Chasse & Aventure : La horde des erranurs

Nom de la mission : La Horde des erranurs

Nombre de personnes autorisées : 6

Lieu de mission : I7 (Kumana sur la Carte de l'Entre-Monde)

Description et contraintes : Ils possèdent un faciès aux lèvres larges dissimulant des incisives et des canines redoutables, deux pattes antérieures dotées de pouces opposables leur donnant l'air de grands singes. Mais leurs membres postérieurs sont longs et larges, d'une puissance musculaire que nous n'avions vue que chez de grandes espèces de marsupiaux (NDMJ : kangourous). Les mâles adultes font un mètre quarante de haut, ils sont bagarreurs et insatiables. Malgré la surveillance dont ils ont fait l'objet ces dernières années, la horde est devenue trop imposante et la montagne ne suffisait plus à sa subsistance. Une partie du clan s'est séparé du troupeau et a décidé d'établir son territoire plus en aval. Leur nouvelle zone de chasse comprenant la ville de Kumana, les habitants viennent d'intégrer le garde-manger des erranurs.
Une situation qui ne peut plus durer. Nous demandons aux chasseurs expérimentés de réduire à néant ce nouveau clan. Ni mâle ni femelle ne doivent survivre, ceci afin que les marsupiaux comprennent que cette région n'est pas disponible pour la conquête.
K'ouen vous invite à rester prudent pendant la chasse, les erranurs sont dotés de dents, mais aussi de membres puissants capables de vous écraser une cage thoracique humaine d'un seul saut. Ils pourraient littéralement vous arracher la tête à coup de patte...


Objets fournis : 40 pims pour les consommables nécessaires (à répartir avec la prime de mission en cas de non utilisation)

Gain total : 120 pims

Prise par Kilyan et Wergeld
octobre 2018

Ayame se trouvait installé à son bureau et tout en relisant les rapports du contingent de commissaires en vadrouille, il me jetait ça et là des coups d’œil suspicieux. A me voir, avachis au fond de mon fauteuil, à soupirer à chaque page tournée, il se doutait bien que je n’allais pas tarder à m’éclipser d’une manière ou d’une autre.

Comment allais-je m’y prendre ? Je lui avais tout fait. Fuir en pleine réunion, me téléporter à Rivetiel, me téléporter au fin fond du trou du c*l du monde… J’ai même sauté par la fenêtre, une fois, pour m’échapper. Heureusement qu’un tas de buis non épineux m’avaient réceptionnés. Je lui ai déjà fait le coup des toilettes, du malaise, de la toux interminable m’obligeant à aller me rafraichir, le « tas entendu ? Attends-là, je vais voir ». Vraiment, l’elfe avait tout vu. A cours d’option, je me levais en souplesse. Je rangeais mon bureau –ça consiste surtout à poser les dossiers ouverts sur la pile « en cours »- et comme si de rien n’était, je me dirigeais à ma veste. Mon épée se logea sans résistance dans les attaches du fourreau intégré à mon blouson. Soigneusement boutonné jusqu’au col et même ma hache vint trouver logement à ma cuisse.

-Je reviens dans quelques jours, bonne journée !

Conclusion, l’elfe n’avait pas encore tout vu. C’était la première fois que je quittais aussi sagement le bureau. Même les secrétaires du miroir en étaient bouche bée.
J’appréciais mon petit effet en gagnant Rivetiel, en y trouvant ma moto et en quittant les lieux direction la bibliothèque. L’oreillette ne grésilla pas une seule fois au son de la voix d’Ayame. Je crois qu’il était encore sidéré de mon petit effet et moi j’étais désolé car la prochaine fois, je serais obligé de rejouer un morceau déjà vu. Je déteste me répéter.

A la tour, la foule était là. Je l’espérais car parmi ces bandes de malappris, il devait y avoir un équipier ou deux pour m’accompagner en mission. Laquelle ? Peu importe, du moment qu’on tape sur quelque chose de gros, de méchant et de moche. La routine…
L'œil expert, j’évaluais les aventuriers à portée, certains avaient l’air de vétérans connaissant leur affaire et d’autres manquaient cruellement de l’expérience des plus âges. Les premiers étant vraiment moins nombreux que les seconds. Mon petit cœur espérait encore tomber sur quelqu’un d’expérimenté. Que cette chasse soit rondement menée et que je revienne en ville pour le repos du guerrier. J’irais voir si Cerclon est confortable pour une nuit ou deux, tiens. Ils doivent avoir des matelas « high tech » conçu pour avaler le dormeur et ne le recracher que lorsqu’il est assez reposé.

Kilyan sortait de l’hôpital avec quelques pansements et une crème pour ses bleus. Il rangea le pot neuf dans la poche de son pantalon. L’orque avait eu le médicament dans la main subitement. Le pharmacien ne lui avait pas laissé le temps de protester. Silencieux et un peu mal à l’aise, il pensait au gâchis que c’était. Atrya allait s’occuper de ses coupures et de ses quelques blessures et quand on a Atrya comme soigneur, les baumes magiques c’est inutile.
Son humeur était bonne. Après tout, il avait pris la route du miroir. A la surface, avant qu’il ne prenne un véhicule volant pour aller sur la Res Publica, son regard se porta sur un jeune homme sur une monture. Cette silhouette ne lui était pas inconnue. K’ouen allait encore jouer les casse-cou quelque part.
A son avis, Wergeld était un chasseur redoutable. Il revenait souvent en miettes mais il rendait coup pour coup aux créatures qu’il avait dans sa ligne de mire. Pour un triton orque né pour chasser, c’était la définition même d’un homme bien. Mais Wergeld en redemandait trop souvent à son goût. Obligeant son guérisseur à se faire un sang d’encre et ça, Kilyan ne pouvait pas le tolérer.

Il suivit K’ouen à distance et quand il était certain que le jeune homme allait à la bibliothèque, Kilyan pris son temps pour l’y retrouver. Il avança prudemment vers le chasseur, mémorisant l’allure qu’il avait quand il regardait les aventuriers.

– Wergeld. Tu as l’air d’attendre quelqu’un.

-Kilyan !

C’était du premier choix. Un très bon chasseur avec un regard de lynx. Il manquait de fusil et d’oreilles pointues. C’est comme ça que j’arrivais à ne pas le confondre avec l’elfe. Rien à voir avec le fait que Kilyan dépasse tout le monde d’une bonne tête, deux pour moi, et qu’il a le design d’une armoire.

-Ravi de te voir. On dirait que ta précédente mission s’est bien passée.

Odeur de désinfectant, pansements et ce petit air un peu fou qu’on a tous quand on sort des fumeroles, les indices ne trompaient pas. Puisqu’il pouvait marcher, que ses deux bras avaient l’air fonctionnels, Kilyan n’avait pas rencontré de vrais dangers. Du moins, c’est ce que supposait ma tête des bons jours. Celle-là même qui avait une furieuse envie d’aller chasser quelque chose, sans savoir vraiment quoi.
Il y a bien les vers à soie, mais eux sont chassables toute l’année. Vue la région, j’irais donner un coup de main en hiver, ça me fera une petite chasse facile au soleil. On a toujours un arcturien ou deux sur les bras, ceux-là n’étant pas menaçant pour le moment, je laissais le soin à Ayame de compiler des données sur leurs mouvements et leurs comportement. Comme ça, s’ils bougent on leur tombe dessus. Pour ma défense, les arcturiens bougent assez peu. D’où mon ennui chronique. Quant à tout ce qui se chasse dans ma zone, si j’y allais, je risquais de vexer quelques commissaires déjà sur le coup.
On ne peut même plus chasser en paix…

-Prêt pour une nouvelle partie ?

Kilyan était certain que Wergeld le testait. Le jeune homme désinvolte cachait un esprit qu’il ne fallait pas sous-estimer. Un jour, l’orque avait examiné le tableau de chasse de Wergeld. L’historique du garçon, même pas trente années, était plus long que celui de n’importe quel autre chasseur. Il était fait d’un métal aussi impitoyable que son épée. Non, Kilyan ne voulait pas être méprisé par un homme comme celui-là. Il avait même décidé qu’il irait chasser avec lui. Pour rassurer Atrya d’abord et pour faire ses preuves face à K’ouen.
C’était un test, il le savait. Wergeld avait ignoré ses bandages et il avait l’air de quelqu’un impatient de partir à l’aventure. Kilyan croisa les bras sur sa poitrine, il regardait le chasseur de haut. On dirait que ce n’est qu’un petit homme fluet. Mais ensuite, on voit les cicatrices dépasser du col de son blouson. Le regard vif qui examine la pièce. La hache à la cuisse, l’épée dans le dos, le renflement du couteau du chasse et les bottes usées mais solides.
Kilyan sentait, sans le voir, qu’on ne rigolait pas avec ce genre d’homme. Pas quand ils se tiennent si près de la forêt. Dans l’océan, l’orque aurait aimé chasser à ses côtés, car il était efficace. Mais en fait, il se dit aussi que Wergeld était dangereux et que c’était peu rassurant.
Il ne voulait pas paraître frileux aux yeux du chasseur. Il ne voulait pas avoir la réputation de celui qui se détourne du danger.

– J’avais l’intention d’aller à Kumana. Les erranurs.

Les erranurs, il n’avait pas hésité une seconde à me proposer la plus grosse chasse du tableau.

-On a des miliciens et des commissaires qui protègent la ville. Donc, cette chasse c’est littéralement d’aller en montagne et de descendre tous les erranurs qu’on croise sans se poser des questions. T’es sûr de vouloir te charger du nettoyage avec moi ?

Je ne sais pas ce qu’il essayait de prouver à choisir une aventure de ce calibre tout juste sorti de l’hosto et à peine revenu d’un séjour dans la jungle… On me connait pour mon complexe du héros, pas par mon instinct maternelle, ma question était purement rhétorique.
Loin de le ménager, j’annonçais d’emblée que c’était pour moi un excellent choix. De quoi me défouler avant de revenir me terrer en ville.

-C’est parti pour l’inscription.

Mais j’adore me terrer en ville depuis quelques temps. L’elfe devant se faire à l’idée que je suis dans le coin, mais préférant prendre mes quartiers à Ken plutôt qu’à K’ouen. Entre une pile de propositions de projets insensés à refuser et aller voir le Maitre de Ken, le choix était vite vu.

J’entrainais Kilyan vers le bureau d’Eva. On m’avait bien dit qu’il y avait un nouveau au comptoir, curieux j’espérais que ce serait lui notre hôte. C’était un peu dommage pour la tyrannique Eva, mais si elle était plus aimable, peut-être que je ne serais pas aussi pressé de rencontrer son personnel.
Tout sauf Kip en fait…
J’adore Ken en personne mais les Ken, globalement j’ai du mal. Sauf Septembre, car je m’entends assez bien avec ce robot aussi bardé de défauts qu’un être humain. Kip étant l’incarnation du pire et du meilleur de la technologie conscience : un cœur d’or et une cervelle de colibri.

J’approchais du comptoir avec un épais dossier sous le bras. C’était les nouvelles missions à affichées. K’ouen venait tout juste de nous faire parvenir les rapports sur la situation de la Zone et… Mais en parlant de K’ouen.

-On devrait nommer Ayame Maitre de Miroir, tu sais. Je te vois plus souvent ici qu’à ton bureau.

Pour sa défense, je ne vais jamais sur K’ouen pour le regarder travailler. C’est à peine si je suis sûre qu’il sait lire et écrire. Jouer avec les couteaux, par contre, ça il sait faire…

Un regard navrée pour Kilyan, je leur donnais une fiche vierge. Puisqu’ils partaient pour les erranurs et que K’ouen en personne devait en savoir plus que moi sur la situation à Kumana, je les quittais aussitôt, souhaitant « bonne chance » à Kilyan et « reviens en un seul morceau cette fois » à Wergeld.

La mission offrait de quoi s’équiper. Kilyan considérait qu’il avait ce qu’il me fallait et Wergeld, visiblement, portait sur lui une armurerie. Comme il n’était pas heureux de parler pour ne rien dire, il passa sous silence la question inutile d’un possible passage chez les artisans pour s’équiper.
Eva réussit à lui arracher un sourire, elle avait du cran.

– On utilise mon perçant à l’allée.

Un sourire amusé gagna son visage et il osa même se moquer du Maitre de Miroir

– Si tu es si bon chasseur qu’on le raconte, les erranurs ne seront plus un problème et nous pourrons rentrer pour dîner avec le tien.

Parce qu’il avait déjà entendu Atrya s’en plaindre, Kilyan touchait un point sensible. C’était même un point commun entre eux. Kilyan était un bon mangeur et c’était pire encore pour Wergeld qui dévorait. Avec cette remarque, il espérait que ça le motive encore plus de s’occuper avec plus de ferveur de la bande d’erranurs à terrasser. Attiser le feu alors que Wergeld est déjà prêt à abattre une armée d’arcturiens… Oui, il avait osé faire ça.

– A combien d’individus devons-nous nous attendre ?

Il proposait une main amicale à Wergeld affichant lui aussi l’envie d’aller rapidement en découdre avec les animaux envahissant.

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