D'abord la défense, puis l'attaque.

Cela faisait bien longtemps que Leiline n'était pas retournée dans cette partie de l'Entre-Monde. Ça remonte ses premiers achats, ses fidèles armes. Alors que Wergeld lui a offert une arbalète de bonne facture, elle n'a jamais prit le temps de s'acheter les munitions qui vont avec. De plus l'arrivée du premier Arcturien lui a éclaté la vérité en face : elle est loin de devenir une chasseuse hors paire avec une défense qui frise le zéro absolut.

Il faut y remédier, d'où sa visite chez le forgeron.

Sa petite cape à capuche la couvrant du froid, elle se dirige d'un pas décidé vers la forge. Arrivée dans le bâtiment, elle relève sa capuche - laissant sortir Alibert de sa cachette - et balaye du regard la pièce à la recherche de son forgeron préféré. En même temps ce n'est pas difficile, il y en a qu'un seul.

- Salut Ayren, tu es là ?

Elle jette un œil au dessus du comptoir au cas où, sonne la petite clochette et attend sagement en examinant l'intégralité de la forge - du moins ce qui est accessible aux clients - tout en profitant de la chaleur de la pièce et de l'odeur bienfaisante des huiles essentielles.

J'avais laissé sa journée à Eylène qui était retourné prêter main forte à ses parents au refuge. Je sortis de ma torpeur lorsque j'entendis la sonnette retentir.

- Leiline ? Ravie de voir la femme je lui fis une accolade. Comment vas-tu ? Je vis alors le petit oiseau nous tourner autour. Oh Alibert ! Ravi de voir que tu te portes bien !

Après avoir échanger quelques civilités et nouvelles nous en vînmes à l'essentiel :
- Dis moi tout, que puis-je pour toi ?

C'est toujours plaisant de retrouver un collègue Artisant et ami aussi enjoué qu'Ayren. Alibert tournoie autour d'eux tout excité. À première vu, le petit Precious ai reconnu Ayren depuis le marché de Noël.

Mais trêve de réflexion, Leiline est là pour s'équiper. Elle fouille dans l'unique poche de sa cape.

- Alors en toute franchise j'ai une sacrée commande à te faire, n'hésite pas à me dire s'il y a des temps d'attente ou de préparation pour certains.

Un papier à la main, elle commence à lire une liste écrite au préalable par ses soins.

- Alors, il me faut d'abord des carreaux pour mon arbalète. Ensuite c'est une armure tout en cuir : un plastron, deux jambières, deux gants et deux bracelets.

Elle relève la tête, amusée.

- Ouais il est grand temps que je m'équipe ! N'hésite pas à me dire si tu veux de l'aide de ma part.

- Je n'ai pas peur des sacré commande, au contraire ! Dis dans un clin d'oeil à la femme chat.

Accoudé au comptoir j'écoutais attentivement la liste de la jeune femme.

- Tiens pour commencer voici les carreaux pour recharger ton arbalète, une boîte de 100, et une deuxième offerte. Tu en auras pour un moment comme ça, sauf si tu canardes tes cibles sans relâche.

J'attrapais un stylo et une feuille pour le reste de la commande :
- Si tu me le permets, je vais prendre tes mesures pour ajuster les protection à ton corps. Si tu veux je peux agrandir les gants pour qu'il te protège les poignets, tu n'auras ainsi pas besoin de bracelets en cuir. Sauf si tu veux les porter sans gant. Je te propose plutôt de prendre des bracelets de biceps, je te les fais à 2 Pims chacun au lieu de 5. Ça te dit ?

Ayren, la joie de vivre incarnée. Difficile de le voir dans ses mauvais jours. Leiline ne se fait pas de doute sur le fait que sa commande sera réalisée sans problème, mais elle sait que dans certains cas, cela prend plus de temps, il faut parfois même commander à l'avance.

Aussi souriante que lui, elle récupère ses deux stocks de carreaux.

- Oh merci, c'est sympa !

C'est toujours ça de moins à dépenser. De plus que le Forgeron lui arrange le coup en lui proposant des gants plus long pour ses avants bras et d'investir en plus à la place sur des bracelets de biceps. Vu comme ça, c'est plus que tentant, ça lui fait des protections supplémentaires qu'elle n'avait pas prévu à la base.

- Que tu me donnes de la défense en plus tout en gardant le même nombre d'éléments je suis preneuse ! Ça m'arrange en plus, moi qui doit aller chez le Technomage après pour enchanter le tout.

Même si la féline n'est pas à plaindre en matière de PIMS, il faut bien qu'elle calcule ses dépenses. Elle a bien un objectif à atteindre et pour cela, les moindres économies sont les bienvenue.

- Corben ? Il est excellent dans son domaine, les enchantements qu'il m'a confectionné ne m'ont pas porté défaut jusqu'à aujourd'hui.

J'hésitais avant que la curiosité ne prenne le dessus :
- Si ce n'est pas trop indiscret, quel enchantement comptes-tu appliquer sur tes protections ?

Je laissais ensuite Leiline vaquer à ses occupations en lui proposant de revenir dans quelques heures. Il était encore tôt et je n'avais que quelques modifications à apporter à mes pièces de cuir.

Lorsque la féline revint je lui fis essayer sa commande avant d'avoir son approbation. Pas mécontent de mon travail le cuir épousait les forme de son corps comme une deuxième peau.

- Pour récapituler : un plastron à 15 Pims, deux jambières pour 6 Pims, les gants pour 5 Pims et deux bracelets de biceps pour 4 Pims. Ils sont un peu plus large sans être gênant pour autant. Lui soufflais-je avec un clin d'oeil. Plus la boîte de recharge de carreaux pour 5 Pims, soit un total de 35 Pims c'est bien cela ?

- Oui, un homme … Excellent !

Leiline sourit bêtement sans forcément s’en rendre compte. Elle a presque du mal à se rappeler de toute la liste des enchantements et finit par s’en souvenir de quelques uns.

- Je vais voir pour améliorer ma défense, ma force et éventuellement mon agilité. Après c’est à redéfinir pour chaque morceau de l’armure je pense et c’est selon ce que Corben va me proposer aussi.

Elle quitte le Forgeron le temps de qu’il prépare sa nouvelle armure. Une armure qu’elle essaye à son retour et qui – et sans mauvais jeu de mot – lui va comme un gant, épousant à merveille ses formes pourtant bien présentes.

- Ayren, tu as fait un super boulot !

L’hybride s’empresse de ranger l’armure dans son sac sans fond et de sortir sa carte PIMS pour payer le Forgeron. Elle a presque du mal à croire que son armure et ses munitions ne lui ont coûté que trente-cinq PIMS, surtout vu le travail fait sur les finitions et l’adaptation des pièces à sa morphologie.

- Normalement le compte est bon, après je t’avoue ne pas connaître par cœur ton catalogue.

Elle adresse un dernier sourire à l’artisan avant de partir

- Merci pour tout, tu passeras le bonjour à Eva de ma part !