les fleurs du destin [PV Lylla Argette]

Vraiment, pas l’habitude de ce genre de cas ? Cela promet tiens… Je tousse de nouveau, légèrement insatisfaite de sa réponse… Cela se voit qu’ils n’ont pas l’habitude des mécaniques qui sont internes à un être vivant ; super… Finalement, on me prend et on me met sur une table de mécano. Le patron est en train de téléphoner et le mécano qui m’a pris en charge se frotte le menton plus qu’autre chose en mode « mais qu’est ce que je vais en faire ? ». Il regarde un peu partout dans la pièce, a la recherche probablement d’outils, mais moi, tout ce que je vois, c’est des accessoires pour la grosse mécanique et non celle pour des systèmes plus sensibles attribués à un cyborg comme moi… Quand technologie et biologie vont ensemble ; c’est l’enfer des gens comme ça. Je tousse de nouveau, je n’ai pas toute la journée que deux neurones se branchent.
« - Si vraiment, vous n’en avez aucune idée, pouvez-vous appeler le 06 67 30 67 40 s’il vous plait ? Il est au 4ème étage de cerclons de mémoire ; il faut juste demander à Richard Edmon s’il peut prendre le chat Santiel en urgence, il comprendra. »
Ha, évidemment, j’avais oublié que les humanoïdes sont d’un susceptible…

Il voit très bien qu’il ne peut pas faire grand-chose pour mon cas qui est un peu urgent quand même, mais commence à dire que ce n’est pas un amateur et plein de trucs comme ça. Bon, en gros, il tient surtout à son argent… Halala…. Tu vois bien que tu ne peux rien faire ! crétins va ! Mais appelle au lieu de brasser de l’air en me faisant perdre de précieuses secondes !

En tout cas, mon accompagnatrice n’y va pas par quatre chemins non plus, tant mieux, on gagne du temps ainsi. Elle annonça qu’avec appel ou non, on allait devoir se retirer de toute façon, mais bon, vous savez, les humains et leur cupidité… Je pensais que j’allais assister à un combat de catch entre une demi-démon et un mécano avide, mais alors qu’il allait la raccompagner…. Il se figea et laissa place quand elle dit qu’elle devait bien y aller, mais pas sans moi. Tien, je ne pensais pas qu’elle avait un tel don de persuasion… Ou pas, vu la tête du mec, lui non plus on dirait qu’il ne s’attendait pas à ce que son corps écoute la demoiselle. Par contre heuuu….
« -4ème étage tu disais ? C'est parti ! »
Elle s’envola…. Un chat, ça ne sait pas voler et le fait que je sois cybernétique n’y change rien. Donc la petite angoisse en voyant le sol rétrécir autant est légèrement normale. Une façade après avoir fait le parcours du combattant et une demande de confirmation. J’indiquai que oui, c’était là. Il y avait même une porte derrière des escaliers avec écrit « Edmon et les petites mécaniques ! ». Oui, je sais, ce mec est… particulier.

Et voilà d’ailleurs qu’il ouvre pour faire sortie un tout petit robot en le remerciant de sa visite. Ce grand moustachu aux yeux et cheveux noir et au tatouage de clé à molette sur le bras aurait pus paraitre impressionnant… Mais en fait, son altitude enlève toute l’illusion, comme quand il me voit.
« -Tiens, Santiel, que fait tu là, tu n’as pas appelé ? Et qui est ton amie si charmante ?
- Désolé, urgence. »
Je toussai de nouveau et il sembla directement comprendre. Il m’attrapa par la peau du cou sans ménagement, invitant l’autre demoiselle à entrer aussi.
« - Il y a une machine à café là-bas ; elle fait aussi du thé et du chocolat quand elle ne tombe pas en panne, si vous voulez. Sinon, il y a du chocolat et du café soluble dans le placard là. »
Dit-il en indiquant divers endroits avant d’entrer dans son « bureau » ou l’endroit où il répare les cyborgs et robots aux circuits très fins. Bon, comme on est minoritaire et pas beaucoup à le connaitre, il n’y a personne là… Donc il laisse son bureau ouvert. Il me pose sur une sorte de table. Et c’est là que l’on voit qu’il me connait, il n’a pas à chercher longtemps pour savoir ou planter son aiguille d’où part un long fil relier à un ordinateur. Il s’y installe directement après que le voyant de l’outil passe au vert, confirmant sa connexion près de ma nuque. Pas besoin de parler de prix, je connais les tarifs habituels.
« - Cela exige une réparation ou c’est une panne de nanorobots ? »
Comme d’habitude, il ne m’écoute pas en regardant les données sur l’ordinateur. Il fronce les sourcils un long moment puis je vois qui commence a pouffé et qu’il a beaucoup de mal à se retenir… Et moi, j’ai juste ma vie en jeu, mais bon, ça ne l’empêche pas de se marrer comme d’habitude.
« - Alors, je ne savais même pas que c’était possible avec ta technologie et je ne sais pas comment t'as fait…
- Dit avant que je t’étripe.
- Je sais que tu en serais capable. Alors, chère chatte soldate… Vous avez attrapé un virus informatique.
- Tu te fous de moi ? »
Mais vue comment il éclate de rire ; non.

Bon, au moins, rire avec la discrétion d’un éléphant ne l’empêche pas d’écrire des lignes de codes pour réparer rapidement ce dysfonctionnement. Un virus quoi…. Une saleté de virus comme sur les médiocres ordinateurs de ces humains ! Ou comme cette machine à café plus souvent en panne qu’en marche ! Du coup, moi, je fais la tête… Je n’y crois pas quand même !

Vraiment, un virus informatique, je n’y crois pas… Comment cela a-t-il pue m’arriver ? Enfin, il était en train de réparer le code original détériorer par le virus et il virait également le virus en lui-même… Bien qu’il eût du mal à ne pas rire… Je crois qu’il ne tient pas à la vie, le plus étrange est que pourtant, il sait très bien ce que je suis et ce que je suis capable de faire. Je ne comprends même pas pourquoi il m’aide et me répare au besoin en respectant mon vœu de discrétion. J’avais d’abord pensé que c’était l’attrait de l’argent, comme la plupart des humains, mais au fil du temps et de mes visites chez lui, j’ai compris que c’était bien plus… La plupart des cyborgs sont humanoïdes et moi, j’ai des circuits assez uniques, mélange de connaissance biologique et technologique…

Oui, il faisait ça, car cela le rendait curieux… J’étais un peu comme un cobaye à manier avec prudence… Je l’avoue, cela m’allait, du moment qu’il me reparait quand j’en avais besoin… Vraiment, beaucoup des espèces d’entre mondes n’ont pas de sens pour moi… Ce n’est pas seulement, car j’ai été créée et que mon espèce a servi d’arme, non, c’est parce que je suis une arme. Ou du moins, j’ai été programmée biologiquement puis plus tard, armée technologiquement pour répondre à ses critères. D’abord, espionnez certes, mais si c’est utile et nécessaire, je dois tuer, tout simplement, afin de répondre aux objectifs d’une quelconque mission.

À quoi pourrait-on s’attendre d’autres venant de moi ? Enfin, cela dura un moment et en tout cas, quand j’en sortis après avoir payé bien entendu, la fille n’était plus là…bah, je la remercierais si je la recroise un jour. En tout cas, à présent, je revins à mes occupations habituelles.