Re: Entre-Monde express, à votre service ! [PV Siegfried]

Mon plan fonctionna étonnamment comme sur des roulettes. Bien sûr le plus dur restait encore à faire, mais nous avions tout nos éléments.

Tandis que Siegfried prenait des photos et des films qu'il envoyait par mail au mécanicien, j'observais ce dernier. Il semblait s'amuser comme un fou de travailler sur un projet complètement barge. Parfait, les personnes passionnées étaient les meilleurs à manipuler, il suffisait de toucher la corde sensible.

Siegfried s'approcha de moi et me montra à quel point il était stressé. J'allais vraiment devoir le détendre...un massage peut-être ? Ca faisait longtemps et il me restait de l'huile à la rose il me semble.

- Calme toi... Je te l'ai dis. Nous prendrons de la hauteur en remplissant la bâche de propane. Une fois a la bonne hauteur, nous reduirons le gaz et enclencherons l'hélice pour nous diriger vers l'île. Et pour l'atterrissage....et bien nous verrons !

Je lui fis un grand sourire mais je crois que s'il avait pu m'étrangler il l'aurait fait avec plaisir. Je tentais de le dissuader d'utiliser la violence contre moi en allant chercher un feutre dans la boite à gant pour le lui donner.

- Tiens et si tu allais donner un nom à notre véhicule volant ?

Je tapotais sa tête et tandis qu'il se faisait créatif, j'allais voir le mécanicien. Celui-ci venait de terminer.

- Voilà ! J'ai fais ce que j'ai pu... Vous risquez votre vie quand même. Vous aimez l'adrénaline ?
- Oh vous savez nous sommes des esprits, la mort c'est abstrait....
- Mouais... Les photos sont sur ma boite mail ?
- Tout à fait ! Merci encore de votre collaboration. Nous avons peu de temps, nous partons tout de suite. Vous devriez reculer...

Le mécanicien leva les yeux au ciel, nous traita de fou et s'éloigna. J'appelais Siegfried et nous grimpions dans la camionnette. Il ne nous restait que dix minutes... Je pris la télécommande reliée à la bouteille sur le toit qui actionnerait la sortie du gaz.

- Prêt ?demandais-je à mon amant.

J'actionnais la télécommande et lentement, la bâche se gonfla. Elle gonfla ainsi une longue minute....et comme un miracle, nous quittions le sol. Je poussais alors une exclamation de joie, fier de ma réussite.

- Wouhou !!!

« ENTRE-MONDE EXPRESS »

Klaus semblait beaucoup trop insouciant et ça avait particulièrement le don d'énerver le jeune albinos. Quand il était comme ça, Siegfried avait l'impression de revoir le même Klaus qui lui disait que ses plans de destruction du monde étaient sans danger. Et ça avait le don de le mettre particulièrement en rogne. Il se contrôla cependant. Le plaquer contre la voiture n'était pas le bon plan. Ils risqueraient de déraper et ce n'était ni le lieu ni le moment. Alors qu'il était en train de se calmer, songeant presque à s'allumer une cigarette même, Klaus lui donna un feutre et de quoi oublier l'envie de lui exploser la tête contre le pare-brise. Il préféra passer outre le fait qu'il lui ai tapoté la tête comme un enfant. Ils en parleraient plus tard de ça. Il réfléchit alors au nom qu'il voulait donner à la camionnette... Est-ce qu'il devait donner un nom sérieux ou plutôt un nom qui leur rappellerait à tous les deux cette folle aventure ? Il hésitait un peu puis finit par griffonner quelque chose sur le côté de la voiture. Assez grand pour être vu, la camionnette était désormais baptisée : L'Aide Zeppelin. Une référence typiquement terrienne mais qui ne manquera pas de les faire rire... ou pleurer, selon ce qu'il se sera passé, quand ils rentreront à la boutique après la mission... enfin si la camionnette était toujours en état...

Quand son amant l'appela, signe qu'ils avaient tout fini, il grimpa dans la camionnette. Prêt n'était pas vraiment le mot qu'il allait employer mais il n'avait pas vraiment le choix après tout... Klaus activa le mécanisme et... sous le regard effaré de Siegfried, la camionnette finit par quitter le sol... Ce n'était pas hyper stable et l'albinos se demanda s'il n'était pas encore temps de sauter de l'appareil en vol... Il pria tout ce qu'il pouvait pour qu'ils arrivent au miroir en un seul morceau...

«Tu es vraiment fou..»

Mais si Klaus était fou, il l'était tout autant de le suivre comme son ombre, quitte à se damner lui aussi...

J’étais excité comme un gosse. « L’Aide Zeppelin » s’envolait tranquillement dans le ciel, sous les regards médusés des passants de Cerclon qui se demandaient ce qu’était cette chose étrange. Lentement nous atteignions la bonne hauteur et apercevions la Res Publica devant nous. J’actionnais alors le moteur, qui enclencha l’hélice. Le mécanicien avait fait un excellent travail ! Je réduis au minimum l’ouverture de la bouteille de propane pour éviter que nous reprenions de l’altitude, et tandis que l’hélice nous faisait avancer, j’essayais de le diriger avec le volant même si c’était extrêmement peu précis.

L’île volante s’approchait d’eux et je ne savais pas exactement comment atterrir. J’allais devoir improvisé… Et ça allait secouer…

- Chéri, attache ta ceinture s’il te plaît.

Quand ce fut fait, je coupais l’arrivée du gaz entièrement. La bâche se dégonfla rapidement et nous nous mîmes à perdre très vite de la hauteur. Beaucoup trop vite ! Je serrais les dents alors que la camionnette atterrissait sur le bord de l’île dans un fracas qui nous secoua tout les deux. Cependant, l’hélice tournait toujours et le moteur aussi, notre véhicule étrange se mit donc à rouler à toute vitesse. J’avais beau appuyer sur le frein rien ne se passait ! J’esquivais les gens en donnant de grands coups de volant mais je n’avais aucune idée de comment m’arrêter. Il ne restait qu’une solution… Je coupais le contact et donnait un coup de frein à main. « L’Aide Zeppelin » s’emballa alors, nous faisant partir dans tout les sens en tournant sur nous-même, jusqu’à ce qu’un mur ait la gentillesse de nous arrêter. L’airbag s’enclencha et m’écrasa le visage, il me fallut plusieurs secondes pour réussir à le percer avec ce qui traînait dans la camionnette et qui avait voler avec notre atterrissage forcé.

Je réussi à sortir de là et à aider Siegfried à s’extirper de notre véhicule qui s’était écrasé le nez en avant contre le mur. L’hélice était en miette, le moteur aussi certainement vu la tête du capot. Une roue était déformée et nous avions du rouler sur quelque chose car il me semblait voir des morceaux pendouillé en dessous…

Deux miliciens arrivèrent en courant, semblant furieux.

- Mais c’est quoi ce cirque ?!
- Oh bonjour ! Pardon du dérangement, nous sommes venus vous apporter quatre caisses de la part du laboratoire, contenant des fusils Arcturus.
- Quoi ?!

Nous interrompions notre conversations en entendant un bruit de sifflement. Je tournais la tête vers la bouteille de gaz...abîmée et en train de libérer le propane !

- Heu...le propane ça explose ou pas ?
- Oh m**de ! Violette !

L’autre milicienne, une jeune femme aux longs cheveux noirs, pâlit en voyant la bouteille de gaz que son compagnon désignait. Elle tendit les bras en avant et entoura la bouteille d’une bulle de champ de force. La bouteille explosa ainsi à l’intérieur sous la pression, évitant un joli feu d’artifice. Je sifflais, impressionné par un tel pouvoir.