Baignade aérienne

Des flashs, ça tangue, ça s’accélère, l’environnement devient flou, l’air irrespirable, les flashs encore, blanc, noir, blanc. Rubis n’a plus trop conscience de ce qu’il se passe autour d’elle. Elle sent quelque chose l’attraper, qu’elle repousse violemment en ronchonnant, puis plus rien.

L’air est froid, elle respire à nouveau, malgré le froid, la voleuse se sent au chaud, c’est la chaleur d’un corps, sa main se crispe, elle rouvre les yeux lentement, son absence n’a duré que quelques secondes. Elle voit en premier lieu un motif Hawaïen elle se fait la réflexion c’est hideux, puis elle se souvient, un léger sourire se dessine sur ses lèvres. Elle lève la tête… pour voir le visage d’Owen, elle le fixe quelque minute sans rien dire, les yeux dans les vagues.

- Que… y s’est passé quoi ?

Ça devenait une habitude… que faisait elle une fois de plus dans ses bras ? Elle était partagée, elle se sentait faible, inutile et en même temps s’était agréable… La réalité est encore un peu flottante, ça tourne.

- Laisse moi… s’il te plaît.

Elle ressert sa main sur son torse, lui faisant comprendre qu’elle voulait revenir sur ses pieds. Rubis vient de comprendre, elle est prise de honte. Cette soirée entière… Comment pouvez-elle devenir un tel fardeaux en si peu de temps ? et surtout… comment pouvez elle se donner en spectacle comme ça.

- Merci… t’aurais pu me laisser là, si t’avais voulu.

Elle sourit, et se fait la réflexion qu’elle est vraiment minuscule face à lui. Elle se met sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue.

- Je crois qu’il est temps pour moi de rentrer, conclue t-elle l’air penaude en replaçant une mèche de cheveux derrière ses oreilles. J’ai assez démontré mes talents d’alcoolique névrosé pour ce soir… Je ne veux pas t’en infliger d’avantage. Tu mérites pas ça.

La voleuse regarde aux alentours, un taxi est à l’arrêt au bout de la rue, elle lui fait signe, avant de se retourner vers sa veille gargouille, comme elle le surnomme affectueusement dans son esprit désormais. Elle le prit dans ses bras. C’était bizarre, et pas du tout son genre d’avoir ce genre de démonstration.

- Merci d’avoir croisé ma route, chuchota-t-elle

Elle n’était pas sure de le revoir après ce soir, après tout… Le taxi se gara derrière eux, mais elle n’était pas tellement décidée à rompre leur étreinte tout de suite. Alors elle serra un peu plus fort comme pour se convaincre qu’il était bien réel.

Rubis reprenait enfin conscience de ce qu'il se passait autour d'elle. Elle me regardait depuis mes bras et se questionnait sur ce qu'il se passait actuellement. Je lui adressai un simple sourire en lui disant:

Tout va bien maintenant, ne t'inquiètes pas.

Elle me demandait enfin de la faire descendre, chose que j'exécutai immédiatement. Je pris soin de la faire descendre à bonne hauteur avant de laisser ses pieds toucher le sol, puis l'aider à se relever d'une main. Elle était comme une poupée entre mes mains. Un poids plume.

Et pourquoi je l'aurais fais, hm ?.. Vu les types bourrés du club, tu serais pas forcement au même endroit...

A vrai dire, je me demandais bien pourquoi je l'avais aidé. Effectivement, si je l'avais laissé sur place, il ne se serait pas forcement passé de bonne chose. Néanmoins, ça ne justifiait pas pourquoi j'avais choisi d'aider la voleuse. Je tenais vraiment à elle, alors ?.. On venait juste d'apprendre à se connaître pourtant... Enfin, bon. Le mignon petit baiser de Rubis dissipait ces pensées, c'était sûrement pour ce genre de chose que je l'avais fais.

Dis pas ça... Je marquai une pause. Et puis, j'espères bien revoir tout ça. Cette soirée était sympa.

Elle appelait finalement un taxi, puis se retourna vers moi pour m'étreindre dans ses bras. Je lui caressai le visage, puis l'embrassai une dernière fois en l'étreignant moi-même, prenant bien soin de ne pas serrer Rubis trop fort. Elle me chuchota quelque chose qui sonnait comme un au revoir ou un adieu, puis elle me serra plus fort dans ses petits bras.

Félicites toi de m'avoir volé alors. Dis-je avec un sourire entre l'amusement et la tendresse. Et nos routes ont intérêt à se recroisé, hm ?

Je la lâchais enfin, la laissant partir vers le taxi qui l'attendait juste derrière nous. Je lui aurais bien laissé de l'argent pour le taxi, mais je me rappelais que je n'avais pas mes affaires, mais des vêtements affreux d'un type que je ne connaissais pas.
Je lui fis signe de la main alors que le taxi commençait à repartir, me disant que j'aurais dû demandé à lui proposer de rester.... Ou au moins à proposer de la raccompagner.