Rencontre entre deux nuits

La nuit était tombée depuis peu sur Entre-Monde et je n’avais pas envie de rester seul à la maison, Kaya dormait chez une de ces amies. Le meilleur moyen de rompre cette solitude était d’aller dans un bar.

J’étais donc venu dans ce bar qui m’était inconnu, mais qui me faisait de l’œil depuis quelque temps. L’ambiance qui y régnait semblait tentante, même si ce soir le guitariste était quelque peu mauvais. Il chantait une étrange chanson qui parlait d’un chat qui put et que ce n’était pas sa faute. M’enfin, je n’étais pas là pour apprécier la musique, mais boire un verre et discuter. Je commandais une bière au comptoir et cherchait du regard une personne qui était dans le même cas que moi.

Bingo ! Je trouvais rapidement mon compte avec un homme au teint pâle et au visage aminci, on aurait dit un vampire mort-vivant avec cet éclairage ! Il était assis seul, les yeux brillants à la recherche de quiconque voulant alléger sa solitude pendant quelque temps.

J’avançais donc vers lui et lui demandais :

– Bonjour, excusez-moi, mais êtes-vous un Strigoï ?

Mon espèce était spécialisée dans le combat contre ces vampires dans mon monde, mais ici je n’avais rien contre eux et peut-être était-il amical ? Après tout, il buvait un café et pas un verre de sang frais ponctionné sur un des clients autour de lui.

Donc ce n’était pas un Strigoï, mais juste un homme très maigre et blanc comme un linge. Un peu dessus, mais pas décourager par cette information, j’acceptais son invitation à la rejoindre à sa table. Tout en m’asseyant, je répondis à ces questions :

– Non, je suis un Dhampire, un hybride en quelques sortes et je me nomme Arioch Rohellec.

Tiens, c’est étrange, je ne savais qu’il existait ici des livres sur ces vampires morts-vivants. Moi qui pensais qu’ils n’étaient présents que dans mon monde, je me trompais largement ! Je devrais peut-être faire un tour à la bibliothèque, pour en apprendre plus sur les connaissances des différents mondes qu’il peut y avoir ici. Je bus à peine une gorgée de bière, qu’un nouveau protagoniste faisait son arriver dans notre champ d’action. Un grand brun barbu avec un chapeau que qualité, il semblait connaitre le Palot. Je répondis à sa salutation par un signe de la tête et me présentais à nouveau.

Pendant qu’ils conversaient ensemble, je regardais l’étrange spectacle que le guitariste nous proposait, il avait fini avec sa chanson bizarre et maintenant voulait en découdre avec n’importe qui. Sans doute parce que son art n’était pas apprécié à sa juste valeur et s’en plaignait, mais faut être honnête deux secondes. Sa chanson c’était n’importe quoi, pires que celle que j’avais entendu un jour « vit ta vinaigrette » ou quelques choses comme ça.

M’enfin, le spectacle était plutôt drôle, même si ce dernier n’allait pas durer très longtemps au vu du videur patibulaire qui s’approchait du guitariste. Je me tournais vers le Palot et le Barbu et leurs demanda :

– Discutons un peu ! Vous faites quoi dans la vie ?

La question la plus bateau du monde, mais parfois on a des réponses très intéressantes et peut-être même des anecdotes surprenantes !

Ok, le Barbu était en plus Thierry la Fronde, mais je dois avouer que c’était un magnifique tir en pleine tête, un travail de professionnel ! Le calme s’installa, le temps au groupe suivant prenne place. C’est à ce moment-là que le brun me révéla son nom et me demanda le mien. Bizarre, je ne lui avais pas déjà dit ? Pas grave, je lui serrais la main et lui répondit :

– Arioch Rohellec et je suis docteur au Sanctuaire des Braves.

J’avais limite honte d’avoir un travail aussi stable face à leurs activités, mais ce n’est pas pour autant qu’il fallait les prendre en pitié. Bien au contraire, ce sont même ceux sans compétences ou diplômes qui font avancer les pays.

Décidément, ce bar était des plus animés, après le guitariste, voilà la bagarre des mecs bourrés et ils ne se privaient pas d’utiliser leur pouvoir en plus ! C’est sans doute ça qui avait donné l’idée à William de poser cette question en rapport avec les pouvoirs.

– Oui, je peux contrôler la gravité jusqu’à un certain point. Je regardais l’homme en noir et lui demanda. Le Palot, j’ai remarqué que tu, on peut se tutoyer ? Que tu parlais de jouer avec ta vie, comment ça ? Dans des combats à mort clandestins, des missions dangereuses ou autre ? Peut-être l’élevage de poneys ailés carnivores ?