C'est comme ça que les cheveux deviennent blancs [pv Escape]
Mer 24 Mar - 0:14
Planté à côté d'une femme peu âgée, taille moyenne poids moyen physique quelconque, le prétorien observait les environs avec un niveau d'enthousiasme quasiment nul, et un ennui inversement proportionnel. Avec lui étaient deux femmes, dont les visages mûrs le faisait apparaitre lui comme un gamin d'une vingtaine d'année. D'un côté, ce dont il avait l'air il s'en fichait un peu...
Apparemment, à chaque fois qu'il se pointait dehors avec un sanctuari, ça tournait d'une façon des plus ennuyeuses. Avec Porff et son compère, ils étaient tombés sur cette histoire de choux... Maintenant avec Annabelle, il se retrouvait à écouter des ragots dignes des vieilles toupies d'antan. Au début, par politesse, il avait essayé de suivre... Mais là vraiment, c'était au dessus de ses forces. En plus il commençait à mourir de faim, et puis il avait mal à la tête, et il en avait plein le dos d'être planté là à ne rien faire. Pendant quelques minutes, il pouvait le supporter. Pendant plus d'une heure, c'était un vrai suicide pour le système nerveux. Les femmes, vraiment...
Il aurait pu se tirer de là, mais les entendre jacasser... C'était irritant, et en même temps ça avait un certain charme. Il avait toujours écouté les femmes parler avec un mélange de plaisir et de respect, comme s'il pouvait y avoir là-dedans quelque chose de sacré. Et c'était le cas, un peu.
C'est tellement vide quand elles n'étaient plus là pour causer.
Ez esquissa un sourire, regardant ailleurs pour ne pas se mettre à dévisager les deux femmes. La conversation tournait autour d'une chose, principalement: toutes ces saloperies qui pleuvaient sur l'Entre-Monde. Cette chaine de malchance qui s'acharnait sur eux, sans que personne n'y trouve d'explication... A leurs heures, ils se transformaient en agence de renseignement. Et souvent, trop souvent à son goût, ils n'avaient pas l'ombre d'une réponse à fournir... C'était frustrant, en même temps il n'y pouvait rien. Du moins rien de plus que ce qu'il faisait déjà...
Pourtant...
Une main s'agitant sous ses yeux interrompit le court de ses pensées, le prétorien sursauta et bondit d'un pas en arrière. Son premier réflexe fut de grogner, et de s'apprêter à râler sans façon... Le sourire narquois d'Annabelle lui rappelant que ce n'était qu'une taquinerie. Il lui répondit par un vague sourire en coin, se passant la main dans les cheveux en soupirant. Du bout des doigts, il effleura la légère cicatrice qui lui courrait à l'arrière du crâne, une de celles dont il ne gardait aucun souvenir. Enfin... Des surfaces lisses et tièdes, des voix posés, du calme... Il n'appelait pas vraiment ça des souvenirs. Juste un tissu d'incompréhension, entre deux vies... Juste une poignée d'images dépourvues de sens, desquelles il ne pouvait rien tirer. Aucune leçon, aucune logique. Des épisodes troublants... Il préférait ne pas y penser.
Retirant sa main, il suivit le contour de son miroir de sanctuari, avant de fermer le poing et de le glisser au fond de sa poche.
" Je vais faire un tour."
Ce qu'elle avait dit avant? Il n'en savait rien. Ce n'était sans doute pas très important, vu qu'elle ne chercha pas à le retenir, opinant seulement avec un sourire presque maternelle... Lui faisait perdre le sien et lever les yeux au ciel.
Plutôt être orphelin que l'avoir comme mère.
Il avait été préservé d'une telle catastrophe, ce n'était pas pour avoir à subir ça maintenant. Sans commenter - ça lui aurait trop fait plaisir - le prétorien tourna les tallons et la laissa reprendre sa conversation passionnante. La plupart des sanctuaris étaient des gens sympas, mais même après deux ans à être des leurs, puis par la suite à les diriger... Les choses demeuraient encore étranges. C'était différent...
On était comme des sauvages, mais nos amitiés...
Même avec Mattéo et son clan... Deux ans, c'était peut-être trop court comparé au reste, pour qu'il puisse se sentir vraiment comme chez lui ici. Quoiqu'en fait, ça faisait bien une vingtaine d'année qu'il était là... Mais ces années d'hibernation, c'était un peu difficile de les compter. Un peu compliqué tout ça...
Lassé de toutes ses pensées qui ne s'enchainaient sans arrêt, Ez s'arrêta au milieu de ce qui pouvait être qualifié de pont suspendu... Par quoi, pourquoi, comment; il n'en savait rien et ne chercha pas à le savoir. Il s'accouda juste à la balustrade, posant deux doigts sur ses lèvres pour continuer sa réflexion.
Apparemment, à chaque fois qu'il se pointait dehors avec un sanctuari, ça tournait d'une façon des plus ennuyeuses. Avec Porff et son compère, ils étaient tombés sur cette histoire de choux... Maintenant avec Annabelle, il se retrouvait à écouter des ragots dignes des vieilles toupies d'antan. Au début, par politesse, il avait essayé de suivre... Mais là vraiment, c'était au dessus de ses forces. En plus il commençait à mourir de faim, et puis il avait mal à la tête, et il en avait plein le dos d'être planté là à ne rien faire. Pendant quelques minutes, il pouvait le supporter. Pendant plus d'une heure, c'était un vrai suicide pour le système nerveux. Les femmes, vraiment...
Il aurait pu se tirer de là, mais les entendre jacasser... C'était irritant, et en même temps ça avait un certain charme. Il avait toujours écouté les femmes parler avec un mélange de plaisir et de respect, comme s'il pouvait y avoir là-dedans quelque chose de sacré. Et c'était le cas, un peu.
C'est tellement vide quand elles n'étaient plus là pour causer.
Ez esquissa un sourire, regardant ailleurs pour ne pas se mettre à dévisager les deux femmes. La conversation tournait autour d'une chose, principalement: toutes ces saloperies qui pleuvaient sur l'Entre-Monde. Cette chaine de malchance qui s'acharnait sur eux, sans que personne n'y trouve d'explication... A leurs heures, ils se transformaient en agence de renseignement. Et souvent, trop souvent à son goût, ils n'avaient pas l'ombre d'une réponse à fournir... C'était frustrant, en même temps il n'y pouvait rien. Du moins rien de plus que ce qu'il faisait déjà...
Pourtant...
Une main s'agitant sous ses yeux interrompit le court de ses pensées, le prétorien sursauta et bondit d'un pas en arrière. Son premier réflexe fut de grogner, et de s'apprêter à râler sans façon... Le sourire narquois d'Annabelle lui rappelant que ce n'était qu'une taquinerie. Il lui répondit par un vague sourire en coin, se passant la main dans les cheveux en soupirant. Du bout des doigts, il effleura la légère cicatrice qui lui courrait à l'arrière du crâne, une de celles dont il ne gardait aucun souvenir. Enfin... Des surfaces lisses et tièdes, des voix posés, du calme... Il n'appelait pas vraiment ça des souvenirs. Juste un tissu d'incompréhension, entre deux vies... Juste une poignée d'images dépourvues de sens, desquelles il ne pouvait rien tirer. Aucune leçon, aucune logique. Des épisodes troublants... Il préférait ne pas y penser.
Retirant sa main, il suivit le contour de son miroir de sanctuari, avant de fermer le poing et de le glisser au fond de sa poche.
" Je vais faire un tour."
Ce qu'elle avait dit avant? Il n'en savait rien. Ce n'était sans doute pas très important, vu qu'elle ne chercha pas à le retenir, opinant seulement avec un sourire presque maternelle... Lui faisait perdre le sien et lever les yeux au ciel.
Plutôt être orphelin que l'avoir comme mère.
Il avait été préservé d'une telle catastrophe, ce n'était pas pour avoir à subir ça maintenant. Sans commenter - ça lui aurait trop fait plaisir - le prétorien tourna les tallons et la laissa reprendre sa conversation passionnante. La plupart des sanctuaris étaient des gens sympas, mais même après deux ans à être des leurs, puis par la suite à les diriger... Les choses demeuraient encore étranges. C'était différent...
On était comme des sauvages, mais nos amitiés...
Même avec Mattéo et son clan... Deux ans, c'était peut-être trop court comparé au reste, pour qu'il puisse se sentir vraiment comme chez lui ici. Quoiqu'en fait, ça faisait bien une vingtaine d'année qu'il était là... Mais ces années d'hibernation, c'était un peu difficile de les compter. Un peu compliqué tout ça...
Lassé de toutes ses pensées qui ne s'enchainaient sans arrêt, Ez s'arrêta au milieu de ce qui pouvait être qualifié de pont suspendu... Par quoi, pourquoi, comment; il n'en savait rien et ne chercha pas à le savoir. Il s'accouda juste à la balustrade, posant deux doigts sur ses lèvres pour continuer sa réflexion.
Re: C'est comme ça que les cheveux deviennent blancs [pv Escape]
Mer 24 Mar - 17:38
Courir, courir à n’en plus finir…Voler, voler tel l’ange dans le champ de blé. Se sauver, se sauver vers la liberté.
-Mademoiselle ! Revenez ici immédiatement !
Je ris en réponse à son émoi profond. Cette étrange femme droite et autoritaire me fait penser à un de ces arbustes raides et défraichies. Je n’aime pas les arbustes raides et défraichies. Je préfère les grands saules pleureurs dont les branches servent de lit et dont les lianes de feuilles humides et vertes sont des coussins pour la nuit. J’aime les pêchers aux milles couleurs durant le printemps, près du ruisseau fluide et frais. Se rouler dans l’herbe enfleurée de marguerites et de jacinthes aux odeurs enivrantes. Alors, entre un groupe d’hommes et de femmes bien trop gros pour se promener dans la Nature du Ciel Antique et ces rêves pleins de merveilles et de senteurs, que choisiriez-vous ? Je ne veux pas parler…Je n’aime pas les espaces clos. Je veux courir, oh oui ! Courir à n’en plus finir ! Découvrir de nouvelles choses ! M’amuser et rire !
J’ai sautée d’une fenêtre pour atterrir sur le toit grecque. Je commence à aller de bon train, Diamond vole près de moi en faisant des loopings, heureux de vivre, heureux de battre des ailes ! Déjà, des gens à nos trousses. Je ris d’amusement. Une cours poursuite ! Quelle aubaine ! Moi aussi je cours. Je grimpe. Je sautille. Je tombe. Je m’agrippe. Je m’amuse !
Là, un mur ? J’y grimpe. Derrière ? La Vie ! Je commence à enjamber la paroi brute de marbre. Mon pied part en arrière, zut ! On m’a attrapé ! En-dessous, la vieille mégère me regarde d’un air de victoire. M’attraper ? Tu peux rêver ! Diamond pique du nez et débute ses petites morsures gentilles de mini-reptile volant. La femme me lâche et pousse un cri grinçant qui me fit bien vite quitter les lieux.
Je ralentis le pas, même pas essoufflée ! Devant moi, de l’herbe avec des maisons, ce n’est qu’une agglomération. A quelques kilomètres, la ville, la vraie ! Avec tous ces épices et ces trucs bons à manger ! Miam ! J’arrive près d’un ruisseau qui passe entre deux enceintes ou murs de granit, les rejoignant, un pont suspendu. Diamond revient et se pose sur mon épaule. Silencieuse et animale, je commence à le caresser. Il ronronne et ferme les yeux. Ses griffes dorées s’enfoncent dans ma chair sans ménagement, me laissant dix petits points rouges qu’il s’empresse de lécher. Je souris d’adoration pour mon ami. Maladroit et attentionné, si tout le monde pouvait être comme ça !
Reprenant mon instinct d’animal, toute civilisation me quitte tandis que je m’avance à quatre pattes sous un saule pleureur. Plus de sourire, plus de rire. Seulement l’animal à semi-apprivoisé. Je me roule presque en boule près du tronc de l’immense arbre, l’oreille collée à la terre meuble. Je ferme les yeux. Je ne bouge plus. Je pourrais paraître morte mais ce n’est pas le cas. Ma main se pose sans faire exprès sur le huit de la morsure de la bête. Instinctivement, je vois son image. Je vois la pluie. Je vois le sang et la douleur. Les âmes en peine. J’ouvre les yeux subitement. Ma vue se résumant au voile du foulard. Me relevant, je me tiens le crâne entre deux mains et serre les mâchoires. Ne surtout pas se rappeler ! Ne surtout pas revivre ces mauvaises actions, comme le dit mon institutrice de langue.
Où est Diamond ? Je n’avais fermé les yeux que quelques minutes. Normalement, le tenir dans mes bras aurait suffit pour faire envoler les mauvais rêves. Mais il n’était plus là…Comme l’animal que je suis, celui qui cherche son petit, je panique et me lève subitement. Je soulève les lianes de feuilles pour revenir au soleil. Rien à l’horizon…Aucun truc blanc et or volant…Il est peut-être perdu ? Ou pire, kidnappé ? Ne pense pas ainsi Escape ! Ca ne t’aidera pas ! Je crie une première fois son nom, d’une voix entraînée et fluide lorsque l’on a plusieurs fois répété ce mot dans sa vie.
-Diamond ?
Aucune réponse. J’allais hurler dans notre langage, celui animal. Celui de notre habitat de naissance. Mais une forme mouvante sur le pont me fit sursauter et mes pieds, suivi de tout mon corps ont fait un mouvement saccadé vers l’arrière. Comme si j’allais me ramasser sur moi-même pour attaquer ou me défendre. Ce n’était qu’un individu de l’Entre-Monde. Ouf !
Peut-être avait-il vu Diamond ? J’essaye de reprendre un semblant de civilisation alors que je m’avance vers son début. Sauf que ce début se trouve dans le bâtiment sur la rive où j’étais...J’ai donc opté pour m’approcher et un peu crié pour qu’il m’entende.
C’était un jeune homme à la chevelure rousse. Il devait avoir une vingtaine d’années tout au moins. Ses cheveux me fascinaient, car le soleil qui se reflétait dessus leur donnait une étrange couleur rouge pourpre. On aurait pu croire à du sang humain ! Et ses yeux me faisaient penser à ceux d’un aveugle. Mais il avait l’air d’y voir clair. Lui aussi avec des yeux aux pupilles étirées. Cette couleur faisait aussi penser à celle des yeux de Diamond, en beaucoup plus claire. Son cou était orné de trois cicatrices et il avait l’air serein et un peu sûr de lui. J’aurais bien voulu aussi avoir le visage à découvert, il faisait tellement chaud !
Je prends mon courage à deux mains, la jeune femme de cinq ans d’âge s’adresse au monsieur à la vingtaine d’années qui a le même physique de cet âge mais pas le même temps ! Mon ton est assez sur mais perd justement de cette certitude à cause de cette parole hachée et trop articulée de la langue de l’Entre-Monde. Le geste accompagne la parole.
-Euh, tu aurais vu dragon blanc et or ? Petit, vole aussi. Est-il passé par chez toi ?
Un silence, il ne devait pas arriver à comprendre ce que je disais…J’avais honte de mon langage pas trop compréhensif. Tant pis ! Je tourne le dos au personnage pour sentir l’air ambiant. Je commence à courir dans une direction hasardeuse pour voir si Diamond ne s’y trouve pas. Peine perdue…
-Mademoiselle ! Revenez ici immédiatement !
Je ris en réponse à son émoi profond. Cette étrange femme droite et autoritaire me fait penser à un de ces arbustes raides et défraichies. Je n’aime pas les arbustes raides et défraichies. Je préfère les grands saules pleureurs dont les branches servent de lit et dont les lianes de feuilles humides et vertes sont des coussins pour la nuit. J’aime les pêchers aux milles couleurs durant le printemps, près du ruisseau fluide et frais. Se rouler dans l’herbe enfleurée de marguerites et de jacinthes aux odeurs enivrantes. Alors, entre un groupe d’hommes et de femmes bien trop gros pour se promener dans la Nature du Ciel Antique et ces rêves pleins de merveilles et de senteurs, que choisiriez-vous ? Je ne veux pas parler…Je n’aime pas les espaces clos. Je veux courir, oh oui ! Courir à n’en plus finir ! Découvrir de nouvelles choses ! M’amuser et rire !
J’ai sautée d’une fenêtre pour atterrir sur le toit grecque. Je commence à aller de bon train, Diamond vole près de moi en faisant des loopings, heureux de vivre, heureux de battre des ailes ! Déjà, des gens à nos trousses. Je ris d’amusement. Une cours poursuite ! Quelle aubaine ! Moi aussi je cours. Je grimpe. Je sautille. Je tombe. Je m’agrippe. Je m’amuse !
Là, un mur ? J’y grimpe. Derrière ? La Vie ! Je commence à enjamber la paroi brute de marbre. Mon pied part en arrière, zut ! On m’a attrapé ! En-dessous, la vieille mégère me regarde d’un air de victoire. M’attraper ? Tu peux rêver ! Diamond pique du nez et débute ses petites morsures gentilles de mini-reptile volant. La femme me lâche et pousse un cri grinçant qui me fit bien vite quitter les lieux.
Je ralentis le pas, même pas essoufflée ! Devant moi, de l’herbe avec des maisons, ce n’est qu’une agglomération. A quelques kilomètres, la ville, la vraie ! Avec tous ces épices et ces trucs bons à manger ! Miam ! J’arrive près d’un ruisseau qui passe entre deux enceintes ou murs de granit, les rejoignant, un pont suspendu. Diamond revient et se pose sur mon épaule. Silencieuse et animale, je commence à le caresser. Il ronronne et ferme les yeux. Ses griffes dorées s’enfoncent dans ma chair sans ménagement, me laissant dix petits points rouges qu’il s’empresse de lécher. Je souris d’adoration pour mon ami. Maladroit et attentionné, si tout le monde pouvait être comme ça !
Reprenant mon instinct d’animal, toute civilisation me quitte tandis que je m’avance à quatre pattes sous un saule pleureur. Plus de sourire, plus de rire. Seulement l’animal à semi-apprivoisé. Je me roule presque en boule près du tronc de l’immense arbre, l’oreille collée à la terre meuble. Je ferme les yeux. Je ne bouge plus. Je pourrais paraître morte mais ce n’est pas le cas. Ma main se pose sans faire exprès sur le huit de la morsure de la bête. Instinctivement, je vois son image. Je vois la pluie. Je vois le sang et la douleur. Les âmes en peine. J’ouvre les yeux subitement. Ma vue se résumant au voile du foulard. Me relevant, je me tiens le crâne entre deux mains et serre les mâchoires. Ne surtout pas se rappeler ! Ne surtout pas revivre ces mauvaises actions, comme le dit mon institutrice de langue.
Où est Diamond ? Je n’avais fermé les yeux que quelques minutes. Normalement, le tenir dans mes bras aurait suffit pour faire envoler les mauvais rêves. Mais il n’était plus là…Comme l’animal que je suis, celui qui cherche son petit, je panique et me lève subitement. Je soulève les lianes de feuilles pour revenir au soleil. Rien à l’horizon…Aucun truc blanc et or volant…Il est peut-être perdu ? Ou pire, kidnappé ? Ne pense pas ainsi Escape ! Ca ne t’aidera pas ! Je crie une première fois son nom, d’une voix entraînée et fluide lorsque l’on a plusieurs fois répété ce mot dans sa vie.
-Diamond ?
Aucune réponse. J’allais hurler dans notre langage, celui animal. Celui de notre habitat de naissance. Mais une forme mouvante sur le pont me fit sursauter et mes pieds, suivi de tout mon corps ont fait un mouvement saccadé vers l’arrière. Comme si j’allais me ramasser sur moi-même pour attaquer ou me défendre. Ce n’était qu’un individu de l’Entre-Monde. Ouf !
Peut-être avait-il vu Diamond ? J’essaye de reprendre un semblant de civilisation alors que je m’avance vers son début. Sauf que ce début se trouve dans le bâtiment sur la rive où j’étais...J’ai donc opté pour m’approcher et un peu crié pour qu’il m’entende.
C’était un jeune homme à la chevelure rousse. Il devait avoir une vingtaine d’années tout au moins. Ses cheveux me fascinaient, car le soleil qui se reflétait dessus leur donnait une étrange couleur rouge pourpre. On aurait pu croire à du sang humain ! Et ses yeux me faisaient penser à ceux d’un aveugle. Mais il avait l’air d’y voir clair. Lui aussi avec des yeux aux pupilles étirées. Cette couleur faisait aussi penser à celle des yeux de Diamond, en beaucoup plus claire. Son cou était orné de trois cicatrices et il avait l’air serein et un peu sûr de lui. J’aurais bien voulu aussi avoir le visage à découvert, il faisait tellement chaud !
Je prends mon courage à deux mains, la jeune femme de cinq ans d’âge s’adresse au monsieur à la vingtaine d’années qui a le même physique de cet âge mais pas le même temps ! Mon ton est assez sur mais perd justement de cette certitude à cause de cette parole hachée et trop articulée de la langue de l’Entre-Monde. Le geste accompagne la parole.
-Euh, tu aurais vu dragon blanc et or ? Petit, vole aussi. Est-il passé par chez toi ?
Un silence, il ne devait pas arriver à comprendre ce que je disais…J’avais honte de mon langage pas trop compréhensif. Tant pis ! Je tourne le dos au personnage pour sentir l’air ambiant. Je commence à courir dans une direction hasardeuse pour voir si Diamond ne s’y trouve pas. Peine perdue…
- Escape
- Suivi : Fiche - Carnet de bord
Race : Elle m'est inconnue, oui, drôle de réponse n'est-ce pas ? J'avoue que moi aussi cela m'a surpris lorsque l'on m'a posé cette question.
Notes :
Messages : 12
Titre débile : Escapounette
Re: C'est comme ça que les cheveux deviennent blancs [pv Escape]
Jeu 25 Mar - 0:53
Non, vingt ans dont il ne gardait aucun souvenir personnel, il ne pouvait pas compter ça comme vingt ans à avoir réellement vécu ici. Et deux ans, comparer à tout le reste, c'était prodigieusement ridicule. Mais... Quelque part, ça avait l'air de faire d'avantage. Les jours se trainaient les uns derrière les autres, si lentement qu'il avait parfois l'impression de pouvoirr s'arrêter pour les effleurer du bout du doigts. Le temps s'écoulait avec la lenteur d'un escargot, il pouvait le voir se trainer sous ses yeux.
Au moins quand on faisait la guerre tous les jours, on voyait pas les heures passer.
Mais l'inconvénient de la guerre, de cette guerre là en tout cas, c'était qu'elle n'avait jamais rien visé, elle n'avait jamais eut aucune raison d'être. Si, en fait c'était pour savoir qui avait raison... Génial, comme si une méthode pouvait vraiment valoir l'autre. Ou aurait pu... Qui sait. Depuis le temps qu'il était parti, ils s'étaient peut-être décidé à s'entendre. Ou alors ils étaient encore entrain de se taper les uns sur les autres. Ou alors, ils avaient réussi à s'annihiler...
Enfin, à quoi bon y penser. Il n'y retournerait probablement jamais, et il n'avait pas particulièrement envi d'y retourner. Pourquoi faire? Recommencer à se battre? Même si c'était aux côtés de types qu'il aimait... Ca ne valait pas le coup. Il était tout aussi bien ici. Au moins il se rendait utile, autrement qu'en tuant à tour de bras... Pas si mal, pour quelqu'un ayant sur son compte d'avantage de morts qu'il n'avait de cellule dans tout son corps...
-Diamond ?
Tiens? Diamond? Diamant?
Quelqu'un qui parle anglais?
C'aurait eut le mérite d'être original, voir surprenant... En fait ce n'est rien de plus qu'un de ces êtres étranges et innommables, comme il en trouvait si souvent dans l'Entre-Monde. Une de ces choses qui n'avaient pas de nom et ne cherchaient pas à en avoir, qui n'avaient pas de sens et s'en passaient très bien. Une de ces inconnues de l'Univers, un peu comme lui...
Je sais ce que j'étais à l'origine.
Pitoyable affirmation, en laquelle il ne croyait pas, du moins plus. L'origine, il ne savait même pas où elle se trouvait. Il avait plusieurs souvenirs de quand il était môme, mais rien ne lui prouvait qu'avant ça, il n'y avait rien eut. Il ne se souvenait pas de sa petite enfance... Peut-être que c'était normale, souvent on ne se souvenait pas des premières années de sa vie. Il trouvait ça étrange parce qu'il se souvenait d'un tas d'autres choses, et surtout de beaucoup de détails...
-Euh, tu aurais vu dragon blanc et or ? Petit, vole aussi. Est-il passé par chez toi ?
Hein?
Sur le coup, il ne trouva rien à répondre. Une jeune femme au visage à moitié dissimulé, parlant avec l'aisance d'un enfant de un an, et lui causant de dragon petit, blanc et or, et (chose surprenante pour un dragon...) volant. Le prétorien examina brièvement les tatouages sur le corps de la femme, avant d'en revenir à son visage...
Ce personnage étrange, ne serait-il pas, par hasard, censé le reconnaitre? Cette jeune femme, sans l'avoir déjà vu...
La maîtresse de Touen...
En étant n'importe qui, il ne l'aurait sans doute pas reconnue. Mais bon, il était légèrement censé être prétorien, et ne pas reconnaitre un maître aurait été un peu triste pour lui. Bien obligé de savoir qui dirige quoi, même si, de tous les maîtres, c'est sans doute elle qui est le moins à sa place. Quoique le gamin de K'ouen... Ou la naine de Souen... Ou encore le tas de ferrailles de Ken... Ou... Mouais bon, dans un monde d'étrangeté, ils ne dépareillaient pas la collection.
S'usant dans ses réflexions, il percutant une seconde trop tard qu'il venait de lui coller un vent, et la voyant s'en allait à vitesse grand V, il n'eut qu'un réflexe: tracer pour la rattraper. En aussi peu de temps qu'il en faut pour le dire, Ez abandonna le pont, rejoignant la rive où elle détalait comme un lapin. S'efforçant de penser un peu moins, et surtout de la rattraper, le jeune homme manqua essentiellement de lui rentrer dedans, vue qu'elle courrait en cherchant en même temps sa bestiole... Freinant des quatre fers, il tendit la main et attrapa la fille par le poignet... La relâchant aussi brusquement qu'il l'avait saisi.
" Désolé..."
Et bien qu'il le soit sincèrement, il n'en perdit pas d'avantage le nord. Il n'avait pas senti si elle avait la peau tiède, brûlante ou glacée, douce ou pas... Toucher quelque chose, de vivant ou pas, ça ne lui apportait rien, c'était... Quelconque. En général il évitait, histoire de ne pas avoir à épiloguer sur le sujet. C'était quelconque, alors que chez les autres ça ne l'était pas.
" Tu es Escape n'est-ce pas?" Un temps d'arrêt, avant de poursuivre. " T'es toute seule?"
Les maîtres avaient souvent un gorille attitré collé à leurs bottes... Pas tous, certains s'en passaient. Mais elle... A priori, elle faisait parti de la famille de ceux qui s'en voyaient attribués. Pas toujours par choix, mais bon... Qu'elle soit seule, ici... C'était plutôt bizarre en théorie. Loin de lui l'idée de se mêler d'affaires d'autrui mais...
Quoique si, c'est mon job quelque part.
Au moins quand on faisait la guerre tous les jours, on voyait pas les heures passer.
Mais l'inconvénient de la guerre, de cette guerre là en tout cas, c'était qu'elle n'avait jamais rien visé, elle n'avait jamais eut aucune raison d'être. Si, en fait c'était pour savoir qui avait raison... Génial, comme si une méthode pouvait vraiment valoir l'autre. Ou aurait pu... Qui sait. Depuis le temps qu'il était parti, ils s'étaient peut-être décidé à s'entendre. Ou alors ils étaient encore entrain de se taper les uns sur les autres. Ou alors, ils avaient réussi à s'annihiler...
Enfin, à quoi bon y penser. Il n'y retournerait probablement jamais, et il n'avait pas particulièrement envi d'y retourner. Pourquoi faire? Recommencer à se battre? Même si c'était aux côtés de types qu'il aimait... Ca ne valait pas le coup. Il était tout aussi bien ici. Au moins il se rendait utile, autrement qu'en tuant à tour de bras... Pas si mal, pour quelqu'un ayant sur son compte d'avantage de morts qu'il n'avait de cellule dans tout son corps...
-Diamond ?
Tiens? Diamond? Diamant?
Quelqu'un qui parle anglais?
C'aurait eut le mérite d'être original, voir surprenant... En fait ce n'est rien de plus qu'un de ces êtres étranges et innommables, comme il en trouvait si souvent dans l'Entre-Monde. Une de ces choses qui n'avaient pas de nom et ne cherchaient pas à en avoir, qui n'avaient pas de sens et s'en passaient très bien. Une de ces inconnues de l'Univers, un peu comme lui...
Je sais ce que j'étais à l'origine.
Pitoyable affirmation, en laquelle il ne croyait pas, du moins plus. L'origine, il ne savait même pas où elle se trouvait. Il avait plusieurs souvenirs de quand il était môme, mais rien ne lui prouvait qu'avant ça, il n'y avait rien eut. Il ne se souvenait pas de sa petite enfance... Peut-être que c'était normale, souvent on ne se souvenait pas des premières années de sa vie. Il trouvait ça étrange parce qu'il se souvenait d'un tas d'autres choses, et surtout de beaucoup de détails...
-Euh, tu aurais vu dragon blanc et or ? Petit, vole aussi. Est-il passé par chez toi ?
Hein?
Sur le coup, il ne trouva rien à répondre. Une jeune femme au visage à moitié dissimulé, parlant avec l'aisance d'un enfant de un an, et lui causant de dragon petit, blanc et or, et (chose surprenante pour un dragon...) volant. Le prétorien examina brièvement les tatouages sur le corps de la femme, avant d'en revenir à son visage...
Ce personnage étrange, ne serait-il pas, par hasard, censé le reconnaitre? Cette jeune femme, sans l'avoir déjà vu...
La maîtresse de Touen...
En étant n'importe qui, il ne l'aurait sans doute pas reconnue. Mais bon, il était légèrement censé être prétorien, et ne pas reconnaitre un maître aurait été un peu triste pour lui. Bien obligé de savoir qui dirige quoi, même si, de tous les maîtres, c'est sans doute elle qui est le moins à sa place. Quoique le gamin de K'ouen... Ou la naine de Souen... Ou encore le tas de ferrailles de Ken... Ou... Mouais bon, dans un monde d'étrangeté, ils ne dépareillaient pas la collection.
S'usant dans ses réflexions, il percutant une seconde trop tard qu'il venait de lui coller un vent, et la voyant s'en allait à vitesse grand V, il n'eut qu'un réflexe: tracer pour la rattraper. En aussi peu de temps qu'il en faut pour le dire, Ez abandonna le pont, rejoignant la rive où elle détalait comme un lapin. S'efforçant de penser un peu moins, et surtout de la rattraper, le jeune homme manqua essentiellement de lui rentrer dedans, vue qu'elle courrait en cherchant en même temps sa bestiole... Freinant des quatre fers, il tendit la main et attrapa la fille par le poignet... La relâchant aussi brusquement qu'il l'avait saisi.
" Désolé..."
Et bien qu'il le soit sincèrement, il n'en perdit pas d'avantage le nord. Il n'avait pas senti si elle avait la peau tiède, brûlante ou glacée, douce ou pas... Toucher quelque chose, de vivant ou pas, ça ne lui apportait rien, c'était... Quelconque. En général il évitait, histoire de ne pas avoir à épiloguer sur le sujet. C'était quelconque, alors que chez les autres ça ne l'était pas.
" Tu es Escape n'est-ce pas?" Un temps d'arrêt, avant de poursuivre. " T'es toute seule?"
Les maîtres avaient souvent un gorille attitré collé à leurs bottes... Pas tous, certains s'en passaient. Mais elle... A priori, elle faisait parti de la famille de ceux qui s'en voyaient attribués. Pas toujours par choix, mais bon... Qu'elle soit seule, ici... C'était plutôt bizarre en théorie. Loin de lui l'idée de se mêler d'affaires d'autrui mais...
Quoique si, c'est mon job quelque part.
Re: C'est comme ça que les cheveux deviennent blancs [pv Escape]
Jeu 25 Mar - 19:04
L’air était frais et trop léger, il n’inscrivait aucune odeur, impossible de retrouver Diamond avec mon nez…Peut-être s’était-il posé au sol ? Ca me donnerait une trace…Mais vu ma chance, à tous les coups je vais dans la direction opposée où il est allé…Je sentis mon poignet partir vers l’arrière, instinctivement je me suis retournée en montrant des canines aiguisées en grognant bruyamment. C’était le jeune homme de tout à l’heure. Il s’excusa de ce geste rapidement mais je restais toujours méfiante. Comme d’habitude certes, mais plus qu’avant. Personne n’avait le droit de me toucher. Si j’étais encore dans mon état sauvage, je l’aurais griffé et mordu à sang pour ce geste que j’aurais pris comme une attaque. Mais je comprenais désormais ce monde étrange où la loi animal est plus que changée. Il dit mon nom d’un air interrogateur. Je fus surprise qu’il le sache de un, et déçue aussi ce qui me valut d’ouvrir un peu la bouche en reculant. Pourquoi être surprise ? Tout le monde me connaissait, de nom en tout cas…Et surtout dans les Cieux Antiques. J’ai observé un peu plus l’individu, finalement, il n’avait pas l’air de vouloir du mal…Une main sur mon épaule. Crochue et froide. Je sens l’aura de la Mort derrière moi qui me chuchote à l’oreille ses mots rieurs « Fais attention ! Il va t’arriver des bricoles hihi ! ». Mon visage devint blanc alors que mes lèvres se pincèrent.
Sa dernière question confirmait mes soupçons. Seule ? Non, je n’étais jamais seule…Diamond était toujours avec moi, mais dans les Cieux Antiques, je suis toujours seule car je suis en sécurité…Au fait, où était Diamond ? Il réagissait toujours lorsque quelqu’un me touchait ou même m’effleurait…Il lui était réellement arrivé quelque chose alors ?! J’ai observé l’interlocuteur, après les paroles de cette folle à faux, j’avais plus que peur, mais ce visage me disait quelque chose. D’un coup, l’image de mon professeur de langue apparaît. Je la vois en train de crier des jurons tout en disant « Mais ce n’est pas possible de ne pas pouvoir oublier tout de suite les noms des Nobles et de hauts grades ! ». Ma bouche fit un rond bien circulaire alors que je le montrais du doigt tout en lui répondant – à mon habitude – d’un ton haché et avec une grammaire déplorable.
-Oh ! Vous êtes Pritorian ! Veuillez m’excuser, je ne vous ai reconnu ! Bah, Diamond va pas euh…tarder ?
Je le cherche du regard, l’un de mes tics étant de ne jamais tourner le dos à un inconnu bien que celui-ci soit une personne assez importante. Rien à faire, il a disparu. Je refixe mon interlocuteur alors que je vois un point volant blanc piqué du nez vers le Prétorien dont j’avais écorché le nom. Aïe ! Ca me soulageait qu’il soit de retour, mais il avait dû voir le geste déplacé de ma mauvaise source d’informations car il était toutes griffes dehors – et dents – près à mordiller. Ma main fait délibérément un geste vers l’avant alors que je criais dans un dialecte bien distinct ces mots :
-Attention !
Sa dernière question confirmait mes soupçons. Seule ? Non, je n’étais jamais seule…Diamond était toujours avec moi, mais dans les Cieux Antiques, je suis toujours seule car je suis en sécurité…Au fait, où était Diamond ? Il réagissait toujours lorsque quelqu’un me touchait ou même m’effleurait…Il lui était réellement arrivé quelque chose alors ?! J’ai observé l’interlocuteur, après les paroles de cette folle à faux, j’avais plus que peur, mais ce visage me disait quelque chose. D’un coup, l’image de mon professeur de langue apparaît. Je la vois en train de crier des jurons tout en disant « Mais ce n’est pas possible de ne pas pouvoir oublier tout de suite les noms des Nobles et de hauts grades ! ». Ma bouche fit un rond bien circulaire alors que je le montrais du doigt tout en lui répondant – à mon habitude – d’un ton haché et avec une grammaire déplorable.
-Oh ! Vous êtes Pritorian ! Veuillez m’excuser, je ne vous ai reconnu ! Bah, Diamond va pas euh…tarder ?
Je le cherche du regard, l’un de mes tics étant de ne jamais tourner le dos à un inconnu bien que celui-ci soit une personne assez importante. Rien à faire, il a disparu. Je refixe mon interlocuteur alors que je vois un point volant blanc piqué du nez vers le Prétorien dont j’avais écorché le nom. Aïe ! Ca me soulageait qu’il soit de retour, mais il avait dû voir le geste déplacé de ma mauvaise source d’informations car il était toutes griffes dehors – et dents – près à mordiller. Ma main fait délibérément un geste vers l’avant alors que je criais dans un dialecte bien distinct ces mots :
-Attention !
- Escape
- Suivi : Fiche - Carnet de bord
Race : Elle m'est inconnue, oui, drôle de réponse n'est-ce pas ? J'avoue que moi aussi cela m'a surpris lorsque l'on m'a posé cette question.
Notes :
Messages : 12
Titre débile : Escapounette
Re: C'est comme ça que les cheveux deviennent blancs [pv Escape]
Ven 26 Mar - 12:38
De toute façon il en aurait fallu d'avantage pour qu'il ait l'ombre d'un remord. A priori, elle n'aurait pas du être seule ici... Elle était maître d'un miroir, lui prétorien. Rien que pour ça, il pouvait se permettre de se mêler des affaires de la jeune femme. Il s'estimait d'autant plus dans son droit, qu'elle était de Touen, et lui également. Même si ça, il était à des lieux de s'en réjouir.
En fait on a rien en commun. On est juste... "nobles", et encore.
S'il n'y avait eut son statut, il ne se serait pas sentit d'avantage noble que le premier venu.
Avec des "si" on mettrait Paris en bouteille.
Bref, il esquissa un sourire amusé en l'entendant parler, trouvant quelque chose de vaguement attendrissant dans ses erreurs de langages.
"Prétorien..."
Par réflexe il l'avait reprise, vu que ça lui écorchait un peu les oreilles de l'entendre parler si mal. Elle devait pourtant avoir une bonne vingtaine d'année, et les miroirs étant fermés depuis bien dix ans... Ca faisait minimum autant de temps qu'elle était ici. Elle aurait pu maîtriser un peu mieux la langue... Enfin il ne parvint pas à s'en étonner, tellement qu'il y avait de choses étranges dans l'Entre-Monde. Lui-même d'ailleurs, aurait tout autant galéré si on ne lui avait pas tout fait apprendre par... Par un moyen qu'il ignorait totalement. Il s'était réveillé dans ici en connaissant la langue que l'on utilisait. Idem dans le monde d'avant: il y était arrivé avec sa langue natale en tête, et une autre qu'il avait su utiliser sans le moindre problème. Comme s'il faisait ça depuis toujours...
Les mystères de la vie.
Il écarta ces idées, répugnant à méditer sur le sujet. Il ne comprenait pas, ça ne trouvait aucune logique à ses yeux. Encore mieux penser à autre chose, quelque chose de plus... En fait il aurait préféré pouvoir ne penser à rien. Mais ça, il s'en était rendu compte à force, c'était assez impossible. Quand bien même l'aurait-il voulu que son cerveau ne l'y aurait pas autorisé.
-Attention !
Il n'en fallut pas d'avantage pour que son conditionnement militaire prenne le dessus, et que son organisme entier bascule en mode "action/réaction". Ce fut d'avantage le ton utilisé par la fille que le mot en question qui le fit réagir: elle aurait pu crier ainsi n'importe quoi, c'aurait été pareil... Suivant la main du coin de l'oeil, il repéra l'intrus qui arrivait sur lui avec un air plus qu'agressif... C'aurait pu être terrifiant, si l'attaquant n'avait pas été aussi gros qu'un poing. Pour le coup, cette découverte eut pour effet de le refroidir légèrement. Il aurait pu enlever une de ses chaussures et écrabouiller le minuscule dragon sur le sol, comme un vulgaire cafard. Le prétorien lâcha un soupir affligé, tout à ses pensées... Et percuta la présence de son attaquant miniature alors que celui-ci lui arrivait dessus. Soit un peu trop tard... Crachant un juron dans sa langue maternelle, intérieurement ravi que la jeune femme ne puisse pas le comprendre, il leva le bras, ne s'attendant pas à éviter l'attaque du dragon nain. Sentant griffes et dents s'enfoncer dans sa main et son poignet, il ne prêta aucune forme d'attention aux quelques gouttes de sang noir que lui tirait la sale bête. De sa main libre, il rabattit les ailes du lézard sur son dos, les maintenant fermant en le tenant à la base du cou. Ez ignora le couinement de la bestiole, tira dessus jusqu'à ce qu'il lâche prise (finissant de lui labourer la main au passage...) et, enfin libéré, il tendit Diamond à sa propriétaire.
" Je crois que c'est à toi..."
Là, il ne pouvait pas prétendre avoir franchement géré... Au contraire. Même si sa main n'était que légèrement touchée (un rat aurait fait plus de dégâts), il devait admettre qu'il s'y était pris comme un manche. Quelques cicatrices en plus à sa collection... Il n'était plus à ça près et puis, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas vu la couleur de son sang. Toujours aussi noir... Comme pour lui rappeler à quel point il était étrange.
En fait on a rien en commun. On est juste... "nobles", et encore.
S'il n'y avait eut son statut, il ne se serait pas sentit d'avantage noble que le premier venu.
Avec des "si" on mettrait Paris en bouteille.
Bref, il esquissa un sourire amusé en l'entendant parler, trouvant quelque chose de vaguement attendrissant dans ses erreurs de langages.
"Prétorien..."
Par réflexe il l'avait reprise, vu que ça lui écorchait un peu les oreilles de l'entendre parler si mal. Elle devait pourtant avoir une bonne vingtaine d'année, et les miroirs étant fermés depuis bien dix ans... Ca faisait minimum autant de temps qu'elle était ici. Elle aurait pu maîtriser un peu mieux la langue... Enfin il ne parvint pas à s'en étonner, tellement qu'il y avait de choses étranges dans l'Entre-Monde. Lui-même d'ailleurs, aurait tout autant galéré si on ne lui avait pas tout fait apprendre par... Par un moyen qu'il ignorait totalement. Il s'était réveillé dans ici en connaissant la langue que l'on utilisait. Idem dans le monde d'avant: il y était arrivé avec sa langue natale en tête, et une autre qu'il avait su utiliser sans le moindre problème. Comme s'il faisait ça depuis toujours...
Les mystères de la vie.
Il écarta ces idées, répugnant à méditer sur le sujet. Il ne comprenait pas, ça ne trouvait aucune logique à ses yeux. Encore mieux penser à autre chose, quelque chose de plus... En fait il aurait préféré pouvoir ne penser à rien. Mais ça, il s'en était rendu compte à force, c'était assez impossible. Quand bien même l'aurait-il voulu que son cerveau ne l'y aurait pas autorisé.
-Attention !
Il n'en fallut pas d'avantage pour que son conditionnement militaire prenne le dessus, et que son organisme entier bascule en mode "action/réaction". Ce fut d'avantage le ton utilisé par la fille que le mot en question qui le fit réagir: elle aurait pu crier ainsi n'importe quoi, c'aurait été pareil... Suivant la main du coin de l'oeil, il repéra l'intrus qui arrivait sur lui avec un air plus qu'agressif... C'aurait pu être terrifiant, si l'attaquant n'avait pas été aussi gros qu'un poing. Pour le coup, cette découverte eut pour effet de le refroidir légèrement. Il aurait pu enlever une de ses chaussures et écrabouiller le minuscule dragon sur le sol, comme un vulgaire cafard. Le prétorien lâcha un soupir affligé, tout à ses pensées... Et percuta la présence de son attaquant miniature alors que celui-ci lui arrivait dessus. Soit un peu trop tard... Crachant un juron dans sa langue maternelle, intérieurement ravi que la jeune femme ne puisse pas le comprendre, il leva le bras, ne s'attendant pas à éviter l'attaque du dragon nain. Sentant griffes et dents s'enfoncer dans sa main et son poignet, il ne prêta aucune forme d'attention aux quelques gouttes de sang noir que lui tirait la sale bête. De sa main libre, il rabattit les ailes du lézard sur son dos, les maintenant fermant en le tenant à la base du cou. Ez ignora le couinement de la bestiole, tira dessus jusqu'à ce qu'il lâche prise (finissant de lui labourer la main au passage...) et, enfin libéré, il tendit Diamond à sa propriétaire.
" Je crois que c'est à toi..."
Là, il ne pouvait pas prétendre avoir franchement géré... Au contraire. Même si sa main n'était que légèrement touchée (un rat aurait fait plus de dégâts), il devait admettre qu'il s'y était pris comme un manche. Quelques cicatrices en plus à sa collection... Il n'était plus à ça près et puis, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas vu la couleur de son sang. Toujours aussi noir... Comme pour lui rappeler à quel point il était étrange.
Re: C'est comme ça que les cheveux deviennent blancs [pv Escape]
Ven 26 Mar - 21:20
Je fis une moue pincée pour deux raisons. La première fut de voir Diamond mordiller la main du jeune homme avec férocité, comme un animal…La deuxième fut le faire qu’il dise qu’il m’appartienne et surtout avec quelle brutalité il l’avait saisie. Ca me mettait en colère, et ce trop plein de sentiments…Je commençais à me sentir mal…Mon métabolisme changeait et je savais déjà ce qui allait se passer si jamais je laissais ce flot impétueux de mauvaises ondes prendre le contrôle de mon esprit. Je ne voulais pas que l’on voit cette partie de ma personnalité. Si jamais cela m’arrivait, ce ne serait pas bon et on dirait beaucoup de mauvaises choses sur mon comportement à cause des effets de ma métamorphose sur le Prétorien…Qui m’avait d’ailleurs reprise sur mon erreur. Je me sentais gênée. Vraiment, on prendrait pour une imbécile illettrée désormais !
La force sauvage commençait une nouvelle attaque sur la barrière mentale que j’avais érigée. Je mis deux doigts contre mon crâne, mal de tête assez important lorsque l’on essaye de se battre contre soi-même…Je pris le Diamond furibond d’un air navré avant de le libérer de son étreinte pour qu’il puisse voler. Il se posa sur mon bras. Ses griffes se plantèrent à l’intérieur de colère alors que des gouttes de sang perlaient. Ses dents pointues se virent alors que la crinière sur son long cou arqué était hérissée. Il grogna d’un air arrogant et menaçant envers l’interlocuteur…Cet air d’ailleurs paraissait plus comique qu’autre chose.
-Il n’est à moi. Il m’accompagne et il est libre de choix. Mais pour l’instant, malgré les pires moments passés, il ne m’a quitté…Il fait parti moi en fait. Je serais triste de perdre lui...
Je ris à moitié tandis que du bout de doigt, je frôlais les ailes de mon bout de chou d’un air content. Mon regard se posa par inadvertance sur la main d’où le sang perlait…Le sang…Le sang de mes victimes. La Mort pose une main sur ma tête en me chuchotant d’un air victorieux cet éternel « Je te l’avais dit ! ». Tous ces individus qui y sont passé pour ma survie…Je n’aime pas le sang. Je ne veux plus le voir. Mon sang seul à le droit de couler. Pas celui des autres. La barrière de mon esprit commence à se fissurer. Je grelotte sur place de peur et de colère. Je trouve tout de même les mots alors que Diamond a cessé de grogner pour essayer de me calmer en léchant ma joue.
-Cachez s’il vous plait…Préti…Prétorien. Pas aimé vue de sang. Pas bon. Mauvais. Pourquoi sang noir ? Pourquoi pas rouge ? Pourquoi surtout saigner ? Pourquoi être là ? Pourquoi…
Comme pour m’enfoncer, ce visage d’enfant si familier se crée devant mon âme avec toujours cette question aux lèvres « Que s’est-il passé là-bas ? ». D’autres images de la même sorte…Toujours la même réaction…Et enfin, la Bête. Son corps provocateur, sa posture de prédateur qui va tuer sa proie…Et ce sang sur tout le corps…Son grondement est mon grondement.
Je grogne. Je montre les dents. J’ai peur… je veux survivre…Elle est là. Derrière moi ? Non ! Devant moi ! Un être mauvais. Tu ne me tueras pas ! Je n’aime pas les êtres mauvais. Je n’aime pas ! Ma partie semi-apprivoisée crache des mots presque inintelligibles.
-Caches ça. Pas bon. Mauvais.
Encore ces images étranges. Les images de ces morts vivants venus me hanter.
-J'ai rien fait...J'ai pas fait de mal. C'est pas moi.
La force sauvage commençait une nouvelle attaque sur la barrière mentale que j’avais érigée. Je mis deux doigts contre mon crâne, mal de tête assez important lorsque l’on essaye de se battre contre soi-même…Je pris le Diamond furibond d’un air navré avant de le libérer de son étreinte pour qu’il puisse voler. Il se posa sur mon bras. Ses griffes se plantèrent à l’intérieur de colère alors que des gouttes de sang perlaient. Ses dents pointues se virent alors que la crinière sur son long cou arqué était hérissée. Il grogna d’un air arrogant et menaçant envers l’interlocuteur…Cet air d’ailleurs paraissait plus comique qu’autre chose.
-Il n’est à moi. Il m’accompagne et il est libre de choix. Mais pour l’instant, malgré les pires moments passés, il ne m’a quitté…Il fait parti moi en fait. Je serais triste de perdre lui...
Je ris à moitié tandis que du bout de doigt, je frôlais les ailes de mon bout de chou d’un air content. Mon regard se posa par inadvertance sur la main d’où le sang perlait…Le sang…Le sang de mes victimes. La Mort pose une main sur ma tête en me chuchotant d’un air victorieux cet éternel « Je te l’avais dit ! ». Tous ces individus qui y sont passé pour ma survie…Je n’aime pas le sang. Je ne veux plus le voir. Mon sang seul à le droit de couler. Pas celui des autres. La barrière de mon esprit commence à se fissurer. Je grelotte sur place de peur et de colère. Je trouve tout de même les mots alors que Diamond a cessé de grogner pour essayer de me calmer en léchant ma joue.
-Cachez s’il vous plait…Préti…Prétorien. Pas aimé vue de sang. Pas bon. Mauvais. Pourquoi sang noir ? Pourquoi pas rouge ? Pourquoi surtout saigner ? Pourquoi être là ? Pourquoi…
Comme pour m’enfoncer, ce visage d’enfant si familier se crée devant mon âme avec toujours cette question aux lèvres « Que s’est-il passé là-bas ? ». D’autres images de la même sorte…Toujours la même réaction…Et enfin, la Bête. Son corps provocateur, sa posture de prédateur qui va tuer sa proie…Et ce sang sur tout le corps…Son grondement est mon grondement.
Je grogne. Je montre les dents. J’ai peur… je veux survivre…Elle est là. Derrière moi ? Non ! Devant moi ! Un être mauvais. Tu ne me tueras pas ! Je n’aime pas les êtres mauvais. Je n’aime pas ! Ma partie semi-apprivoisée crache des mots presque inintelligibles.
-Caches ça. Pas bon. Mauvais.
Encore ces images étranges. Les images de ces morts vivants venus me hanter.
-J'ai rien fait...J'ai pas fait de mal. C'est pas moi.
- Escape
- Suivi : Fiche - Carnet de bord
Race : Elle m'est inconnue, oui, drôle de réponse n'est-ce pas ? J'avoue que moi aussi cela m'a surpris lorsque l'on m'a posé cette question.
Notes :
Messages : 12
Titre débile : Escapounette
Re: C'est comme ça que les cheveux deviennent blancs [pv Escape]
Sam 27 Mar - 17:13
Il ne se souvenait même plus s'il avait déjà eut du sang rouge dans les veines, ou s'il avait toujours été ainsi, noir comme de l'encre. Dans ses souvenirs, il y avait bien trop de bruits et d'images vives, s'enchainant rapidement, pour qu'il ne puisse s'arrêter sur un détail comme la couleur de son sang. Surtout qu'en général, quand il en arrivait à le voir couler, c'était qu'il avait été alors touché assez sérieusement... Et à ce moment-là, sa mémoire avait tendance à se faire défaillante, à se voir assombrir par une masse noire appelée douleur...
Les explications de la fille (il n'arrivait pas à penser à elle en la considérant comme une femme) lui firent à moitié dresser l'oreille.
Malgré les pires moments passés.
Il ne s'était jamais réellement intéressé aux maîtres des miroirs. Par manque de temps, par manque d'envie. Il leur devait son poste, rien de plus. En tant que sanctuari, il n'y avait jamais prêté attention. En tant que prétorien... Il avait mémorisé leurs noms, leurs visages, mais rien de plus. Le reste... Leurs passés, ce n'étaient que des détails dépourvus d'intérêts pour lui. Et puis, ça aurait fait un peu fouine de se renseigner sur leurs vies... Ca ne le regardait pas, après tout, pas même dans le cadre de son job.
-Cachez s’il vous plait…Préti…Prétorien. Pas aimé vue de sang. Pas bon. Mauvais. Pourquoi sang noir ? Pourquoi pas rouge ? Pourquoi surtout saigner ? Pourquoi être là ? Pourquoi…
Reconnectant avec la réalité, Ez suivit le regard de la fille, ouvrit les doigts et observa sa main. Effectivement, il y était pas allé doucement ce sale petit monstre ailé... Mais il ne voyait pas en quoi ça pouvait poser problème. Ne pas aimer la vue du sang, franchement...
Pourquoi pourquoi... C'est important franchement?
Sans doute que non. Mais bon... Contrarier un maître du miroir, c'était probablement ce que l'on pouvait appeler une mauvaise idée. Après tout, c'était entre autre à elle qu'il devait son travail, donc il avait tout intérêt à ne pas plomber sa carrière en mettant de mauvais poil cette gamine. Cette jeune femme plutôt. Bref...
Les grognements le tirèrent encore de ses pensées, seulement cette fois, il ne prêta aucune attention à ses mots, murmurés, presque inaudibles. Pourtant il les entendit, mais entre le chemin de ses oreilles à son cerveau... Il y avait juste ce grondement, animal et sauvage. Le prétorien serra les dents, se retenant de réagir de la même façon.
Ses pupilles verticales se posèrent sur elle, l'observant avec insistance. Elle ressemblait à une de ces bestioles apeurées...
A croire qu'on devient maître selon son degrés de folie.
Un soupire discret, il ferma le poing et le glissa dans sa poche. De toute façon, son costume était déjà noir alors, le sang ne tacherait pas grand chose... Et quand bien même serait-ce le cas... C'était toujours mieux que de mettre cette fille sur les nerfs. Il aurait parié beaucoup sur la réaction qu'elle pourrait avoir. Se tirer à toutes jambes, ou l'attaquer... Or échanger des baffes avec un maître d'un miroir, ça ne le tentait pas particulièrement.
" Ca va zen..."
C'était pas non plus comme s'il était entrain de se vider de son sang... Le minuscule dragon y était pas allé doucement, mais il l'avait pas non plus saigné de haut en bas. Loin de là même...
Par précaution, et parce qu'il savait que le danger, plus on s'en éloignait mieux c'était, Ez recula d'un pas, ne détachant pas son regard clair d'Escape. Volontairement, il ne répondit pas à la question concernant la couleur de son sang. Pourquoi sang noir? Et pourquoi pas d'abord? S'il avait su pour ça, ça l'aurait bien aidé... Pourquoi, il n'en savait strictement rien. Malheureusement d'ailleurs, parce que savoir, c'était justement ce qui lui manquait.
"Je sais que t'as pas fait de mal..."
Il aurait bien aimé savoir quels mots utiliser avec une gamine dingue, mais c'était pas vraiment le genre de choses qu'il avait appris. Ces trucs-là, ils étaient rarement utiles au front ou dans un arène. N'ayant jamais eut de gosse, à lui ou autour de lui, il n'avait jamais eut l'occasion d'apprendre à leur parler.
"De quoi parles-tu?"
Il pencha la tête sur le côté, sa main valide, légèrement tendue vers elle, paume ouverte tournée vers le ciel. Agressivité zéro, défensive, zéro... Si c'était pas son jour, il se ferait bouffer sa deuxième main. Et encore, ça c'était la moins pire des options qu'il pouvait imaginer...
Et si t'arrêtais d'imaginer n'importe quoi?
Facile à dire... pour ça, il aurait fallu qu'il arrête de penser. Ce qui, jusqu'alors, et depuis longtemps, c'était révélé impossible.
Les explications de la fille (il n'arrivait pas à penser à elle en la considérant comme une femme) lui firent à moitié dresser l'oreille.
Malgré les pires moments passés.
Il ne s'était jamais réellement intéressé aux maîtres des miroirs. Par manque de temps, par manque d'envie. Il leur devait son poste, rien de plus. En tant que sanctuari, il n'y avait jamais prêté attention. En tant que prétorien... Il avait mémorisé leurs noms, leurs visages, mais rien de plus. Le reste... Leurs passés, ce n'étaient que des détails dépourvus d'intérêts pour lui. Et puis, ça aurait fait un peu fouine de se renseigner sur leurs vies... Ca ne le regardait pas, après tout, pas même dans le cadre de son job.
-Cachez s’il vous plait…Préti…Prétorien. Pas aimé vue de sang. Pas bon. Mauvais. Pourquoi sang noir ? Pourquoi pas rouge ? Pourquoi surtout saigner ? Pourquoi être là ? Pourquoi…
Reconnectant avec la réalité, Ez suivit le regard de la fille, ouvrit les doigts et observa sa main. Effectivement, il y était pas allé doucement ce sale petit monstre ailé... Mais il ne voyait pas en quoi ça pouvait poser problème. Ne pas aimer la vue du sang, franchement...
Pourquoi pourquoi... C'est important franchement?
Sans doute que non. Mais bon... Contrarier un maître du miroir, c'était probablement ce que l'on pouvait appeler une mauvaise idée. Après tout, c'était entre autre à elle qu'il devait son travail, donc il avait tout intérêt à ne pas plomber sa carrière en mettant de mauvais poil cette gamine. Cette jeune femme plutôt. Bref...
Les grognements le tirèrent encore de ses pensées, seulement cette fois, il ne prêta aucune attention à ses mots, murmurés, presque inaudibles. Pourtant il les entendit, mais entre le chemin de ses oreilles à son cerveau... Il y avait juste ce grondement, animal et sauvage. Le prétorien serra les dents, se retenant de réagir de la même façon.
Ses pupilles verticales se posèrent sur elle, l'observant avec insistance. Elle ressemblait à une de ces bestioles apeurées...
A croire qu'on devient maître selon son degrés de folie.
Un soupire discret, il ferma le poing et le glissa dans sa poche. De toute façon, son costume était déjà noir alors, le sang ne tacherait pas grand chose... Et quand bien même serait-ce le cas... C'était toujours mieux que de mettre cette fille sur les nerfs. Il aurait parié beaucoup sur la réaction qu'elle pourrait avoir. Se tirer à toutes jambes, ou l'attaquer... Or échanger des baffes avec un maître d'un miroir, ça ne le tentait pas particulièrement.
" Ca va zen..."
C'était pas non plus comme s'il était entrain de se vider de son sang... Le minuscule dragon y était pas allé doucement, mais il l'avait pas non plus saigné de haut en bas. Loin de là même...
Par précaution, et parce qu'il savait que le danger, plus on s'en éloignait mieux c'était, Ez recula d'un pas, ne détachant pas son regard clair d'Escape. Volontairement, il ne répondit pas à la question concernant la couleur de son sang. Pourquoi sang noir? Et pourquoi pas d'abord? S'il avait su pour ça, ça l'aurait bien aidé... Pourquoi, il n'en savait strictement rien. Malheureusement d'ailleurs, parce que savoir, c'était justement ce qui lui manquait.
"Je sais que t'as pas fait de mal..."
Il aurait bien aimé savoir quels mots utiliser avec une gamine dingue, mais c'était pas vraiment le genre de choses qu'il avait appris. Ces trucs-là, ils étaient rarement utiles au front ou dans un arène. N'ayant jamais eut de gosse, à lui ou autour de lui, il n'avait jamais eut l'occasion d'apprendre à leur parler.
"De quoi parles-tu?"
Il pencha la tête sur le côté, sa main valide, légèrement tendue vers elle, paume ouverte tournée vers le ciel. Agressivité zéro, défensive, zéro... Si c'était pas son jour, il se ferait bouffer sa deuxième main. Et encore, ça c'était la moins pire des options qu'il pouvait imaginer...
Et si t'arrêtais d'imaginer n'importe quoi?
Facile à dire... pour ça, il aurait fallu qu'il arrête de penser. Ce qui, jusqu'alors, et depuis longtemps, c'était révélé impossible.
Re: C'est comme ça que les cheveux deviennent blancs [pv Escape]
Dim 28 Mar - 12:04
Il rangea sa main dans sa poche. Il me fixait mais je n’en avais rien à faire. J’essayais de lutter, et il m’avait assez bien aidé jusque là. Désormais, ni l’odeur ni le bruit ni même la vue de cette chose horrible appelée sang ne m’entourait. Je me sentais un peu plus sereine, mais eus du mal à le regarder dans les yeux. D’ailleurs, je baissais toujours la tête et je préférais ne jamais la relever pour que l’on ne voit pas ma gêne ni même ce foulard horrible, cet œil étrange et dépourvu de vie, et cette peau violacée cachée. On aurait dit une enfant. Mais je n’étais plus une enfant, malgré mes cinq ans. Les attaques intempestives diminuaient et j’arrivais à reprendre mon souffle. Heureusement que je mettais contrôler…
Il brandit une main paume ouverte, comme en signe de dire qu’il ne me voulait pas de mal. Ca me renfermait encore plus ! J’aurais préféré une autre réaction, mais le pire était passé, non ? Soudain, je vois à demi la Mort derrière le Prétorien, elle joue avec une mèche de cheveu rouge…Rouge sang…Elle rit, oui, rit de bon cœur en me souriant. « Crois-tu que ce soit réellement fini ? Hihi ! ».
-De quoi parles-tu?
Encore…Toujours cette même phrase incessante. Mais ce n’était pas la même…Alors pourquoi sentais-je cette impression habituelle en moi ? Je devais me ressaisir. Mais, était-ce ses affaires ? Non. Dans ce cas, je n’en parlerai pas. Je mettais jurer de ne jamais en parler. Le silence…Le vent aussi. Ma respiration était lente et j’ai soudain relevée la tête. Je n’étais pas en colère, mais impassible. Aucun sourire. Aucun sentiment. Rien que le néant. Tout était fermé autour de moi, ca se sentait même dans mon aura. Mon cerveau ferma la clé de cette porte.
Sur la pointe des pieds, j’ai repoussé un coin de mon foulard pour laisser mon œil valide à sa vue. La pupille était étirée alors que cette couleur mordorée était en contraste avec la blancheur des siens. Pourtant, ces deux paires d’yeux se ressemblaient. Je n’ai pas baissé le regard, j’ai juste répété des mots distincts et froids, signant là l’arrête de cette discussion.
-Ca ne te regarde pas. Vas trouver ailleurs la réponse si tu en as le courage et la possibilité.
Je remet le bout de tissu à son emplacement avant de mettre Diamond sur mon épaule, celui-ci baissait la tête et ne disait mot. J’ai tourné le dos au Prétorien, comme pour dire au revoir tout en continuant de parler mais par tutoiement.
-Nous n’avons pas le même rang. J’ai d’autres choses à faire que de parler avec toi. Comme ces évènements étranges qui nous arrivent, à chaque espèce. Merci pour Diamond.
Il est vrai que depuis ces séismes et raz de marée, l’administration de mon miroir est toute bouleversée. Beaucoup me reprochent de ne pas y prêter attention…Ce qui est totalement faux. J’y pense à chaque instant sans pour autant détruire cette rumeur fondée comme quoi je suis frivole et la pire des maîtres de miroir. Mais ça m’arrange bien qu’ils pensent ça. Je préfère que l’on me croie nulle pour « gouverner », plutôt qu’horrible à cause de mes racines. Mais le problème est désormais le Prétorien. Certes, c’était de ma faute, mais je ne voulais pas parler avec lui. Il pourrait essayer de savoir, et ça lui allait bien ce rang c’est vrai…De plus, ses cheveux me donnaient envie de partir. A cause de leur couleur étrange et attirante. Ca me rappelait trop de choses…Et je sais que ces évènements je ne veux plus en entendre parler. Quoi qu’il en soit, il fallait que je l’évite encore pour un bon bout de temps afin de récupérer ce masque joyeux et enfantin qui me masquait le monde, mais aussi cette dignité que j’avais affirmé durant toute mon existence dans cette zone.
Il brandit une main paume ouverte, comme en signe de dire qu’il ne me voulait pas de mal. Ca me renfermait encore plus ! J’aurais préféré une autre réaction, mais le pire était passé, non ? Soudain, je vois à demi la Mort derrière le Prétorien, elle joue avec une mèche de cheveu rouge…Rouge sang…Elle rit, oui, rit de bon cœur en me souriant. « Crois-tu que ce soit réellement fini ? Hihi ! ».
-De quoi parles-tu?
Encore…Toujours cette même phrase incessante. Mais ce n’était pas la même…Alors pourquoi sentais-je cette impression habituelle en moi ? Je devais me ressaisir. Mais, était-ce ses affaires ? Non. Dans ce cas, je n’en parlerai pas. Je mettais jurer de ne jamais en parler. Le silence…Le vent aussi. Ma respiration était lente et j’ai soudain relevée la tête. Je n’étais pas en colère, mais impassible. Aucun sourire. Aucun sentiment. Rien que le néant. Tout était fermé autour de moi, ca se sentait même dans mon aura. Mon cerveau ferma la clé de cette porte.
Sur la pointe des pieds, j’ai repoussé un coin de mon foulard pour laisser mon œil valide à sa vue. La pupille était étirée alors que cette couleur mordorée était en contraste avec la blancheur des siens. Pourtant, ces deux paires d’yeux se ressemblaient. Je n’ai pas baissé le regard, j’ai juste répété des mots distincts et froids, signant là l’arrête de cette discussion.
-Ca ne te regarde pas. Vas trouver ailleurs la réponse si tu en as le courage et la possibilité.
Je remet le bout de tissu à son emplacement avant de mettre Diamond sur mon épaule, celui-ci baissait la tête et ne disait mot. J’ai tourné le dos au Prétorien, comme pour dire au revoir tout en continuant de parler mais par tutoiement.
-Nous n’avons pas le même rang. J’ai d’autres choses à faire que de parler avec toi. Comme ces évènements étranges qui nous arrivent, à chaque espèce. Merci pour Diamond.
Il est vrai que depuis ces séismes et raz de marée, l’administration de mon miroir est toute bouleversée. Beaucoup me reprochent de ne pas y prêter attention…Ce qui est totalement faux. J’y pense à chaque instant sans pour autant détruire cette rumeur fondée comme quoi je suis frivole et la pire des maîtres de miroir. Mais ça m’arrange bien qu’ils pensent ça. Je préfère que l’on me croie nulle pour « gouverner », plutôt qu’horrible à cause de mes racines. Mais le problème est désormais le Prétorien. Certes, c’était de ma faute, mais je ne voulais pas parler avec lui. Il pourrait essayer de savoir, et ça lui allait bien ce rang c’est vrai…De plus, ses cheveux me donnaient envie de partir. A cause de leur couleur étrange et attirante. Ca me rappelait trop de choses…Et je sais que ces évènements je ne veux plus en entendre parler. Quoi qu’il en soit, il fallait que je l’évite encore pour un bon bout de temps afin de récupérer ce masque joyeux et enfantin qui me masquait le monde, mais aussi cette dignité que j’avais affirmé durant toute mon existence dans cette zone.
- Escape
- Suivi : Fiche - Carnet de bord
Race : Elle m'est inconnue, oui, drôle de réponse n'est-ce pas ? J'avoue que moi aussi cela m'a surpris lorsque l'on m'a posé cette question.
Notes :
Messages : 12
Titre débile : Escapounette
Re: C'est comme ça que les cheveux deviennent blancs [pv Escape]
Dim 28 Mar - 14:28
D'ailleurs, c'était physiquement impossible. Il ne pouvait pas arrêter de penser, même en dormant. Son cerveau passant à la chaise électrique toutes les dix secondes, c'était assez difficile pour lui de se mettre en veille. Après, qu'est-ce que ça pouvait bien faire? Il n'y avait personne d'autre que lui dans sa tête. Et c'était plutôt heureux: il y aurait eut quelqu'un d'autre, il aurait étouffé sous la montagne d'informations qui circulaient à travers son cerveau, sous toutes ces choses qui tournaient dans tous les sens, se croisant pour s'éloigner, pour se percuter, pour disparaitre... A force il s'y était fait. Il avait l'habitude d'avoir la tête pleine à craquer d'idées diverses et variées, pas toujours en rapport avec la situation. Depuis le temps que c'était comme ça... Et puis qu'est-ce que ça pouvait bien faire? Après tout, il était le seul que ça pouvait déranger. Vu qu'il était le seul concerné...
" Hein?"
Réaction brillante et intelligente... Le prétorien haussa un sourcil, à peine surpris, moyennement sceptique, et totalement blasé. Une des choses qu'il n'aimait pas, c'était se faire prendre de haut comme s'il était le dernier des moins que rien. Non pas qu'il se jugeait quelqu'un de bien, d'important, ou de respectable... Mais peu importait qui on avait en face de soi, il estimait que chacun avait droit à être un minimum respecté. Après tout, personne ne savait ce qu'avait vécu l'autre, depuis combien de temps vivait l'autre...
Fais pas de ton cas une généralité.
Peut-être, mais n'empêche... Maître du miroir ou non...
Nous n’avons pas le même rang.
Et tiens, prends-toi ça dans ta face... Elle valait mieux que lui, seulement parce qu'elle était maître d'un miroir et lui non? Était-elle stupide? Ils étaient dans l'Entre-Monde, ici personne ne valait personne, parce qu'ils étaient trop nombreux, trop différents pour être comparés. Le rang n'était qu'un symbole, rien de plus. Le rang ne représentait rien d'autre que les responsabilités que pouvait avoir une personne. Il ne plaçait personne au dessus des autres...
L'homme sortit sa main de sa poche, se rapprochant sans l'ombre d'une hésitation pour saisir la femme par l'épaule, ignorant le sang qu'il y laissait. D'un geste brusque, il la fit se retourner, fixant le foulard exactement à la hauteur des yeux. Ca n'aurait tenu qu'à lui, il ne l'aurait pas lâché... Seulement il sentit dans sa main, les muscles se détendre, les os craquer les uns après les autres, frémissants... Aussi brusquement qu'il l'avait saisi, il la lâcha, attrapant de sa main libre celle qui était blessée. Et mentalement il se répéta ce qu'il savait par coeur.
La colère instinctive est digne d'une bête. Cède-lui, et une bête, c'est exactement ce que tu deviendras.
Serrant les dents, il fixa sa main, s'efforçant de se reprendre un minimum. Juste assez pour qu'il ne sente plus son corps prêt à changer de forme, contre son gré. Il la toisa, partagé entre fureur et indifférence, jusqu'à ce qu'il s'incline légèrement, salutation sarcastique et méprisante. Comme pour admettre ce qu'elle venait de dire, qu'ils étaient de rangs différents, et en même temps tourner en dérision son statut de maître. Elle aurait pu être la reine d'Angleterre que ça ne l'aurait pas d'avantage perturbé... Mais si elle voulait le prendre comme ça, lui ça ne lui posait pas de problème. Seulement qu'elle ne compte pas l'impressionner comme ça...
"Veuillez m'excuser..."
Il recula d'un pas, de deux, faussement respectueux. Volontairement, il avait abandonné le tutoiement, se pliant à la convention qu'elle venait d'énoncer, comme quoi ils n'étaient pas de même rang.
Cette sale gamine...
Avec indolence, il baissa les yeux, fixant le sol en attendant qu'elle parte la première. Il n'était pas correct pour un "subalterne" de tourner le dos à son supérieur. Et puis, il préférait camper sur ses positions... Enfin, c'était plus prudent de la garder dans son champ de vision. La confiance qu'il n'avait déjà pas en elle venait passer du point zéro au négatif...
D'accord ils étaient tous les deux de Touen, mais il ne voyait pas ça comme un point commun. Ils ne se ressemblaient pas. Elle était comme les autres: une alliée, un quelconque quidam, ou une ennemie. Jusqu'alors, il l'avait considéré comme appartenant à la deuxième catégorie. A présent, il aurait eut tendance à la placer dans la troisième... Dans les autres miroirs, les gens étaient différents de lui mais se ressemblaient entre eux. Dans le miroir de Touen, personne ne ressemblait à personne, et c'était, à ses yeux, ce qui faisait le danger de ses "condisciples".
" Hein?"
Réaction brillante et intelligente... Le prétorien haussa un sourcil, à peine surpris, moyennement sceptique, et totalement blasé. Une des choses qu'il n'aimait pas, c'était se faire prendre de haut comme s'il était le dernier des moins que rien. Non pas qu'il se jugeait quelqu'un de bien, d'important, ou de respectable... Mais peu importait qui on avait en face de soi, il estimait que chacun avait droit à être un minimum respecté. Après tout, personne ne savait ce qu'avait vécu l'autre, depuis combien de temps vivait l'autre...
Fais pas de ton cas une généralité.
Peut-être, mais n'empêche... Maître du miroir ou non...
Nous n’avons pas le même rang.
Et tiens, prends-toi ça dans ta face... Elle valait mieux que lui, seulement parce qu'elle était maître d'un miroir et lui non? Était-elle stupide? Ils étaient dans l'Entre-Monde, ici personne ne valait personne, parce qu'ils étaient trop nombreux, trop différents pour être comparés. Le rang n'était qu'un symbole, rien de plus. Le rang ne représentait rien d'autre que les responsabilités que pouvait avoir une personne. Il ne plaçait personne au dessus des autres...
L'homme sortit sa main de sa poche, se rapprochant sans l'ombre d'une hésitation pour saisir la femme par l'épaule, ignorant le sang qu'il y laissait. D'un geste brusque, il la fit se retourner, fixant le foulard exactement à la hauteur des yeux. Ca n'aurait tenu qu'à lui, il ne l'aurait pas lâché... Seulement il sentit dans sa main, les muscles se détendre, les os craquer les uns après les autres, frémissants... Aussi brusquement qu'il l'avait saisi, il la lâcha, attrapant de sa main libre celle qui était blessée. Et mentalement il se répéta ce qu'il savait par coeur.
La colère instinctive est digne d'une bête. Cède-lui, et une bête, c'est exactement ce que tu deviendras.
Serrant les dents, il fixa sa main, s'efforçant de se reprendre un minimum. Juste assez pour qu'il ne sente plus son corps prêt à changer de forme, contre son gré. Il la toisa, partagé entre fureur et indifférence, jusqu'à ce qu'il s'incline légèrement, salutation sarcastique et méprisante. Comme pour admettre ce qu'elle venait de dire, qu'ils étaient de rangs différents, et en même temps tourner en dérision son statut de maître. Elle aurait pu être la reine d'Angleterre que ça ne l'aurait pas d'avantage perturbé... Mais si elle voulait le prendre comme ça, lui ça ne lui posait pas de problème. Seulement qu'elle ne compte pas l'impressionner comme ça...
"Veuillez m'excuser..."
Il recula d'un pas, de deux, faussement respectueux. Volontairement, il avait abandonné le tutoiement, se pliant à la convention qu'elle venait d'énoncer, comme quoi ils n'étaient pas de même rang.
Cette sale gamine...
Avec indolence, il baissa les yeux, fixant le sol en attendant qu'elle parte la première. Il n'était pas correct pour un "subalterne" de tourner le dos à son supérieur. Et puis, il préférait camper sur ses positions... Enfin, c'était plus prudent de la garder dans son champ de vision. La confiance qu'il n'avait déjà pas en elle venait passer du point zéro au négatif...
D'accord ils étaient tous les deux de Touen, mais il ne voyait pas ça comme un point commun. Ils ne se ressemblaient pas. Elle était comme les autres: une alliée, un quelconque quidam, ou une ennemie. Jusqu'alors, il l'avait considéré comme appartenant à la deuxième catégorie. A présent, il aurait eut tendance à la placer dans la troisième... Dans les autres miroirs, les gens étaient différents de lui mais se ressemblaient entre eux. Dans le miroir de Touen, personne ne ressemblait à personne, et c'était, à ses yeux, ce qui faisait le danger de ses "condisciples".
Sujets similaires
» Une livraison pas comme les autres
» Des araignées pas comme les autres
» Des baffes comme s'il en pleuvait [PV Marc]
» Faucher comme les blés
» Comme un poisson dans l'Ordae
» Des araignées pas comme les autres
» Des baffes comme s'il en pleuvait [PV Marc]
» Faucher comme les blés
» Comme un poisson dans l'Ordae
Entre-Monde Forum RPG :: Archives :: Archives :: Entre-Monde : Première époque :: Archives du RolePlay :: [RPG] La Ville Entre-Monde
Page 1 sur 1