu de la rue.

Un choc plus tard contre le mur, je vois un singe me grimper dessus avec la délicatesse d’une baleine pour finir arriver sur le toit qui se trouvait à quelques centimètres de nous. Lorsque sa tête arriva à mon niveau, je ne sais pas ce que je voulais lui faire, un coup de boule affectueux pour m’avoir broyer les côtes, râler et que sais-je, plein de possibilités non mises à profit car le voilà déjà parti sur le toit avec une pirouette d’un samouraï. Il se rattrape néanmoins en tendant une main pour m’aider, c’était le minimum syndicale et le lui fait un sourire forcé mais je m’en serai bien passé.

On attends que la zone était dégagée, de notre point vue, nous pouvons voir l’ensemble de la ville, dès que les loups fuient d’un côté, nous pouvons alors atteindre le volcan sans être soucier des prédateurs… enfin c’était l’idée, je n’y croyais pas trop. Sana commence à parler stratégie, enfin un truc intéressant que le silence persistant qui régnait entre nous.

- Déjà… il faudrait les trouver ces dragons, enfin en essayant de pas se faire dévorer et si on pouvait éviter de tuer tout ce qu’ils bougent, ça serait encore mieux à moins que tu rêves d’une écharpe en fourrure de Léopard. Ørkãn peut nous aider à trouver les quelques prédateurs mais ne compte pas sur lui pour nous servir d’appât.

Je pris alors les devants, compensant au maximum les secousses, prémisse d’une éruption imminente. Ørkãn se cachait derrière moi, les animaux n’aimaient pas les catastrophes naturelles, leur instinct leur disait de fuir, pas d’aller vers le danger. Nous arrivons au pied de la montagne, plusieurs possibilités pour atteindre on va dire les sommets, le chemin cool mais super long et le chemin tortueux pour rejoindre la plateforme supposée. Je crois qu’on pouvait abandonner toutes idées d’être raisonnable.

- Bon je parie qu’on prendra le chemin de gauche non ? Le plus difficile ?

J’observe alors les chemins qui se présentent à nous et m’égare plutôt à regarder le ciel. La nature nous offrait un magnifique spectacle. Les montagnes de Grâces avaient quelques sommets enneigés mais surtout la nuit tombée comme là, on pouvait voir toutes les constellations de l’univers. Je ne savais pas trop comment expliquer le phénomène de toutes les lumières présentes également, comme des aurores boréales mais je me perdais peu à peu dedans, oubliant mon coéquipier. Une énorme secousse me fait ramener à la réalité et m’attrape au cou de ma monture. Un énorme nuage apparaît, quelques gerbes de lave également ce qui rougit le ciel. Il fallait se dépêcher et je grimpe sur le dos de mon Lorfang et tends la main à Sana.

- Grimpe vite, faut qu’on se dépêche, mon Lorfang peut nous faire grimper là-haut, n’attendons pas.

J’attends que mon coéquipier accepte et part au galop vers le sommet. Ørkãn prends de la vitesse, faisant pas attention aux alentours, des hurlements se font entendre, on croise des animaux en sens inverse, pourquoi ces stupides dragons ne voulaient pas descendre et que pour ça on doit tuer un léopard. Je me jurais alors de les faire descendre sans attenter à la vie de ce félin. Ørkãn courait déjà depuis dix minutes mais il nous restait encore au moins 300m de dénivelé positif… mais quelque chose se metta alors en travers de notre route…

Sána-Eöl ne prit même pas la peine de répondre aux sarcasmes de Moana. Mais elle avait raison sur un point, encore fallait-il trouver les dragons avant d'envisager les déloger de leur perchoir.

- Bon je parie qu’on prendra le chemin de gauche non ? Le plus difficile ?

Le Commissaire regarda les deux chemins, il lui sambla que le sol tremblait un peu plus encore.
- Allons au plus rapide.

Comme sa coéquipière Sán fut émerveillé par le spectacle qui s'offrait à eux, la nature était capable à bien des merveilles, mais elle se chargea de leur rappeler qu'elle était aussi féroce que belle.

Moana lui somma alors de grimper sur son animal, le gaillard ne se fit pas prier, ils iraient bien plus vite ainsi. Et le temps leur était compté. Alors que le Lorfang galopait, Sán tenta de repérer les alentours, enregistrant mentalement le chemin et ses caractéristiques. Peut-être cela leur serait utile s'ils devaient fuir dans la précipitation.

L'animal ralentit brutalement quelques minutes plus tard, observant devant, l'homme vit une roche rouler sur le chemin, puis deux ... Levant la tête il repéra un éboulement et des pierres de plus en plus grosses tombaient, entraînant avec elles d'autres débris.

On aurait pu se croire dans un mauvais scénario de catastrophe naturel, malheureusement celui-ci était réel.
- Demi-tour ! cria Sána-Eöl dont le bruit alentour couvrait la voix. DEMI-TOUR ! hurla-t-il de nouveau.

Il était rare qu'il se répète, encore moins en hurlant, ce qui témoignait de la situation précaire dans laquelle ils se trouvaient. Une pierre de la taille d'un ballon allait s'écraser sur eux, usant de son don il fit un bouclier avec le sable qu'il gardait toujours sur lui, aussi réactif qu'il le pu. Cela ne suffit pas à stopper la roche mais permit de dévier sa trajectoire qui frôla de quelques millimètres la tête de Moana.
- Ton Lorfang peut-il grimper sur le talus ?

D'un côté le vide, de l'autre, une terre friable et pentue difficile à parcourir à pied. Il espérait de tout cœur qu'avec ses quatre pattes l'animal serait plus stable et pourrait gravir celui-ci.

Ils avaient fait demi-tour face à l'éboulis, et il semblait bien à Sána avoir repéré en chemin un trou qu'il espérait être une grotte où ils pourraient se protéger le temps que le tremblement se calme. Il indiqua la direction à Moana.

- Là regarde ! Montra-t-il lorsqu'il passèrent devant.

Ørkãn eut tout le mal du monde à atteindre l'entrée, les deux aventuriers durent descendre de l'animal pour y pénétrer. Le plafond était bas, mais la cavité semblait s'enfoncer. Il y faisait un noir quasi absolu, mais en s'avançant un peu il semblait apercevoir une lueur au sol à notre Commissaire. Les bruits extérieurs ne se calmaient pas, et la résonance dans la grotte amplifiait le tumulte.

- Attends un peu ... Commença-t-il en avança de quelques pas.

Quelle erreur ... Ni une ni deux il se sentit glisser sans aucun moyen de se rattraper, sur les fesses en moins de temps qu'il ne faut pour dire "Moana", il s'enfonçait dans les tréfonds de la terre sans pouvoir s'arrêter. Fort heureusement la chute ne fut pas longue et il atterrit dans une alvéole souterraine. Grognant de mécontentement il se releva non sans peine, le derrière endolori mais en un seul morceau.

Lorsqu'il releva la tête il n'en crut pas ses yeux. Des lucioles en veux tu en voilà voletaient partout dans l'antre, il y avait même des champignons phosphorescents qui avaient poussé sur les parois, tout ce beau monde illuminant assez pour faire découvrir à l'homme la présence de galeries.

Sán tenta de remonter la pente, en vain, elle était bien trop inclinée pour réussir à faire chemin arrière, et l'humidité la rendait glissante.
- Moana tu m'entends ? il attendit que l'intéressée lui réponde. Je vais bien mais je ne peux pas remonter ...

Il était bien embêté car il n'avait d'autres choix que d'essayer de trouver une sortie dans les méandres des galeries, mais il ne voulait pas laisser la femme seule, aussi forte aventurière qu'elle était. Lui demander de le rejoindre en bas serait pourtant inconscient, il n'avait aucune idée de ce qui pouvait bien attendre là ...

Mission

Tous à l’abri

On prends la vitesse, Ørkãn mettait du coeur à l’ouvrage mais les pierres qui dévalent le long du chemin ne nous aident pas, je me demandais même au bout de combien de temps allons nous prendre une pleine figure quand tout d’un coup, je vois un mur de sable se dresser en face de moi pour me protéger. Je me dis que je le remercierai plus tard, il y avait plus urgent à faire et surtout se protéger de tout ça avant les calins de remerciements. Le commissaire était aussi apeuré que moi, il hurlait des ordres à tout va et Ørkãn fit ce qu’il fallait, grimpant sur le talus et se diriger vers la soi-disante grotte que pointait du doigt notre ami.

Une fois à l’abri, je repris peu à peu contenance, le coeur frappait fort dans ma cage thoracique et mon Lorfang perçu le malaise et frotte sa truffe contre ma joue pour me rassurer. Sana commence alors l’exploration des lieux quand je le vois disparaître d’un coup, sans réfléchir, je me dirige vers le trou quand je l’entends m’appeler mais ma maladresse me rattrape quand je glisse à mon tour et tombe directement sur mon coéquipier, ce qui amorti ma chute. Je mis quelques secondes à comprendre que j'écrase mon ami de tout mon poids et surtout avec mon illustre popotin.

Je me relève aussitôt et observe deux billes jaunes me regarder là-haut, Ørkãn était inquiet et attendait mon ordre pour descendre. D’humeur joueuse, je me décale d’un pas, laissant Sana à son triste sort quand je demande à ma monture de descendre. Je ne vous laisse pas imaginer l'atterrissage de l’animal sur le pauvre homme qui a dû certainement perdre quelques côtés mais Ørkãn fit l’effort d’amortir la chute avant de s’écrouler dessus juste pour le plaisir de l’embêter également.

Les lucioles illuminent toute la grotte, on se serait cru à Fumerolles au Sanctuaire, le spectacle était magnifique mais notre sécurité précaire quand le sol continue de secouer et rendait dangereux la présence des stalactites au-dessus de nos têtes. Je tendis une main chaleureuse à l’homme à terre.

- Fini la sieste ! On a des dragons à sauver !

Qu’il la prenne ou non, c’était son problème, je réfléchissais à la suite du programme, il fallait qu’on sorte d’ici le plus rapidement possible mais je n’avais rien pour m’orienter, je ne savais pas où il était le Nord dans l’histoire et sans ça, on ne pouvait pas avancer sans finir par se perdre. C’est alors que Ørkãn se mit à feuler et arquer son dos, le danger approche, je me mets en position de combat quand un truc sorti d’une galerie s’approche de nous à toute hâte. Elle était énorme, de la taille d’un rhinocéros, ça me rappelle les taupes-blaireau de mon monde. D’après la légende, les taupes-blaireaux seraient les premières à maîtriser la Terre, elles peuvent être très dangereuses mais la musique les apaisent, elles peuvent compter sur leur odorat pour s’orienter car elles sont totalement aveugles. Mais là tout de suite, on faisait en sorte qu’elle ne nous écrase pas avec ses trois mètres de long.

Ørkãn continuait à défendre son territoire mais la taupe-blaireau changea de cible et lui fonce dessus, pris au piège, j’actionne mes tourets pour le tirer de là, il pesait son poids mais j’arrive extremis à le dégager mais notre ennemi, frappa une colonne qui déclenche des éboulements en série, on se cache comme on pouvait sur une dalle, nous allons vraiment finir ensevelir à cette allure puis j’essaye ma dernière chance… J’attrape une boîte à musique que j’avais trouvé quelques années plus tôt dans un marché de Northrives, cette musique me faisait penser terriblement à Asami et je l'emportait souvent avec moi dans certains de moment de déprime, surtout quand j’étais sur le toit du Sanctuaire. J’ouvre alors la boîte et attrape la manivelle et fait tourner celle-ci en rythme les premières sonorités commencent à se faire entendre et me fait plonger dans mes souvenirs. Je vois alors Asami courir partout, joyeuse de me montrer le paysage qui était devant nous alors qu’on était dans son ballon gonflable en train de parcourir le monde à la recherche de missions pour aider notre prochain. Le film qui passait à l’instant devant mes yeux était peut-être muet en face de moi dans mon rêve mais je retrouvais toutes les expressions de mon Asami, je pouvais lire sur ses lèvres ce qu’elle me disait, je ressentais le vent sur mon visage mais je fis un bond quand j’aperçois que c’était l’air soufflé de la taupe finalement…

Elle était à quelques centimètres de moi et pose alors tout doucement ma main sur son museau, je crois que le premier contact était fait et j’invite alors Sana à me rejoindre...

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