Il semblerait que non...

On aura jamais vu un sanctuari faire son travail aussi vite. Et je n'étais pas peu fier d'avoir un tel record -et dans de très mauvaises conditions en plus !
Aucun ne faisait de chichi, des criminels comme je les aime, dociles et honnête... Allez savoir s'ils vont pas tenter de m'étrangler quand j'aurais le dos tourné, et le pire dans tout ça est que je me méfiais bien plus du petit bizarre que du grand balèze. Les muscles ne font pas tout dans la vie.

-C'est pas moi qui vérifiera qui a tuer le cadavre, les enquêteurs s'en chargeront, moi je vous emmène juste dans votre cellule temporaire.

Et je m'exécutais comme un bon petit soldat. Une porte de la caserne s'ouvrit juste devant moi - à croire que la précédente avait fait exprès de s'ouvrir dans le vide- et s'ouvrit sur l'un des murs intérieur. Pile poils au bon endroit, je leur cédais le passage. Je les aurais bien menottés mais puisqu'ils n'opposaient pas de résistance autant leur laisser un de dignité, quand bien même personne n'était là pour les voir se faire embarquer comme des malfrats -qui pour un était un juste titre.

Je sifflotais gaiement dans les couloirs et quand je fis entrer les deux hommes dans la cellule, le gardien chargé d'enregistrés et de surveiller les garde à vue me regardait comme si je les avais sortit de mon chapeau.

-Ca t'en bouche un coin, mon gros ! Tu saurais pas bosser aussi vite, même avec dix kilos en moins et un criminel sous le nez.

Ouai, me vanter me faisait du bien. Et ça évitait d'entendre mes articulation grincer comme un vieux chaudron à cause du sable. Pire que de l'eau ces conneries s'infiltraient partout, vraiment partout. Je n'allais pas me gratter le derrière devant tant de public, je refermais la cellule dans "bang" rayonnant de réussite.
Le bonhomme me regarde avec des yeux qui me firent soudain penser à un énorme panda pas content... Ils recrutent vraiment n'importe qui dans cette caserne.

-La garde à vue ne durera pas trop longtemps si vous avez de la chance. Pour commencer, je vais avertir le patron que vous êtes tous les deux ici, ce dernier préviendra K'ouen pour qu'il vienne décider de votre sort, et pendant ce temps j'enverrai du monde vérifier si le cadavre est victime d'un meurtre ou non. Amusez-vous bien !

Un bref mouvement du menton et le garde verrouillais la porte. Cellule normale pour humains normaux, pas besoin d'anti-magie, d'anti-truc-de-fou, ces deux n'avaient pas besoin de ça et on n'avait pas assez de cellules pour les encombrer. Et puis... Celles ci sont quand même plus confortables que les autres, au moins ils ont une fenêtre -avec des barreaux.
Je fis demi-tour en sifflotant de plus bel, je vais aller quérir ma promotion.

"La garde à vue ne durera pas longtemps."
Au total, un peu plus de sept heures...

Errer sans but dans les couloirs étaient sans aucun doute le meilleur moyen de travailler. Au moins, quand quelqu'un avait besoin de lui, il avait pas mal de chance de le croiser. Après bien sûr, il y avait le risque que l'on se trouve à l'opposé de sa propre position, et là... Là il fallait chercher, demander à tout le monde "où est le prétorien?" soit, en bref, jouer à une version en trois dimensions de "où est Charlie.". A ceci près qu'il n'avait pas de lunettes, ni tricot rayé rouge et blanc, ni de bonnet affreux.
Tout ça pour dire que trouver le chef des sanctuaris n'était déjà pas une mince affaire.

Après avoir échappé de peu à une collision frontale avec l'androïde, Ez avait entrainé ce dernier à sa suite, l'écoutant d'une oreille tout en vacant à ses occupations de l'autre. Bilan des courses, il avait fait répéter une demi douzaine de fois son rapport à Sept, s'excusant à chaque fois, et à chaque fois reposant les mêmes questions sur les mêmes détails. Au final, il s'était arrêté et avant mis le reste de côté, pour se concentrer là-dessus. Son logiciel de traitement de données parallèle avait parfois un peu de mal... La situation (enfin!) comprise, Ez avait remercié le sanctuari, le félicitant pour son travail bien fait et sa patience, lui avait refilé 3pims pour aller se payer un verre d'huile de coude, et s'en était séparé...
Le gros balèze, de toute évidence c'était le sieur Caël. Le petit nain hystérique par contre... Suivant la procédure, il avait de toute façon contacté Wergeld. Soumis vaguement le problème. Lui avait serré la pince, et était reparti avec ses instructions. En fait ça n'avait pas été si rapide que ça, parce qu'il avait d'abord du le trouver, le petit Wu. Et puis il y avait eut l'échange de banalité réglementaire (ça va, la femme, les enfants, le poisson rouge? On s'appelle on se fait une bouffe?), et puis l'exposition de la situation, et puis les négociations pour savoir on fait quoi de qui... C'était que ça pouvait prendre du temps ces choses-là!
Ensuite, retour à la caserne. Là il avait un peu zappé le cas Caël et sale mioche, parce qu'il s'était fait tombé dessus par un sanctuari idiot (il y en avait), et avait du piquer une colère monstrueuse pour s'en défaire. La moitié de la caserne avait du l'entendre tonitruer sur le malheureux... Et il n'avait arrêté que quand il avait percuté que toutes ses articulations craquaient férocement, comme pour le rappeler à l'ordre. Calmé, il s'était enfin souvenu que deux types attendaient toujours en garde à vue...

Arrivé dans le coin où l'on gardait les voyous temporairement, le prétorien marmonna un vague salut à l'adresse du gardien, qui s'était levé, clé à la main... Et qui se rassit sans rien dire, alors que Ez ouvrait la porte de la cellule d'un coup de pied bien placé. Il n'était pas doté d'une force de petit hercule, mais après s'être explosé plusieurs fois le pied sur les portes, il avait trouvé l'endroit où il fallait taper pour qu'elle cède. Maintenant, il éprouvait toujours une certaine joie quand il faisait ça, et qu'il y arrivait. Parce que ça lui arrivait encore de s'exploser le pied au lieu d'exploser la porte...
Tout ça pour dire que, la porte à présent ouverte sans l'intervention des clés, le prétorien demeura dans l'encadrement de la porte, les mains sur les hanches, l'air pas spécialement ravi. Sans préambule, il tourna ses yeux pâles vers Caël.

" Toi, tu sors. T'es libre."

Il s'écarta, faisant signe au forgeron de vider les lieux, et sans plus se préoccuper de lui, il posa le regard sur le mioche. Bon, là ça ne l'enchantait pas vraiment... Mais bon. En même temps c'était qu'un môme, il aurait le temps de refaire sa vie.

"Elantir... " Euuh... " ... Itarillë."

Il avait bien cru qu'il ne trouverait pas... L'honneur sauf, il poursuivit.

" On peut savoir ce qui t'as pris? Un sanctuari avec un cadavre sur le dos, tu trouves pas qu'il y a un truc qui cloche?"

Un ton sévère, plein de reproches et de déceptions. Il n'aimait pas quand ses hommes manquaient à leurs devoirs. Les sanctuaris n'avaient pas le droit à l'erreur, pas même une fois. Lui-même étant l'exception qui confirme la règle...

" Explique-toi."

En tête à tête avec le nain, le prétorien croisa les bras, demeurant planter fermement sur ses deux pieds, les jambes légèrement écartées... Il aurait pu aussi bien être entrain de faire une inspection militaire. Mais ça, il n'y pouvait pas grand chose... Militaire, il l'avait été trop longtemps pour se débarrasser de certains réflexes.
Laisser passer l'erreur d'un sanctuari, c'était laisser passer toutes celles qu'ils pourraient faire à l'avenir.
Une chose totalement inimaginable... Tout se payait. Et pour eux, pour les sanctuaris, l'amende comptait double.

Totalement désespéré et perdu par sa situation, Elantir avait suivi sans dire le moindre mot. Cela valait peut-être mieux. Il savait pertinemment qu'il volait pour se nourrir, pour survivre. Ceci ne pouvait être puni... Il avait assez du poids du remords et de la culpabilité, fallait-il en plus qu'il soit puni doublement ? Peut-être qu'il le méritait. Le mal commit, se puni toujours. Même son voisin dénommé Caël ne dit mot. A vrai dire personne n'avait envie de discuter de la pluie et du beau temps arrivé ici. Ils furent amenés dans une cellule éclairée un minimum. Mais c'était déjà ça... Quelques rayons du soleil se faufiler, une source de vie fidèle. Il entendait à l'intérieur de sa propre tête des cris de joie et des paroles sans sens. A vrai dire, il ne cherchait nullement à les comprendre, mais étant dans sa propre tête, il n'y avait aucune méthode pour s'en dépêtrer... Enfin, ou simplement, un homme entra et défonça à coup de pieds la porte. Ils n'avaient vraiment pas peur, tous ces hommes ! Si un simple humain tel que lui pouvait anéantir cette porte, toute personne présente dans cette cellule le pouvait, même le jeune possédé. Elantir se leva, non pas politesse. Il ne connaissait pas la politesse et c'est pas demain la veille qu'il s'adaptera. Une paire de regard pâle se tourna vers Caël et lui annonça qu'il était libre. Pas lui. Il était encore coincé là. C'était donc pour lui tout ceci. Il aurait malgré tout ce bordel s'excuser auprès de la masse pour cette aller-retour en cellule. Après quelques difficultés L'homme au coup de pied puissant demanda des explications au jeune garçon. Celui-ci s'exécuta. Il était tout de même face à un homme de loi.

-Le mort ? Je n'ai jamais tué personne ! Vous m'accusez à tord ! Bande d'ingrat ! Ce pauvre homme est mort lorsqu'il nous a vus... Certes dû à notre arrivée il est tombé comme une masse. Mais on n'a rien fait, on l'a enterré comme le mérite tout homme ! Vous allez me reprocher ça ?

Il s'arrêta pour respirer un bon coup. Il était accusé de meurtre. Jusque là il comprenait. Bon il ne comprenait pas pourquoi l'armoire avait été libérée, car lui aussi avait été sur les lieux du dit crime. Mais revenons à nos moutons. Elantir n'avait jamais tué personne. Il connaissait le prix de la vie. La vie avait-elle un prix ? Non, tout ce qu'il savait c'est que tout homme était égaux. Et cela le jeune garçon le respecté. Tout ce qu'il faisait c'était voler. Et même ça il était conscient de cette malhonnêteté. Mais c'était pour survivre, pour manger et pas mourir comme un chien errant que personne ne remarque. A faire toutes ces bêtises, il est vrai qu'il se fait remarqué. Mais c'était pas recherché, enfin il le croyait. Parfois l'esprit humain cherche à se convaincre de certaines choses. Parfois l'esprit humain se voile certaines choses. Et eux, allaient-ils se cacher les yeux sur l'humanité ? Allaient-ils plaider coupable pour vivre ? Certainement... Mais un jour il le savait, il se rattrapera... s'il n'est pas encore trop tard. Mais il est bien obligé, c'est son unique chance.

-Certes je suis un sanctuari... Justement, c'est mon seul emploi et je suis embauché depuis très peu, la preuve, tout à l'heure vous ne connaissiez même pas mon existence et comme beaucoup d'autre ! Comment voulez que je mange sans argent ? Je n'ai jamais rien reçu et j'ai toujours été seul... Un petit mois et tout cela aurait certainement cessé... Mais si on ne me laisse pas la moindre chance, il est logique que je sois arrêté. J'en suis conscient, notez le bien.

Il en voulait à cette société illogique. Comment les gens comme lui ? C'est à dire seule, abandonnée, sans argent et obligé de voler pour survivre pouvaient débuter dans la vie ? Il avait enfin un boulot, enfin de quoi rembourser ses dettes et son bonheur prend fin. Jamais il n'avait connu de bonheur, donc pourquoi celui-ci aurait-il duré ?

-J'en ai marre, faites ce que bon vous semble, de toute manière, parti comme je suis je ne pourrai jamais me rattraper, la branche est bien loin de moi, bien trop haute pour mes petits bras. Si lorsque j'ai une petite chance on me l'a prend venez pas râler parce que je vole !

Elantir n'aimait le regard de ce mec. Il pétait plus haut que son cul et lançait des regard hautain au jeune homme. Son regard lui rappela tous ces regards subis dans la rue. Toutes ces humiliations parce qu'il est différent. Aucun humain n'est différent, du moins à l'intérieur, ils ont tous une peur bleu de l'inconnu et rejette toutes personnes étrangères. Belle exemple !

Ez lâcha un soupire blasé, tout en s'appuyant d'une épaule au cadre de la porte. Mais pourquoi il parlait autant ce gosse? Où étaient passés les rapports brefs concis et clairs d'antan? C'était ce genre de truc qui lui faisait regretter le temps où il s'appelait...
Bref...

Pas la peine de revenir là-dessus, c'était loin tout ça. Genre vraiment... Vraiment super loin. Il n'aurait pas pu dire combien de temps, mais ça datait. De toute façon, mettre des chiffres sur sa vie, ça servait plus à rien depuis longtemps. Il savait qu'il avait entre soixante dix et plus l'infini d'années, sorti de ça... Son âge, au fond, il s'en fichait. Depuis le temps... Ce qui comptait, c'était le nombre d'année passées ici. Après... Il avait toujours eut l'impression de vivre depuis plus longtemps qu'il ne le pensait. Soixante quinze ans sur Terre, c'était le seul chiffre sûr qu'il avait en tête. Après... Il ne savait pas combien de temps il était resté parmi le peuple d'Elise, il n'en gardait aucun souvenir. Et chez Mattéo, il n'aurait pas non plus été capable de se donner un âge. Quant à après... Il avait l'impression d'avoir oublié plus de choses qu'il ne le pensait. Qu'il ne l'avait pensé du moins, en se réveillant.

"... je vole !"

Le prétorien reposa les yeux sur le mouflet, comme s'il venait juste de se souvenir qu'il était là. Qu'est-ce qu'avait dit le gamin?
L'aurait pu résumer non...
Enfin bref. Mobilisant un peu de bonne volonté, il rembobina sa mémoire, se repassant à la vitesse supérieur le discours de l'enfant. Le début "c'est pas moiii!" super original... Ils disaient tous ça de toute façon. Son existence? Et quoi, il avait pas que ça à faire de connaitre tous les sanctuaris! Fallait pas exagérer, il était leur boss, par leur père. Il avait pas besoin de connaitre tous leurs noms. Dans le genre infos superflues...
Aah le pauvre petit lapin.
Mon dieu que de malheurs. Pauvre petit sale gosse livré à lui-même. Tout cela aurait certainement cessé, soit... Soit il serait mort? Dans ce cas il aurait mieux fait d'attendre ce petit mois, avant de songer à s'embaucher chez eux. Ca lui aurait fait du travail et des soucis en moins... Qu'est-ce qu'il croyait? C'était pas un hospice ici, mais une caserne. Et crever de faim, c'était son affaire franchement? Là encore, ils n'étaient pas les restos du coeur! Il allait pas ouvrir ses portes à tous les miséreux de l'Entre-Monde! Et puis quoi encore... Il avait bossé pour en arriver là, ils avaient qu'à faire pareil.

" Bon ça va t'as fini? Tu veux que je chiale peut-être?"

N'importe quoi... Comment ce gosse était-il devenu sanctuari? Il devait avoir dix ans, tout au plus... Personne n'aurait été assez inconscient pour l'accepter dans leurs rangs. Sauf...
Oups... J'ai du entendre parler de lui...
Et ben il devait avoir bu quelque chose de fort le jour où il avait accepter ce gamin. Fallait vraiment qu'il fasse attention, ça lui éviterait à l'avenir de se retrouver avec ce genre de problème. Mais...
Y a pas de quoi le prendre comme ça.

Son regard clair se fit scrutateur, alors qu'il avançait d'un pas vers le môme, se penchant pour l'observer avec précision. Quelque chose clochait non? Il n'était pas forcément super patient, mais là... Il y avait quelque chose de bizarre chez ce mouflet. Quelque chose qui le faisait réagir, qui lui donnait envi... De changer de pièce. C'était comme s'asseoir sur un hérisson miniature, tout en pensant à la douleur que l'on ressentirait en s'asseyant sur le même en taille xxxxxl.

" Arrête ton cirque de sale gosse capricieux, j'en ai absolument rien à foutre. T'es sanctuari? Tu t'es embauché volontairement j'te signal! A partir du moment où t'es des nôtres, tu te comportes comme un homme. Pas comme un mouflet pleurnichard."

Parce qu'épiloguer sur sa misère, c'était ce qu'il appelait pleurnicher. Et si le gamin niait ça, c'était vraiment qu'il avait pas eut assez de coups de pieds au cul pendant son enfance.

"Et puis ne prêtant pas savoir ce qui t'attend. Je pourrais jamais me rattraper... Si tu peux pas c'est que t'en as pas la volonté, c'pas ma faute."

Le prétorien se retourna, son attention se portant sur la porte qu'il remit vaguement en place, s'éloignant volontairement du gamin. Il y avait quelque chose chez lui, quelque chose de sale et écœurant, qu'on ne trouvait pas chez les humains, ni... Que l'on ne trouvait que chez une certaine espèce de gens.

"Une enquête nous dira ce qui s'est passé. Quant à toi... Retournes bosser. Et Interdiction de quitter la ville tant que cette histoire n'est pas clair."

Bon voilà, avec ça, ce sale gosse devrait être à peu près content... Après s'il ne l'était pas...
Puis merde, il me fait perdre mon temps.

Le jeune garçon laissa cet homme rabâcher ses longues répliques sans broncher. Après tout, c'était son soit-disant supérieur. Il ne faisait non ça par politesse, mais pour ne pas s'attirer plus d'ennuis qu'il n'en a déjà. Son regard devait être noir, semblable à celui du démon qui le possède. Son visage devait être très expressif et très dur. Il éprouvait face à ce gosse de riche que de la haine et de la rancœur. Comment un humain si insignifiant faisait-il pour parler autant et pour ne rien dire ? Parfois Elantir hochait la tête dans l'espoir que celui-ci abrège son monologue. Il n'avait vraiment pas peur, il était au dessus des lois, car rien ni personne n'avait à le juger. Si quelqu'un voulait lui faire la morale, il fallait dans ce cas qu'une figure dans le passé lui est enseignée. Et comme ce n'était pas le cas, il n'avait pas de réel supérieur. C'est avec cette idée en tête qu'il répliqua.

-Écoute-moi le rouquin ! Je ne t'ai jamais demandé de chialer, mais pleure si ça te fais plaisir, tu seras bien le premier à verser des larmes pour moi. Et c'est moi que l'on traite de gamin capricieux ? Fais moi rire, c'est toi le gosse de riche qui pète plus haut que son cul !

Il lui tourna le dos pour admirer le paysage à travers les barreaux de sa cellule. Tout lui semblait si beau et grand dehors. Alors que lui était enfermé dans un trou à rat, tentant de sauver sa pitoyable existence. Il aurait tellement voulu explorer au delà de ses horizons, toujours plus loin. Il prit une nouvelle inspiration et continua son récit.

-Je suis Sanctuari ? C'est une nouvelle ! Je l'étais oui, tu peux toujours crever pour que je continue surtout sous tes services... Et au cas où tu n'aurais pas remarqué, j'essaye de me comporter comme un homme ! Mais comment veux-tu faire si tu veux manger ? Même si tu t'es embauché volontairement ! Ça ne change rien, la nourriture ne va pas tomber du ciel toute seule ! Tu es vraiment naïf ! Mais riche comme tu dois l'être et tu l'as certainement toujours été tu ne peux pas comprendre. Alors pourquoi tu me fais la morale ?

Il n'avait pu s'empêcher de crier sur cette dernière phrase. Un réel poids venait de quitter ses épaules si frêles. Seulement, dans sa tête il y avait toujours un poids et très lourd. Le démon qui le possédait se mit à son tour à hurler. Déclenchant un de ses habituels mal de crâne, Elantir dans son élan cria à nouveau.

-Ferme la !

Réalisant son erreur, le garçon possédé, fixa droit dans les yeux le prétendu prétorien et lui déclara.

-Tu as compris ?

Ah bah apparemment, il n'était pas content. Ces gosses vraiment... Tiens, et s'il l'envoyait à Wergeld? Après tout, c'était un humain. C'était au maître de K'ouen de s'en occuper... En même temps, Wergeld avait pas que ça à faire. Il lui renverrait probablement le mioche en lui disant de le garder jusqu'à ce qu'il daigne s'en occuper... C'était peut-être pas le plus sympa à faire pour ce gosse. Même si c'était une tête à claque... Il méritait pas qu'on lui apprenne les choses à grand coup de latte dans la face. Quoique, cette méthode avait fait ses preuves.

Les yeux pâles du prétorien tombèrent par hasard sur le gamin. Ca lui tapait sur les système les enfants... C'était un peu comme les femmes: il n'en avait quasiment jamais connu, alors il n'en avait pas l'habitude. Il savait comment se comporter face à des hommes, mais des mouflets ou des poulettes... C'était toujours compliqué et prise de tête. Au moins avec les gars, il savait où il allait.
Il est loin le temps des hommes disciplinés... Enfin on fait pas la guerre en même temps.
Ca non, ils se battaient peut-être un peu, mais ils n'avaient jamais eut droit à de véritables affrontements, comme ceux qu'il avait connu. Être sanctuari, c'était maintenir l'ordre dans l'Entre-Monde. Et ça allait rarement plus loin que ça... Ca leur arrivait de combattre, mais contre des créatures sauvages, ou des trucs de ce style. Pas contre leurs semblables... En même temps, personne ne se ressemblait ici. Il aurait bien aimé se battre contre un comme lui, mais de toutes ses existences, ici et ailleurs, il n'en avait jamais rencontré. Le monde était vraiment étrange...

- Tu as compris ?

Compris quoi?
Cessant de fixer le vide, Ez croisa le regard du garçon, l'observant en très simplement, sans qu'aucune accusation n'apparaisse sur le visage du prétorien. Le gamin avait du parler... Raconter quoi? Bonne question ça. Cette fois-ci, il ne prit par la peine de remonter la pendule pour aller consulter son historique, car peu importait ce qu'avait dit l'enfant, lui avait décidé de son sort.

" Moui."

Encore mieux faire comme s'il avait compris, au moins le gamin ne reviendrait pas lui prendre la tête. De toute façon, ce môme avait signé le même contrat que les copains. Tant qu'il n'était pas licencié, il devait répondre de ses actes devant les sactuaris et leur chef. Il était pas content? Sans blague...

" Si ça te plait pas, plaints-toi à Wergeld."

Tant que ce dernier ne lui dirait pas "c'est bon laisse tomber ce môme", il comptait bien agir comme il en avait envi. Il aurait fait ainsi avec n'importe quel sanctuari. Pas de mise à pied, chaque homme avait son utilité. Les remises en services, avec interdiction de quitter la ville, c'était bien plus utile. Et puis ainsi, Elantir pourrait bosser et gagner de quoi se nourrir.
En attendant...
Le prétorien se redressa, passa ses mains sur ses poches jusqu'à trouver une bourse un peu plate, mais pas vide. Quelques Pims, avec ça ce mouflet pourrait au moins manger ce jour-ci et le lendemain. Après, il n'avait qu'à travailler, comme les copains, et sa paye de sanctuari tomberait. Et puis si non, c'est qu'il en foutait pas une, et dans ce cas il ne méritait pas mieux que crever de faim. L'Entre-Monde n'était pas un univers sans foi ni loi, cruel, où les enfants abandonnés n'avait aucune chance. Au contraire... Y avait tout le temps moyen de s'en sortir.

" Tiens, ta paye."

Il envoya la bourse au mouflet, et là-dessus, il poussa la porte, laissant la sortie libre pour que le gamin puisse partir. Il avait donné ses ordres, tout était clair. Maintenant le gosse agirait en connaissance de cause. Croisant les bras, le prétorien s'adossa au mur, attendant que l'autre ne vide les lieux...

Elantir attrapa la petite bourse contenant quelques piécettes. Il regarda profondément le rouquin qui lui faisait face. Il n'avait pas de mot à la bouche. Aucun mot ne pouvait refléter ses sentiments. La haine qu'il avait éprouvé envers cet homme s'évapora pour devenir bon. Il avait peut-être, comme toujours, agit et parler trop vite. Il ne réfléchissait pas assez avant de parler et cela pouvait avoir de lourdes conséquences. Surtout dans les conditions actuelles. Et cet homme, l'avait contourné pour finalement lui fournir sa paye. Le jeune garçon savait pertinemment que crier lui attirait sans cesse des ennuis. Mais cette personne avait gardé patiente. Sur le coup, ceci l'avait étonné. Il ouvrit la bouche puis la referma bien vite. Il ne savait pas dire merci. Il restait là, planté dans sa cellule, qui parut plus chaleureuse soudainement. Ses sentiments jouaient de lui et influençait sa vision des choses. A tel point, que la voix de son démon intérieur s'estompa.

Il se retourna pour regarder une nouvelle fois par la fenêtre. Il pouvait donc atteindre ces hauts sommets. Il pourrait à nouveau explorer cette vie si chère. Il se retourna et regarda à nouveau cet individu qui était aisément appuyé contre le mur. Toujours aucun son, aucun mot ne pouvait s'échapper de sa personne. Il remarqua alors la porte ouverte. Était-il libre ? Oui sinon le rouquin ne serait plus là. Il attendait certainement son départ.

Une chaleur s'empara de son cœur. Cet argent il l'avait gagné. Certes, il n'avait pas accompli grand exploit pour le moment, même strictement rien fait. Mais il se jura de faire quelque chose. Cet argent, il ne l'avait pas volé, il ne l'avait pas emprunté. Il les avait gagnés loyalement. Ses premières pièces ce qui engendre à ses premiers vrais repas et ses justes achats. Il commença à avancer timidement vers cet homme, qui avait libéré de sa prison Elantir. Pas seulement de sa prison actuelle, mais celle qui s'était emparé de son âme. Celle qui le faisait agir contre son gré pour sa survie. Finalement, tous ses hommes n'étaient peut-être pas des êtres sans cœur. Il ne pouvait juger, car il ne connaissait pas assez de monde pour cela. Il pensa donc que cet homme était tout simplement bon. De nouvelles ailes lui poussèrent, une porte inconnue s'ouvrit à lui. En un seul mot, la liberté.

Plus il avançait, plus son cœur battait à tout rompre. Son fameux supérieur ne semblait pas vouloir faire barrage. Il marcha donc à allure constance vers la sortie. Arrivé à la fin de sa cellule, il s'arrêta à hauteur du rouquin. Il le regarda à nouveau et le dévisagea. Les hommes bons ressemblaient-ils tous à lui ? Puis il ouvrit la bouche et la referma d'un sourire. Le silence était-il d'or ? Oui, mais pas toujours... Se remettre en question ? Oui, parfois cela est nécessaire.

Ez observa le garçon attraper la bourse, lui rendant son regard sans ciller. Il n'avait pas de raison de s'en prendre à ce môme, de se défouler sur lui. Il aurait pu, après tout il en avait les moyens. Mais franchement, il n'avait pas de temps à perdre avec ce genre de choses. Et puis ça n'aurait eut aucune intérêt, loin de là même...

Le regard du prétorien suivit celui du garçon jusqu'à la fenêtre, s'arrêtant un instant sur le panorama. Il y avait fort à croire que le mouflet pensait à bien d'autres choses que lui... En même temps il devait avoir quoi, dix ans? On avait vu quoi à dix ans? Peut-être autant qu'en plus de cent ans... Il n'aurait pas osé prétendre pourvoir comprendre Elantir: il n'était pas né dans l'Entre-Monde. Ils avaient grandi dans des environnements différents, et incomparable... L'Entre-Monde, en dépit de ses étrangetés, n'avait jamais vu de guerre sur ses terres. Lui, la guerre il l'avait vu apparaitre petit à petit, sans que personne ne s'en aperçoive vraiment. Un jour, il avait regardé à côté de lui, y avait trouvé un type en treillis avec un fusil mitrailleur à la main, et il s'était rendu compte que ce type, ben c'était lui. Quand tout le monde s'était rallié à un bord, il avait fait pareil sans se poser de question. Il n'avait été question que d'une chose: survivre... Et quand la menace de disparaitre se pointait à sa porte, on n'hésitait pas à se vendre au premier venu pour continuer d'exister. C'était du temps où ils étaient jeunes, pour la plus part, avec des idées un peu folles. Et ils croyaient pouvoir s'en tirer comme des rois, même sans femme.
Ben voyons... On était pas très malin.

En même temps, c'était facile de se croire fort quand on était pas tout seul. Eux, à cinq ils s'étaient crus imbattables! Et même les fois où ils perdaient, où ils tombaient, ils savaient que trois jours après ils seraient à nouveau sur pieds, prêts à en découdre, à défendre des valeurs qui ne valaient pas mieux que celles du gars d'en face. En y repensant... Soixante dix ans à se battre pour du vent... Il avait bien perdu son temps. Ca semblait tellement ridicule, maintenant qu'il avait du recule... En même temps ils auraient pu faire quoi d'autre? Reconstruire leur monde? Avec que des mecs? Génial...
L'ambiance du tonnerre. Quoique ça nous gênait pas trop... Fallait bien garder le moral.

Le garçon s'arrêtant à côté de lui le tira de ses pensées, et Ez se redressa pour l'observer d'en haut... Instinct de conservation, il recula d'un pas avant de réfléchir à ce qu'il faisait. Un mètre, ni plus ni moins, entre lui et le môme. Périmètre de sécurité... C'était quoi qui clochait, chez ce gars-là? Ou plutôt...
Pas la peine de se poser la question.

"Attend une seconde..."

Un besoin de se préserver du danger, de savoir d'où il pourrait venir, de savoir à quoi s'attendre... Ce môme, à cette distance il avait déjà l'impression d'être sur ses réserves. Sans qu'il ne le veuille, il s'était tendu... Parce que de toute façon, qu'il le veuille ou non, c'était l'effet que lui faisaient ceux du miroir de Tchen. Et ce garçon avait beau être de K'ouen...

"Ne l'prends pas mal, mais tu pues le démon."

Il avait dit ça calmement, une simple constatation. C'était pas pour être méchant, mais franchement... Franchement il savait ce qu'il risquait à copiner avec ces trucs-là. En général, il les évitait... On l'avait pas encore accusé de ségrégations raciales, mais ça lui pendait au nez. Un de ces quatre il allait se faire tirer les oreilles, parce qu'il ne partait jamais en mission avec des gens originaires de Tchen.
C'est ça ou y a plus qu'à m'enterrer en même temps! Et ce coup-ci, pas question d'en réchapper...
Parce que l'Entre-Monde, c'était gentil, mais avec les miroirs clos, il n'y aurait plus personne pour venir récupérer son petit cadavre en voie de décomposition...

Il avait cru un moment être libre. Mais les mots prononcés par ce rouquin anéantit tout espoir... Il s'arrêta donc attendant la suite. Son cœur sembla louper un battement, car celui-ci accéléra violemment. Il serra les poings, cela l'aiderait peut-être à tenir... Il fallait bien s'accrocher à ce que l'on nous tendait. Personne ne lui avait jamais tendu une main, sauf celui qui lui faisait face. Il osa à peine se tourner vers lui, préférant alors rester de profil. Les mots qui suivirent le fit tressaillir. Il tourna la tête si rapidement qu'il entendit un craquement. Mais cela s'échappa aussitôt de sa tête, comment cet homme pouvait-il savoir ? Il bafouilla alors.

-...Je...Non...C'est impossible...

Puis il sentit son cœur une nouvelle fois s'oppresser dans sa poitrine. Il avait eu durant une minute un espoir jusque là inconnu. Cet homme si bon, qui l'avait libéré de son entrave doutait de sa personne. Finalement, il n'était pas si bon... Il restait un humain. Il restait un homme qui avait peur de l'inconnu et qui montrait du doigt tout individu différent. Prit par la stupeur, il n'avait pas remarqué l'expression de cette personne qui lui faisait face. Le rouquin était resté paisible. Une nouvelle fois il fut surprit. Il fronça les sourcils et observa encore un coup cet inconnu. Il s'était voilé la vérité lui-même. Tout homme pouvait être bon finalement. Durant une courte période, Elantir avait paniqué à l'idée que son bienfaiteur soit en fait, comme tous ces types dehors qui le regardait de travers et se retournait à son passage pour l'observer telle une bête de foire. Mais ce regard... était totalement nouveau. Ce n'était pas un regard accusateur, ni de répugnance.

Il était humain, il l'avait toujours été. Malheureusement un démon le possédé bien malgré lui. Il était convaincu que depuis sa naissance et de sa renaissance à travers Eternelle, il était resté homme. Une part de lui était forcément restée humaine... Il avait si peur. Il ne voulait plus être cette personne qu'il était, il en avait marre de tous ces regards. Le plus durs restaient ses amertumes énoncées par ce démon. Il ne supportait plus, il ne vivait plus tel qu'un homme ne vivait. Il espérait tellement, il se persuadait lui-même d'être un homme. Et s'il se trompait encore une fois ? Ce rouquin lui avait bien ouvert les yeux une fois, il pourrait encore lui lever le voile qui s'était emparé de son âme avec le temps. Le regard perdu et un scintillement humain dans le regard, il demanda.

-Pourquoi tu me dis ça ?

Il implorait de ses yeux cet homme. Il voulait entendre de sa bouche qu'il était resté un homme, un enfant. Il voulait tellement qu'une personne l'apaise en lui racontant qu'il était bien humain. Il avait besoin qu'une personne autre que lui, le lui dise. Pourquoi avait-il ce besoin ? Certainement, parce qu'il avait assez de s'entendre dire ce qu'il voulait percevoir. Puis, comme un éclair, une question sortit de sa bouche.

-Comment tu t'appelles ?

Il ne voulait pas que cet individu soit de ces enfoirés qui peuplaient ce monde.

Quoiqu'il n'en savait rien, peut-être qu'eux aussi, après tout, s'étaient retrouvés coincés dans l'Entre-Monde. Mais il en doutait très sérieusement... Parce qu'il s'était quand même fait parachuté ici une vingtaine d'année auparavant, et il y avait peu de chance pour qu'ils aient passé tout ce temps à poireauter dans le périmètre. Il espérait pour eux qu'ils aient mieux à faire...
D'où c'est impossible?

Et c'était quoi qui était impossible? L'odeur de démon? Impossible ou pas, c'était le cas. Sauf s'il avait les sens déréglés, mais à priori c'était pas le cas. En tout cas il n'en avait pas l'impression... Impossible, franchement. Ce mot, il doutait sérieusement de son utilité, surtout dans un endroit comme l'Entre-Monde, où un courant d'air pouvait peser plus lourd qu'un éléphant.

Baissant les yeux sur l'enfant, il capta le regard suppliant de ce dernier, sans trop comprendre de quoi il le suppliait. Le problème avec les mômes, c'était pareil qu'avec les femmes: ils disaient jamais rien clairement, fallait toujours décrypter. La seconde question lui tira un air surpris, et il dévisagea Elantir avec l'air de se demander s'il se payait sa tête... Il travaillait pour lui et connaissait même pas son nom?! Ca c'était... Assez tordu. C'était comme si lui prétendait ne pas connaitre les maîtres des miroirs. Wergeld bien sûr, puis Caliope, et Escape, et Gwendal, et Imma, et... Si en faite il lui en manquait un, mais les maîtres c'était comme les septs nains, on en oubliait toujours un. Ou les neuf muses, ou les douze travaux d'Hercule... Bref, il y en avait souvent qui lui échappait. Mais c'était pas parce qu'il ne savait pas, c'était juste qu'il y en avait trop, et qu'il avait la mémoire qui saturait.

" Appelle-moi Ez! "

Le prétorien servit un grand sourire au môme, et, toujours les mains au fond de ses poches, il le poussa du bout du pied à l'extérieur de la cellule, se gardant de l'approcher d'avantage. C'était ça aussi qu'il aimait bien avec ce job: il croisait de tout, et se retrouvait dans un tas de situations qu'il n'avait jamais envisagé.
Au moins on s'ennuie pas.
Fermant la porte derrière lui, il poussa le môme à avancer, servant un regard féroce au gardien, l'air de lui dire qu'au moindre commentaire, il lui dévissait la tête et lui... Enfin il lui ferait avaler son extrait de naissance et regretter le giron maternel. Oui d'accord, Caël et le nain avaient été amenés quelques heures (sept heures en fait) plus tôt, et ils étaient tous les deux dehors... Alors qu'au final, l'enquête n'avait même pas été lancée. Enfin c'était lui le prétorien, il faisait ce qu'il voulait quand même. Et puis si le gardien était pas content, c'était pareil.

Quittant le quartier résidentiel des criminels, Ez s'arrêta au bout d'un couloir qui s'ouvrait sur une petite pièce... Qui ne servait pas de pièce, mais juste de carrefour vu les nombreux couloirs qui en partaient. La résonance était chouette, et c'était toujours sympa de tailler une bavette ici.

" Pour revenir à pourquoi je dis ça..."

Parce qu'il en avait envi? Parce que ça l'amusait? Juste comme ça histoire de dire? Un peu léger peut-être...

" J'ai un détecteur intégré très sophistiqué."

Il sourit, se moquant intérieurement de lui-même. Tellement sophistiqué que l'alarme l'obligé à battre en retraite au moindre contact avec un démon... Ou un ange. Ou un Tchen quoi.

"Mais y a pas de mal hein, de toute façon y a pas deux mecs normaux dans l'Entre-Monde..."